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Coopération franco-burinabè : L’Ecole de Badnogho ouvre ses portes

Publié le lundi 12 juillet 2004 à 08h15min

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La coopération française et l’association Song-taaba pour le développement du village de Badnogho, dans une synergie d’action, viennent de doter ledit village d’un complexe scolaire.

C’est donc dans la joie que les populations de cette localité du département de Kombissiri, province du Bazèga, et des villages environnants ont procédé à l’inauguration de ce joyau, samedi 10 juillet 2004.

D’un coût d’environ 47 millions de nos FCFA, ce complexe scolaire est composé de trois classes, de trois logements pour enseignant, de latrines externes, de cuisines et d’un forage annuel. La bien nommée, l’association Song-taaba, dont le credo est la solidarité, sait ce qui est nécessaire à l’épanouissement de la population de Badnogho : un dispensaire, une maternité, une coopérative agricole, une banque de céréales, un moulin à grain, une ferme d’embouche et, de toute évidence, une école pour faire face au faible taux de scolarisation.

Ce dernier projet et non le moindre vient d’être réalisé avec succès en attendant que les autres s’inscrivent dans le même registre. L’exécution de ce projet a nécessité la contribution de la coopération française à hauteur de 70%, soit l’équivalent de 34 (trente-quatre) millions de francs CFA ajouté à la contribution des dignes fils de Badnogho à travers leur association, Song-taaba, dont l’apport représente 30% du budget, soit plus de douze (12) millions de nos francs.

Dans son allocution, le secrétaire général de la province, Lamourdia Thiombiano, s’est fait le porte-voix des populations de la province, singulièrement de celles du département de Kombissiri et du village de Badnogho, pour saluer l’engagement du gouvernement dans la scolarisation des fils et filles de notre pays et adresser ses remerciements émus à la coopération française, à l’entreprise Zaongo Valentin, au bureau d’étude GRETECH et bien entendu à l’association Song-taaba, dont l’action conjuguée a permis la réalisation de cette infrastructure. Monsieur Thiombiano a enfin exhorté les populations bénéficiaires à inscrire massivement leurs enfants à l’école sans discrimination aucune, et à mettre en place une communauté éducative pour soutenir et accompagner la vie de leur école, le travail des élèves et le quotidien des enseignants.

Les premiers élèves travailleurs mais...

Le président de Song-taaba, Issa Kafando, tout en reconnaissant qu’un travail important vient d’être abattu par les structures sœurs de la province et leurs partenaires, a réitéré à ces derniers les doléances de son association. Ce sont : l’édification du complément des classes et des infrastructures d’accompagnement, mise en place d’une infrastructure de petite irrigation villageoise pour l’exploitation agricole de contre-saison au bénéfice de cette population à 99% agricole, et la réalisation des autres projets ci-dessus cités. Le conseiller et chef du service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de la République de France, Jacques Gérard, dans son intervention, a salué l’esprit combatif de la population de Badnogho, qui n’a pas attendu un appui extérieur avant de mobiliser des fonds à hauteur de ses moyens.

Il a ensuite pris acte de la nécessité impérieuse d’exécuter les autres projets ; toutefois il a relevé que les efforts d’éducation et de formation doivent être prioritaires. "Si tu donnes aujourd’hui un poisson à celui qui a faim, demain il aura à nouveau faim. Si tu lui apprends à pêcher, il n’aura plus jamais faim", a-t-il dit, reprenant ce proverbe chinois pour illustrer que ce qu’on apprend à l’école sert pour toute la vie. Le conseiller de l’ambassade de France a enfin annoncé que dans les jours qui viennent, son pays signerait avec le ministère des Finances un ensemble de conventions permettant d’apporter au PDDEB un crédit de plus de seize (16) milliards de nos francs pour la construction de plusieurs centaines d’écoles.

La cérémonie d’inauguration a été placée sous la présidence du ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, dont le représentant, Honoré Louis Ouédraogo, a exprimé sa gratitude à nos deux pays pour la coopération bilatérale et ses félicitations aux populations de Badnogho pour leurs efforts récompensés. Le conseiller technique du ministre a affirmé la disponibilité de son département à accompagner le village de Badnogho et tous les autres villages de notre pays, qui ont compris qu’il est temps et urgent pour eux de se mobiliser pour engager la lutte sans merci contre l’ignorance et l’analphabétisme.

Monsieur Ouédraogo a enfin émis le souhait qu’un enseignement de qualité soit dispensé dans cette école offrant tout le confort aux maîtres et aux élèves. Selon le premier enseignant de cette école, Nacoulma Gabriel, la première promotion compte un effectif de quatre-vingts (80) élèves soit 45 garçons et 35 filles. Ces enfants du CP1 ont, selon leur maître, fait preuve d’ardeur au travail. Au cours de la cérémonie, les quatre premiers ont reçu des cadeaux. Selon monsieur Nacoulma, la population est très coopérative et encline à scolariser ses enfants.

Cependant, a-t-il relevé, ses élèves souffrent de la disette et du manque de fournitures scolaires, d’où son appel à l’institution d’une cantine et bien d’autres formes de soutien. Populations de Gonpelogo, Kamsonghin, Kuikuisé, Lebnogo, Woumtongdo, Koulpelogo, Konkose, Kougpela pour ne citer que ces villages, saisissez l’occasion de donner une chance de réussite à vos enfants en payant le prix qu’il faut pour leur scolarisation.

Abdou Karim Sawadogo,
L’Observateur Paalga

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