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Sénégal : Au nom du père, du fils et du pouvoir

Publié le lundi 4 mai 2009 à 00h02min

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Karim Wade

"Si le père préside un partage, l’enfant est sûr de ne pas manquer sa part et la bonne". Karim Wade, le fils du président sénégalais vient de goûter aux délices de cet adage africain. Après la gifle à lui infligée lors des élections locales, le papa vient de tendre une perche "mielleuse" à sa progéniture : le poste très prisé de ministre d’Etat, ministre de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures.

N’en déplaisent aux caciques du Parti démocratique sénégalais (PDS) et à tous ceux qui ont si tôt ri de la débâcle de Karim Wade dans la conquête de la mairie de Dakar. Bien que le nouveau Premier ministre, Souleymane Ndéné N’Diaye ait eu le courage de clamer haut et fort qu’il ne sera jamais à la solde du "filston", il va devoir accepter de collaborer étroitement avec lui au sein d’un gouvernement où le fils n’hésitera pas à exprimer son poids considérable à travers son département ministériel stratégique. Nommé ministre, Karim Wade aura la charge de traduire en actes concrets, les ambitieux projets de son père de "Gorgui" (le vieux en Wolof).

Ayant déjà fourbi ses armes en tant que président de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (ANOCI), il a maintenant les coudées franches pour gérer l’affaire "Air Sénégal international", la construction du deuxième aéroport "Blaise Diagne" de Dakar, la conduite de nombreux travaux d’infrastructures en cours dont celui de la zone franche… En somme, Karim Wade tient subtilement les rênes de la gouvernance au Sénégal. Quoi que l’on dise le jeune novice super ministre va géner la cohésion de l’équipe. Il est en réalité, comme cela l’a déjà été dans des pays africains, le Premier ministre bis qui rendra personnellement compte au papa de président. Karim Wade sera les mains, les oreilles et les yeux de "Gorgui" dans la nouvelle équipe gouvernementale.

Ainsi va l’Afrique, celle de la politique à col blanc. Le cas sénégalais n’est qu’une goutte d’eau de la pluie sournoise sonnant "la monarchisation du pouvoir d’Etat" sur le continent. Entouré des garanties d’une démocratie habilement taillée sur mesure, de nombreux dirigeants ont choisi de régner en autarcie en s’appuyant sur leur famille, leur clan, leur ethnie, leur groupe d’amis voire leur région. Si ce n’est pas au fils ou au neveu que l’on confie les postes vitaux, c’est au frère, au cousin, au beau frère au camarade d’enfance ou à tout autre membre de sa localité d’origine ou de son cercle.
La confiance consanguine ou filiale prend le pas sur la compétence, la conviction idéologique, l’adhésion et l’engagement militants. Une analyse rigoureuse de la composition de la plupart des régimes africains laisse apparaître des relents latents de népotisme, d’ethnicisme, de régionalisme… de copinage.
La hantise d’une quelconque trahison amène des présidents de République à se débarrasser de leurs militants de première heure pour dresser des ascenseurs à grande vitesse à leurs proches de famille ou de région.

Ils se recroquevillent sur des considérations antidémocratiques et oublient sur le chemin du règne, devenant de plus en plus long, encombrant et lassant, tous ceux qui ont forgé leur destin présidentiel. Un mauvais coaching dans la gestion des affaires de l’Etat qui suscite des frustrations au sein du régime avec le plus souvent des désertions dans les rangs du parti au pouvoir.
L’ascension politique de frère, oncle ou beau frère de président n’est pas une mauvaise chose en soi. George Walker Bush a bien succédé à son père aux Etat-Unis. Les Américains l’ont jugé sur ses actes et non sur sa filiation familiale.

Parce qu’avant d’accéder au fauteuil présidentiel, George Bush fils s’est réellement forgé une place politiquement respectable au sein du parti républicain.
Il en est de même pour Cristina Fernadez de Kirchner dont les idées novatrices et l’engagement militant lui ont valu de remplacer en Argentine son époux à la Présidence.

Les Africains sont conscients qu’une telle alternance est aussi possible un jour sur leur continent pour peu que la promotion du fils, du frère ou du beau frère du président ne se bâtisse pas sur des facilités choquantes, silencieusement offertes dans de nombreux pays. Ils s’opposent seulement aux "successions tombées du ciel et nominations-cadeaux" dénuées de tout mérite et dangereux pour l’avenir du pays.

La promotion "pistonnée" gagne du terrain sur le continent, au grand désarroi des militants convaincus et des compétences avérées du parti. La familiarisation du régime peut engendrer des incompréhensions très dommageables à la cohésion du pouvoir. Si des proches-parents ou amis de chef d’Etat font preuve d’une détermination (militants engagés) au sein du parti et de capacités intellectuelle et professionnelle (cadres compétents), personne ne criera au scandale lorsqu’ils manifesteront leurs désirs d’accéder à la magistrature suprême ou à des postes vitaux pour le pays. Ce qui est scandaleux et décrié à juste titre, ce sont les successions de forme monarchique. C’est une insulte pour toute la Nation dont aucun citoyen ne peut d’emblée se prévaloir un droit d’héritier.

Jolivet Emmaüs (joliv_et@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 4 mai 2009 à 05:25, par pikachu En réponse à : Sénégal : Au nom du père, du fils et du pouvoir

    A l’entame de mes propos permettez moi cher journaliste d’ajouter une information sur les différents domaines qui relèvent de la compétence du Tout-puissant et nouveau ministre d’Etat Karim wade en effet en plus de l’aménagement du territoire des transports aériens et des infrastructures il a en charge aussi la coopération internationale autrement dit il est ministre d’Etat de la coopération internationale de l’aménagement du territoire des transports aériens et des infrastructures.
    Votre article est très intéressant en ce sens pour moi qu’il soulève une pratique chez certains présidents africains et malheureusement semble se généralisée.Certains présidents souhaitent dans leur fort intérieur se faire succéder à la tête de leur Etat par leurs plus proches parents peu importe le degré de consanguinité pourvu qu’ils continuent de rester toujours proche du pouvoir voir en être la réincarnation de ce même pouvoir une fois après leur départ officiel(défaite à l’issue des élections présidentielles) ça ne m’étonne plus quand j’entends certains chefs d’Etat dirent qu’il n’y a pas de remplaçants capables de diriger leur pays comme si avant eux ils n’y avaient jamais eu d’autres chefs d’Etat.Comme d’habitude nos présidents africains copient tout ce qui se passe en Occident dans le domaine politique (sauf bien sur les alternances)surtout quand l’histoire leur permet d’en faire une "bonne justification" je veux parler des deux exemples que vous avez cité dans votre écrit sur lesquels je ne reviendrez pas.C’est pour dire que nos présidents sont tombés dans le "piège démocratique" de ce qu’ils considèrent comme étant des références si Georges bUSH a accédé au pouvoir sur la base d’un programme objectif qui a séduit les américains et non pas parce que son père a été président ce dernier à mon avis n’a nullement joué dans l’accession de son fils au pouvoir sinon pourquoi Hillary Clinton n’est pas passée aux primaires démocrates. Nos présidents sont en train de monarchisé nos Etats en instaurant une nouvelle forme de succession que les constitutions ne prévoient pas.Un petit tour d’horizon dans les différents pays nous renseigne sur cette situation la Libye au Gabon en passant par le Sénégal avec bien sur une escale chez nous au burkina( ce ne sont que des rumeurs comme partout d’ailleurs mais les faits et gestes sont parleur) le togo et la RDC ont déja dévancé tous les autres.Si on y prend garde on en tant que on risque de se retrouver un jour tous en train de vivre dans un royaume avec l’instauration d’une dynastie royale.
    Pour ce qui concerne le cas du Sénégal on a assiste à un "forcing" du Vieux pour faire imposer son fils voire déposer son fils sur le fauteuil présidentiel les actions allant dans ce sens sont tellement flagrants et dénombrable que( une audience lui a été accordée par Sarkozy on se demande toujours ici à quel titre ? Karim est le directeur de l’anoci cette agence à gérer au total la bagatelle somme de plus d’une centaine de milliards rien que pour l’organisation du sommet de l’OCI(organisation de la conférence islamique) tenue l’année dernière à Dakar et jusqu’à ce jour voilà un an que le sommet s’est déroulé et le peuple demande des comptes sur la gestion financière de l’anoci coûte que coûte mais son papa de président ne veux pas entendre parler d’un quelconque audit la preuve à demander à Macky Sall l’ancien président de l’Assemblée Nationale du Sénégal c’est la seule et unique raison pour ne pas répéter les paroles de Wade "il a commis une erreur en demandant à Karim de venir faire son bilan de la gestion sans lui demander d’abord l’autorisation" tous ces exemples montrent à quel point Karim bénéficie d’un chemin toute tracée avec le soutient et la protection de son papa de président. Mais les observateurs de la scène politique sénégalaise ne s’attendaient pas à le revoir de sitôt sur la scène politique parce que ayant connu son premier revers politique en se faisant battre aux locales dans son propre quartier et d’autan plus que la veille des élections il avait déclaré publiquement dans une radio privée de la place " être toujours un gagnant et n"avoir jamais perdu dans la vie" normale quant tout ce qu’on gagne c’est grâce au réseau de papa.En tout cas les sénégalais semblent décider à lui barrer la route du palais si l’on en juge par le résultat des élections locales du 22 Mars 2009 par ils lui ont dit un niet catégorique.il ne restait plus alors qu’une seule voie celle que lui a fait emprunté depuis jeudi dernier lors du remaniement du gouvernement l’entrée en puissance dans le gouvernement le Tout puissant ministre pourra t’il convaincre les sénégalais pour les rallier à sa cause ? a priori ça ne sera pas chose facile malgré cette nouvelle trouvaille de son père car il se dit que Karim ne que connait pas les réalités du Sénégal pays qu’il a découvert que seulement après 2002 année de l’acquisition de sa carte d’identité sénégalaise selon la rumeur

  • Le 4 mai 2009 à 15:33 En réponse à : Sénégal : Au nom du père, du fils et du pouvoir

    je pense que nous devons voir au dela de la paternity de l’individu. je sais pas si le journaliste a eu le soin d’en savoir un peu plus sur le cursus professional de Wade fils. il y a des lien de parentes qui ne sont pas sain pour la democratie genre au Congo ou au Togo ou les fils n’etaient pas outilles pour assumer pleinement la charge mais de grace eviter de comparer Bush, a real looser, avec un jeune plein de promesse comme Karim. son pere a representer le Sopi (changement) il est le progres et le future.

    • Le 4 mai 2009 à 22:08 En réponse à : Sénégal : Au nom du père, du fils et du pouvoir

      Franchement, Wade n’a pas fait la prison, tant d’année de privation de liberté, de repos et de manque de sommeil pour en arriver là. ON n’arrive plus à suivre cet idéaliste, ce chantre de la liberté et de la démocratie. Le vieux a pété le plomb et ça, ça se paye très cher en politique. Le Sénégal n’est pas la boutique de quelqu’un où il est écrit établissement « Compaoré et frère » pour y mettre son fils ou son frère.

      • Le 5 mai 2009 à 00:39, par Togsiida En réponse à : Sénégal : Au nom du père, du fils et du pouvoir

        Je suivais ton analyse jusqu’à ta dernière phrase que j’ai pas du tout compris. Pourquoi pas wade et fils et plutôt compaoré et frère. je défend le burkina même si je suis opposé à la politique du président compaoré. ton parallélisme est plûtot mal positionné dans ton argumentation. En outre c’est justement toute la souffrance endurées par le vieux gorgui qui justifie le positionnent de son fils. Une façon de perpétuer le régime wade au moins pour 14 ans encore, le mandat présidentiel étant de 7 ans renouvelable une fois au sénégal. c’est quoi l’idéal démocratique pour toi, la democratie c’est un système de gestion, une façon de gouverner qui est essentiellement importé, en tout cas tel que la plupart des internautes le conçoivent. Sans bien sûr encourager cette forme de gestion patrilinéaire du pouvoir, je crois qu’il faut plus argument sur la personne de karim wade pour ainsi, déjà le diabolisé du fait d’ambition qu’on prétend inavoué de son père

    • Le 4 mai 2009 à 22:32 En réponse à : Sénégal : Au nom du père, du fils et du pouvoir

      Je rêve ou quoi ? le fils c’est le future ? le future de qui ? pour moi tu ne sais pas de quoi tu parle !
      J’ai fais mes études au Sénégal et j’en sais des choses sur Karim ! Ou sont les milliard qui étaient destinés à la construction de la corniche ouest ? avant même que les travaux commence les fonds s’étaient envolés !
      Karim qui a bousculé le ministre à la mèque là !devant les caméras !tout le monde à vu ça au journal !une brutalité honteuse ! parce que papa est président !
      Karim Wade ne pouvait même pas être maire de Dakar ! s’il est malin, il va se chercher avant que les Sénégalais ne le trouvent.
      Heureusement que les sénégalais sont matures en matière de démocratie et de droit ! il sauront quoi faire.

  • Le 4 mai 2009 à 22:25, par Décourcel En réponse à : Sénégal : Au nom du père, du fils et du pouvoir

    Quant on essaie, de voir l’histoire des pays et des peuples en democrartie, le senegal etait en tête.
    Mais avec l’election de Wade le senegal a connu un recul democratique.
    C’est vrai les gens avaient placé beaucoup d’espoir en l’homme Wade parce qu’ayant duré dans l’opposition, on pensait à tord ou à raison qu’il comprendrait mieux le problème de son peuple.
    cela a été une erreur.
    L’homme wade a été le plus mauvais des dirigeant sénégalais que l’hisstoire de ce pays n’ai jamais engendré.
    On ne peut lutter pour une alternance et asseoir une dictature familliale. cela est une contradiction flagrante
    Dictature pourquoi ?
    Au niveau des election il a su que son fils ne serait rien d’autre. Il l’impose. C’est une insulte faite à, toutes les femmes et hommes sénegalais.
    Un homme qui aime son pays et son peuple après deux mandats devrait quitter car n’ayant plus rien à proposer et laisser les autres proposer.
    En tant que civil il est entrain d’installer un pouvoir dictarorial. Il s’appuie sur sa famille.
    Ne soyons pas surpris si demain un autre enfant fait sa rentrée dans le gouvernement. Pire encore s’il attribuait un poste misteriel a sa femme.
    Il faut que wade commprenne que nul est eternel.
    Il faut qu’il songe a laisser un bonheur tranquille a ses enfants.
    Au peuple senegalais il faut qu’il comprenne tout peuple a le pouvoir qu’il mérite.
    Est ce que le sénégal mérite Wade fils comme président ?
    Au peuple senegalais de repondre.

    • Le 5 mai 2009 à 20:28 En réponse à : Sénégal : Au nom du père, du fils et du pouvoir

      Pour moi, c’est simple : La plupart des dirigeants afriacins n’ ont pas le sens de la Honte du tout. C’est des affreux Moraux. Ne reculent devant rien pour le pouvoir. Pourraient s’accoupler a des anesses en public, pardonnez moi mon coup de gueule obscene, s’ il leur etait promis qu’a travers cette deshumanisation ils garderaient le pouvoir ou accederaient au pouvoir ad vitae aeternam.

      Ka Ya woto

      • Le 6 mai 2009 à 20:16 En réponse à : Sénégal : Au nom du père, du fils et du pouvoir

        En moore, on appelle des gens pareils, des Yologmtiisee. par le passe ils etaient bannis du village. Aujourd’ hui c’est eux qui mettent la republique sous couple reglee. Les temps changent.

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