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Différend frontalier Bénin-Burkina : Recours à la justice internationale

Publié le mardi 12 mai 2009 à 01h14min

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Le président béninois, Yayi Boni, a rendu le 7 mai dernier à Ouagadougou une visite d’amitié à son homologue burkinabè, Blaise Compaoré. A sa suite, une délégation ministérielle a séjourné dans la capitale burkinabè pour une rencontre de travail sur le dossier frontalier qui oppose les deux pays. A l’issue des travaux, les deux parties ont convenu de recourir à la Cour internationale de justice pour vider le différend.

Le Bénin et le Burkina Faso partagent une frontière commune de 280 km. Sur cette large bande, une portion d’environ 10 km oppose les deux pays, en l’occurrence la localité de Koalou, village de 1 400 habitants, peuplé majoritairement de Gourmantché.

Le litige est tel que les populations se réclament de part et d’autre du Bénin et du Burkina Faso. En fait, depuis 1980, date de la création de la commission mixte chargée de la matérialisation de la frontière commune, un problème d’interprétation de textes à propos de l’appartenance de Koalou (68 km carrés) se pose.

Selon le décret du 22 juillet 1914, la frontière entre le Burkina et le Bénin est matérialisée par le cours du Pendjari. Ce qui signifie que Koalou relève de la souveraineté burkinabè. Le pont qui enjambe le fleuve a été construit par notre pays. Mais, du côté béninois on bandit un autre texte, en l’occurrence un arrêté pris en 1938 par un administrateur colonial, pour faire prévaloir le droit béninois sur la localité.

Face à une telle situation, les deux parties ont décidé de recourir à la Cour internationale de justice pour trancher le litige après des tentatives infructueuses de trouver un terrain d’entente. Pour ce faire, une délégation de ministres béninois a rencontré le 11 mai 2009 leurs homologues burkinabè pour examiner les modalités pratiques de la saisine de la justice internationale.

A la fin de leurs travaux, ils ont rencontré la presse pour la signature d’un communiqué conjoint (lire encadré) et expliquer les raisons d’une telle décision, guidée par "la sagesse".

"Il fallait, a indiqué le ministre béninois de la Décentralisation Alasane Seidou, anticiper pour éviter des conséquences fâcheuses et regrettables. C’est une décision sage". Pour le ministre burkinabè Clément P. Sawadogo, le différend provient de l’interprétation de textes conçus par le colonisateur. "La seule solution consistait à se soumettre à l’arbitrage de personnes neutres et outillées, comme l’a souhaité les deux chefs d’Etat".

Adama Ouédraogo Damiss

Encadré

Communiqué conjoint

Faisant suite à la visite d’amitié que Son Excellence Monsieur Boni Yayi, Président de la République du Bénin, a rendue à son ami et frère, Son Excellence Monsieur Blaise Compaoré, Président du Faso, le 7 mai 2009 à Ouagadougou, et sur instructions des deux chefs d’Etat, une rencontre ministérielle de travail s’est tenue le 11 mai 2009 à Ouagadougou en vue d’examiner les modalités pratiques de saisine de la Cour internationale de justice du dossier frontalier entre les deux pays, cela, aux fins de préserver et de renforcer les relations de bon voisinage, d’amitié et de fraternité entre les deux pays.

La délégation béninoise était conduite par monsieur Armand C. Zinzindohoue, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, et comprenait monsieur Alassane Seidou, ministre de la Décentralisation de la Gouvernance locale, de l’Administration et de l’Aménagement du territoire, et monsieur François G. Noudegbessi, ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, de la Réforme foncière et de la Lutte contre l’érosion côtière. La délégation burkinabè était conduite par monsieur Clément Pengdwendé Sawadogo, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, et comprenait monsieur Emile Ouédraogo, ministre de la Sécurité, et monsieur Vincent T. Dabilgou, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme.

Lors de la rencontre, les deux délégation ministérielles se sont réjouies de l’excellence des relations d’amitié et de coopération qui ont toujours existé entre les deux pays au plus haut niveau et entre les deux peuples. De ce fait, elles ont insisté sur la nécessité de renforcer davantage cette coopération au bénéfice des deux peuples, pris par l’histoire, la géographie et les liens de sang.

Abordant l’objet de la rencontre, et après des échanges empreints d’un climat fraternel et convivial, les deux délégations ont convenu de ce qui suit : 1 - Mener des concertations en vue de l’élaboration et de la signature en juin 2009, à Cotonou, du compromis de saisine de la Cour internationale de justice. A cet effet, chacune des parties prendra les dispositions pour soumettre à l’examen de l’autre partie les avant-projets avant la tenue effective de ladite rencontre.

2 - Prendre de nouvelles initiatives pour renforcer le climat de paix et de bonne entente entre les populations des deux pays vivant dans la localité de Koualou/Kourou. Pour ce faire, une visite de terrain sera organisée dans les jours à venir par les deux ministres en charge des questions de frontière et de sécurité pour instruire à nouveau les autorités administratives à la gestion pacifique de la localité et sensibiliser les populations à une cohabitation harmonieuse.

Au cours de la rencontre, la délégation burkinabè a témoigné sa sincère gratitude et sa profonde reconnaissance à la partie béninoise pour les dispositions diligentes prises par le Gouvernement du Bénin en vue de la tenue de la présente rencontre qui donne suite aux instructions des deux chefs d’Etat.

Au cours de son séjour, la délégation ministérielle béninoise a été reçue en audience par Son Excellence monsieur Tertius Zongo, Premier ministre, chef du Gouvernement.

Au terme de son séjour, la délégation ministérielle béninoise a exprimé sa profonde gratitude et adressé ses sincères remerciements au peuple et au Gouvernement burkinabè pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité toute africaine dont elle a été l’objet durant son séjour à Ouagadougou.

Fait à Ouagadougou, le 11 mai 2009.

Pour le Burkina Faso

Clément P. Sawadogo

Pour la République du Bénin Armand C. Zinzindohoue

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 12 mai 2009 à 09:56, par petit peul En réponse à : Différend frontalier Bénin-Burkina : Recours à la justice internationale

    chaque fois le Benin a des différends trontalier avec ses voisins ; tan avec le Niger tan avec le Burkina ; c’est koi meme ahh

    • Le 12 mai 2009 à 14:11, par Kayouré En réponse à : Différend frontalier Bénin-Burkina : Recours à la justice internationale

      Encore des séquelles du colonisateurs. Et pire encore on demande à être recolonisé en saisaissant encore le colonisateur ou du moins une institution qui en dépend.

      L’Union Africaine c’est pour quand si nous ne pouvons pas régler ce genre de différends. Je sais que le problème des frontières a toujours existé chez nous et des querelles sur des limites persistent dans nos pays africains. Mais si on ne peut pas regler ce type de problèmes nous même c’est domage.

      Quelle solution peut trouver cette institution que ces deux pays ne peuvent pas trouver. C’est de la lâcheté. Arrêter de nous dire "frère". Qui est frère de qui ici ?

      Si nous sommes vraiment frère (en l’occurence Blaise et Boni) alors le ligne salle se lave en famille comme cela est de coutume en Afrique.

      Pitié pour un continent dirigés par des gens qui manquent parfois de cran.

      Bonne lecture

    • Le 12 mai 2009 à 15:46, par cheick anta diop En réponse à : Différend frontalier Bénin-Burkina : Recours à la justice internationale

      les frontieres cest ds la tete.ce sont les memes population africaines.nos elites sont amnesiques.ke de formatage intellectuel par lecole de blanc.vraiment domage.

  • Le 12 mai 2009 à 14:13, par Kayouré En réponse à : pitié pauvres africains

    pitié pauvres africains

    C’est quoi ça même ? Nous même o, peut pas régler ça ou quoi ?

  • Le 12 mai 2009 à 16:18, par Honoré En réponse à : Différend frontalier Bénin-Burkina : Recours à la justice internationale

    Desolant de savoir que lea africains se battent encore pour des problèmes frontaliers. Dites moi si nous devons soutenir ces idioties de ces dirigeants. Au lieu d’unir, ils veulent diviser.

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