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Union des forces progressistes : « Gouvernance clanique au Pays des hommes intègres »

Publié le lundi 13 avril 2009 à 23h47min

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A un peu plus d’un an de la présidentielle 2010, la faune politique burkinabè commence à sortir de son sommeil. Bientôt donc le printemps des déclarations qui inonderont les différentes rédactions. En attendant, l’Union des forces progressistes (UFP) qui s’invite, ci-après, dans l’actualité, donne sa vision de la relecture annoncée de certaines lois, dont le Code électoral et le statut de l’Opposition. Le diagnostic semble amer, « le Burkina est en crise et nous sommes en face d’une gouvernance clanique ».

“Les processus démocratiques africains, initiés pour une grande partie, les guerres civiles, les manifestations violantes pour diverses raisons (élections contestées, vie chère, etc.) sont le lot quotidien de pays auxquels ces processus étaient censés assurer la stabilité.

Au regard de cette situation qui pose des hypothèses au développement, il est nécessaire d’en cerner les causes, et de dégager des pistes de solutions pour permettre aux pays africains d’occuper la place qui leur revient de droit dans le concert des nations.

Parmi les principales causes, on peut retenir la faiblesse, voire l’inexistence du sentiment national ou patriotique, et le manque de volonté de transfert du pouvoir à de nouvelles équipes non contrôlées par celle au pouvoir. En effet, les Etats ont acquis leur indépendance formelle pour la plupart dans les années soixante après la colonisation au 19e siècle par les puissances occidentales.

C’est sous l’impulsion de ces puissances, que des régimes d’exception ou à parti unique ont accepté malgré eux l’instauration du nouveau système ; cela pour contrôler la lutte des peuples tout en sauvegardant leurs intérêts et ceux de leurs alliés extérieurs.

Quand vinrent les P.A.S.

Presque au même moment, ce fut le lancement des programmes d’ajustement structurels (P.A.S.), suivis des privatisations des entreprises publiques et des compressions de personnels. Et depuis lors, les Parlements issus d’élections inéquitables rivalisent d’ardeur dans l’adoption de lois dites incitatrices, soit dans le domaine de l’emploi, ou dans divers domaines de l’économie.

L’objectif principal des processus démocratiques actuels en Afrique, c’est d’organiser le pillage des ressources naturelles et minières de nos pays. C’est pourquoi tant que les préoccupations des peuples ne seront pas placées au centre, ces processus n’aboutiront pas à la stabilité.

Excepté le multipartisme, des aspects essentiels de la démocratie, telles la séparation des pouvoirs (Exécutif, Législatif et Juridique), et l’organisation d’élections justes et transparentes, sont régulièrement bafoués.

C’est ainsi que la limitation du nombre de mandat présidentiel, censée faciliter l’alternance, a été levée dans de nombreux Etats. De graves crimes économiques et de sang restent impunis, sans oublier les fréquentes entraves aux libertés individuelles et collectives.

De l’esclavage à la néo-colonisation, en passant par la colonisation, les peuples africains ont payé un lourd tribut ; ils méritent à présent la gestion autonome de leur destinée en partenariat réciproquement bénéfique avec les autres peuples du monde. C’est le but ultime des luttes qui ont cours sur le continent.

Les peuples remettront les pendules à l’heure

Tous les acteurs politiques, et particulièrement ceux au pouvoir, gagneraient en définitive à respecter les règles de la démocratie, à placer l’intérêt collectif avant l’intérêt personnel, et celui de leurs alliés extérieurs. Ils doivent davantage impliquer les citoyens dans les processus démocratiques en leur donnant plus d’initiatives.

De bons exemples pouvant être des sources d’inspiration existent en Afrique et sur les autres continents ; à défaut de s’en servir, ceux qui échafaudent des stratégies à contre-courant de l’histoire seront inéluctablement rattrapés, car les peuples ne manqueront pas de remettre les pendules à l’heure.

Nous ne saurons terminer notre propos sans dire quelque chose de la situation de notre pays, le Burkina. Malgré plusieurs renouvellements des institutions républicaines et leur fonctionnement en apparence normal, force est de reconnaître que le pays est en crise.

En presque vingt ans de démocratie, seul un parti domine la scène politique ; en témoignent les scores cumulés de ce parti (le Congrès pour la Démocratie et le Progrès) et de sa mouvance aux récentes élections : 99 députés sur 111 ; plus de 15 000 conseillers sur un peu moins de 18 000.

Les voies de la stabilité au Faso

Tout observateur avisé sait que les règles de la démocratie ne sont pas respectées et que nous sommes en face d’une gouvernance clanique. C’est pourquoi il est urgent que les acteurs politiques du pouvoir saisissent l’opportunité de la relecture annoncée de certaines lois (code électoral, statuts de l’opposition, financement des partis, etc. ) pour œuvrer dans le sens du désamorçage de la crise.

Des questions comme la composition de la CENI, la circonscription électorale, le financement des partis doivent être traitées d’une part, à assurer la transparence des élections, et d’autre part, en ayant à l’esprit qu’au moins une dizaine de partis peuvent animer sainement la vie publique.

Les lois doivent alors créer les conditions d’émergence de ces partis en leur permettant d’avoir une représentativité, et leur assurer les moyens de s’acquitter de leurs missions. En ce qui concerne le parrainage des candidats à l’élection présidentielle par des élus, l’UFP pense qu’il n’est pas judicieux d’adopter cette disposition dans le contexte actuel du processus.

Tout comme bien d ‘Etat africains, notre pays le Burkina évitera l’approfondissement de la crise par le respect scrupuleux des principes démocratiques, un ancrage véritable aux valeurs républicaines et la recherche quotidienne de solutions aux problèmes cruciaux des citoyens. C’est cette voie qui nous conduira à la stabilité, et tous les acteurs politiques devraient travailler dans ce sens.

Ouagadougou, le 09 avril 2009

Le président de l’UFP, Yé Modou Michel (e-mail:ufprogressistes@hotmail.com)

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 14 avril 2009 à 01:44, par le fauve de konoha En réponse à : Union des forces progressistes : « Gouvernance clanique au Pays des hommes intègres »

    bel ecrit. seulement il faut éviter les affirmations gratuites tels que :" l’asence voir l’inexistence du sentiment national". ou a tout le moins justifier vos propos !
    secondo : il ya une tres grande part de vérité dans ces écrits. l’alternance politique ; la séparation des pouvoirs sont des éléments essentiels de la démocratie. mais la réalité au burkina est tout autre : alternance pour qui ? la prétendue opposition ou les prétendues oppositions qui n’hesitent pas à rejoindre le CDP pour quelques Franc CFA ? si c’est ca l’alterance non merci !
    la seule véritable et intégre opposition demeure le partie sankariste ! le reste on les connait !

    • Le 15 novembre 2009 à 12:30, par Mr YE En réponse à : Union des forces progressistes : « Gouvernance clanique au Pays des hommes intègres »

      Salut !
      je suis d’accord avec vous qu’il faut justifier certains de nos propos.nous en tiendrons compte la prochaine fois.votre point de vue est juste,mais sachez que ce n’est pas faile pour l’ opposition car la grande majorité de cadres sont soit CDP,mouvançier ou désinteresser de la politique.ensuite,l’autre aspect qui fragilise l’opposition c’est l’emietement et les guerres de positionnement à l’intérieur de partis sans envergure.en plus des partis sankaristes il existe tout de meme des partis d’opposition réel.

  • Le 14 avril 2009 à 20:55 En réponse à : Union des forces progressistes : « Gouvernance clanique au Pays des hommes intègres »

    platitudes enoncées on ne sait meme pas dans quel but ? Juste pour montrer que l’on existe ? les memes eternelles analyses qui ne menet a rien sinon que parler et parler pour parler ete se regarder exister... etc Nul vraiment nul !! Aucun lien enre titre et contenu, rien pitié
    mahdou

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