Seulement, la présence du général président à la course au palais présidentiel n’est pas du tout du goût de certains bonzes de l’opposition, qui estiment que ce dernier ne devrait pas simplement être sur la ligne départ. Ces derniers ont passé le temps à battre le pavé et à exiger le report de l’élection. Avec l’ouverture officielle de la campagne, c’était vraiment utopique de croire que Mohamed Ould Abdel Aiz, à l’image de nombreux putschistes qui se sont mués en civil, allait retourner dans une caserne.

Avec les différents actes de cet officier supérieur de l’armée mauritanienne qui ont été peu rassurants pour la classe politique et la communauté internationale, nul n’est besoin d’être un devin pour savoir que le général tenait à terminer la manœuvre. Et mieux, le fait que l’opposition radicale ait refusé de cautionner sa présence sur la liste des candidats est pour lui un boulevard pour rejoindre en solitaire le palais.

En tout cas, à moins d’un tremblement de terre, ce sera difficile pour les candidats, Ibrahima Moctar Sarr, Kane Hamidou Baba ou encore Me Sghair Ould M’Bareck, considérés comme des comparses, d’inquiéter le président sortant. Ce dernier s’est même offert le luxe de donner des heures d’avance à ses adversaires, en leur permettant de lancer leurs campagnes, preuve qu’il doit être sûr de conserver son fauteuil. En attendant le verdict du scrutin du 6 juin 2009, il est évident que le peuple mauritanien va à cette élection plus que jamais divisé.

Rabi Mitbkèta

L’Observateur Paalga