L’opposition et le vote des Burkinabè de l’étranger : Sachons jouer balle à terre
Le 7 mai dernier, les députés burkinabè ont dit oui au vote des Burkinabè vivant à l’étranger. L’objectif de cette loi, c’est de permettre à nos compatriotes vivant à l’extérieur de pouvoir faire usage de ce droit civique que confère la Constitution à tous les Burkinabè. Pour ce faire, des lieux de vote seront aménagés dans les pays où se trouve une ambassade ou un consulat général. Par ce truchement, nos « pawetos » de Côte d’Ivoire et autres aventuriers à la recherche de leur pitance quotidienne pourront participer à la présidentielle 2010, aux municipales (en 2011) et aux législatives de 2012.
Un autre avantage qui n’est pas des moindres, c’est l’impact positif sur l’image du Burkinabè hors de nos frontières. A ce propos, le président du TOCSIN, Albert Ouédraogo, le disait si bien : « Lorsque nos compatriotes à l’extérieur étaient l’objet de violences, nous avons été surpris par le caractère timoré de nos députés et des hommes politiques. Mais après analyse, nous nous sommes rendu compte que, quelque part, ils avaient raison, parce qu’ils ne devaient pas leurs sièges au vote de nos compatriotes de la diaspora ».
Cette revendication qui vient d’être satisfaite faisait partie de la plate-forme matricielle d’une bonne partie de la société civile et surtout des partis d’opposition qui ont pourtant accueilli la nouvelle avec circonspection, pour ne pas dire, avec une certaine méfiance.
Certes, l’opposition peut être définie comme l’ensemble des mouvements qui contestent les décisions des détenteurs du pouvoir. Cependant, l’on ne peut s’empêcher de se poser souvent cette question : que veut-elle au juste ? Sachons jouer balle à terre en reconnaissant que c’est déjà une bonne chose d’adopter cette loi. Même si, quelque part, l’on peut comprendre les craintes de l’opposition.
Avec le déficit de confiance entre le gouvernement et les partis politiques, il faut, pour croire en l’utilité de la nouvelle mesure, adopter la philosophie de Saint Thomas qui avait dit lorsqu’on lui a annoncé la mort de Jésus : « Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point ».
L’Observateur Paalga
Vos commentaires
1. Le 11 mai 2009 à 13:02, par Momo En réponse à : L’opposition et le vote des Burkinabè de l’étranger : Sachons jouer balle à terre
C’est curieux que ce problème trouve solution maintenant et que :
1. dans un état de droit, personne n’ait songé à demander à la justice de statuer sur ce point vu qu’il n’y a pas de demi-citoyen. Dans une démocratie l’Etat et les citoyens ont des droits et des obligations réciproques (dont l’exercice du droit de vote).
2. On avance des raisons oiseuses pour mettre sur l’éteignoir les Burkinabé de l’étranger quand tous les étrangers du burkina prennent part aux votes organisés par leurs pays.
La démocratie est un long chemin et on se doit d’être honnête jusqu’au bout et éviter les calculs politiciens mesquins ; il y va de la stabilité du pays et de l’unité nationale.
2. Le 11 mai 2009 à 13:21, par tapsoba moussa michel En réponse à : L’opposition et le vote des Burkinabè de l’étranger : Sachons jouer balle à terre
Il est important de retenir que les élections auxquelles Nos compatrotrs peuvent participer sont le référendum et les deux tours de la présidentielle contrairement à ce que dit l’article.L’explcation est que compte tenu du nombre élevé des circonscriptions pour les autres élections il n’est pas possible de les ouvrir toutes dans nos ambassades et consulats généraux.malgré cela la mesure constitue une avancée importante pour notre processus démocratique.
Le 11 mai 2009 à 18:21 En réponse à : L’opposition et le vote des Burkinabè de l’étranger : Sachons jouer balle à terre
Si on veut régler le problème, il faut octroyer un certain nombre de circonscription aux burkinabé de l’étranger. Leurs élus peuvent l’être à la proportionnelle. Sinon comment font les Maliens et les Sénégalais... et bientôt la France.
Ayons la volonté et on avancera.
3. Le 11 mai 2009 à 15:35, par Tiguilga En réponse à : L’opposition et le vote des Burkinabè de l’étranger : Sachons jouer balle à terre
Cette mesure est une avancée dans notre jeune democratie, tous les burkinabés ont les même droits. Ceux de l’exterieur ont aussi le droit de vote.
Je félicite au passage "l’association le Tocsin" qui a revendiqué haut et fort le vote des Burkinabés de l’étranger, ils en ont fait leur cheval de bataille.
Les autres ont adhérés longtemps après, quand le terrain a été deblayé...
Que les opposants ne crient pas déjà défaite !!! Ils defendent la démocratie ou leur siège ?
4. Le 11 mai 2009 à 19:35, par Le Saint En réponse à : L’opposition et le vote des Burkinabè de l’étranger : Sachons jouer balle à terre
A quand des élus pour les Burkinabé de l’étrangers ?
Le 11 mai 2009 à 22:09, par STRAIGHT TALK En réponse à : L’opposition et le vote des Burkinabè de l’étranger : Sachons jouer balle à terre
la possibilitée de vote des burkinabé de l’extérieur me réjouit ;mais je voudrais m’inquiéter sur l’organisation pratique de ces élèctions.Sachant que nous avons près 3millions de nos compatriotes en Côte d’Ivoire et autant au Ghana.Et 2010 ; ce n’est pa loin.