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Union pour la renaissance, Parti sankariste : Eclairage sur la résistance du 17 mai 1983

Publié le vendredi 22 mai 2009 à 02h34min

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Maître Bénéwendé S. SANKARA

Dans cette déclaration, l’Union pour la renaissance, Parti sankariste (UNIR/PS) de Me Bénéwendé Sankara revient sur les événements du 17 mai 1982. Il donne sa version de l’histoire et en tire la leçon.

Peuple du Burkina Faso !

Militantes et Militants Sankaristes !

17 mai 1983, 17 mai 2009, voici exactement 26 ans jour pour jour que l’impérialisme international allié aux forces rétrogrades de notre pays se sont attaqués à notre peuple à travers l’arrestation des capitaines Thomas Sankara, Henri Zongo et du commandant Jean-Baptiste Boukary Lengani, pensant ainsi étouffer dans l’oeuf les revendications sourdes qui grondaient et

dont le capitaine Thomas Sankara était l’incarnation et le futur cheval de Troie.

26 ans après, l’UNIR/PS et le peuple burkinabè se souviennent.

Comment en effet ne pas se souvenir de cette première phase de traîtrise et d’attaque contre notre peuple et sa révolution en gestation ? Comment ne pas se souvenir de la courageuse et héroïque résistance de notre peuple et particulièrement de sa jeunesse qui a immédiatement réagi face à cette provocation réactionnaire et pro-impérialiste les 20, 21 et 22 mai 1983 ?
Mais, au-delà du souvenir, il importe, 26 ans après, de tirer les enseignements de ces journées historiques pour la poursuite du combat pour la liberté, la dignité et le progrès véritable engagé par le président Thomas Sankara.

A cet effet, il convient de rappeler que déjà le 07 novembre 1982, le Conseil de salut du peuple (CSP), dirigé par le Médecin-commandant Jean-Baptiste Ouédraogo, mettait fin au régime du Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN) du Colonel Saye Zerbo.

Le Capitaine Thomas Sankara qui représentait l’aile progressiste au sein du CSP est nommé Premier ministre. Mais très vite, ses prises de position en faveur du peuple, ses discours de plus en plus virulents contre l’impérialisme international et particulièrement français annonçaient l’avènement d’une nouvelle ère pour la Haute-Volta d’alors et ne manquaient pas d’agacer les valets locaux qui n’avaient pas intérêt à ce que cette nouvelle ère salvatrice pour le peuple voltaïque voie le jour, Sankara lui-même en avait pleinement conscience et lors d’un meeting en mars 1983 à la Place du 3 Janvier, actuelle Place de la Nation, soit à peine un mois et demi avant le 17 mai, il professait ceci : « les ennemis extérieurs de notre peuple s’appuieront sur des apatrides qui ont renié la patrie. Ils développeront une série d’attaques en deux phases contre notre peuple : la phase non-violente puis la phase violente".

Il ne croyait pas si bien dire. En effet, le 17 mai 1983, l’alliance sacro-sainte réactionnaire représentée par la France (...) et ses valets locaux mirent en exécution la première phase de leur attaque contre notre peuple en procédant à l’arrestation et l’incarcération des capitaines Thomas Sankara, Henri Zongo et du commandant Jean-Baptiste Boukary Lengani, et cela en dépit de la volonté manifestée par le capitaine Sankara de trouver une solution à la crise qui minait le CSP depuis un certain temps ; en atteste sa déclaration suivante : « Autant nous pensions que les engagements pris d’un commun accord avec ceux qui n’étaient pas sur le même axe politique que nous, devaient être respectés, autant nos adversaires et partenaires à l’époque acceptaient froidement et de manière machiavélique de mettre à exécution certains plans criminels.

Mais je continuais par naïveté à croire que nous aurions à nous expliquer démocratiquement, d’autant que la veille encore, j’avais eu un entretien très sérieux avec le président Jean-Baptiste Ouédraogo, un entretien au terme duquel l’un et l’autre, nous avions pris des engagements fermes et clairs. Nous nous étions séparés en frères siamois".

Peine perdue, ceux d’en face n’avaient ni parole donnée, ni engagement à respecter. Le 17 mai au matin, des blindés encerclaient la résidence du Premier ministre, Thomas Sankara qui ordonna à sa garde de ne pas opposer de résistance. Il fut donc arrêter et conduit au camp militaire de Ouahigouya où il échappa de Justesse à une tentative d’assassinat.
Plus tard, Thomas Sankara déclarait : « Je savais que le siège était levé autour du capitaine Henri Zongo et de ses hommes. Ils étaient donc en vie. Je savais aussi que le commandant Lengani était détenu à Dori. Je n’avais en revanche, aucune nouvelle du capitaine Blaise Compaoré. Les autorités ne parlaient pas de lui, j’étais donc fondé à interpréter ce silence comme l’aveu d’un assassinat et j’avoue avoir été moralement atteint, d’autant plus qu’au même moment, des civils étaient arrêtés en mon nom. Surtout, je ne supportais pas d’être sans nouvelles du capitaine Blaise".

Mais Blaise Compaoré avait réussi à fuir à Pô et la suite, on la connaît.
Les ennemis intérieurs et extérieurs de notre peuple croyaient ainsi endiguer la marée montante des forces démocratiques et révolutionnaires en son sein. Mais c’était sans compter avec la volonté populaire et l’engagement tout un peuple mobilisé qui s’est mis debout comme un seul homme les 20, 21 et 22 mai 1983 pour barrer la route au complot impérialiste.
Ces manifestations des 20, 21 et 22 mai 1983 ont apporté la preuve concrète de l’adhésion ouverte de tout un peuple et surtout de sa jeunesse aux idéaux révolutionnaires défendus par le capitaine Thomas Sankara qui en avait Iui-même tiré les enseignements suivants. « Il y a des journées qui renferment en elles des enseignements d’une richesse comparable à celle d’une décennie entière, des journées au cours desquelles le peuple apprend avec une rapidité inouïe et une profondeur d’esprit telles que mille journées d’études ne sont rien à côté d’elles ».

Ce fut la démonstration la plus éclatante de la vérité selon laquelle « quand le peuple se met debout, l’impérialisme tremble ».
Vingt six ans après, nous devons tirer les enseignements des événements du 17 mai 1983 et nous inspirer de la résistance héroïque de notre peuple les 20, 21 et 22 mai qui l’ont suivi pour restaurer les idéaux de la Révolution démocratique et populaire interrompus le 15 octobre 1987 (la deuxième phase de l’attaque impérialiste dont parlait le président Thomas Sankara). Cela malheureusement brisé à jamais ce qui paraissait aux yeux de notre peuple et du monde entier commela valeur d’un serment et d’une amitié conjugués pour le progrès social et économique du Burkina Faso à travers l’avènement de la révolution d’Août.

Peuple burkinabè,

En ce 26e anniversaire de la Résistance du 17 mai 1983, l’Union pour la Renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS) te renouvelle sa disponibilité pleine et entière à faire triompher avec toi les nobles idéaux de travail, de justice sociale et de probité morale, fondés sur la confiance en toi-même car plus que jamais, tu dois prendre en main ton propre destin. La leçon que notre peuple nous a donnée il y a 26 ans ne doit pas être reléguée aux oubliettes de l’histoire. Elle doit être au contraire rééditée au regard de la situation actuelle qui connaît aujourd’hui le désastre et le désespoir. Et c’est par la mobilisation consciente et dans l’unité combattante que notre pays pourra restaurer cet idéal de vérité, de justice, de paix et de progrès durable pour tous. Engage-toi donc avec l’UNIR/PS dans la lutte pour un Burkina Faso libre, digne et intègre.

Avec le Peuple, Victoire !

Le Président : Maître Bénéwendé S. SANKARA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 22 mai 2009 à 08:17 En réponse à : Union pour la renaissance, Parti sankariste : Eclairage sur la résistance du 17 mai 1983

    Merci de nous rappeler cette evenement historique qui a marque un tournant decisif dans l’histoire du Burkina. Je voudrais aussi dire au journaliste de rectifier cette erreur de frappe a l’introduction du speech :"...Me Benewende Sankara revient sur les evenement du 17 Mai 1982..." C’est plutot le 17 Mai 83.
    Merci,

  • Le 22 mai 2009 à 15:07 En réponse à : Union pour la renaissance, Parti sankariste : Eclairage sur la résistance du 17 mai 1983

    Cet article a fini par me convaincre que cet avocat n’est pas de bonne foi. Les Mossis disent que "même si tu n’aimes pas le lièvre, reconnait qu’il court vite". Aveuglé par la haine vicérale qu’il voue au Président Blaise Compaoré, il a tout simplement choisi de passer sous silence les passages de cette histoire qui réservent au Capitaine Blaise Compaoré une place de choix dans la lutte pour la libération de ses camarades emprisonnés.
    Parlant de ce passage, il dit : "la suite, on la connaît". En fait, si l’on connaît la suite de ce qu’a fait le Capitaine Blaise Compaoré, qu’est-ce qu’on ne connaît pas alors et que Me Sankara se fait le devoir de nous apprendre et mérite qu’il s’y attarde ? L’arrestation de Sankara ? L’identité des camarades arrêtés avec lui ? La mobilisation du peuple ?
    Entre nous, arrêtons ! C’est trop récent, c’est trop flagrant ! On ne peut pas travestir une histoire aussi récente et "actuelle" que les événement du 17 mai 1983.

    • Le 22 mai 2009 à 22:48, par Kaboré En réponse à : Union pour la renaissance, Parti sankariste : Eclairage sur la résistance du 17 mai 1983

      Me sankara n’a pourtant pas dit que Blaise à démerité ! Seulemt il ns rappel la place d la lutte du peupl ds la liberation

      • Le 23 mai 2009 à 16:34 En réponse à : Union pour la renaissance, Parti sankariste : Eclairage sur la résistance du 17 mai 1983

        Avec le recul, on se rend compte que l’ autre aile qu’ on voueaux gemonies aujourd’ hui a eu une lecture claire de la situation en mettant aux arrets Sankara et Lingani. Les "reactionnaires" comprennent autant que les "revolutionnaires" la lutte politique. Meme s’ ils sont les perdants, je persiste et sgne qu’ ils ont joue leur role car a l’ allure ou allaient les choses, ils allaient etre debordes par l’aile gauchissante. D’ailleurs, ils n’ avaient pas pris le pouvoir aux colonels pour lancer une revolution imperialiste. C’etait une deviation par rapport a la parole donnee. D’ailleurs, les revolutionnaires ne se sont- ils pas mutuelement accuses de deviation pour finir par une "rectification" qui nous a ramnes plus de 30 ans en arriere meme des pratiques droitieres ?
        Tout ca, c’est de la politique et piig pa son nuun.

    • Le 22 mai 2009 à 22:50, par Rawalm-yé En réponse à : Union pour la renaissance, Parti sankariste : Eclairage sur la résistance du 17 mai 1983

      Merci pour cette mise au point très pertinente. Quelle que soit la haine viscérale qu’on nourrit contre Blaise Compaoré, Capitaine de son Etat à l’époque, on devrait lui reconnaître sa bravoure. Me Sankara a joué quel rôle dans tout ce processus, en dehors du fait qu’il prétend avoir assisté, peut-être en spectateur sans couleur, au meeting de la place du 3 janvier ? C’est d’ailleurs à vérifier...
      Et dire que ce sont des myopes politico-historiques de ce genre qui prétendent défendre les idéaux de notre peuple... Quelle honte et quelle bassesse !
      Maître, apprenez que reconnaître la valeur d’un adversaire et le respecter est un début de sagesse et de clairvoyance. Compris ?

  • Le 23 mai 2009 à 10:42, par lilboudo En réponse à : Union pour la renaissance, Parti sankariste : Eclairage sur la résistance du 17 mai 1983

    Me Sankara se prépare pour 2010, mais son propos me parait hors propos. S’il est vrai que les événements dont il fait le recit sont mémorables, il ne doit pas oublier que Blaise Compaoré était le n°2 de la révolution ! Il prend plaisir à égrener les exploits des "alliés" de Sankara, et passe sous silence l’oeuvre salvatrice du président compaoré. Peut-on convaincre le peuple burkinabé en lui chatouillant l’oreille de la sorte ? En ne disant que ce que Me Sankara veuille qu’il entende ? Peine perdu, il vaudrait que l’unir/ps rectifie son tir, car ce texte est raté !

  • Le 26 mai 2009 à 12:35, par bedié En réponse à : Union pour la renaissance, Parti sankariste : Eclairage sur la résistance du 17 mai 1983

    Maitre sankara qui n’a été ni acteur, peut être même pas témoin, a au moins le mérite de nous rappeler cette partie de notre histoire ; vous avec votre bandit chef non je dirai plutôt brave puisse que c’est le seul qui reste ( il a battu tout le monde), vous qui avez joué les premiers rôles ,pourquoi vous ne faites pas cas de cette date. Je crois qu’il est de votre rôle en tant que parti politique de rappeler quand même les évènements qui ont marqués notre pays.

    Vous voulez que maitre Sankara fasse l’apologie de quelqu’un qui a assassiné notre espoir ? L’espoir de tout un continent,de tous les oprimés ? Non et non.

    • Le 28 mai 2009 à 09:28 En réponse à : Union pour la renaissance, Parti sankariste : Eclairage sur la résistance du 17 mai 1983

      Bedié, tu as vraiment une drole de façon d’intervenir dans ce débat. Personne n’a dit de faire ou de n pas faire l’apologie de qui que ce soit. Mais les faits sont les faits. On ne peut pas cacher le soleil avec la main. Pour quelqu’un qui ambitionne d’être président de tous les burkinabè, ce n’est vraiment pas à son honneur de se mentir à lui même et de mentir au peuple en travestissant l’histoire.
      Blaise a tué les autres ? Là n’est pas la question ici. La question ici, c’est de savoir quel role a joué l Capitaine Blaise Compaoré le 17 mai. Et la dessus, Me qui a l’habitude de tromper les gens a montré son vrai visage ; on savait les hommes politiques mythomanes, mais là, c’est beaucoup plus de la mauvaise foi, et c’est plus dégradant.

  • Le 29 mai 2009 à 14:24, par bedié En réponse à : Union pour la renaissance, Parti sankariste : Eclairage sur la résistance du 17 mai 1983

    Mon cher anonyme, pouvez vous me dire dans quel discour tenu par vos sbirs (CDP), avez vous entendu parlé de Sankara surtout en bien ? Tout ce qu’il a fait pour ce pays je ne crois pas que tout était mauvais.

    La mauvaise foi se trouve de quel côté.

  • Le 30 mai 2009 à 23:59, par Ilyas En réponse à : Union pour la renaissance, Parti sankariste : Eclairage sur la résistance du 17 mai 1983

    Il est vrai qu’a lire l’article je m’attendais a lire cete partie de l’histoire ou Blaise Compaore intervenait pour la liberation de ces autres camarades. Maintenant suivant les differentes interventions, la question a savoir Me Sankara a t’il voulu tordre l’histoire ? Je reponds non. D’ou vient la question de savoir pourquoi il choisit de ce limiter a l’action du peuple dans cette histoire ? je pense qu’il le fait pour deux raisons :
    - la premiere est politque et il n’a pas voulu du tout rendre la chose facile pour Blaise Compaore puisque si vous analyser l’article, je cite : Thomas Sankara declarait : "...Je n’avais en revanche, aucune nouvelle du capitaine Blaise Compaoré. Les autorités ne parlaient pas de lui, j’étais donc fondé à interpréter ce silence comme l’aveu d’un assassinat et j’avoue avoir été moralement atteint, d’autant plus qu’au même moment, des civils étaient arrêtés en mon nom. Surtout, je ne supportais pas d’être sans nouvelles du capitaine Blaise". Par cet extrait du text je me suis pose la question suivante : Les deux amis, Blaise et Thomas avaient t’ils la meme fidelite l’un envers l’autre ? certains diront non et d’autres probablement non. Je penses qu’il a lance vraiment la balle au camp de Blaise Compaore ;
    La deuxieme raison est de nous rappeler la part que le peuple a jouer dans cette resister et certainement de nous demander si le peuple n’avait pas reagit, alors Blaise Compaore aurait-il reagit ?
    Pour finir je pense qu’au dela du brouhaha polique l’article vient nous rappeler que nos aines, que ce fut face a Maurice Yameogo ou que ce fut face a Jean Baptiste Ouedraogo, le peuple Burkina a demontrer qu’il etait souverain et qu’il decide pour son destin. La question est maintenant de savoir avons la trampe de nos Grannds pere, peres et ainees ?

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