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Présidentielle ivoirienne : Sur les chemins escarpés du consensus

Publié le lundi 25 mai 2009 à 07h02min

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Henri Konan Bédié

Après moult reports donc, les protagonistes de la crise ivoirienne se paient maintenant le rêve d’une élection présidentielle le 29 novembre 2009. Date entérinée sur les rives du Kadiogo en début de semaine dernière, à la faveur d’un énième pèlerinage du cadre permanent de concertation (CPC) auprès du facilitateur, Blaise Compaoré. Officiellement, la campagne n’est pas encore ouverte, certes, mais chacun laboure son champ, et il importe que tous les camps en présence s’inscrivent désormais dans la logique d’une compétition apaisée. Condition sine qua non pour ranger cette fâcheuse crise, qui perdure depuis ce 18 septembre 2002, dans les oubliettes de l’histoire ivoirienne post-Houphouët-Boigny.

Alors Gbagbo, Bédié, Ouattara et cie auront-ils le patriotisme de surprendre agréablement aussi bien leurs compatriotes des forêts que la Communauté internationale ? Rien n’est moins sûr, en tout cas, car l’opinion s’accorde à reconnaître que tous, autant qu’ils sont, ont un certain intérêt à tirer de l’impasse. Sauf, bien sûr, cette Côte d’Ivoire, locomotive économique de l’Afrique de l’Ouest, qui sera contrainte de revoir à la baisse ses ambitions de pays émergent d’ici 2015 et industrialisé en 2040.

Dieu et les mânes des ancêtres qui règnent sur les bords de la lagune Ebrié nous prêtent longue vie pour savoir si les acteurs de la scène politique oseront enfin ce sursaut d’orgueil inespiré. Mais, en attendant, ce sont les organisations de la société civile qui, depuis le vendredi 22 mai et ce, jusqu’au 29 mai, tentent de jouer leur partition dans la résolution de la crise, à travers des journées dites de consensus national.

S’ils ne remettent pas en cause la bible politique de Ouagadougou, ces cinq accords signés sous l’œil vigilant du locataire du palais de Kosyam, les initiateurs de cette semaine sous l’arbre à palabres se promettent de tirer les leçons de la crise, et de donner un coup de pouce au retour de la paix et de la stabilité, même si la faisabilité du calendrier électoral demeure pour eux sujet à caution. La convention de la société civile ivoirienne (CSCI), que préside N’Gouan Patrick, joue-t-elle les oiseaux de mauvais augure en assénant l’impératif de réconcilier les Ivoiriens, en cette période fatidique, alors que les clivages religieux et ethniques ont été renforcés par la crise ?

Les conclusions de ces journées, de consensus national se font toujours attendre, mais l’avertissement de N’Gouan Patrick peut avoir valeur de fatwa. “Si un petit couac se présente dans la préparation du scrutin), on va se retrouver en 2010”. La faune politique est donc prévenue et nous ne lui ferons pas l’injure de croire qu’elle restera sourde au verdict de ces journées qui sentent le procès des leaders politiques de tous les horizons.

Car, si le contraire s’avérait, il ne lui resterait qu’à emboîter le pas au facilitateur qui, en d’autres temps, fut contraint de battre publiquement sa coulpe au détour d’une journée nationale de… pardon un certain 30 mars, mûrie, avait-on dit, par un collège de sages. La même thérapie pourrait-elle marcher en Eburnie ? Peut-être, si et seulement, en toute lucidité, tous consentent que les saints ne sont pas de ce monde et que chacun a sa part de responsablité dans le drame ivoirien.

Par Bernard Zangré

L’Observateur Paalga

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