LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Ouagadougou : Une ville qui a mal à son patrimoine culturel

Publié le jeudi 2 avril 2009 à 01h37min

PARTAGER :                          

On l’entend très souvent : « Ouagadougou est une capitale culturelle ». Les arguments ne manquent pas. En effet, on va vous énumérer les manifestations de l’Etat (FESPACO, Salon de l’artisanat, Salon du livre, etc.) ou des privés (festivals de théâtre, de marionnette, carnaval dodo, fête de la bière et même un festival des festivals). « Et Pourtant ! ». C’est Galilée qui l’avait dit. Ouagadougou a mal, très mal à son patrimoine.

Sans préliminaires, nous commençons par quelques constats. Les Dogons sont de nos jours sur les falaises de Bandiagara dans l’actuelle République du Mali. Avant de s’y installer, ils auraient, au cours de leurs migrations, marqué une halte à Ouagadougou, où les inhumations en jarres-cercueils, qui sont si caractéristiques d’eux, leur ont été attribuées. Certains ont été déterrés accidentellement lors de la construction du barrage n°2.

Ceux qui avaient la responsabilité de la ville ont, à l’époque, pris le soin de suspendre les travaux pour faire quelques relevés et des photographies. Que reste-t-il de ces vestiges ? Rien ! Pis, depuis 1955, nous n’avons pas connaissance de travaux suspendus à Ouagadougou pour étudier le patrimoine qui dort sous nos pas et qui peut nous aider à mieux comprendre la ville.

La plus vieille construction de Ouagadougou

La ville de Ouagadougou à l’époque préconiale a été une capitale de cour. Les moogo nanamsé (pluriel de moogo naaba, chef suprême du royaume) y ont résidé soit bien avant qu’elle ne devienne leur lieu de résidence permanente (Yãndfo, Zoetrebusma, Zaana, Guirga, Wubi, Warga) ou après qu’elle le soit devenue (Zombré, Koom I, Saaga I, Rulgu, Sawadogo, Karfo, Baogo, Kutu, Sanem, Wobgo). Plusieurs palais y ont été construits pour les abriter.

Que reste-t-il de ces vestiges ? Rien. Le pire est à venir. En effet, personne, à ce jour, ne sait dans quelle partie de la ville, Wubri, son fondateur, a résidé. Ainsi, pour le commun des mortels, les moogo nanamsé ont toujours habité le palais actuel, d’ailleurs construit sans égards aucuns aux traditions architecturales des Moose.

A bien y réfléchir, c’est même bien que les « dapobi » (gardes) aient reçu l’ordre d’interdire des prises de vues. A Abomey au Bénin, les palais des rois (Hwegbaja, Akaba, Agaja, Tégbésu, Kpengla, Agonglo, Adandozan, Gézo, Glélé, Gbéhanzin, Agoli-Agbo) ont été conservés, choyés et sont même le seul site de la République du Bénin inscrit sur la liste du patrimoine mondial. Ils reçoivent des milliers de visiteurs, y compris les hôtes de marque de l’Etat.

Au cours du règne de Moogo naaba Rulgu (1776-1825), les Yarsé ont été autorisés à construire à Ouagadougou une mosquée pour les grandes prières musulmanes. Cette mosquée était naturellement l’une des places fortes de la ville, après le palais du Moogo naaba et Rood Woko, le grand marché de la ville. Cette mosquée a pratiquement le même âge que la Révolution française ; elle est présentement la plus vieille construction de la ville de Ouagadougou.

Nous devrions être fiers de la présenter, comme le font les Grecs (avec le temple d’Apollon), les Romains (avec le Colisée), les Sénégalais (avec la maison des esclaves de Gorée), les Maliens (avec les mosquées de Djenné et de Tombouctou). Mais elle est dans un état lamentable. Un bon médecin dirait même qu’elle est dans la phase terminale de sa maladie. Chaque passage, quasi quotidien, des locomotives assourdissantes lui envoie des ondes sismiques nocives ; à cela s’ajoutent les pluies, aussi ravageuses qu’une nuée de criquets dans un champ sahélien.

La chaîne de naaba Yandfo

Les rails de la Régie Abidjan-Niger (RAN) dans sa portion « chemin de fer du Mossi » sont arrivés le 23 octobre 1954 à Ouagadougou par le côté ouest, traversant les quartiers Rimkiéta et Wogdogo (secteur 19), Mankougdougou (secteur 9), Larlé et Roanghin (secteur 10), Bilbambili, Moembin et Norghin (secteur 3). Les travaux de terrassement, eux, ont pris fin en 1946. Qu’est-ce qui a été conservé comme biens culturels lors des travaux ? Rien. Il se dit, par contre, que ce sont d’ailleurs lesdits travaux qui auraient fait disparaître la fameuse chaîne de naaba Yandfo, que le Larlé naaba Anbga évoquait avec déférence et qui figurait symboliquement dans les anciennes armoiries de la ville de Ouagadougou.

Les recherches historiques et linguistiques sont unanimes : le toponyme Ouagadougou, tel qu’écrit, ne veut rien dire. Ainsi, la capitale de la Haute-Volta, aujourd’hui Burkina Faso, Pays des hommes intègres, est désignée par une fausse appellation. Qu’est- ce que chacun de nous ressent lorsqu’un quidam écorche son nom ? Le vocable doit être réécrit ; les linguistes ont fait des propositions concrètes.

En lieu et place des cités

Ouagadougou était divisée en quartiers spécialisés. En effet, il était donné de distinguer les quartiers du souverain, ceux des gardes, des serviteurs, des différents dignitaires, etc. De part le nom du quartier, on avait une idée de ses habitants et de leurs fonctions. Mais pendant la Révolution Démocratique et Populaire (1983-1987), il fut décidé paradoxalement, sans consultations populaires, que les différentes entités de la ville seraient appelées « secteurs géographiques » ; ces secteurs seront identifiés par des numéros de 1 à 25, puis à 30.

Les palais des chefs et leurs occupants furent interdits de fréquentation (ils étaient les symboles de la féodalité) ; les nouveaux points de rendez-vous étant la « Permanence », qui est le siège des Comités de défense de la révolution, ces fameux CDR. Ces organes supplantent désormais les chefs et gèrent les affaires des nouveaux territoires. A ce jour, le patrimoine que constituaient les noms (patrimoine immatériel) de la ville a pris le chemin qui conduit sûrement à la disparition.

Certains quartiers de la ville (Bilibambili, Tiendpalgo, Zangoétin) ont fait l’objet de déguerpissement. En lieu et place, il a été construit des « Cités » baptisées « 1200 logements », « Cité An 2 », « Cité An 3 » et « Cité An 4 A et B » ; en réalité, ce sont des bâtiments dont très peu, sinon aucun n’évoque notre passé architectural, qui y ont été élevés. Aucune réalisation ne porte un témoignage qui permet aux enfants du Burkina Faso en général, et à ceux de Ouagadougou en particulier de se référer à leur passé.

Sur le site Internet de « les 50 Afriques », nous lisons ce billet : « Selon le ministère des Infrastructures, 42 milliards FCFA seront investis dans des travaux d’embellissement et de réhabilitation des infrastructures de la capitale. Le financement sera assuré, en plus de l’apport du gouvernement, par le Japon, Taiwan et la Libye. D’importants travaux routiers sont prévus, dont la construction d’échangeurs, ainsi que la réhabilitation du grand marché Rood Woko, et l’extension de l’aéroport et le désenclavement des quartiers périphériques ». A ces milliards s’ajoutent ceux que le maire a mentionnés lors de son dernier bilan.

Ce que dit la loi

Ces travaux ont effectivement commencé, sans égard aucun pour le patrimoine : en effet, ni les historiens, ni les archéologues encore moins les techniciens de la Direction du patrimoine culturel n’ont été associés à ces grands travaux. Pourtant, la Loi n°24-2007/AN du 13 novembre 2007, portant protection du patrimoine culturel au Burkina Faso, en son article 38, stipule : « Le volet archéologique doit être inclus dans les frais d’études de grands travaux de construction et d’aménagement ».

Veut-on nous faire croire que l’échangeur de l’est, celui de l’ouest, le Projet zaca ne sont pas encore de grands travaux pour le Burkina Faso ? Si pour ces projets, le volet archéologique n’est pas pris en compte, qu’en penser pour le projet de l’aéroport Ouaga-Donsin ? Combien de ceux qui nous gouvernent savent qu’il y a une loi y relative ? Est-ce qu’après la loi, il a été proposé un décret d’application ? N’y a-t-il pas lieu que les professionnels du patrimoine se secouent un tant soit peu, au lieu de passer du temps à contempler les vieux calendriers sur leurs bureaux ?

A la fin de ces constructions, la commune de Ouagadougou sera certainement « développée ». On ne peut s’empêcher de penser à cette analyse d’Apollinaire Kyelem : « Quand on vient à l’homme, il serait préférable de remplacer le terme « développement » par épanouissement, bien-être ou mieux-être ». Ces termes en effet ont l’avantage de la précision.

Ils s’appliquent généralement à des êtres animés alors que le terme développement s’applique au bâtiment ou à l’usine en construction, à la technique, à la science, comme à l’économie et à la vie de la société. D’où une inévitable confusion qui peut amener à penser que le développement dans la vie en société est égal au développement des usines, de bâtiments, etc.

Le remplacement de ce terme confus par l’un ou l’autre de ceux ci-dessus mentionnés interpellera certainement, après la construction du bâtiment, de l’usine, de l’autoroute, après l’acquisition de la technique, l’homme se retrouvera face à lui-même pour se demander s’il ressent un certain bien-être ou un mieux-être.

C’est alors que, sans doute, il s’interrogera sur son être et son devenir. S’il n’a pas ainsi accédé au bien-être, il remettra beaucoup plus facilement en cause les moyens et les méthodes. Le changement de terminologie, toute proportion gardée, peut contribuer à résoudre les problèmes de mal développement.

La fanfare municipale

Depuis plus de 40 ans, la ville de Ouagadougou a lié amitié avec d’autres villes. C’est ce qu’on a appelé « jumelages » : Loudun, Leuze, Founzan, etc. Il existe même un comité de jumelage de la ville. Pour éviter le courroux de certains gourous, nous passons sous silence la vie de ce comité. Mais nous savons qu’à Loudun, il existe quelque chose qui ressemble à un musée de la ville de Ouagadougou. Y sont exposés, entre autres, des biens culturels que des délégations de Loudun en visite à Ouagadougou ont reçus.

Nous y avons vu des biens culturels des années 1960, qu’il est difficile de trouver à Ouagadougou présentement. Il me vient alors à l’idée cette question ? Où est-ce que la ville de Ouagadougou entrepose les souvenirs des jumelages avec les autres villes de 1966 à nos jours ? Il se tient depuis quelques années, un carnaval dans la ville de Ouagadougou ; d’autres villes du monde organisent les leurs.

Seulement, là-bas, ce sont les réalités culturelles et historiques qui sont mises en valeur. A Evora par exemple, qui est une ville classée sur la liste du patrimoine mondial, on voit des mises en scène de la vie au Moyen Age, de l’occupation romaine ; passons sous silence ce qu’offre le carnaval de Rio (Brésil) ; revenons à Ouagadougou pour chercher à connaître le contenu du festival. Les organisateurs vous diront que les majorettes de la ville sont merveilleuses, que la fanfare municipale est impeccable, que les dodos sont spectaculaires, etc. Et tout le monde est content. Interdit de rire.

De tout cela, seuls les dodos viennent d’un pays voisin (le Niger), du Burkina Faso ; les autres sont d’origine outre-mer. Et ce sont ces références culturelles que l’on offre aux Ouagavillois. Et on s’étonne que les grafitis sur les murs de la ville ne parlent que de Hong-Kong, de Babylone, etc. Quelle occasion est donnée aux Ouagavillois de connaître le fondateur de leur ville, ou son organisation de l’espace, ou encore le rôle et les fonctions de ses quartiers. Bref, quel background donne-t-on au Ouagavillois pour qu’il ne soit pas complexé quand son ami de Loudun lui parlera du Cardinal de Richelieu ?

Pas de bibliothèque municipale

Chercher un document sur la ville de Ouagadougou, sur quelque thème que ce soit : histoire, géographie, architecture, archéologie, santé, personnalités, etc. Vous en trouverez certes. Mais il faut attacher votre ceinture, comme on dit, pour sillonner les bibliothèques de la ville : Méliès, archevêché, CNRST, université, etc. on peut y aller, mais pas à la mairie. En effet, la commune de Ouagadougou n’a pas de centre de documentation vraiment spécialisé sur elle.

Par ailleurs, on ne sait pas qui veille et rassemble tout ce qui se produit sur elle. Autrement dit, personne ne maîtrise le potentiel documentaire sur la ville (que le « service » qui est au secteur 23, non loin de la mairie de Nongremassom et en face de l’hôtel Silmandé, nous en excuse beaucoup). D’où, des redites que l’on constate çà et là dans les bibliothèques et les librairies. On l’aurait su qu’on orienterait les recherches là où il y a déficit par exemple.

Sur la corde des ancêtres

Pour des contraintes de pagination, nous nous en tenons pour l’instant à ces constats. Qu’en retenir ? Le patrimoine a un rôle social important. Il permet à chacun d’une part de prendre conscience qu’il appartient à un groupe humain (passé commun, parenté,…) ; et d’autre part, de comprendre le présent (les événements, les modes de vie). Et cela, ce sont les Européens qui l’ont le mieux compris. Lisons ces mots de Joseph Ki-Zerbo : « Ce qui frappe dans les pays européens, c’est cet auto-investissement continu du passé dans le présent.

La continuité n’est pas rompue. Les hommes politiques citent les auteurs du XVIe siècle ou même les écrivains gréco-latins. Le nom des avions ressuscite les réalisations du passé ; caravelle, frégate, etc. Les navires et les bars font revivre les grandes figures ou batailles historiques : Richelieu, Pasteur, Jules Vernes, Trafalgar, etc. ».

Nous n’avons jamais dit de ramener le passé à la vie. Nous demandons de « créer un capital spirituel qui constitue une source multiforme et permanente d’inspiration... » pour les hommes politiques, les poètes, les écrivains, les hommes de théâtre, les musiciens, les savants de toutes sortes et, aussi, tout simplement pour l’homme de la rue. Un adage bien connu dit ceci : « C’est sur la corde tressée par les ancêtres que l’on tresse la nouvelle corde ».

Lorsqu’on laisse sombrer dans la nuit de l’ignorance des trésors culturels de notre capitale, n’est-ce pas là, vraiment, un exemple du manque de sens de la continuité dont parle Ki-Zerbo ? Quelle sera la trame de la nouvelle corde que les nouvelles générations doivent tresser ? C’étaient là, juste, quelques préoccupations et inquiétudes d’un gestionnaire du patrimoine immobilier.

Dr Lassina Simporé, Archéologue, gestionnaire de patrimoine culturel immobilier : Conservateur du site des ruines de Loropéni (lassina.simpore@univ-ouaga.bf)

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 2 avril 2009 à 03:33, par grennier1 En réponse à : Ouagadougou : Une ville qui a mal à son patrimoine culturel

    meerci pour tous ces eclairages.
    s’il vous plait envoyez ce texte a tous nos conseils municipaux
    j’ai mal pour le burkina mais pour sa jeunesse en particulier...

  • Le 2 avril 2009 à 09:39, par Phocée paweogo En réponse à : Ouagadougou : Une ville qui a mal à son patrimoine culturel

    BRAVO ! ET ENCORE BRAVO ! Cela me rend plus que fier d’etre BURKINABE ! Mais il faut que l’on recolle dès à présent les pots cassés avant qu’il ne soit trop tard. Merci GRAND ça me met du baume au coeur et j’espère que vous serez entendu je suis pret à y participer.

  • Le 2 avril 2009 à 11:49, par un senghorien En réponse à : Ouagadougou : Une ville qui a mal à son patrimoine culturel

    Quelle analyse impeccable !!!!!
    Inutile de rappeler la célèbre phrase du Pr Ki-Zerbo : "le développement de l’Afrique sera endogène ou ne sera pas."
    Partons donc de ce qui nous est propre à nous.
    Comment pensez-vous pouvoir rejoindre quelqu’un à un certain niveau (développement) quand vous marchez exactement sur ces pas (copier-coller) ?
    Des réflexions pareilles, il en faut car quand on dit qu’un pays comme l’Egypte est touristique (j’y suis actuellement) c’est parce qu’elle a su conserver son patrimoine, voir même redonner de l’importance à certains sites qui tendaient à se dégrader.

    Bon courage et que vos propos ne tombent pas dans l’oreille d’un sourd.

  • Le 2 avril 2009 à 11:51, par windlassida En réponse à : Ouagadougou : Une ville qui a mal à son patrimoine culturel

    Salut Dr ! quand j’ai commence a lire cet article’ j’ai vite compris qu’il venait de quelqun qui avait des relations avec l’archeologie. Mais je me suis empeche de venir en bas de page pour voir qui etait l’auteur. L’article reflect ce que les professionels voudraient de leur profession. C’est a dire il n’y a que les professionels de la culture qui s’interessent a la culture ou a l’histoire. Moi je ne suis pas un mais je fais l’ecception. Un exemple pour vous montrer que les gens ne s’interessent pas a ce que vous dites et c’est dommage, personne n’a commente votre article, je me demande meme s’ils ont lue l’interieur.

    Aussi, quand vous parlez des dirrigeants de la commune ou du pays, ils sont tous de la generation d’apres la transformation de la ville, oubien ils y ont migre pour des etudes dans les annees 1946-1966 que vous faites reference. Ce qu’ils savent de Ouagadougou, c’est ce qu’ils voient actuellement et nous les enfants avec.

    Je penses que les vrais responsables du probleme d’aculturation des Ouagavillois sont : Les rois ou chefs que vous defendez le traitement pendant les annees 83-87 (qui sait mieux du passe de leurs peres si ce n’est eux), les defenseurs de la culture comme Maitre Titinga, l’Universite de Ouagadougou, et en fin vous les professionels de l’archeologie. Vous devreiez changer les choses premierement dans l’education, et ensuite toute la societe. Vous vous plaignez du festival de la marrionette. Elle n’est pas mal, seulement au lieu de bouder le festival, pourquoi ne pas y participer avec des themes sur l’histoire de Ouagadougou.

    Aussi peut etre que vous ne le saviez pas mais en tant que docteur et Burkinabe de sur quoi vous pouviez faire une proposion de loi, ou contacter des gens (amis) je sais que vous en avez qui peuvent proposer la defense ou la decouverte ou plus la preservation de notre culture. Par exemple le palais du Moogo Naba pourait organiser des rencontres des formations, des etudes sur ce qui reste a garder de leur passe ou de celui de leur parents, car "tout enfant enterre son parent pour preserver sa memoire", mais eux ils ne savent meme pas ou est la depouille pour l’enterrer.

    Quant aux dirrigents, vous le saviez tres bien Docteur tou ce qui les interesse c’est de construire les echangeurs et de se faire de l’argent de poche en passant. Mais encore une fois je suis tres passione par cet article...

  • Le 2 avril 2009 à 14:21, par Abbas En réponse à : Ouagadougou : Une ville qui a mal à son patrimoine culturel

    Félicitations au Dr Simporé pour cette brillante interpellation. J’ajouterai que la conservation du passé est source de richesse au plan économique. Quand vous allez visiter le Colisée ou les catacombes vous dépensez de l’argent (déplacement, restauration, images souvenirs, etc) et cela contribue à la richesse d’un pays comme l’Italie qui attire beaucoup de touristes. Nous devons considérer notre passé comme une richesse pas seulement au plan culturel mais économique aussi.

  • Le 2 avril 2009 à 17:32 En réponse à : Ouagadougou : Une ville qui a mal à son patrimoine culturel

    Merci pour cette réflexion...

  • Le 2 avril 2009 à 18:20, par oumkaf En réponse à : Ouagadougou : Une ville qui a mal à son patrimoine culturel

    voila qui est bien dit ; maintenant il reste a savoir si on vous ecoutera . Malgre que je n’ai pas un potentiel intelectuel comme vous je suis tout a fait d’accord et je comprend vos inquietutudes..

  • Le 2 avril 2009 à 18:36, par Ben En réponse à : Ouagadougou : Une ville qui a mal à son patrimoine culturel

    Bonjour,
    cet article est d’un grand intérêt. Il faudrait que l’étât et la commune posent des actes dans ce sens. Pas juste rébaptiser les noms des rues ou de places.
    Je ne connais pas tous les recoins de Ouaga, mais il serait bien qu’il y est un lieu, ne serait-ce que les bordures d’une rue, où les constructions devront respecter un certains standing propre à l’histoire de la ville.
    Votre sonnette d’alarme est bien tirée. Faudrait en faire écho.
    Bonne continuation dans ce que vous faites

  • Le 2 avril 2009 à 20:21, par Le Pionnier En réponse à : Ouagadougou : Une ville qui a mal à son patrimoine culturel

    Bravo pour l’article.

    • Le 2 avril 2009 à 23:42 En réponse à : Ouagadougou : Une ville qui a mal à son patrimoine culturel

      Felicitations a Dr Lassina Simporé pour avoir releve l’importance de construire la ville d’aujourd’hui et de demain en tenant compte du passe. Rappelez vous que la ville nait, grandit, se regenere, se revitalise et parfois meme disparait malheureusement. Ce que j’ai note dans votre preoccupation, c’est la preservation du patrimoine culturel physique (les murs, les artefacts, enfin les objets du passe). Ces objets ont plein de sens car ils peuvent peut-etre nous permettre de comprendre le present et mieux envisager l’avenir. Et en passant, vous avez fait cas des personnes deguerpies a Bilbambili, Zanguouettin, Tiedpalgo, etc. C’est la ou je me demande, s’il importe tant de preserver les objets, que dirons nous des hommes et femmes qui ont produit ces objets ? Ne meritent-ils pas d’etre preserves eux aussi ? En d’autres termes, que pensez vous de la maniere dont le capital social et culturel des deguerpis a ete affecte ? S’il faut preserver les objets produits par la culture des deguerpis, que dire de l’aspect culturel non physique (les croyances, les relations sociales, les manieres, le style de vie,etc.). Que proposez-vous pour preserver le capital social et culturel non physique des personnes sujetes aux forces novatrices/regeneratrices de la ville ?
      Aussi, un autre point sur le flot de la culture provenant d’ailleurs. N’est-ce pas la resultat de la diffusion culturelle qui a egalement ses avantages sur le plan enrichissement culturel ? Vous avez note que les Dogon sont passe par Ouaga, et les Mossi, ne sont-ils pas venus du Dagomba pour s’installer a "Ouagadougou" ? Parfois, la culture circule avec les hommes et les femmes.Parfois, elle reste quand les hommes et les femmes qui l’ont produite ne sont plus la pour la preserver, etc. Avez vous une proposition pour arreter le flot de la culture dans ce monde de plus en plus globalisant et hautement technologique ? Ouaga n’est-elle pas en train de devenir une ville globale/mondiale ?

    • Le 2 avril 2009 à 23:54, par wend waoga En réponse à : Ouagadougou : Une ville qui a mal à son patrimoine culturel

      Merci,Dr.!Vous ne pouvez imaginer à quel point votre intervention remet du baume dans le coeur d’un citoyen soucieux de l’avenir de ses racines !Cela montre à quel point vous etes conscient qu’avoir un Doctorat n’est pas synonyme de fin de parcours et donc,vous affaler sur votre fauteuil et lorgner les fesses de la sécrétaire qui déambule devant-vous,tout en revant d’une table garnie de porc-au-four et de bière en attendant la fin du mois pour percevoir votre salaire,mais qu’en réalité,avec votre diplome le travail ne fait que commencer !Cela montre à quel point vous seriez plus utile au Burkina Faso,si les moyens vous en étaient donnés !Ca se voit que vous n’etes pas du genre à attendre qu’on vienne vous dire,faites ceci-faites celà avant de vous mettre au travail.En clair et simple,un homme plein d’initiatives !Et d’hommes pleins d’initiatives justement,l’Afrique en a plusque besoin !Puissent d’autres à des postes-clés ( économie,science,agriculture,éducation...)vous prennent en exemple !

  • Le 3 avril 2009 à 01:47 En réponse à : Ouagadougou : Une ville qui a mal à son patrimoine culturel

    bonjour à tous ;

    Seuls les grands esprits comprennent que l’histoire n’est pas seulement faite de narrations des évènements. c’est également et souvent la matérialité des ces grands moments et les bâtiments et autres représentations servent à cela. Avec nos dirigeants, développement rime avec destruction de l’ancien. A ce propos, le cas de Ouagadougou, n’est pas unique. Ailleurs au BF, ce n’est pas différent. les maires et autres "pères" font les travaux à leurs petites têtes sans égards pour l’histoire culturelle matérielle ou immatérielle de leurs populations. L’inconséquence dans la préservation de la mémoire collective frise l’idiotie.
    Nous n’avons que les dirigeants que nous méritons.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique