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Présidentielle ivoirienne : Vite une date pour éviter la chienlit

Publié le jeudi 14 mai 2009 à 02h45min

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Quelle sera la date définitive du premier tour de l’élection présidentielle ivoirienne ? Bien malin qui saura y répondre. Alors que tout le monde s’attendait à l’annonce d’une date précise, on a eu finalement droit à une fourchette de temps dans laquelle ce scrutin allait se tenir.

La première a été fournie par Alcide Djédjé, l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire à l’Organisation des Nations unies (ONU), qui parlait d’une période allant d’octobre à décembre 2009. Une fourchette que le président Laurent Gbagbo a réduite en la ramenant à deux mois, à savoir d’octobre à novembre. Autrement dit, c’est un flou artistique qui est entretenu autour de la tenue de cette élection, et ceux qui ont le fétichisme des dates devront repasser.

Autant dire que rien n’est sûr quant à l’organisation effective de ce scrutin au cours de cette année. En effet, il est inconcevable qu’à moins de cinq mois du vote, personne ne puisse en donner avec certitude la date.

C’est pour refuser cette navigation à vue que l’opposition ivoirienne, à travers le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), a, dans un communiqué, appelé « le chef de l’Etat et le gouvernement à donner une suite diligente à la proposition faite par la Commission électorale indépendante (CEI), fixant la date du premier tour de l’élection présidentielle au 11 octobre 2009 ».

Pour sa part, en fin avril, Laurent Gbagbo s’était borné à parler d’octobre et de novembre tout en refusant de donner une date précise en raison notamment de l’opération d’identification du corps électoral qui se poursuit.

Ce communiqué du RHDP est comme un pavé dans la mare notamment politique où les uns et les autres semblaient résignés à attendre, les bras croisés, que les choses se fassent. Cet événement vient s’ajouter aux pressions que les Forces nouvelles exercent déjà sur Gbagbo avec l’appel lancé à Guillaume Soro de quitter le gouvernement pour ne pas être comptable de la non-organisation des élections à bonne date.

Cette incertitude sur la date du scrutin est un facteur déclencheur de la polémique politicienne, qui va reprendre de plus belle sur les bords de la lagune Ebrié. Déjà, Alassane Dramane Ouattara disait lors d’un meeting tenu sur les terres de Laurent Gbagbo à Yopougon (un quartier d’Abidjan) qu’on peut organiser les élections même si le désarmement n’est pas encore effectif. Chose que le parti au pouvoir n’entend pas de cette oreille.

Par petites touches presque imperceptibles donc, la crise est en train de se réinstaller en Côte d’Ivoire. La situation interpelle le facilitateur, qui doit intervenir et surtout ouvrir l’œil et le bon pour détecter les causes de friction et anticiper dans l’action pour éviter que la chienlit ne s’installe dans le pays.

A l’heure actuelle, le seul remède pour la Côte d’Ivoire est l’organisation d’une élection présidentielle libre, transparente et crédible. C’est la seule alternative pour une issue durable et définitive de la longue crise politique que vit ce pays depuis le 19 septembre 2002.

C’est dire que le sérieux doit être de règle dans l’organisation des différents scrutins. Et c’est dommage qu’à moins de cinq mois de la présidentielle, personne ne connaisse encore sa date précise. Or, s’il y a retard dans l’annonce de la date, c’est qu’il y aura retard dans l’organisation du scrutin et le déploiement de la logistique sur le terrain.

San Evariste Barro

L’Observateur Paalga

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