« Le forum des citoyens de l’alternance n’est pas un forum de partis politiques ou d’un regroupement de partis politiques pour parler de la situation nationale. C’est un regroupement de citoyens invités par d’autres citoyens, qui se retrouvent sous la responsabilité d’une personnalité en l’occurrence monsieur Zéphirin Diabré pour approfondir la réflexion sur la question cruciale et centrale de l’alternance ».

A quelque une semaine de son ouverture (du 1er au 3 mai prochain au SIAO), le Forum des citoyens de l’alternance se profile à l’horizon avec un peu plus de précisions sur ses contours. « L’ovni », comme d’aucuns ont vite qualifié la rencontre au lendemain de son annonce faite par son principal initiateur, Zéphirin Diabré, dans notre édition du lundi 5 janvier 2009, commence à dévoiler ses tenants et ses aboutissants.

Dans sa déclaration liminaire aussi longue que minutieusement agencée, le président du comité d’organisation (C.O.), Abdoulaye Ouédraogo, déballe tout, ou presque. Sur la nature du forum, son financement, son but, ses objectifs, ses participants et ses organisateurs, les conférenciers n’ont pas été économes en mots.

« L’alternance caractérise aujourd’hui les démocraties qui fonctionnent. Elle est même devenue le critère d’un régime démocratique », a lancé le président du comité d’organisation avant de s’interroger : « Si la démocratie n’a pas été un luxe pour le peuple Voltaïque, pourquoi le serait-elle pour les Burkinabé, qui ne sont pas moins instruits et surtout dans un contexte mondial favorable à la démocratie et à l’alternance ? »

Référence au mémorable scrutin présidentiel de 1978 au cours duquel Macaire Ouédraogo a mis en ballottage le chef de l’Etat sortant, Aboubacar Sangoulé Lamizana, avant que ce dernier ne soit élu au second tour. Prévu sous le thème : « Quelle stratégie pour une alternance crédible au Burkina Faso », le forum se veut, selon ses initiateurs, l’antidote contre les « successions au pouvoir par des coups d’Etat avec parfois des issues tragiques ».

Il se pose aussi comme la réponse aux besoins de changement des populations dont les signes avant-coureurs sont, depuis plusieurs années, les poussées de colère dans l’affaire Norbert Zongo, les vives réactions des citoyens face aux multiples affaires de corruptions, de détournements de deniers publics, l’épisode du port de casques, l’affaire des Kundé, les mutineries au sein de l’armée, les émeutes de la vie chère en 2008, …etc ».

Ouvert aux partis politiques, à la société civile, aux partenaires techniques et financiers et aux missions diplomatiques sur la base d’une cooptation, « cette réunion publique » poursuit des objectifs tant politiques, économiques que sociaux dont l’encouragement « des participants à s’engager ou à poursuivre leur engagement dans le débat démocratique, selon la formule qui leur convient, afin de favoriser l’avènement de l’alternance ».

La création d’un parti politique est-elle une des formules envisagées ? « Si la majorité décide d’aboutir à quelque chose, nous y aboutirons », répond la vice-présidente du C.O ; Mme Marie Rose Compaoré. « Pour l’heure, nous n’avons pas pour objectif de préparer un candidat ni pour 2010 ni pour 2015 », tranche, pour sa part, l’organisateur en chef, Abdoulaye Ouédraogo. La presse n’en démord pas sur l’avenir du Forum ? Le président de la commission « questions politiques », le député Louis Armand Ouali, glisse, sourire en coin : « Vous voulez tout savoir. Mais pour le moment, nous n’avons pas toutes les réponses ».

Alain Saint Robespierre

Liste des présidents de commissions

 Président du Forum : Zéphirin Diabré
 Comité d’organisation : Abdoulaye Ouédraogo
 Commission « questions politiques » : Louis Armand Ouali
 Commission « questions économiques » : Bruno Kafando
 Commission « questions de société » : Evariste Konsimbo
 Commission synthèse et rapport général : Mamadou Yaro
 Commission affaires juridiques : Me Prosper Farama
 Commission communication : Rémi Dandjinou

L’Observateur Paalga