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Une Lettre pour Laye : Quand Blaise et Kadhafi s’affrontent en Guinée

Publié le vendredi 24 avril 2009 à 02h49min

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Cher Wambi,
Quelque deux semaines après la célébration de la fête pascale, la Communauté catholique du Burkina ouvre, ce week-end, le bal des funérailles chrétiennes. Et tu imagines déjà l’ambiance qui prévaudra dans les différents diocèses qui auront pris ce rendez-vous avec Bon Dieu pour plaider en faveur de leurs fidèles disparus. Ainsi en sera-t-il dans ceux de Ouagadougou, de Ouahigouya, etc.

Avant de t’honorer de ma visite, promise depuis des lustres, je ferai le voyage de Sâaba où seront célébrées les funérailles d’un illustre fils de ce pays, Cyril Goungounga, pour ne rien te cacher, cher cousin. Te rappelles-tu, en effet, cet ingénieur statisticien-économiste au curriculum vitae a vite été enrichi par une carrière tant universitaire que politique bien exemplaire qui nous a quittés le 28 mai 2008 ? Ce week-end donc, disais-je, je serai parmi les siens, d’abord à la veillée de prières le samedi 25 avril à partir de 21 h 00, ensuite à la messe de requiem le 26 avril à partir de 7 h 30 en l’église Saint-André avant la bénédiction de la tombe à la résidence Emmaüs au quartier Dapoya de Sâaba.

A ce même moment, cher Wambi, nombreux aussi seront les pèlerins à Ouahigouya où seront célébrées les funérailles d’un non moins illustre de ce Faso, Arzouma Alphone Ouédraogo, qui, après une radieuse carrière gouvernementale, a marqué de son empreinte les Engagements nationaux du président Blaise Compaoré avant son départ pour l’au-delà le 21 mai 2008.

Pour le repos de son âme, une veillée de prières aura lieu ce vendredi 24 avril 2009 à partir de 21 h 00 en la Cathédrale Notre- Dame de la Délivrance, suivie d’une célébration eucharistique le samedi 25 avril en la cathédrale Christ-Roi de la capitale du Yatenga. Revenons à l’actualité nationale pour accorder au congrès constitutif de « Faso Metba », qui se tient ce samedi 25 avril 2009 à l’espace Gambidi, toute l’importante qui sied.

Peut-être le sais-tu déjà, « Faso Metba » ou « les Bâtisseurs du Faso » si tu préfères, n’est autre que le parti politique que le député Etienne Traoré, après sa démission fracassante du PDP/PS, veut porter aujourd’hui sur les fonts baptismaux. En attendant d’en savoir davantage sur la composition de son bureau et, surtout, son orientation politique, une interrogation me hante : celle de savoir, en effet, pour qui le Dima de Boussouma, député et autre illustre démissionnaire du PDP/PS, roulera. Rejoindra-t-il le camp d’Etienne Traoré comme bien de langues tentent de me le faire croire ?

La réponse ne saurait tarder, pour peu que l’on veuille patienter. Mais, pour le peu que je sais du Dima, cher cousin, c’est un monsieur qui n’a jamais opté pour la facilité, en dépit de son prestige de traditionnel. Je le revois, en tout cas, militant du Front de refus sous la IIIe République, de la CNPP/PSD, et ensuite du PDP/PS après la parenthèse révolutionnaire, alors qu’il pouvait gagner tout l’or et tout l’argent du monde en s’inscrivant à l’ODP/MT ou au CDP. Combien sont-il encore de ce monde à pouvoir résister à une telle tentation ? Mais passons !

Y a-t-il un coup de froid entre Blaise Compaoré et Kadhafi, le Guide libyen ? Certains le subodorent, et il est vrai que quelques faits intriguent :
- l’année dernière, lors du sommet de la CENSAD à Cotonou, le chef de l’Etat burkinabè a décliné l’invitation du colonel libyen à déjeuner avec lui. C’est qu’auparavant, Mouammar Kadhafi avait tancé les dirigeants de la CENSAD ;
- il y a quelques années de cela, Blaise Compaoré était pratiquement chaque mois à Tripoli, Syrte, ou Benghazi. Ce n’est plus le cas de nos jours ;
- et voilà que la dernière visite du président du Faso en Guinée-Conakry donne l’occasion encore de voir qu’entre les premiers dirigeants libyen et burkinabè, les atomes semblent ne plus être crochus.

Ainsi, après l’aller-retour le 21 avril 2009 à Conakry de Blaise, voilà que Kadhafi dépêche un avion au pays de Sékou Touré, pour ramener Dadis Camara à Tripoli. Un voyage qui n’aura pas lieu, parce que tout simplement entre les envoyés libyens et Dadis, les violons ne sont pas accordés sur le nombre des membres de la délégation guinéenne. Alors que le président du CNDD voulait amener près d’une quarantaine de personnes, surtout des militaires, les Libyens étaient partisans d’un nombre reduit. Conséquence, Dadis a annulé son voyage.

Question : que voulait dire Kadhafi à Dadis moins de 24 heures après la visite de Blaise ? On se rappelle que quelques jours après le putsch du 23 décembre 2008, le même Kadhafi avait fait une escale à Conakry. Le 1er janvier 2009, Dadis qui devait effectuer un déplacement à Ouagadougou l’a annulé in extremis. « Trop précipité », avait-on laissé entendre au camp Alpha Yaya, siège de la junte qui dirige le pays. En tout cas, ce sont autant de faits qui jettent la circonspection sur les rapports entre Blaise et Kadhafi, même si, de part et d’autre, on assure qu’il n’en est rien.

Cher Wambi, René Monory, qui nous a quittés voilà maintenant quelque deux semaines, n’arriverait jamais à destination si une délégation de la ville de Ouagadougou, dont il était le grand ami, n’était pas à son inhumation. En tout cas, c’est chose faite, et je n’en veux pour preuve que ce témoignage de ton oncle Félix Boyarm qui était de ladite délégation.

Lis putôt : « A Dieu, président Monory Comme il fallait s’y attendre, une délégation composée :
- du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation ;
- du maire de Baskuy ;
- et du Secrétaire permanent du Comité national de jumelage a été dépêchée à Loudun pour présenter les condoléances et participer aux obsèques du président Monory, ancien Maire de Loudun et président du Senat. Cette délégation a été renforcée par trois personnes de l’ambassade du Burkina à Paris :

- le premier conseiller
- l’épouse de Son Excellence monsieur l’ambassadeur ;
- le conseiller économique de l’ambassade. A ceux-ci s’est joint Alain Conombo, fils du docteur Issoufou Joseph Conombo. Cette forte délégation a présenté les condoléances au nom du chef de l’Etat, du maire de Ouagadougou, ville jumelle de Loudun.

Très touchée par cette marque d’amitié, madame Monory a chargé la délégation de transmettre sa profonde reconnaissance au chef de l’Etat, au maire de Ouagadougou, ainsi qu’à l’ensemble du peuple burkinabè. Elle a rappelé l’attachement profond de son mari à ce pays attachant. Elle a pris l’engagement de ne jamais oublier le Burkina Faso.

Pour ce qui concerne les obsèques, elles étaient nationales, car le chef de l’Etat français lui-même y était ainsi que les plus hautes autorités de France dont : le Premier ministre, l’ancien président Giscard d’Estaing, le président du Sénat, et de nombreux ministres et autorités locales. La présence d’une délégation du Burkina Faso a été saluée par les Loudunais à tous les niveaux.

La ferveur avec laquelle la population de Loudun a accompagné son maire bien-aimé à sa dernière demeure est la preuve palpable de l’attachement des Loudunais à leur maire. Président du Conseil général, ministre, président du Sénat, le président Monory a gravi tous les échelons parce qu’il fut un homme pragmatique, un homme qui sait écouter comme le disaient ses compatriotes le jour de son enterrement. René Monory, cofondateur du jumelage, dormez en paix, nous ne vous oublierons jamais ».

Signé
Boyarm Félix,
membre de la délégation

Cher Wambi, il n’y a pas longtemps, je te parlais des divergences qui opposaient les délégués du personnel de Total Burkina à leur direction. La crise avait tellement couvé qu’il fallait faire quelque chose pour calmer le jeu. Eh bien, je viens d’apprendre que, depuis le mardi 21 avril dans la soirée, le directeur des Opérations et PCA de TOTAL Burkina, Stanislas Mittelman, est arrivé de façon impromptue dans notre pays en provenance de Paris. Dans son agenda, il est sans aucun doute prévu une batterie d’audiences.

Il devrait, en effet, rencontrer les avocats des délégués du personnel et aussi les autorités du pays. Dans la même lancée, il est prévu une rencontre avec les directeurs et les chefs de service, mais pas avec les délégués du personnel. Espérons qu’au terme de son séjour, les protagonistes de cette crise auront mis de l’eau dans leur vin et que le pétrole coulera tranquillement dans les pipe-lines. Mais sait-on jamais ?

Dans cette attente, cher cousin, je te donne rendez-vous les 2 et 3 mai 2009 à la maison du Peuple pour célébrer avec Charles Guibo, ton parent à plaisanterie, les 3es journées de la parenté à plaisanterie. Ces journées, qui connaîtront la participation de quelques communautés étrangères, consistent principalement en l’occupation, en l’animation et en l’exploitation des stands mis à la disposition de certaines communautés, et seront parrainées par le ministre Filippe Savadogo de la Communication, du Tourisme et de la Culture. C’est dire qu’avec l’Association burkinabè pour la parenté à plaisanterie, l’ambiance sera au rendez-vous.

Rendez-vous que Tipoko l’Intrigante, elle non plus, ne saurait manquer, et dont je t’ouvre ci-après le carnet secret hebdomadaire :

- L’affaire Bilgo, depuis quelque temps, fait l’objet de controverses quant à sa non-sélection aux Kundé 2009. Cela aurait pu passer inaperçu si l’artiste en question ne cartonnait pas fort présentement. Le commissariat général des Kundé, dirigé par Salfo Soré dit Jah Press, et son équipe a, lors des deux conférences de presse organisées dans le cadre des préparatifs de cette édition, essuyé des critiques de journalistes ainsi que de l’artiste lui-même qui ont estimé que « Wend Konta » est sorti dans les délais requis par les Kundé.

Ce que réfutent les commissaires de l’événement, qui insistent pour dire que l’œuvre est bel et bien sortie en janvier 2007. A entendre Jah Press, l’édition 2009, qui prend en compte les albums sortis entre mars 2008 et février de l’année en cours, c’est-à-dire 2009, exclut donc d’office « Wend Konta ». Depuis, la confusion règne au point que de nombreuses personnes se demandent quelle version finalement tient la route. Des enquêtes menées ces dernières heures du côté du Bureau burkinabè des droits d’auteur (BBDA), il ressort, avec archives à l’appui, que cette institution de référence a donné l’autorisation de duplication de l’album à Bilgo le 19 juin 2008. Car, pour sortir une œuvre, dit-on, l’auteur doit bénéficier de ladite autorisation, au préalable.

Ainsi, après le BBDA, les archives, notamment les bordereaux de l’usine de Seydoni, qui a dupliqué l’opus, sont formelles : c’est, en effet, le 30 juin 2008 que 500 cassettes sont sorties de cette unité de duplication. Du magasin central de Seydoni, les cassettes ont été convoyées le 1er juillet 2008 chez Senghor, distributeur de l’album que nous avons rencontré également. Au regard de ce qui précède, Bilgo est donc « kundéable ».

- Après les jeunes au CBC, c’est au tour des enseignants d’entrer dans la danse pour la refondation. C’est ainsi que ce samedi, à partir de 9 heures à l’Eau-Vive de Ouagadougou, ils se rencontreront pour constituer un réseau dont la mission sera de vulgariser la notion de refondation et de réfléchir sur les conditions et les moyens à mettre en œuvre pour qu’elle soit effective dans leur milieu. Outre les différentes déclarations qui seront faites à cet effet par des personnes-ressources, il sera évoqué la situation, pas très rassurante, de l’université. Des enjeux, pourrait-on dire, qui valent qu’on fasse le « pèlerinage » de l’Eau-Vive !

- Les Samo en fête ? Il faut y aller pour voir. Et déjà, des quatre coins de la sous-région affluent des délégations entières pour vivre le Festival international de lutte africaine, danse et chant au Sourou (FESTILADC) dont la clôture est prévue pour ce samedi 25 avril 2009 à partir de 16h00 à Tougan. Initiative du député Saran Séré/Sérémé, cette 7e édition, qui est placée sous le haut patronage du président de l’Assemblée nationale et du ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères, sera coprésidée par les présidents de la CEDEAO et de l’UEMOA.

Deux autres personnalités, les ministres des Sports et des Loisirs, de la Jeunesse et de l’Emploi, coparrainnent l’événement. Mais qui du Nigeria, du Sénégal, du Niger, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Togo ou du Burkina Faso remportera le trophée ? Demain n’est jamais bien loin.

- S’il est une absence de la scène nationale qui suscite moult interrogations, c’est bien celle de Nurukyor Claude Somda. Voilà, en effet, plus d’un mois que l’homme à l’éternel Faso Dan Fani n’a plus été aperçu au « Pays des hommes intègres ». A ce que l’on dit, l’universitaire, ancien ministre de l’Information et de la Culture, parlementaire, aurait été frappé par une attaque vasculaire cérébrale (AVC) et évacué depuis sur les bords de la Seine. Aux dernières nouvelles, Nurukyor Claude Somda devrait regagner son Faso natal ces jours-ci.

- Après les pharmaciens dont l’Ordre s’est réuni hier jeudi, c’est le tour des médecins de tenir aujourd’hui et demain leurs 3es journées et leur congrès ordinaire sous le patronage du Premier ministre.
- Thème : « Le médecin burkinabè face à la corruption ».
- Lieu : salle de conférences de l’UEMOA.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.Au revoir : Ton cousin, Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 24 avril 2009 à 14:17, par Nuée En réponse à : Une Lettre pour Laye : Quand Blaise et Kadhafi s’affrontent en Guinée

    Laissez Blaise et Khadafi en paix. vous ne faite que donner du "miel" à votre esprit. Si vous n’avez rien de concret à prouver, alors taisez vous. Arrêtez ces suppositions inutiles.

  • Le 26 avril 2009 à 09:13, par Isaac En réponse à : Une Lettre pour Laye : Quand Blaise et Kadhafi s’affrontent en Guinée

    Merci au journaliste pour l’analyse des differents points. Quand au commissaire general du Kunde , Jah Presse, je crois que les Kundes ont pris une grande envergure ; et ca parce que les hommes du showbiz et la population ont cru en la chose. Mais c’est deplorable aujourd’hui s’il ya un artiste musucien qui fait le bonheur de la population n’a pas ete selectione pour une raison non fondee, je crois qu’il faut revoir les choses des a present. Ce n’est pas bien toi JAH PRESS A OUAGA ? Alors qu’est ce qui se passe la mon frere ? Bon vent a L’OBSERVATEUR PAALGA, GOOD JOB.

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