ELECTIONS COMMUNALES AU MALI : Une démocratie tranquille en marche
Dimanche, les Maliens étaient aux urnes pour élire les 17 000 conseillers devant siéger dans 703 communes. Encore une fois, le pays a respecté sa tradition de démocratie émergente, en réussissant un scrutin, sans accrocs. On a en effet très peu parlé des élections communales maliennes. On sait que les médias internationaux se focalisent peu sur un scrutin bien huilé, qui consacre l’approfondissement démocratique d’un pays.
Comme tout se déroule dans les règles de l’art depuis l’ouverture de la campagne électorale, le 10 avril dernier, les médias ont préféré détourner leurs projecteurs vers d’autres endroits plus mouvementés du continent. Mais le scrutin de dimanche n’est pas sans enjeu pour les Maliens.
D’abord, comme toute élection de proximité, les municipales permettent aux citoyens de choisir les hommes et les femmes qui seront leurs interlocuteurs au quotidien, dans la vie de leur cité. La crédibilité des candidats est de ce fait primordiale, si l’on veut éviter une désaffection de l’électorat. Car, comme nombre d’autres expériences sur le continent, la communalisation au Mali n’a pas échappé aux scandales liés notamment à la spéculation foncière. La plupart des nouveaux maires africains n’ont en effet d’autre programme politique, une fois élus, que la réalisation de lotissements.
Mais ces opérations qui sont censées offrir un cadre de vie décent aux populations et contribuer à l’aménagement urbain, se révèlent être une caverne d’Ali Baba. Bon nombre d’élus ne résistent pas à la tentation de l’affairisme foncier, détournant des parcelles à la pelle. Cette idée du maire prédateur de parcelles est très ancrée dans la mentalité des citoyens et il faudra beaucoup de travail aux élus locaux, pour la corriger. On ne peut pas dire en effet que tous les maires soient peu scrupuleux ou peu soucieux du développement de leur cité.
Les villes comme Ouagadougou et Bamako ont donné une image assez positive de la décentralisation, en Afrique de l’Ouest. Hier encore traitées avec dédain de gros villages poussiéreux par certains, les capitales du Burkina et du Mali ont connu un lifting au cours de ces dernières années, qui les a transformées. Certes, comme toute ville d’un pays aux ressources très limitées, les défis restent énormes en matière d’infrastructures, surtout. N’empêche que l’expérience de ces villes montre que si les populations s’approprient la décentralisation, celle-ci peut être un formidable outil pour le développement de nos villes.
A Bamako comme dans d’autres villes maliennes, le défi est donc de rendre positive une certaine image des élus locaux et de créer un esprit encore plus citoyen au sein des populations. Les élections de dimanche ne doivent pas être seulement perçues par les partis, comme un test avant les législatives et la présidentielle de 2012, mais surtout comme un exercice de réhabilitation de la fonction de maire. Afin qu’aux prochaines élections, l’engouement soit encore plus important, parce que chaque électeur aura compris que son bulletin peut influencer la bonne marche de sa cité.
Par Mahorou KANAZOE
Le Pays
Vos commentaires
1. Le 27 avril 2009 à 12:18 En réponse à : ELECTIONS COMMUNALES AU MALI : Une démocratie tranquille en marche
Je commence à m’inquiéter quant aux contenus de beaucoup d’articles de notre presse. J’ai remarqué ces derniers moments que beaucoup d’articles ont un contenu vide par rapport au titre qu’on nous propose. Très souvent, seulement les deux premières phrases reflètent le titre de l’article. En lisant cet article, je m’attendais à ce que l’auteur parle de la démocratie malienne. Mais apparemment l’auteur a préféré un autre sujet que celui introduit au début.
Le 27 avril 2009 à 19:12, par Soromadi En réponse à : ELECTIONS COMMUNALES AU MALI : Une démocratie tranquille en marche
Vraiment on dirait que vous êtes un journaliste. Votre observation est très pertinente. Mais ce qui m’embête,c’est le fait que l’article provienne d’un rédacteur qu’on peut appeler "gourou de la plume" vu son expérience dans le métier. Peut -être qu’il n’avait pas assez d’éléments sur son suijet. Mais, avec les NTIC, j’estime q’il n’a pas d’excuse car s’il le voulait, par un simple clic ce problème serait resolu. C’est mon point de vu sincère. Loin de moi une intention de saper la reputation reconnue de l’auteur et du journal. Merci
2. Le 27 avril 2009 à 19:22, par Soromadi En réponse à : ELECTIONS COMMUNALES AU MALI : Une démocratie tranquille en marche
J’estime que mon prédécesseur a pleinement raison. Je m’attendait d’être informé sur le déroulement de ces municipales et des tendances déjà disponibles. Avec les TIC, même si le redacteur n’avait pas de matières pour son article, il pouvait les avoir sur le Net. Vu l’expérience du journaliste, je ne comprends pas pourquoi ce contenu sans rapport réel avec le titre. Ce n’est qu’un point de vue de profane. Merci !