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Vente de tracteurs subventionnés : Un plaisir douloureux pour le FEER

Publié le jeudi 23 avril 2009 à 03h16min

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Depuis mars 2007, le Burkina Faso a reçu 700 tracteurs et 1 200 motopompes de l’Inde, dans le cadre de l’opération Team nine. Après deux ans d’attente, entre impatience, colère et résignation, les producteurs burkinabè ont enfin, leurs tracteurs. Ces 6 derniers mois, plus de 300 tracteurs sont sortis de la cour du Fonds de l’eau et de l’équipement rural (FEER) sise à Dassasgho où ils étaient parqués à l’air libre.

L’heure de la mécanisation agricole a sonné au Burkina Faso. Il suffit de faire un tour dans les campagnes pour voir les signes précurseurs que sont les tracteurs bleus et motopompes venus de l’Inde. En effet, le projet de développement de la mécanisation agricole et du soutien au secteur hydraulique qui consiste en la mise en vente de matériels et d’équipements agricoles, connaît un grand succès auprès des producteurs. Depuis quelques jours, le siège et l’entrepôt à ciel ouvert de Dassasgho du Fonds de l’eau et de l’équipement rural (FEER) ne désemplissent pas.
Parmi les équipements mis en vente, les tracteurs suscitent plus d’engouement.

Il y a trois types de tracteurs : des 60 chevaux (au nombre de 100) et les 50 chevaux (au nombre de 250), et les 40 chevaux. Les deux premiers types sont épuisés. Il ne reste plus que ceux de 40 chevaux.
Sibiri Joseph Kaboré, producteur de Boudri, un département de Zorgho doit se contenter d’un 40 chevaux . Mais il n’est pas moins heureux. "Avec ce tracteur, je pourrais passer de 7 hectares de coton à plus de 10 hectares et 6 hectares pour le maïs et le sorgho". Tout comme Sibiri Joseph, la plupart des paysans rencontrés au magasin du FEER, ce 21 avril dans la matinée, sont membres de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB). Cette structure depuis quelques années, se bat pour équiper ses membres en matériels agricoles. Ainsi, en une semaine, elle a fait sortir de l’entrepôt du FEER, au moins 60 tracteurs au profit de ses membres. Selon le directeur général du FEER, Aimé Roger Kaboret, plus de la moitié des matériels est sortie depuis le début de l’opération. Mais que de chemin parcouru !

Beaucoup de difficultés

L’ambition du gouvernement est d’accélérer le processus de mécanisation agricole du pays. Les tracteurs obtenus grâce à la coopération avec l’Inde participent à cela. Pourtant, les tracteurs ont dû attendre deux ans dans la cour à ciel ouvert du FEER abandonnés aux intemperies. Le directeur général du FEER, évoque un manque criant de moyens financiers.
"Nous vivons douloureusement cette opération car jusque-là, nous n’avons reçu aucune mesure d’accompagnement", a-t-il signifié. Pourtant l’institution a dû débloquer plus de 270 millions pour préfinancer l’opération. Le coût moyen de remise en état d’un tracteur s’élève à 130 000 F CFA, selon le directeur général. Toutefois, précise-t-il, cela vaut le coût. "C’est un grand plaisir pour nous de voir que les tracteurs s’achètent comme du pain", affirme le directeur général. Et d’ajouter que la vente des tracteurs subventionnés aux producteurs constitue un déclic pour la mécanisation de l’agriculture burkinabè et la naissance de l’agrobusiness à grande échelle.

"Avec le tracteur, le champ devient une véritable entreprise", a-t-il conclu.
Selon la puissance de leur moteur, les prix des tracteurs varient entre 5 à 10 millions de francs CFA et sont remboursables sur cinq ans. D’ici à la fin de l’opération, ce sont au total, 700 tracteurs, 1 200 motopompes qui seront vendus aux producteurs à crédit. C’est dire donc que le plus dur reste à venir. Car même si le FEER s’est entouré de beaucoup de garde-fous, le recouvrement ne sera pas des plus aisés.

Fatouma Sophie OUATTARA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 23 avril 2009 à 08:18, par bèeb laada En réponse à : Vente de tracteurs subventionnés : Un plaisir douloureux pour le FEER

    Un article ayant suscité mon interet tout de suite mais à la lecture que de questions, d’inquietudes et...
    En effet et cela n’est sans doute pas la faute à quelqu’un le timing des ventes de tracteurs est mal ficélé. Je vois mal nos paysans etre de fins calculateurs en ces periodes dures se rendrent compte qu’ils sont en train de s’attacher les dernieres chaines autour des mains et des pieds. En effet la crise economique actuelle est loin de se resorber et les consequences seront la baisse des prix des produits de l’agriculture comme le coton dont les cultuvateurs sont en grande partie les beneficiaires des tracteurs. Vous voyez ce que je veux dire : un tracteur pour plus de 10 millions de francs cfa, des pesticides de l’ordre de 3 millions sans oublier les semences et autres qui couteront aussi chers. Le resultat ce sera une production qui s’annonce grande et des prix tres tres bas. Alors bonjour le suicide collectif. Aussi lorsque l’on ecrit ce genre d’article il faut prendre soin de faire des enquetes pour savoir les destinations des tracteurs et l’envergure des acheteurs. Il ya quand meme des bordereaux pour cela que l’homme de presse peut y acceder à sa demande.
    Je dis et je repete le developpement ne peut pas etre comme une generation spontanée. Sans les bases necessaires on a beau amener des tracteurs et autres technologies ca ne marchera pas.ce qu’il ,faut ce sont des hommes et des femmes capable de lire le futur du pays dans un schema simple et maitrisé. Savez vous que les ecoles gratuites avaient continuées au faso de 1983 à nos jours, les enfants en 1983 seront aujourd’hui mal an bon an en fin fin de cycle universitaire. Savez vous que comme tous ne pouvaient continuer des etuzdes superieures d’autres seraient alors allés dans les centres de formations proffessionnelles qui en mecanique auto, qui en agent agricole, qui en maconnerie et les plus eveillés en fin de cycle infirmier ! Savez vous que aujourd’hui les enfants nés en 1983 sont de l’age de 26-27 ans et c’est la poulation cible qui lutte contre les mst et autres sida ? Savez que la plupart des enfants qui meurent au faso le sont par la faute de la diarhée, du paludisme et autres maux dont le seimple sel et ou la simple prise d’un anti paludéen suffirait à endiguer le mal ? C’est cela prevoir et non vouloir quitter une place au classement des pays les plus pauvres en construisant ouaga 2000, ou en important des voitures de marques . Et cela ca s’appelle etre intelligent.

    • Le 23 avril 2009 à 12:58 En réponse à : Vente de tracteurs subventionnés : Un plaisir douloureux pour le FEER

      Monsieur bèed, vous critiquez beaucoup, malheureusement vos critiques sont de celles qui ne sont nullement constructives ! Peut être devriez vous reécrire vous même l’article et on verra si vous faites mieux que ce journaliste !

    • Le 27 avril 2009 à 16:59, par in puulo En réponse à : Vente de tracteurs subventionnés : Un plaisir douloureux pour le FEER

      IL y a une chose dans la vente de ces machines, c’est le service après vente. Il est très mal engagé. les pièces ne sont pas disponibles et sont très chers. l’encadrement des acquéreurs n’est pas effectif. Alors si on ne prend garde, cette opération sera un véritable fiasco. Déjà si les tracteurs ont attendu des années avant de commencer à sortir, c’est parce que le gouvernement c’était mépris sur la réalité de ses paysans. au début l’Etat voulait du cash. Or ils sont combien les burkinabè qui peuvent sortir comme ça 5 millions et quelque pour acheter un tracteur ? Le gouvernement en vérité ne connait pas ses populations. les tracteurs sont restés exposés aux intempéries des années durant. Le gouvernement c’est rendu compte que le matériel allait pourrir et il a décidé maintenant de vendre à credit. Mais déjà quand un paysan achete un tracteur voici les dépenses immédiates à faire : Changer la batterie et les chambres à air. une bonne batterie c’est 90 000 F CFA au moins. les chambre à air c’est 6000 F CFA l’unité. pour les deux roues avant. cela donne 12 000 F CFA. Ces machines indiennes ont un problème avec les roulements avant. les pièces complètes par roue ( deux roulements) c’est 30 000 F CFA. Pour les deux roues avant, il faut prévoir 60 000 F CFA. Pour le premier vidange, il y a trois cartouches à 12500 F cfa l’unité ce qui donne 37 500 F CFA. Les huiles deux bidons de l’huile 40 en raison de 8000 F CFA le bidon ça donne 16 000 F CFA. Il faut aussi de l’huile 90 pour lever les charrues. Quand le paysan acquiert ces machines, pour commencer à travailler il faut au moins avoir en disponible 500 000 F CFA. J’allais oublier la formation des tractoristes qui fait 30 000 F CFA qu’il fat payer au FEER. A la vérité l’Etat ne rend pas service aux paysans avec ces machines, sauf, s’il revoit les choses. Il est incompréhensible que les pièces de rechange acquises hord taxe par l’Etat coûte aussi cher. Si immédiatement après l’acquisition de la machine, qui n’est pas garantie, il faut y mettre encore 500 000 F CFA, ils sont combien les acquéreurs qui pourront en fin de campagne faire face à la première traite ? Non cette opération est dangereuse.
      in puulo

  • Le 23 avril 2009 à 08:50, par MIKE En réponse à : Vente de tracteurs subventionnés : Un plaisir douloureux pour le FEER

    Bonne initiative mais, une fois de plus, cela risque de faire un effet de poudre. Quand on décide d’aide l’agriculture burkinabé à se sortir des ornières, ce n’est ce lot qui suffira à équiper tant de braves paysans animés d’une véritable volonté d’aller de l’avant. Cette action du FEER est à saluer à juste titre. Il reste que l’Etat se fait toujours attendre. Ce plaisir du FEER ne devait aucunement être douloureux car cette initiative devait être plus que soutenue.
    Pourquoi est ce que l’on attend toujours les moments critiques pour prendre le taureau par les cornes. Que ce soit en association avec Taiwan, l’Inde ou le Brésil, notre pays pourrait bien construire une unité de montage de tracteurs et autres matériels agricoles. Le Sénégal a pris les devant avec les Bus et les voitures Renault, qu’attendons-nous, Bon Dieu ? On peut au moins offrir cela à nos paysans et leur faciliter la tâche. Le pays n’en sortira que mieux, avec une autossuffisance alimentaire. Mais bon, que dire d’autre, si ce n’est que Dieu vienne à notre secours !

  • Le 23 avril 2009 à 20:01 En réponse à : Vente de tracteurs subventionnés : Un plaisir douloureux pour le FEER

    C’est une bonne chose de chercher à développer l’agriculture. Mais comme toujours, nos autorités manquent de rigueur lorsqu’il s’agit de discipliner les vautours du pouvoir.

    Je dis bien vautours, parce que ce sont des gens qui sont situés à des postes importants mais qui ont d’autres intérêts que ceux du pays. Pour eux, le développement du pays passe par leur propre développement.

    Alors, à l’instar de la CNSS, je crains que dans quelques années on ne parle de crédit non remboursé, de tracteurs accordés à des personnalités qui n’ont pas droits, etc.

    Est ce que pour une fois, le FEER peut rendre publique les VRAIS bénéficiaires de ces tracteurs ?

    Merci

  • Le 5 mai 2009 à 12:37, par Jules En réponse à : Vente de tracteurs subventionnés : Un plaisir douloureux pour le FEER

    Je pense qu’il faut revoir les apports personnels et les ramener à 10% surtout pour les fonctionnaires salariés qui veulent se lancer dans l’agriculture et l’élevage- Revoir la durée du prêt (6 à 7 ans) ce qui permettrait d’écouler une partie importante du stock évitant ainsi sa détérioration. Il y a des fonctionnaires, mais compte tenu de certaines exigences ils n’osent pas s’engager (Faire la preuve par tout document de la possession d’une exploitation agro-sylvo-pastorale, s’engager sur un échéancier de remboursement basé à titre principal sur les revenus tirés de l’exploitation, apport initial de 30%, durée du crédit 5 ans). Pourtant cela pourrait être un début pour eux pour se lancer dans les activités agricoles ou appuyer des frères agriculteurs ou éleveurs. Ce qui permet un renouvellement constant par des acquisitions nouvelles. Il faut envisager aussi la production de pièces détachées au niveau local par nos artisans. Mais il faut que les traites mensuelles soient supportables.

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