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Guinée : Quand la junte se banditise

Publié le mercredi 29 avril 2009 à 02h17min

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Les méthodes du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) frisent bien de fois l’humiliation. En effet, on se demande à quel titre Moussa Dadis Camara, le patron du CNDD, se transforme en juge pour demander publiquement des explications à certains anciens dignitaires qui, semble-t-il, auraient trempé la barbiche dans les deniers publics.

A la télévision guinéenne, certains ministres et même un ancien chef du gouvernement ont été sonnés, sans aucun égard, de s’expliquer sur des dossiers devant le chef de la junte. Cependant, si la méthode laisse un peu à désirer, le CNDD, pour certains, fait œuvre utile pour son pays en traquant ces délinquants au col blanc, ces commerçants et opérateurs économiques véreux, ces narcotrafiquants et tous ces bandits de grand chemin qui troublent la quiétude des populations, déjà confrontées à la pauvreté et à la misère. Si ce n’est aux conséquences désastreuses de la malgouvernance, érigée en système de gouvernement.

Dès sa prise du pouvoir au lendemain de la mort du général Lansana Conté, le président autoproclamé, le capitaine Moussa Dadis Camara, avait annoncé ses intentions en clamant à tout vent qu’il n’était nullement friand de naam (on aurait dit commandement dans son corps) et qu’il a pris les affaires en main pour combattre le trafic de drogue, les détournements de deniers publics, la corruption. Un beau programme de gouvernement qui a séduit plus d’un et qui a reçu l’assentiment populaire, même si l’histoire politique contemporaine de nombre de pays africains enseigne la prudence et la méfiance face à cette profession de foi sans cesse répétée des hommes en treillis venus au trône.

La preuve, au fil du temps, le doute commence à tarauder les esprits quand le nouvel homme fort de Conakry menace, par exemple, de troquer son bariolé contre les bazins riches et les costumes, sous le prétexte que les hommes politiques et les responsables de la société civile lui manqueraient de respect. Curieusement, au même moment, des jeunes se mobilisent pour que le capitaine-président reste encore longtemps aux commandes du navire battant pavillon Guinée. On peut légitimement se demander si ce ne sont pas là des manœuvres qui cachent mal une volonté de continuer l’aventure présidentielle par la voie des urnes. On n’a pas fini d’épiloguer sur ce sujet qu’un nouvel élément vient révéler certains agissements des militaires du CNDD.

En effet, selon un rapport rendu public par l’ONG Human Rights Watch, des soldats guinéens ont dévalisé des commerçants, cambriolé des entreprises, surgi dans les tribunaux pour intimider des juges et exercé la violence contre des hommes d’affaires et des citoyens ordinaires depuis l’arrivée de la junte. En toute impunité. Cela pourrait être l’œuvre d’éléments incontrôlés. Mais, dans tous les cas, ce sont les militaires qui dirigent le pays, et les hommes qui commettent les exactions sont de leurs rangs.

D’ailleurs, le CNDD n’est-il pas venu aux affaires pour lutter contre les injustices sociales ? Quel paradoxe ! Le capitaine Dadis Camara doit donc revoir son organisation et discipliner ses troupes, lui-même en premier. A défaut, il perdra la sympathie dont il bénéficie au sein d’une certaine population et pourrait rendre son régime impopulaire, si ce n’est pas devoir partir plus tôt qu’il ne l’espérait.

Par Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 29 avril 2009 à 06:14, par pikachu En réponse à : Guinée : Quand la junte se banditise

    En Afrique on est tellement habitué à ces genres de scénario à tel point que nous pouvons tous imaginer la suite du feuilleton guinéen Dadis.Au début qu’est ce qu’ils ne font pas pour séduire tout le monde(chasse aux sorcières,de symboliques actions de patriotisme pour leurrer les gens etc...) mieux ils le font dans un soucis de trouver une certaine légalité auprès de la communauté internationale que nationale puisque leurs ambitions étant inavouées.Don qu’il change son uniforme contre la veste ça sera pas extraordinaire et je suis prêt à parier qu’il en sera ainsi.quant à ses méthodes de demande des comptes aux anciens dignitaires moi je crois que même si dans l’esprit la chose est louable mais elle participe plus à une humiliation, à un règlement peut être de compte d’autant plus qu’aucune procédure n’est appliquée alors qu’il en existe en pareille situation.il an qu’à revoir sa copie

    • Le 29 avril 2009 à 22:37 En réponse à : Guinée : Quand la junte se banditise

      en quoi ce qque le jeune dadis fait lsa est bandit ? dites a votre capitaine, vs en avez aussi de faire plus car chez lui la corruption est pire pr le pys le moins riche du monde.

  • Le 29 avril 2009 à 11:04, par jesus En réponse à : Guinée : Quand la junte se banditise

    De grace laissez Dadis et sa Guinée tranquille.regardez plutot ce qui se passe ici au Faso

  • Le 29 avril 2009 à 13:15 En réponse à : Guinée : Quand la junte se banditise

    Très cher ami président Daddis,

    Ton geste est un acte de bravoure, de dynamisme et de légitimité. Félicitations !!! S’il arrive que tu porteras des costumes plus tard, que personne ne t’en veule quitte à ce que tu gardes la confiance de ta population et celle de la communauté internationale.

    Au reste, bon courage surtout et traque jusqu’au dernier bandit...

  • Le 29 avril 2009 à 15:41 En réponse à : Guinée : Quand la junte se banditise

    moi j’approuve la methode. dans un systeme pourrit on ne peut pas faire autrement. la justice meme est pourrit. mais le probleme va se poser quand l’honorable Daddis va vouloir s’accrocher au pouvoir. a mon avis, si son intention etait d’aller voir Compaore en premier apres sa prise du pouvoir, c’est pas pour le quitter de si tot. les bidas qui ont tenu parole ne sont pas nombreux : ATT, WANKE au Niger. De l’autre cote on a les Robert GUEI et autres BARE au Niger.

    • Le 29 avril 2009 à 18:50, par nik En réponse à : Guinée : Quand la junte se banditise

      Pour apporter ma modeste contribution et enrichire les debats je dirais que le journaliste doit faire très attention quand il fait des affirmations sans preuves l’appui sur soit disant des comportements des militaires guineens
      En journalisme on doit etre à mesure d’apporter des preuves sur ce qu’on ecrit surtout quand on traite les gens de bandits.
      Maintenant ,pour ce qui concerne la visite de BLAISE COMPAORE en Guinee ,contairement à ce que confirme le dernier intervenant ce n’est pas DADDIS qui est venu voir BLAISE ,mais contraire.Moi je pense que DADDIS se comporte tout à fait correcte.IL a trouvé le pays dans une situation très desastreuse ,il faut travailler nuit et jours pour redresser la situation ,pas de temps pour les voyages inutiles.IL a bien fait de rester chez lui c’est à ceux qui veulent de venir le voir. Pourquoi notre president a trouvé necéssaire d’aller en Guinée , j’ai retenu quelques raisons mais la principale c’est que le BLAISO cherche
      des explications pour son 5-e mandant presidenciel(20I5-2020)et je m’explique : après avoir forcé le 3-e mandat en 2005,le 4-e trouve son explcation dans le conflit ivoirien ,la situation au Togo, au DAFFUR etc..../ Blaise Compaore partout, en Afrique est devenu soit disant incontournable donc la necéssite de rester aussi longtemps au pouvoir.Moi je n’ai rien contre, mais je me pose la question a savoir qui va venir resoudre le pb de pauvrété et de misère des burkinabè qui du reste il dirige depuis plus de 20 ans ?.Je suis sùr et certain que GBABO reporte les élections en CI parceque il a maintenant la couverture de Baise(ou du moins il pense beneficié d une telle couverture).Si demain Blaise declarait haut et fort qu’il ne participera aux élections 2010 au BURKINA je vous assure que le jour suivant Gbabo fixera la date des élections en CI.D’autre part , si par miracle les élections se tenaient en CI avant fin 2009 ,Blaise a maintenant la Guinée pour se justifer, car sera très très dificile de convaincre les burkinabè pour son 5-e mandat (2015-2020).... DE LA VIGILENCE

      • Le 30 avril 2009 à 02:15, par wend waoga En réponse à : Guinée : Quand la junte se banditise

        "Des soldats ont violentés des hommes d’affaires et des citoyens ordinaires,intimidé des juges et cambriolé des...??!!!" Celà me rappelle quelque chose il y a un peu plus de 20 ans ! Je vais peut-etre choqué ceux qui sont alergiques au passé,mais je démeure convaincu que c’est sur le passé qu’on battit le futur ! La révolution au Burkina a eu pour principaux combats,lutte contre la corruption,lutte contre les coopérations qui arrangeaient plus les investisseurs que le pays,lutte pour les autosuffisances économique et alimentaires,le retablissement de la dignité du pays et son indépendance etc...Mais voilà que,curieusement,sous ce meme régime qui tel que JÉSUS CHRIST,était venu porter le fardeau du peuple,on apprenait par-ci que des innoncentes ont été violentés,que par-là des cours ont été rétirées à leurs propriétaires légitimes et que d’autres parts,il y a eu des exécutions sommaires et tout ca,les révolutionnaires ont été indiqués comme étant les principaux responsables !Mais personne n’a pensé à l’éventualité ( JE DIS BIEN,"ÉVENTUALITÉ",je n’accuse personne !) que ces exactions auraient pu avoir été les oeuvres des adversaires avec l’appui de leurs pions sur place,pour ternir l’image de cette révolution-là qui gagnait bien des coeurs meme hors du Burkina ! Et voilà que curieusement,l’histoire se répète,mais en Guinée !J’invite donc mes frères guinéens à la vigilence pour ne pas se faire prendre dans le meme piège que le Burkina car,il se pourrait que le pauvre capitaine Dadis ne soit pas au courant de ce qui s’est passé et qui se passera encore !Si j’étais guinéen,je verrais ce comportement de la part de ces quelques militaires comme un bon signe ;ils ne sont pas incontrolés,seulement,pas de Dadis ;vous avez un dirigent qui est sur la bonne voie !Et si un jour votre pays est frappé d’embargo,plutot que de fuir,mettez-vous la main dans la main et travaillez au pays !Ca va etre dur pour vous,mais vos progénitures ne s’en porteraient que mieux,croyez-moi ! Pensez à la Chine,pensez à Cuba !

  • Le 30 avril 2009 à 16:04, par petit peul En réponse à : Guinée : Quand la junte se banditise

    je crois ke dadis fara bien d’aller doucement et sagement, car on’a vu comment a termier le sankara du Burkina.

  • Le 30 avril 2009 à 18:20 En réponse à : Guinée : Quand la junte se banditise

    Beaucoup de ceux qui ont participé au débat sont tombés a bras raccorucis sur un journaliste qui, jusque-là, a fait preuve de professionnalisme dans son travail. Pour la plupart, j’ai cru décéler des nostalgiques de la révolution avec ses méthodes CDR. Aussi, ils ont tout de suite mis en avant ce que Compaoré aurait fait de mauvais, pour dédouaner les militaires guinéens. cela appelle de ma part un certain nombre de réflexions :
    1- malgré ce qui a été réalisé sous la révolution, vous pensez qu’on avait besoin d’une telle violence (exactions des cdr avec la bénédiction du régime), d’une telle division de la société (interdiction de la contradiction, division entre le peuple et les ennemis du peuple), d’une telle promotion de la haine ("au poteau !" était un des slogan de la revolution que nous avons tous scandé) pour en arriver aux résultats mitigés auxquels nous somme parvenus ? Moi je dis non ! Le preuve, on n’a pas encore fini de solder les comptes de la revolution qui s’est acharné sur certains honnetes citoyens, coupables de leur origines (appartenance à la royauté) ou à travers des dénonciations calomnieuses.
    2- est-ce qu’on a besoin de se mettre hors-la-loi pour faire efficacement le menage dans le pays ? là encore je dis non, et suivez mon regard vers le bénin de yayi boni !
    3- est-ce, parce qu’on estime que blaise compaoré n’est pas bon, on doit se garder de critiquer les dérives naissantes ailleurs ? blaise compaoré est-il l’étalon de la lutte contre la corruption à l’aune de qui on doit mesurer les efforts des autres chefs d’état africains ? une fois encore non !
    Alors, de grace, laissez les journalistes faire leur travail et tirer la sonnette d’alarme quand on sent naître la dérive. A une époque très récente de l’histoire du Faso, il n’aurait pas pu publier ce tres bel article sans l’aval des CDR ; il est de l’obs, et il sait certainement quel tribut certains ont payé pour leur liberté d’expression.
    En conclusion de tout ça, je reste convaincu qu’on n’a pas besoin de fouler aux pieds les droits élémentaires des gens pour faire le ménage.
    Merci à tous, et vive le Faso !

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