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BLOCAGE DES NEGOCIATIONS A L’UNIVERSITE : Le SYNADEC rejette la responsabilité sur le gouvernement

Publié le mercredi 15 avril 2009 à 01h56min

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Le professeur Magloire Somé

Les responsables du Syndicat national autonome des enseignants chercheurs (SYNADEC) étaient face à la presse le mardi 14 avril 2009. Il s’est agi d’une conférence de presse qui s’apparentait aussi à une mise au point par rapport aux déclarations du gouvernement qui avait lui aussi organisé sa conférence de presse le 9 avril. Depuis le 8 avril 2009, les enseignants affiliés au SYNADEC observent une grève à durée indéterminée, pour exiger du gouvernement la revalorisation de leur statut. Les négociations entre les deux parties connaissent présentement un blocage du fait que, selon le syndicat, "le gouvernement ne joue pas franc jeu".

Le Syndicat national autonome des enseignants chercheurs (SYNADEC) se dit indigné par l’attitude du gouvernement qui, selon lui, "n’a aucun respect pour l’enseignement du supérieur et ses acteurs". C’est ce qu’a déclaré le Secrétaire général dudit syndicat, le professeur Magloire Somé, lors d’une conférence de presse le 14 avril 2009 à l’université de Ouagadougou. En effet, depuis le 8 avril 2009, les enseignants militants du SYNADEC observent une grève à durée indéterminée. Cela en réaction à la non satisfaction de leur plateforme revendicative par le gouvernement. Selon le Pr. Somé, principal animateur de cette conférence de presse, la grève est suivie à plus de 80% aussi bien à l’univeristé de Ouagadougou, qu’au niveau de Bobo et Koudougou. Actuellement, les négociations entre les deux parties connaissent un blocage.

Le jeudi 9 avril 2009, le gouvernement, représenté par le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique, le professeur Joseph Paré, a organisé une conférence de presse dont l’objectif était de "prendre l’opinion à témoin des efforts qu’il a faits en faveur des enseignants". Cependant, pour le SYNADEC, au cours de sa conférence de presse, le gouvernement a aussi violé le principe de la confidentialité. "C’est la première fois que dans des négociations en cours, sans qu’aucun accord n’ait été signé, et pendant que des propositions nouvelles et positives sont faites en vue d’accélérer les échanges et de parvenir le plus rapidement possible à un accord, le gouvernement décide de prendre le contre-pied de ses propres principes, de rompre les négociations et de prendre l’opinion nationale et internationale à témoin de la mauvaise foi du partenaire social.

" Le gouvernement propose des indemnités académiques et d’encadrement dont la sommation donne les chiffres suivants : 112 500 F CFA pour les professeurs titulaires et assimilés, 102 500 F CFA pour les maîtres de conférences et assimilés, 72 500 F CFA pour les maitres assistants, 32 500 F CFA pour les assistants et 12 500 F CFA pour les enseignants à temps plein. Le gouvernement reproche au SYNADEC de refuser ces propositions qu’il juge insuffisantes et de vouloir tout dans l’immédiat. Mais le SYNADEC réfute cela et, comme il ressort plus haut, accuse à son tour le gouvernement d’être responsable de la rupture. Le gouvernement propose un protocole d’accord-parties pour échelonner les avantages de la revalorisation du statut de l’enseignant chercheur dans le temps. "Pourquoi le gouvernement se préoccupe-t-il d’un protocole d’accord-parties alors même que les parties ne se sont pas accordées sur les points pouvant faire l’objet de ce protocole ?", se demande le SYNADEC. Selon le syndicat, avant de parler de protocole d’accord-parties pour la mise en oeuvre des résultats de la négociation, il faut que ces négociations aboutissent d’abord.

Il faut que les deux parties tombent d’accord sur des taux de revalorisation point par point et qu’une sommation soit faite sur le volume global de la revalorisation pour les parties quantifiables avant de définir les modalités de leur mise en oeuvre. Selon les grévistes, "le gouvernement ne joue pas franc jeu" et fait de la "diversion". Par ailleurs, le SYNADEC relève que dans tous les pays de l’UEMOA, les gouvernements ont compris qu’il faut revaloriser le statut de l’enseignant chercheur. Le SG du syndicat a même fait part aux journalistes des indemnités que gagnent les enseignants dans certains pays de la sous-région (Voir encadrés).

Par Lassina Fabrice SANOU

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 15 avril 2009 à 02:39, par blasti En réponse à : BLOCAGE DES NEGOCIATIONS A L’UNIVERSITE : Le SYNADEC rejette la responsabilité sur le gouvernement

    Bien que l’encadré n’est pas visible sur ce site, j’avoue que c’est vraiment regrettable que des enseignants du supérieur soient obligés de descendre jusqu’au secondaire pour faire des vacations afin de pouvoir joindre les deux bouts. Et tout cela c’est pour sacrifier des générations entières car on ne peut transmettre le savoir le ventre creux.

  • Le 15 avril 2009 à 13:11, par dugu lamini sadjan En réponse à : BLOCAGE DES NEGOCIATIONS A L’UNIVERSITE : Le SYNADEC rejette la responsabilité sur le gouvernement

    Il faut nous mettre l’encadré afin que l’info soit au complet. De même, je vous dit bravo pour cette manière de travailler. Il n’y a info que lorsque les deux partie peuvent donner leurs visions des faits.
    Je me demande si le ministre sais que le jour où il n’est pas ministre, il va bénéficier de ce qu’il ne veut pas donner.

    • Le 15 avril 2009 à 15:35, par Daberson En réponse à : BLOCAGE DES NEGOCIATIONS A L’UNIVERSITE : Le SYNADEC rejette la responsabilité sur le gouvernement

      Il serait judicieux que le Gouvernement évite les fuites en avant et prenne l’option de s’attaquer à la racine du mal universitaire. Relever le salaire des enseignants ce n’est pas de l’aumône. Il y va de l’intérêt de notre pays et de son développement. Car, le développement passe d’abord par la valorisation des compétences. Pourquoi donc s’entêter à jouer au radin alors que ces chercheurs ne demandent pas la lune. A mon humble avis, mieux que des ministres ou des députés, les AC servent la Nation et contribuent originellement à la formation des ressources humaines, à l’ancrage du savoir et du savoir-faire et pour tout dire, à la formation de l’homme. Je suggère également que le sort des enseignants vacataires soit pris en compte par le relevement des frais de vacation et mieux par l’élaboration d’une véritable option de carrière parallèle qui pourrait profiter à la recherche. A y penser ;

    • Le 15 avril 2009 à 16:34, par tassere En réponse à : BLOCAGE DES NEGOCIATIONS A L’UNIVERSITE : Le SYNADEC rejette la responsabilité sur le gouvernement

      Ici, le Ministre ne peut rien faire. Il est porte parole du gouvernement et du cdp.

  • Le 15 avril 2009 à 17:05, par lamptey En réponse à : BLOCAGE DES NEGOCIATIONS A L’UNIVERSITE : Le SYNADEC rejette la responsabilité sur le gouvernement

    Juste dire que tous les fonctionnaires doivent etre mis a l’abri du besoin, pas seulement les magistrats et les enseignants du superieur.Figurez vous qu un médecin specialiste(BAC+11)en moyenne,plus d’etudes qu’un enseignant chercheur,plus qu’un magistrat gagne autour de 250000 fcfa, c est a dire moins que ces fonctions sus citées.Trouvez vous cela juste ? Ces médecins doivent etre aussi pris en compte et leur statut revalorisé.
    A bon entendeur salut

    • Le 15 avril 2009 à 20:15 En réponse à : BLOCAGE DES NEGOCIATIONS A L’UNIVERSITE : Le SYNADEC rejette la responsabilité sur le gouvernement

      Désolé mon cher ami, mais un médecin spécialiste BAC+11 c’est en réalité BAC+8 comme l’Assistant car le diplôme de Médecine BAC+7 n’est qu’un diplôme de 2nd cycle (équivalent BAC+4) et celui de Médecin spécialiste l’équivalente 3ème cycle. Vous pouvez le vérifier dans les textes du CAMES. Les 3ans de plus ne sont là que pour le stage tout comme un DESS qui correspond à une année plus 6 mois de stage.
      Dans la plus part des pays au monde le diplôme de Medecin BAC+7 de chez nous se fait en 4 ou 5 ans. Un Médecin spécialiste n’as pas en terme de recherche un diplôme plus haut qu’un Assistant à l’université. En plus "Médecin spécialiste" n’a pas d’équivalent de diplôme en soit, mais juste une spécialisation, tout comme l’assistant qui va faire son post-doc. Renseignez vous d’avantage et éviter les amalgames entre les fonctions.

    • Le 15 avril 2009 à 20:22 En réponse à : BLOCAGE DES NEGOCIATIONS A L’UNIVERSITE : Le SYNADEC rejette la responsabilité sur le gouvernement

      Je pense que vous trompez. Un medecin generaliste n’a pas plus etudié qu’ un enseignant chercheur.
      En fait ce medecin il est formé par qui ?
      Si vous me dites qu’on doit revaloriser votre salaire je comprend mais il ne faut pas raconter n’importe quoi.
      L’enseignant chercheur, enseigne et est obligé de faire aussi la recherche. Quand on dit que l’Uo est premiere en matière de recherche dans la sous region, il faut comprendre que les chercheurs de cette université trouvent et produisent des résultats.
      De plus si cela vous tente inscrivez vous a l’université pour avoir d’autre diplome afin d’ etre... enseignant chercheur.

    • Le 15 avril 2009 à 20:28 En réponse à : BLOCAGE DES NEGOCIATIONS A L’UNIVERSITE : Le SYNADEC rejette la responsabilité sur le gouvernement

      Tu voudrais saboter la lutte des enseignants du superieur que tu ne t’ y aurais pas pris autrement. Tu as raison. Mais en attendant, c’est eux qui ont pose leur probleme. Parce qu’ ils sont faim. Attends ton tour et on te demandera combien d’ heures tu passes a l’ Hopital Yalgado et combien de "clients" tu detournes dans ta clinique. On se sait.

  • Le 15 avril 2009 à 18:07, par soldat kakato En réponse à : BLOCAGE DES NEGOCIATIONS A L’UNIVERSITE : Le SYNADEC rejette la responsabilité sur le gouvernement

    L’histoire de tous les pays, et plus spécifiquement celle de notre pays, enseigne que seule la lutte paye ! donc aux enseignants chercheurs, il faut tenir bon car au delà de la revalorisation du statut cette lutte a d’autres implications, très importantes pour l’avenir de notre pays. La lutte pour la revalorisation du statut de l’enseignant chercheur est un début pour la restauration de la méritocratie, pour la culture de l’excellence. La revalorisation du statut de l’enseignant chercheur va redorer le blason de la fonction et attirer les meilleurs car au rythme où allaient les choses, ne viendront à l’université que ceux n’auront pas pu se caser ailleurs. La situation actuelle des enseignants chercheurs arrangent bien les autorités dans la mesure ou la lutte pour la survie dans laquelle ils sont empêtrés empêche bon nombre d’eux d’offrir le meilleur d’eux-mêmes notamment le développement d’analyses contradictoires susceptibles d’éclairer nos compatriotes sur la réalité hideuse de la gouvernance de notre pays. Sinon comment comprendre que l’Etat accorde aux députés des traitements de faveurs (injustifié selon moi) et demande aux autres de faire des sacrifices. Le gouvernement rêve d’enseignants chercheurs pauvres facilement corvéables voire corruptibles avec des bons d’essence.
    La lutte actuelle des enseignants chercheurs est une lutte pour la qualité de l’enseignement supérieur au Burkina Faso, pour éviter que seuls ceux qui sont bien nés (c’est-à-dire dans des familles riches) puissent accéder à un enseignement de qualité parce que leurs parents auront eu les moyens de les envoyer à l’extérieur. C’est donc une grève patriotique qui au-delà de la situation des enseignants tient à préserver un enseignement de qualité pour tous les enfants de ce pays mais aussi qui luttent aussi contre la fuite des cerveaux car avec le processus d’intégration en marche dans la sous région, vue les conditions qu’offrent les pays voisins, le patriotisme pourra s’accommoder du départ des meilleurs pour vivre honnêtement de leur intelligence. Alors, il faut tenir, car le corporatisme de l’action a des implications patriotiques

  • Le 15 avril 2009 à 19:57 En réponse à : BLOCAGE DES NEGOCIATIONS A L’UNIVERSITE : Le SYNADEC rejette la responsabilité sur le gouvernement

    voila pourquoi, le gouvernement a une peur bleue d’acceder aux revendications du SYNADEC. Les médécin, les quoi, ......
    Mais les revendication en cascade, ça va pas manquer ; Le système est entrain de se gripper. Il faut un dégrippant et ça passe par la refondation. Sionn tout ce qu’on est entrain de là, on perd notre temps. c’est pas des solutions durables. C’est des palliatifs, du sopoudrage.......On tourne en rond. Et pendant ce temps, les autre pays sont à DEVAN-DOUGOU ! et nous on est toujours à Ouagadougou seulement.

  • Le 15 avril 2009 à 20:23, par Tony En réponse à : BLOCAGE DES NEGOCIATIONS A L’UNIVERSITE : Le SYNADEC rejette la responsabilité sur le gouvernement

    Pour votre info Mr le Medecin. Les enseignants chercheurs ont pour la majorité 2 doctorats : un doctorat de 3e cycle=doctorat de medecine et un doctorat d’etat qui a aussi son equivalent chez les medecins engagés dans la recherche. Il ne faut pas faire une arithmetique simplice en disant qu’un medecin après BAC+11 gagne 250 0000. Il ya aussi des medecins dans l’enseignement superieur et la recherche. Si en tant que medecin vous voulez etre payé comme les enseignants chercheurs, c’est possible et vous connaissez la voie à suivre.

    • Le 15 avril 2009 à 23:23 En réponse à : BLOCAGE DES NEGOCIATIONS A L’UNIVERSITE : Le SYNADEC rejette la responsabilité sur le gouvernement

      Combien d’etudiants avez vous encadre pour la Maitrise ou le doctorat ? Et vous voulez des allocations pour l’encadrement...Encadrement de qui ? Publier 2 articles et se faire appeler chercheur !!! Des chercheurs qui cherchent et qui ne trouvent rien ! Autrement dit le Burkina Faso ne sera classe dernier par le PNUD. Ou sont ces chercheurs ? Que font-ils ? Pourquoi ne trouvent-ils pas alors que d’autres chercheurs trouvent et permettent a leur pays d’avancer.

      • Le 16 avril 2009 à 01:19 En réponse à : BLOCAGE DES NEGOCIATIONS A L’UNIVERSITE : Le SYNADEC rejette la responsabilité sur le gouvernement

        Tu n’as rien a dire. Nos enseignants chercheurs trouvent> malgre la misere qu’ on leur taille. reuve, ils sont parmi les meilleurs dans la sous-region. Faites leur d’ autres querelles. Quant a notre ami le medecin, qu’ il donne au moins 3 heures par jour a Yalgado et qu’ il utilise les week- ends pour sa clinique d’abord. En 1976, les enseignants ont eu leur salaire double par un medecin de president, Houphouet Boigny, l’ homme a qui on peut tout reprocher sauf a ne pas savoir la valeur des emnseignants. Les autres corps ont voulu protester. Il a simplement retorque : je saias ce que je fais. Si l’ economiste ou le genadarme ou le postier(quia le diplome bien entendu)veut entrer dans l’ enseignement, qu’ il y vienne mais de grace, les enseignants ont le droit d’etre a l’ aise. Je vous parie qu’ aucun medecin n’est parti a l’ enseignement. Ils come ncaient avec 125.000F par moi alors que les profs de lycee commencaient avec 225.000F. mais au bout de 5 ans, ils avaient tous des cliniques et etaiemnt des millionnaires. Ils avaient du reste suffisamment detourne les medicaments pour s’ enrichir. Aujourd’ hui rares sont nos medecins qui n’ ont pas de cliniques, au moins chez et qui se rendent au service a 9h piles. Les gens sont simpelement mechants.

  • Le 20 avril 2009 à 19:01, par serges En réponse à : BLOCAGE DES NEGOCIATIONS A L’UNIVERSITE : Le SYNADEC rejette la responsabilité sur le gouvernement

    Je comprends vos revendications chèrs enseignants et je vous souhaite bonne chance dans vos negociations,mais juste vous rappeler qu il y’a des gens aussi brillants, aussi intelligents,qui ont aussi faits de longues etudes et non des moindres,dans des fonctions aussi valorisantes que les votres(ingenieurs,chirurgiens,etc...) et qui sont mal payés.Alors un peu d’humilité dans vos propos.Tous le monde doit etre mis a l abri du besoin.point final.

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