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Médias : Etre journaliste, ça se mérite !

Publié le vendredi 8 mai 2009 à 04h31min

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Le journaliste joue la fonction de médiateur social, d’intermédiaire entre les gouvernants et les gouvernés, de porte-parole des sans-voix. Le journalisme est de ce fait un métier de promotion du dialogue et de la compréhension mutuelle comme l’indique le thème que la communauté internationale a choisi, cette année, pour célébrer le 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse. Comme un tisserand, le journaliste doit savoir lier les rapports sociaux et inviter les acteurs de la vie nationale à nouer un dialogue permanent dans la consolidation de la paix.

Par la lumière qu’il apporte, le journaliste est à même de contribuer à l’intercompréhension entre les protagonistes de la vie nationale.
La vie du journaliste est riche en passion, en gloire, en prestige mais surtout en frustrations et en humiliations. Il s’agit d’un travail qui exige un sacrifice de soi et une grande humilité. Le journalisme, quatrième voire premier pouvoir, sous les tropiques, peut construire ou détruire.

Doter les journalistes burkinabè d’une carte de presse n’est pas du tout un acte protocolaire. Il s’agit d’une nécessité. Mais en retour, tout détenteur de cet outil indispensable de travail doit s’assumer et servir, avec loyauté et amour, l’intérêt général, la cause commune, la nation entière, la cause du journalisme. La carte de presse se mérite et doit peser sur la conscience de son détenteur pour agir dans le respect de la déontologie et de l’éthique. Les mécanismes d’octroi de la carte de presse devraient permettre de sortir le journalisme burkinabè de l’amateurisme pour l’inscrire définitivement dans la sphère de la compétence et de la responsabilité. La carte n’est donc pas un privilège mais un outil de travail.

Après la convention collective, qui a indiqué les obligations et les devoirs des acteurs des médias, la carte de presse vient compléter leurs droits à l’accès à l’information.
Par ailleurs, les prix Galian constituent un apport complémentaire et important pour la quête de l’excellence par les journalistes et autres acteurs de la presse nationale. L’institutionnalisation de cette cérémonie de promotion, de reconnaissance des mérites et des valeurs des hommes des médias, permet de consolider une presse responsable au service de l’Etat de droit et de la démocratie.

Plus qu’une cérémonie de distinctions, il s’agit d’une interpellation, d’une invite à faire mieux et à mieux faire, adressée aux journalistes du Burkina Faso. A cela, s’ajoutent d’autres initiatives complémentaires à celles de l’Etat à l’image du « prix Norbert Zongo du journalisme d’investigation » promu par le Centre national de presse Norbert-Zongo (CNP-NZ), qui contribuent à l’édification d’une presse responsable et crédible au service de l’intérêt national.
Pour toutes ces raisons, il faut se féliciter de la disponibilité du gouvernement exprimée par le Premier ministre, Tertius Zongo, à la cérémonie de lancement de la carte de presse : « C’est d’abord une victoire pour les journalistes. De ce que j’ai lu et entendu, il s’agit de sécuriser, de professionnaliser le métier de journaliste.

Ce n’est pas pour les journalistes seulement, mais pour tout le peuple burkinabè épris d’honnêteté, d’intégrité et de travail. La presse joue un rôle dans l’approfondissement de la démocratie, dans le développement parce que c’est elle qui permet l’appropriation de ce processus, en tant que cadre de dialogue. Si vous avez une presse saine, vous pouvez lancer des dialogues sains (…). L’essentiel n’est pas de délivrer la carte de presse. Nous en sommes conscients. Nous avons aussi notre rôle à jouer car il faut que la presse ait accès à l’information. Si nous acceptons que les journalistes fassent leur travail professionnellement, il faut que nous leur ouvrions les portes de l’information. Et nous avons entendu ce message lancé par la présidente du Conseil supérieur de la communication… ».
Alea jacta est !

Par Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

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