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Enseignement de base : L’ouverture des classes multigrades suspendue

Publié le vendredi 3 avril 2009 à 02h02min

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Suite aux multiples griefs formulés contre le ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation sur les classes multigrades, les conférences pédagogique et les groupes d’animation pédagogiques des enseignants, Mme Marie Odile Bonkoungou a animé un point de presse, le 2 avril 2009, à Ouagadougou. Des précisions ont été données aux hommes de médias sur toutes ces préoccupations.

Face aux reproches dont il est objet tous les jours à travers diverses émissions sur les radios de la place, le ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation a animé une conférence de presse, ce jeudi 2 avril 2009, à Ouagadougou. Pour la première responsable de ce département, Marie Odile Bonkoungou, il s’agit d’informer les hommes de médias sur la gestion des classes multigrades, les conférences pédagogiques et les groupes d’animation pédagogique, de donner l’éclairage nécessaire à l’ensemble des acteurs afin de favoriser une année scolaire sereine.

Il ressort de l’exposé de Mme le ministre, que les classes multigrades (CMG) sont une innovation pédagogique mise en œuvre à la rentrée scolaire 1992-1993 par un arrêté du 30 octobre 1992. Ce système s’applique dans les zones où les écoles ont de faibles effectifs notamment dans les zones rurales. Il consiste en la prise en charge par un seul maître et dans une même classe de deux divisions (CP1+CP2) (CE1+CE2) (CM1+CM2). L’objectif visé étant l’optimalisation des maîtres et des salles de classe, l’accroissement du ratio élèves-maîtres et du taux brut de scolarisation.

Le système permet également de rendre annuels les recrutements et d’augmenter l’offre publique d’éducation de façon générale, une école entre dans le système multigrade lorsque l’effectif du CP2 est au plus égal à 35 élèves ; une classe multigrade ne peut exéder 60 élèves.

Les enseignants de ces classes, considérés comme étant soumis à un travail supplémentaire recevaient par le passé une indemnité mensuelle égale à 25% du salaire indiciaire. "Par souci d’équité, l’indemnité a été uniformisée à quinze mille (15 000 FCFA) par enseignant soit cent quatre vingt mille (180 000) FCFA l’année civile", a indiqué Mme Bonkoungou. Ces prises en charge coûtent à l’Etat en moyenne 528 954 800 FCFA par an. Mme le ministre a laissé entendre que les indemnités du deuxième semestre qui accusaient un retard devraient être servies ces jours-ci.

"Les mandats ont été émis et les avis de crédits édités et validés", a-t-elle précisé. Mme le ministre toutefois fait remarquer qu’aucun texte juridique n’a institué ces indemnités. "Cette mesure d’accompagnement a été prise lors d’une réunion qui s’est tenue le 28 décembre 1995, au Bureau des projets éducation (BPE)". A ce jour, 637 écoles avec 784 classes comptant 70 à 100 élèves et plus, doivent être normalisées à court et moyen terme car ne répondant plus aux normes de classes multigrades.

Par manque de ressources, le stage annuel de formation et de recyclage à l’intention des enseignants titulaires de ces classes s’est arrêté. Et Mme le ministre d’énumérer d’autres difficultés. Il s’agit entre autres des effectifs de plus de 100 élèves qui demeurent dans le système CMG, la non maîtrise des listes exhaustives des CMG, l’ouverture anarchique des CMG, l’insuffisance de ressources financières pour faire face aux récurrentes...

Elle a, en outre, évoqué les propositions de solutions et perspectives. Le bon suivi des CMG au niveau déconcentré impliquant la maîtrise des listes, la précision budgétaire, la prise de sanction à l’encontre des responsables qui feront preuve de légèreté et une plus grande responsabilisation des directeurs régionaux de l’enseignement de base et de l’alphabétisation. Il a été également décidé la suppression de l’ouverture de nouvelles classes multigrades au titre de l’année 2008-2009, que toute ouverture de CMG soit subordonnée à une autorisation préalable du MEBA, le recrutement biennal de façon alternée dans les écoles non éloignées les unes des autres pour favoriser un recrutement annuel dans la zone concernée.

Mais comment mettre définitivement fin à ce système ? Se sont interrogés les journalistes. La normalisation progressive des écoles est, selon Mme le ministre, la solution car les CMG n’ont pas vocation à perdurer éternellement. A la question de savoir ce que deviennent alors les CMG déjà fonctionnelles au cours de cette année scolaire 2008-2009, le ministre affirme que des contrôles seront effectués avant que toute mesure ne soit prise. Elle a cependant déploré l’insuffisance de communication autour de ces CMG.

Des cadres de formation continue

La conférence pédagogique annuelle est objet de boycott de la part des enseignants pour insuffisance de perdiems. Cette activité pédagogique organisée par chaque Circonscription d’éducation de base (CEB) revêt un caractère obligatoire et toute absence irrégulière doit être justifiée par un rapport écrit. Sur ce sujet, Mme Marie Odile Bonkoungou reconnaît l’existence de nombreuses difficultés relatives aux infrastructures d’accueil, à la formation des enseignants, l’insuffisance de moyens alloués pour faire face aux contraintes majeures.

Néanmoins, la conférence annuelle, cadre de formation continue, connaît un taux moyen de participation de 59,70%. Concernant la gestion financière, une somme de 500 000 F CFA était allouée à chaque Circonscription d’éducation de base (CEB). Mais cela entraînait des inégalités de traitement d’une CEB à une autre, étant donné qu’elles n’ont pas toutes la même taille. Aussi, prenant en compte les suggestions des acteurs de terrain et des recommandations des cabinets d’audit, le MEBA a initié un protocole de gestion pour harmoniser le traitement des acteurs (voir encadré I).

Les Groupes d’animation pédagogique (GAP) institués en 1967 et devenus obligatoires en 1969 pour les écoles publiques ont bénéficié de prise en charge du Projet d’appui canadien à l’enseignement de base (PACEB) de 1996 à 2000. L’Etat a ensuite pris la relève et face aux critiques, il a été décidé de la somme de 15 000 FCFA par enseignant par animation pédagogique.

"Les personnes ressources seront également prises en charge ainsi que les frais de reproduction des rapports", a précisé Mme Bonkoungou.
Au titre de l’année 2008-2009, 1297 GAP ont été constitués. Mme le ministre a noté que les séances d’animation pédagogiques sont bien suivies par les enseignants et "aucun mot d’ordre de boycott n’a été lancé contre les activités y afférentes par les syndicats", a-t-elle reconnu.

Assétou BADOH (badohassetou@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 3 avril 2009 à 11:15, par LAMINE En réponse à : Enseignement de base : L’ouverture des classes multigrades suspendue

    Pour une fois les revendications des enseignants entendues.15000f par enseignants et par GAP,voilà de quoi soutenir un peu les braves enseignants toujours considérés improductifs.Mais encore une fois faut-il que cela soit effectif et que les pauvres enseignants ne soient pas arnaqués par certains Inspecteurs sans scrupules qui ont oublié qu’ils ont été d’abord enseignants et le demeurent.

  • Le 5 avril 2009 à 15:09 En réponse à : Enseignement de base : L’ouverture des classes multigrades suspendue

    IL faudrait revoir l’article car c’est 1500 qu’on donne au lieu de 15OOOf .Je peux vous scanner un etat de payement d’un GAP ou les enseignants ont signé pour prendre cette somme(1500) pour un GAP .

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