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Présidentielle sud-africaine : Zuma désormais sur un boulevard

Publié le mercredi 8 avril 2009 à 01h26min

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Il était accusé « d’avoir reçu plus de 300 000 euros, entre 1995 et 2005, de l’homme d’affaires Shabir Shaik, qui aurait bénéficié de son appui politique pour obtenir des contrats ». pour la protéger d’une enquête judiciaire.

Lui, vous l’aurez deviné, c’est l’inénarrable Jacob Zuma, le leader du Congrès national africain (ANC), qui avait été également soupçonné d’avoir négocié le paiement annuel d’un pot-de-vin de 68 000 euros auprès de la filiale sud-africaine du groupe d’armement français Thales

Ce sont là les charges contre le chef de l’ANC qui, disons-le, menaçaient sérieusement ses ambitions à la magistrature suprême. Mais, contre vents et marées, le feuilleton judiciaire a connu, depuis le 6 avril 2009, un nouveau rebondissement en sa faveur. Car le parquet général sud-africain a annoncé, à cette date, l’abandon des poursuites contre celui qui est considéré comme le favori au scrutin présidentiel du 22 avril prochain. Par cette décision, la justice, au grand dam de l’opposition sud-africaine, vient d’ouvrir ainsi un grand boulevard au candidat du Congrès national africain, Jacob Zuma, vers la présidence sud-africaine.

Cette sentence, qui met fin à huit ans de procédure, s’explique, selon la justice, par des irrégularités dans la conduite de l’enquête, et, au dire du procureur général, par le comportement « inapproprié de Leonard McCarthy, qui était le chef des services d’enquête du NPA au moment de l’inculpation de Jacob Zuma ». Il reste maintenant à savoir si la justice, que beaucoup suspectent d’être aux ordres, a agi en toute indépendance ou simplement pour prévenir les menaces de tuerie en cas d’inculpation de leur fétiche (ce qui l’empêcherait de prendre part à la présidentielle) provenant des inconditionnels de Zuma ? Car plus d’un observateur de la scène politique sud-africaine doute de l’innocence du probable successeur de Thabo Mbeki.

Il faut indiquer que le leader de l’ANC n’est pas à ses premiers déboires avec la justice de son pays ces quatre dernières années : en 2005, il a été accusé en octobre de corruption. Ce qui lui a valu en son temps le relèvement de ses fonctions de vice-président de l’Afrique du Sud par le président Thabo Mbeki. Le 6 décembre de la même année, il avait encore des démêlés avec la justice pour viol d’une femme, séropositive. Lors du procès, dans ses explications sur le mode de transmission du virus, Jacob Zuma a laissé entendre qu’après l’acte sexuel avec sa victime, il a pris une douche pour minimiser le risque de contagion. En 2006, lavé de ces accusations, il est de nouveau en 2007 inculpé pour corruption. La procédure, invalidée en septembre 2008, un recours est introduit par le parquet, qui sera accepté en 2009 par la Cour suprême d’appel.

Pour Zuma, cette dernière inculpation n’était qu’un complot politique pour empêcher sa chevauchée vers la magistrature suprême. Mais voilà que, depuis le 6 avril dernier, l’épée de Damoclès, qui planait sur l’ancien membre de la branche armée de l’ANC, « La lance de la Nation », vient d’être rengainée. Plus aucune embûche majeure devant lui, peut-on dire, pour arrêter son élan vers le fauteuil présidentiel, même si son innocence n’a pas été prouvée. Toutefois, la Constitution sud-africaine n’ayant pas prévu d’immunité pour les présidents en exercice, il n’est pas exclu que Jacob Zuma, même dans ses habits de chef d’Etat, soit de nouveau poursuivi. Maintenant, il faut espérer que cet enfant terrible du Zoulouland va arrêter ses frasques pour être digne de la fonction de président de la République.

Par Hamidou Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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