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Burkina – Brésil : Le même combat cotonnier d’un sud à un autre

Publié le dimanche 12 avril 2009 à 21h45min

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Santiago Alcazar et Alain Yoda

Renforcer les capacités productrices du Burkina dans le coton, c’est ce à quoi devraient parvenir les services de la recherche agricole du Burkina et du Brésil. Pour ce faire, les deux Etats ont procédé à la signature d’un accord de financement. C’était le vendredi 10 avril dans l’enceinte du ministère en charge des affaires étrangères du Burkina. Ont signé ce protocole, l’ambassadeur du brésil Santiago Alcazar et le ministre d’Etat Alain Bedouma Yoda.

“L’or blanc“, c’est ainsi qu’avec juste raison, l’on nomme le coton. C’est une denrée stratégique pour le Burkina vu qu’il lui assure une entrée conséquente de devises, mais aussi procure beaucoup d’emplois. Les pays comme le Mali, le Bénin et le Tchad partagent cette configuration avec le Burkina. C’est ainsi qu’ils sont regroupés dans ce qu’il a été convenu d’appeler le C4 ; soit les quatre plus grands producteurs de coton de la sous région. C’est donc au C4 que s’adresse le géant sud américain afin de pousser loin la recherche dans le domaine. Le Brésil est également un grand producteur de coton et à lui seul il produit autant que les quatre pays du C4 réunis. C’est donc une expertise qui sera mise à contribution, avec l’apport des chercheurs africains comme ceux de l’INERA au Burkina.

4 millions et près de 800 mille dollars américains, c’est le montant qui va être alloué à la réalisation de ce projet dénommé “Appui au secteur coton des pays C4 (Bénin, Burkina Faso, Tchad et Mali) “. Pour Santiago Alcazar, ambassadeur du Brésil au Burkina, il s’agit d’améliorer de façon très considérable la quantité de la production de l’Afrique afin de lui permettre d’avoir une grande place sur le marché international. Le ministre burkinabè en charge de l’enseignement technique et professionnel qui s’est exprimé au nom des autorités nationales a salué un exemple de coopération Sud-Sud réussi.

La question des subventions accordées par les occidentaux à leur cotonculteurs est revenue et à plusieurs reprises dans les deux discours. Si le Brésil et le Burkina qui sont des concurrents sur le marché car tous deux exportateurs de coton se retrouvent pour travailler ensemble, c’est pour affronter leur ennemi commun. Il s’agit de présenter un front uni aux négociations de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

Le coton représente environ 30% des recettes d’exportation du Burkina et contribue pour environ 10% à la formation du Produit Intérieur Brut (PIB). C’est donc un secteur très important et l’on se souvient que le président du Faso, Blaise Compaoré s’était rendu en personne à la tribune de l’OMC pour défendre les cotonculteurs des pays du Sud. Rappelons, qu’en effet, européens et américains violent allègrement les règles du commerce équitable, en subventionnant leurs agriculteurs, notamment dans le secteur du coton. Ce qui les rend plus compétitifs sur le marché, mais qui baisse aussi considérablement les revenus des pays exportateurs du Sud. Belle initiative donc que ce projet de recherche. Mais que peuvent vraiment des pays pauvres et même un pays émergeant comme le Brésil, face à ceux qui ont édicté les règles internationales du commerce mais qui ont décidé de ne pas les suivre quand ça ne les arrange pas ?

Hermann Nazé

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