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Discours sur la situation de la Nation : Les réponses de Tertius Zongo aux questions des députés

Publié le mardi 31 mars 2009 à 20h00min

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A l’issue de son discours sur la situation de la Nation, jeudi 26 mars dernier, le chef du gouvernement, Tertius Zongo s’est prêté aux questions des différents groupes parlementaires de l’Assemblée nationale. De la décentralisation aux relations internationales en passant par l’insécurité, la crise alimentaire, les problèmes d’eau... “l’enfant de Doudou” a apporté les réponses aux préoccupations des élus du peuple. Il a réaffirmé la volonté de son équipe d’assainir la gestion des affaires publiques à travers la mise en place de l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat (ASCE).

Question : Certains conseils municipaux luttent pour leur survie. On peut citer les cas de Barsalgo, Pensa, Korsimoro dans le Sanmatenga, Diébougou dans la Bougouriba et Nasseré dans le Bam. Est-ce qu’il ne serait pas souhaitable de revoir les textes pour que la majorité absolue suffise pour la tenue des conseils municipaux dès la première convocation ?

Tertius Zongo, Premier ministre (T. Z.) : C’est vrai, il y a des crises dans les conseils municipaux. Ce qui est important c’est de rechercher les causes. La première catégorie de crises résulte de l’interprétation des dispositions de l’article 238 du code général des collectivités territoriales et de l’article 30 de son décret d’application. L’article 238 stipule que le conseil municipal ne peut valablement siéger que si les 2/3 des membres sont présents à l’ouverture de la session. Si le quorum n’est pas atteint, la séance est reportée à une date ultérieure qui ne peut excéder sept (7) jours. A cette seconde séance, la majorité absolue suffit. Dans le cas contraire le président du conseil municipal est tenu dans un délai de sept jours d’adresser un rapport à l’autorité de tutelle. Celle-ci dispose d’un délai de 30 jours pour réagir. Ensuite, l’article 30 du décret dit qu’un conseiller de collectivité empêché d’assister à une séance peut sous sa responsabilité personnelle donner une procuration à un collègue de son choix de voter en son nom. Un conseiller ne peut être porteur que d’une seule procuration. La procuration est toujours révocable et elle n’est valable que pour la session. A la lumière de l’article 238 le conseil ne peut siéger que s’il y a les 2/3 des membres présents à l’ouverture. Il ne fait pas le cas d’un conseiller qui peut se faire représenter. Le décret dit qu’un conseiller peut donner procuration de voter en son nom. Il y a un problème, même quand on donne le pouvoir de voter, l’intéressé n’est pas présent.

Par conséquent nous assistons à un dysfonctionnement au niveau des conseils municipaux. La deuxième catégorie est la mauvaise gestion des ressources financières. Il y a un certain nombre de dérives assez graves de gestion qui hypothèquent en réalité la vie de communes. Naturellement lorsqu’il y a des actes des ce genre, certains conseillers municipaux peuvent se sentir frustrés. Ils s’opposent et adoptent des positions de blocage. Il y a aussi la qualité des gens qui dirigent les mairies et sans oublier des considérations politiques. Les gens sont élus dans les communes pour le développement local, pour servir leurs électeurs. Ils ne sont pas élus pour faire la politique. Parce qu’ils n’aiment pas un tel parti, le groupe ne vient pas aux réunions. Nous avons demandé au ministère de l’Administration territoriale de mettre en place une commission pour revisiter les textes. Il faut que les partis politiques responsabilisent des gens crédibles. C’est facile de dire que le gouvernement vole, fait ceci ou cela. Les gens que les partis placent dans les mairies gèrent mal, ils volent. Notre rôle est de contrôler. L’Autorité supérieure du contrôle de l’Etat a fait un certain nombre de contrôles dans les mairies. Ces contrôles ont révélé des dérives graves ; il y a des maires qui savent qu’ils doivent rembourser de l’argent.

Q. : Et le cas précis du conseil municipal de la Kompienga ?

T. Z. : Après les élections, une plainte a été déposée au Conseil constitutionnel pour erreur matérielle. Des conseillers municipaux éluent ADF/RDA siègent en tant que conseillers CDP. A l’époque, le MATD a adressé une lettre au Conseil constitutionnel de régler ce problème. Le Conseil constitutionnel a répondu que dans le procès verbal il y a aucune affaire de ce genre lui permettant de prendre une action. Le problème n’est pas au niveau du gouvernement parce que nous ne tranchons pas des contentieux électoraux.

Q. : Pourquoi vous n’envoyez pas les gens mis en cause par la Cour des comptes en prison ?

T. Z. : S’il y a un sentiment unanimement partagé, c’est que nous devons féliciter la Cour des comptes.
Il y a des insuffisances mais nous devons la féliciter. Cependant, il faut qu’elle aille plus loin. La production du rapport n’est qu’une petite activité dans ses attributions. Elle doit aller jusqu’au contrôle juridictionnel. Le gouvernement s’est engagé à soutenir la Cour des comptes pour la mise en place de la chambre de discipline budgétaire et financière afin de lui permettre de juger les comptes de gestion des comptables publics et les fautes de gestion. Il s’agit d’une action essentielle pour renforcer le respect de l’obligation de rendre compte de la gestion des affaires publiques. C’est une disposition de la loi. Il faut aider la Cour des comptes à la mettre en oeuvre. Par rapport aux villas de la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS) la Cour des comptes a fait beaucoup de recommandations.

A ce sujet, je dois dire que les gens ont pris les villas de la CNSS avec un contrat de vente. Le contrat dit si tu ne paies pas en bonne date, tu paies des intérêts. Pourquoi vous voulez qu’on mette les gens en prison. C’est du droit , ils n’ont pas volé. Maintenant c’est à la Caisse ( Caisse nationale de sécurité sociale) de faire exécuter le contrat. Cette affaire ce n’est pas la Cour des comptes qui nous l’a révélée. A l’assemblée générale des sociétés d’Etat, l’année dernière, le directeur général de la Caisse nous a informé que certaines entreprises publiques ne paient pas les cotisations sociales. Nous avons contraint les entreprises à se mettre en règle. A la session de 2008, je m’attendais à ce que la caisse nous remercie. Mais à notre grande surprise, le directeur général évoque d’autres problèmes. Des gens ont pris des maisons et ne paient pas. Pour lui, ils sont des grands et il ne sait pas comment faire. Etre grand c’est quoi ? Je lui ai demandé de m’adresser officiellement la liste des noms de ces gens. Il a traîné un mois et demi. J’ai dit à son ministre que si dans une semaine, la liste ne me parvient pas, ils me diront au juste ce qu’il y a. Il m’a envoyé la liste. Avant l’inspection de la Cour des comptes, dans une correspondance, je lui ai dit de leur donner un délai pour qu’ils se décident. Et ils ont un an pour payer ; pas plus. A la fin du délai, ou retire les villas sans remboursement. Toutes les personnes concernées ont reçu des lettres écrites. En outre, il y a aussi des membres du gouvernement ou anciens ministres qui ont pris des voitures à crédit. J’ai demandé au ministre des Finances de me faire la liste de ceux qui n’ont pas payé. Il n’y a plus un seul qui a des arriérés de paiement sur une voiture. L’histoire de bien gérer on n’a pas besoin que quelqu’un nous l’apprenne. Cependant, c’est très bien de nous interpeller parce qu’on ne peut pas tout voir. Je comprends ceux qui veulent qu’on jette les gens en prison. Mais s’il y a une seule disposition de ce contrat permettant de jeter les gens en prison la Caisse allait le faire. Toutefois, ce n’est pas à moi de les jeter en prison, c’est la Caisse qui a signé les contrats avec eux.

Q. : Pouvez-vous éclairer davantage la vision du gouvernement sur la fraude, la corruption et l’enrichissement illicite...

T. Z. : La question de lutte contre l’enrichissement illicite, le blanchiment d’argent, la corruption est un combat de tous les jours. C’est notre combat à tous. Dans ce domaine, chacun doit se poser la question qu’est-ce que j’ai fait pour que les choses changent ? La volonté du gouvernement est affichée. Naturellement, le gouvernement a mis en place un certain nombre de structures pour lutter contre ces phénomènes. Aussi nous avons une partie de la solution au niveau du système judiciaire. La grosse partie manque. Car nos magistrats sont très bons techniquement. Mais aujourd’hui ceux qui pratiquent la fraude, la délinquance, la corruption sont très raffinées qu’ils peuvent échapper à la vigilance d’un bon magistrat généraliste. Nous allons essayer de créer une espèce de pôle financier à la justice. Nous avons demandé que pour le recrutement des magistrats, qu’on autorise les inspecteurs des finances à passer le concours et à faire des formations de magistrats. Il faut permettre à des économistes gestionnaires à passer le concours des magistrats. Car, lorsqu’on forme un juriste sur des techniques quantitatives de gestion, pendant un an, deux ans, il ne peut pas devenir un expert de technique quantitative de gestion. Les autres pays le font et nous aussi on doit de le faire.

Q. : L’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat...

T. Z. : L’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat a fait un beau travail. J’ai souhaité que le gouvernement ne soit pas le porte-parole de l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat. Cela peut amener un mélange de genre. Je peux vous assurer que l’Autorité a fait beaucoup de contrôle. A partir de ses contrôles, il y a des gens qui sont en prison. Je peux vous assurer que les dossiers qui étaient dans les ministères ont été transférés à l’Autorité. Mon souhait est que le contrôleur général de l’Autorité finalise son rapport et le rende public. La prestation de serment des contrôleurs a eu lieu en octobre et précisément c’est en novembre 2008 qu’ils ont commencé véritablement. Les attentes sont grandes à tel point que les gens pensent qu’ils travaillent depuis des années. Le gouvernement croit avoir mis les moyens à leur disposition. Pour l’année 2009, le budget de l’Autorité s’élève à 844 millions 762 mille FCFA. Nous croyons qu’avec ce budget, elle pourra aller à la chasse tel qu’on le souhaite.

Q. : Pourquoi ne pas faire des Etats généraux sur la justice ?

T. Z. : L’idée d’Etats généraux est très généreuse. Mais, il y a eu un forum sur la justice. Le forum a identifié les principales entraves au bon fonctionnement de la justice. Des plans d’actions ont été élaborés pour trouver des solutions. Des politiques sectorielles sont aussi en cours. L’audit du Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou a montré qu’il y a beaucoup de choses à faire.

Il nous faut un certain nombre de critères. Et le conseil supérieur de la magistrature a adopté des textes allant dans ce sens.
Aussi, compte tenu des nécessités, nous allons soumettre à votre examen le projet de loi contre le grand banditisme. Egalement nous pensons que pour donner l’exemple, il faut qu’on trouve d’autres procédures tout en respectant la loi. Il faut revoir la comparution des bandits.

Q. : A quand l’incidence financière pour accompagner les avancements des fonctionnaires ?

T. Z. : En 2000, on a adopté la loi sur la gestion des carrières des fonctionnaires. La mise en œuvre devrait rentrer en vigueur pour compter du 1er janvier 2001. On a reporté au 1er janvier 2003. A cette date, on veut la mettre en application, les gens disent qu’il faut encore attendre. De nouveau, l’application de la loi a été reportée au 1er janvier 2006. Je ne comprends pas. Au moins appliquons la loi, s’il y a des problèmes on va chercher des solutions. Non, on ne veut pas l’appliquer. La raison avancée est qu’il n’existe pas d’outil de programmation d’évaluation, qu’il y a une indisponibilité de fiche d’évaluation et de notation, la faible appropriation du nouveau système...Au niveau du gouvernement nous avons décidé d’appliquer le système et nous avons essayé de résoudre les griefs soulevés. Nous avons demandé aux gens de faire rentrer les notes des années 2006, 2007 au plus tard le 30 novembre 2008. Un certain nombre de notes sont rentrées. Sur la base des fiches de notation et de situations que nous avons en notre possession naturellement nous allons faire les avancements.

Q. : Peut-on savoir quel est l’état actuel de l’insécurité au Burkina ?

T. Z. : Nous acceptons que l’insécurité constitue une menace. Il y en a deux. L’insécurité routière et l’insécurité purement sécuritaire. Dans cette catégorie, il s’agit des attaques à main armée.
L’insécurité est un vrai problème de développement. Le gouvernement comprend et essaie de faire face. Avant, les attaques se faisaient sur les grands axes. Maintenant, elles s’opèrent sur toutes les voies. En 2005, on a enregistré 995 cas d’attaques, en 2006, 684 cas, en 2007, 482 cas et en 2008, 365 cas. Naturellement, les actions de lutte menées par les forces de sécurité ont contraint les délinquants à changer de stratégie. Les attaques de ces dernières années donnent 143 cas, soit 42% sur les routes départementales, 79 soit 23,5% sur les pistes rurales ; 63 soit 18,8% sur les routes nationales ; les routes régionales 109 et autres blocages 11. Ainsi, les tactiques ont changé, les délinquants attaquent sur les pistes. Par conséquent, les services de sécurité sont en train de se réorganiser et nous allons y apporter une réponse. Mais la procédure judiciaire est rigide et souvent on pense que les dispositions sont plutôt en faveur du délinquant que de la victime. Pour cela, le ministre en charge de la Sécurité nous a proposé un projet de texte. Nous l’avons soumis à votre auguste Assemblée où nous souhaitons que le délai de garde-à-vue soit prolongé jusqu’à 10 jours. On veut que les peines soient augmentées avec un temps de sûreté incompressible de 10 ans. Tu as attaqué, on t’a pris, c’est vérifié, tu fais au moins 10 ans en prison. On va aller vers la simplification de la procédure correctionnelle. Aussi dans la lutte contre le grand banditisme et la délinquance, nous allons renforcer la protection des policiers et des gendarmes. Des efforts sont faits mais on doit encore faire plus parce que dans certaines régions on vit dans un état de psychose, il faut qu’on arrive à assurer la quiétude des populations.

Q. : Quelle mesure votre gouvernement envisage-t-il pour assurer l’effectivité de l’opération d’enregistrement universel et gratuit d’actes de naissance ?

T.Z. : L’opération était d’établir des actes de naissance pour des enfants de 0 à 11 ans. Des partenaires se sont signalés pour nous accompagner. Mais on s’est posé la question, que fait-on des autres, les plus de 11 ans et ceux qui ont l’âge de code. Avec la proposition faite de modifier le code électoral, ceux qui sont en âge de voter auront besoin des actes de naissance pour établir leur pièce d’identité. On a demandé au ministère de la Promotion des droits humains de faire des propositions. Des choses se passent bien et sans doute les jours à venir nous allons débuter l’opération.

Q. : Comment pouvez-vous justifier les plus de 6 milliards injectés dans l’organisation de la fête de l’indépendance à Fada et la réalisation des infrastructures de prestige alors que les fonds auraient pu servir par exemple à l’érection d’une université ou une infrastructure socio-sanitaire dans cette région ?

T.Z. : Honnêtement, la délocalisation de la fête de l’indépendance vise à accompagner le processus de décentralisation. Est-ce qu’on va dire qu’il y a des problèmes d’université on ne se préoccupe pas du développement local ? A Fada, on a construit des logements sociaux en prévision de l’université de Fada. Le développement est un tout.

Q. : Qu’est-ce que le gouvernement compte faire pour donner à nos chefs traditionnels coutumiers un statut clair définissant leur rôle dans la société ?

T.Z. : C’est une question en débat. Chacun de nous a ses chefs coutumiers. Je vois les chefs coutumiers comme une institution ancienne de nos sociétés. Ils nous rendent de grands services. C’est une institution morale. S’il y a le besoin de prendre une décision les concernant, je crois que chacun de nous peut réfléchir à son niveau.

Q. : Quel est le point des véhicules banalisés ?

T.Z. : Il n’y a pas un seul véhicule de l’administration banalisé dont je ne suis pas au courant. Car, pour banaliser un véhicule, il y a une procédure. C’est le ministre des Transports qui a sous sa responsabilité la direction qui s’occupe de l’immatriculation des véhicules. Il est un homme de droit et il suit le processus. Il m’a fait le point de tous les véhicules banalisés dans ce pays. Vous ne pouvez pas enlever ce système de banalisation. Ce n’est pas chez nous seulement que ça existe. Ailleurs, on ne met même pas de plaque.

Q. : Dans certains pays voisins, le prix du litre du carburant à la pompe a baissé. Pouvons-nous espérer chez nous une baisse du prix du carburant à la pompe ?

T.Z. : Il faut savoir le mécanisme. De 147 dollars le baril de pétrole est descendu sous la barre de 50 dollars. Quand c’était élevé (147 dollars), on n’a pas vendu le baril à 147 dollars. Nous avions pratiqué le blocage des prix. Les pertes générées par le blocage fait depuis le mois de juillet 2007 ont été en partie répercutées sur la SONABHY et en partie sur le gouvernement. La SONABHY a perdu 26 milliards et le gouvernement 6 milliards de droits et taxes. Pour la SONABHY, sur chaque litre, la SONABHY, a une exonération de 97 et 117 F CFA. Ces exonérations sont payées par le gouvernement. Nous soutenons aussi le mélange 2 temps. Sur chaque litre vendu, le gouvernement paie 10 F CFA au marqueteur. Cela coûte au gouvernement 1 milliard 995 millions. Aussi, quand on a vu que la SONABHY avait des problèmes, on a pris un décret pour l’exonération des taxes. Cette exonération fait perdre à l’Etat, 2 milliards733 millions. Nous n’avons pas les mêmes réalités que nos pays voisins. Au Niger, ils n’ont pas le même problème que nous. Si les gens veulent, l’Etat supprime ce qu’il gagne et ils vont payer le fuel et le DDO au prix normal. Si c’est le cas, nous allons tous fuir nos maisons. Je suis d’accord avec certains, on peut réduire des marges. Il y a tellement d’intervenants qui bénéficient des marges : la SONABHY, les marqueteurs...Le gouvernement va réfléchir à une relecture des prix, peut-être qu’on va économiser certains. Si nous appliquons les prix comme ailleurs, les problèmes seront beaucoup plus graves. Parce que si l’électricité coûte plus cher, cela va se ressentir sur les autres domaines et les consommateurs vont en pâtir. C’est une question de compétitivité globale de l’économie. Par conséquent, c’est un mal avec lequel nous devons vivre. Cependant, il faut savoir raison garder. En plus de l’électricité qui a été subventionnée à hauteur de 21 milliards, le gaz a été subventionné à hauteur de 7 milliards. Personne n’évoque cela. La bouteille de 12,5 kg de gaz coûte 4000 F au Burkina Faso. Mais dans d’autres pays proches, elle coûte plus cher.

Le gouvernement estime que c’est une priorité. Nous voulons préserver notre environnement, trouver une alternative. L’Etat y injecte donc 7 milliards. Je vous ai dit que la SONABHY a perdu 26 milliards. Depuis quelques temps, elle récupère quelques francs. Quelquefois, il faut que nous sortions de la torpeur. Je lis fréquemment dans la presse que les stations-services refusent de vendre du mélange 2 temps. En réalité, il n’y a que quelques stations qui refusent. Le système qu’on a mis en place oblige les stations à déclarer à la SONABHY le nombre de litres vendus. Ce que certaines stations-services déclarent à la SONABHY n’a rien à voir avec ce qu’elles vendent réellement, alors qu’elles sont remboursées à raison de 10 F le litre distribué. Le problème qu’on a aujourd’hui c’est que le prix de l’essence a baissé tandis que celui des huiles a augmenté. Est-ce qu’il ne faut pas voir, quel est le bon prix pour le mélange même s’il va augmenter de 5 ou de 10 F ?

D’un autre côté, il faut souligner qu’en 2008, rien que pour l’importation, la SONABHY a dépensé 286 milliards de F CFA d’hydrocarbures. Si un commerçant est à même d’importer à hauteur de 286 milliards et doit 20 milliards ou 10 milliards, est-ce que c’est un scandale ? C’est pareil pour un autre qui prend 30 000 F de marchandises chez un fournisseur et lui doit 5000 F. Si la SONABHY n’a pas de dettes, on doit chasser son directeur général parce qu’il gère mal. Par exemple la SONABEL est un très bon payeur mais quelquefois, nous sommes obligés d’arbitrer parce que la SONABEL a aussi des problèmes. Il y a un fond de vérité dans les affirmations du député, mais au niveau où se trouve la SONABHY, si son directeur général n’est pas capable d’obtenir des crédits fournisseurs de cette importance, il s’est trompé de place. Mais pour l’instant, il se bat pour montrer qu’il mérite sa place et on doit l’encourager.

Q. : Les préoccupations concernant le réaménagement de l’aéroport de Ouagadougou

T.Z. : Le réaménagement est un projet du gouvernement. Et les dossiers ont été examinés par le conseil des ministres. La première monture des dossiers approuvés par le conseil était un aménagement concernant seulement le hall de l’aéroport. Le Burkina Faso est un pays de service, il faut qu’il soit désenclavé aussi bien par la terre que par les airs. La question était donc de savoir comment faire pour avoir un aéroport de meilleure qualité et un trafic plus important. Le projet a donc été agrandi par rapport à la première mouture approuvée par le conseil des ministres. Le nouveau projet sera examiné par le conseil des ministres dans les jours à venir. Vous verrez que ce n’est pas des avenants. Il y a des travaux qui seront dissociés pour des appels d’offres, pour des consultations, des entrepreneurs rigoureux à la tâche. Oui il y a eu une certaine lenteur dans la clôture des procédures qui fait que objectivement si nous voulons respecter nos propres textes, nous sommes obligés de réexaminer ce complément de financement en conseil des ministres et voir comment nous terminerons les travaux.

Q. : Au niveau de l’ONATEL, la qualité de service est récurrente malgré la privatisation

T.Z. : Nous avons pensé que pour être à la pointe de la technologie, il fallait privatiser l’ONATEL. Pour l’instant, il n’y a pas matière à se plaindre. Vous avez soulevé des problèmes de qualité de service. C’est vrai, chacun de nous a pu constater quelquefois, des difficultés de communiquer comme au niveau du rooming où des numéros sont parfois injoignables. En ce qui concerne le téléphone fixe, même au niveau national, il y a eu des dérangements dans certaines localités. Tous ces problèmes ont été recensés en plus de ceux de l’Internet. L’ONATEL a placé l’année 2009 sous le signe de la qualité des actions et le ministre chargé des Postes et des Nouvelles technologies a été instruit avec l’Artel pour s’assurer que les problèmes seront réglés. Aujourd’hui, ce qui est important pour un investisseur, c’est la fiabilité des moyens de communication afin de pouvoir joindre à tout moment ses collaborateurs, traiter ses dossiers qu’il a laissés à son domicile. Ces moyens sont l’Internet et le téléphone. Aujourd’hui grâce à l’Internet, des entreprises travaillent 24 heures sur 24. C’est comme cela qu’on gagne en temps. Par contre, si dans votre pays, l’Internet se coupe au bout de deux heures, soyez sûrs que vous n’aurez pas d’investisseurs sérieux. L’important n’est pas le fait que les gens appellent pour dire que le réseau est saturé, ce sont les conséquences sur le développement et sur la crédibilité du pays. Je puis vous assurer que 2009 permettra de voir la qualité de services de l’ONATEL.

Q. : La difficulté d’accéder aux logements sociaux, l’inaccessibilité des sites, les coûts supplémentaires...

T.Z. : Vous avez raison, c’est la première opération. On a commencé à construire les maisons avant de songer à leur viabilisation. Il faut qu’on apprenne à combiner le tout ensemble. Par ailleurs, des bénéficiaires de ces logements sociaux prennent un prêt bancaire qu’ils remboursent. C’est une approche nouvelle et il faut que nous Burkinabè on se comprenne un peu plus. Nous avons demandé à la banque de l’habitat de gérer les prêts bancaires pour nous. Quand vous voulez prendre un prêt pour construire une maison, celui qui vous donne l’argent veut s’assurer que même si vous mourez, il peut régler ses problèmes. Est-ce qu’il y a quelqu’un dans cette salle, qui a pris un prêt pour construire, et on ne lui a pas dit d’aller souscrire à une assurance ? Les logements sociaux sont des prêts gérés par la banque de l’habitat. Comme toute banque, la banque de l’habitat demande une assurance vie aux demandeurs de prêts. Il y a aussi les frais d’hypothèque qu’il faut régler avec le notaire. C’est une procédure classique. La banque veut s’assurer que le client est d’abord en bonne santé, ensuite qu’en cas de non remboursement, il pourra saisir le bien hypothéqué. Les gens trouvent que ce sont des taxes additionnelles. Peut-être que nous n’avons pas bien expliqué mais ce sont des choses qu’on ne peut pas éviter. Merci à madame le député pour avoir soulevé cette question qui nous amène à dire aux ministres en charge de l’Habitat et en charge des Finances de voir avec leurs équipes pour que des explications soient données et qu’on évite ce genre de désagréments.

Q. : Ne faut-il pas regretter la dissolution de la Caisse générale de péréquation (CGP) ?

T.Z. : Le gouvernement a mis en place de nouveaux instruments. Peut-être que l’année 2008 a été tellement sévère. Il faut que nous acceptions tous que la sévérité de la crise alimentaire de 2008 était telle que tous les mécanismes n’ont pas bien fonctionné.
Sinon de nos jours, nous avons beaucoup d’instruments comme par exemple un stock national de sécurité d’une capacité de 37 000 tonnes dont l’objectif est d’intervenir en cas de crise alimentaire. Une fois qu’on constate qu’il y a 5% de déficit, on est autorisé à utiliser le stock de sécurité. Comme je vous l’ai dit, l’année dernière, le gouvernement a mis 30 000 tonnes aux prix de 9 000 F (le sac). De plus, il y a un stock d’intervention de 10 000 tonnes qui a pour objectif d’intervenir à tout moment même s’il n’y a pas de déficit, dès que l’on constate des poches nous pouvons sortir ces 10 000 tonnes.

A cela, s’ajoutent les stocks paysans à travers l’existence des banques de céréales qui sont évalués à près de 98 000 tonnes pour la présente campagne agricole. Nous devons travailler à mieux doter le stock d’intervention. Dans ce sens, j’ai même tenu des réunions avec les ministres concernés pour voir comment nous pouvons étendre ce stock au riz et à d’autres spéculations. Cette année comme vous pouvez le constater, le gouvernement est allé payer du riz pour le garder dans les stocks. Peut-être que la situation de 2008 n’a pas été suffisamment maîtrisé à temps mais je pense que nous avons des instruments qui nous permettent de nous en sortir maintenant.

Q. : Comment concilier des prix rémunérateurs aux producteurs et des prix acceptables pour les consommateurs ?

T.Z. : Nous devons vraiment encourager les producteurs à produire et c’est la première des choses. Pour que le producteur puisse produire, il faut que quelque part il sente aussi que sa production lui rapporte quelque chose. on ne peut pas contourner cette question. Et pour accroître sa productivité, il faut qu’il s’équipe, achète des intrants. Sa production doit donc lui permettre d’accroître son outil de travail. Donc si les prix ne sont pas rémunérateurs, cela pose des problèmes. De l’autre côté, si nous voulons injecter sur le marché, de façon précoce le stock que nous détenons, on peut arriver à un résultat indésirable.

Cette année, ce n’est pas tellement cette dualité qui fait qu’on a des problèmes. Voyez, l’année dernière, les paysans ont utilisé pratiquement tout ce qu’ils avaient dans leurs greniers. Chacun de nous vient d’un village, même ceux qui sont nés en ville. Les paysans au village mène lorsqu’ils récoltent, mettent dans le grenier, ne disent pas à leurs femmes d’enlever le mil là-bas le lendemain. Les femmes enlèvent le mil dans le vieux grenier. C’est comme cela. Mais cette année, malheureusement, ces vieux greniers étaient vides. Donc quand les paysans ont récolté, leur réflexe premier a été de reconstituer les stocks. Et comme je l’ai dit, on a plus de 98 000 tonnes de stocks paysans. Par ailleurs quand les paysans récoltent, ils vendent vite une partie pour rémunérer ceux qui les ont aidés à travailler, donner quelque chose aux femmes, pour qu’on sente qu’ils ont fini de récolter. Cette année le niébé a bien donné et pour cette cause, les paysans en ont vendu une partie pour se procurer un peu d’argent de poche, donner à la femme un pagne pour qu’elle sache qu’elle n’a pas travaillé pour rien. Ils ne se sont pas précipités pour tout vendre. A propos du stock commerçant nous avons constaté un phénomène nouveau. Il y a des commerçants de pays voisins qui ont changé leur manière de procéder. Ils sont venus s’installer dans les villages pour acheter les céréales.

Donc il y a eu un peu ce phénomène qui a fait que le peu de céréales, dès la fin des récoltes, a été acheté par ces commerçants qui proposaient des prix plus élevés. Ce qui fait que l’un dans l’autre, les prix sont restés assez élevés et quand nous sommes allés pour acheter, le ministre de l’Agriculture a dû parlementer pendant longtemps pour commencer à avoir des céréales. C’est un peu cela qui fait que cette année on a eu des prix qui sont restés tendus sur le marché. Mais on a parlé avec les commerçants, on se parle entre nous et je puis vous assurer que si les gens ont observé les courbes des prix, parce que chaque semaine on révèle les prix sur les marchés, il y a de petites tendances à l’inflexion des prix. Continuons à travailler ensemble, Dieu est grand, ça va aller.

Q. : Au niveau des importations défiscalisées, y’a-t-il eu un contrôle des stocks parce qu’il y a un certain nombre de produits locaux qui rencontrent des problèmes ?

T.Z. : Nous avons la situation des stocks ici, naturellement, il y a eu un suivi des stocks et le ministre du Commerce a fait le point de tous les stocks qui ont été exonérés. Quand la mesure est entrée en vigueur, nous avons dit de diminuer les prix. Il y a des gens qui ont rétorqué qu’ils avaient déjà payé les frais de dédouanement. Pour ces gens, nous leur avons dit qu’ils seront remboursés des frais douaniers. Quelques-uns ont été remboursés, d’autres pas. Parce qu’on leur a dit d’apporter les pièces justificatives, les factures qui prouvent qu’ils ont payé à la douane. Et comme tout le monde ne peut pas présenter des factures, il y a beaucoup qui ne sont pas venus jusqu’à présent.

Au niveau des huiles importées, il y a une approche différente. Le ministre du Commerce m’a révélé que les huiles de fabrication locale sont aujourd’hui d’un prix supérieur à celui des huiles importées. Des gens prétendent que ce sont des huiles importées sous l’ancien régime. Mais en ma connaissance, la défiscalisation qui a été faite, c’est la suspension de la TVA sur l’huile fabriquée localement. Nous n’avons jamais suspendu de TVA sur l’huile importée durant cette période. Je ne comprends pas qu’on prétende que c’est parce que l’huile importée avait été exonérée à l’époque que les gens avaient fait rentrer trop d’huile, qui fait que l’huile produite localement ne se vend pas. Le problème est réel, mais le ministre du Commerce a proposé des solutions qui me semblent à même de résoudre les problèmes.

Q. : L’argent octroyé par les sociétés d’exploitations minières dans le cadre des mesures de compensation ne peut-il pas être directement géré au niveau des villages ?

T.Z. : L’article 78 du code minier dit que tout titulaire d’un titre autre que le permis de recherche ou tout bénéficiaire d’une autorisation d’exploiter, de l’autorisation de carrière est tenu d’ouvrir un compte et d’alimenter un compte fiduciaire à la BCEAO d’une banque commerciale du Burkina Faso dans le but de servir à la constitution d’un fonds pour couvrir les coûts nécessaires à la préservation et à la réhabilitation de l’environnement. Donc en application de cette disposition, il y a eu un décret qui a été pris en conseil des ministres et ce fonds est un guichet du fonds d’intervention pour l’environnement. Lorsqu’on lit notre décret, il est aussi prévu à l’article 11 du code de l’environnement.

Pendant toute la production, la société va contribuer à ce fonds. Le problème est comment gérer ce fonds. A ce propos, le ministre chargé de la question m’a dit que c’est en relation avec le ministre des mines et des communautés locales qu’on doit envisager la gestion de ce fonds. Il n’y a pas de raison que les sociétés minières constituent de l’argent pour les questions environnementales et qu’on ne voit rien sur le terrain.

Q. : Qu’en est-il de la mine de zinc de Perkoa ?

T.Z. : Nous avons procédé au lancement des travaux en 2007, le promoteur a donné un délai de 24 mois pour terminer les travaux. Ce que je dois rappeler c’est qu’après 15 mois de travaux, au moment où le promoteur prenait la décision, la tonne de zinc était côté à 1 815 dollars. Quelques temps après parce que le cours est monté jusqu’à 3270 dollars. Aujourd’hui le cours du zinc est retombé à 1235 dollars. Les sociétés minières prennent aussi des prêts et leurs financiers ne voient pas comment avec cette chute du cours, rembourser de l’argent. La société première qui était là a été rachetée par une autre. mais ce niveau du cours est tel qu’aujourd’hui, il est réellement difficile pour eux d’avancer parce que ce sont des questions de rentabilité. A ce jour, nous estimons que 50% des investissements ont été réalisés. Lorsqu’on regarde le marché, les spécialistes du zinc prévoient la remontée du cours de ce métal en 2010. Ils continuent de travailler en ce disant qu’en 2010 la situation va s’améliorer.

Q. : Pourquoi les délestages persistent ?

T.Z. : La SONABEL a bien expliqué. C’est vrai, le Centre régional de consommation de Ouagadougou a une capacité de production de 113 mégawatts alors que la demande est estimée à 125 mégawatts. Il y a un déficit de 12 mégawatts qui fait que la SONABEL n’arrive pas à répondre. Il y a beaucoup de facteurs qui en sont la cause : le projet d’interconnexion avec la Côte d’Ivoire est toujours en cours. Malheureusement la SONABEL qui était convaincue que ce projet allait s’achever dans les délais, n’a pas anticipé sur les investissements. Mais l’année dernière quand l’Etat a senti qu’il y avait du retard, il a prêté 10 à 11 milliards à la SONABEL pour compléter et installer la centrale de Komsilga. La SONABEL promet que l’installation de cette nouvelle centrale sera prête d’ici à la fin de cette année.

Q. : Qu’est-ce qui explique le décalage dans la mise en œuvre de l’office national de sécurité routière ?

T.Z. : La raison, il faut le dire, l’office a été créé l’année passée mais le budget avait été voté. Mais en 2009, la dotation budgétaire est disponible. Maintenant, il faut mettre en place. C’est une question de coordination qui implique les ministères de la sécurité, de la défense, les collectivités territoriales... mais je suis confiant au vu des notes faites par le ministre des Transports. Très rapidement nous allons mettre en place cet office qui sera d’un grand intérêt dans la lutte contre l’insécurité sur nos routes.

Q. : Ne faut-il pas envoyer dans les communes, le matériel de l’Etat dont on n’a plus besoin dans les grandes villes ?

T.Z. : C’est tout à fait juste. Nous avons essayé de rationaliser mais il y a encore du pain sur la planche. Nous avons demandé au ministre des Finances d’envoyer par exemple les bureaux entassés dans les magasins en ville, dans les communes. C’est la même chose pour les véhicules, les tables, les armoires... nous avons procédé à un recensement et nous allons les affecter dans les préfectures. Une réunion aura lieu incessamment avec le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Il y a au moins 300 véhicules qui fonctionnent, qui ont besoin juste d’être rénovés pour résoudre des problèmes au niveau décentralisé. Je puis vous assurer que le ministre des Finances est sur le dossier et je lui fais entièrement confiance pour gérer cette opportunité au profit des communes.

Q. : Qu’en est-il de la réalisation du programme quinquennal du Président du Faso ?

T.Z. : Pour l’essentiel le cap est maintenu. En 2010, a défaut de 100% de réalisation, je peux vous assurer que le programme présidentiel sera réalisé au moins 85 à 95 %. Nous continuons de travailler. Les routes comme Koudougou-Réo-Tougan, seront réalisées dans le cadre du MCA. Madame la député n’a pas à s’inquiéter. Nous sommes en train de finaliser les études techniques. En 2010 le bitumage de cette route va commencer. En ce qui concerne la route Kongoussi-Djibo frontière du Mali, l’étude technique a été achevée en 2008 sur un financement de la BADEA. Sur la base de cette étude, nous avons soumis en 2009 des requêtes auprès des fonds arabes. Le coût estimatif de cette route c’est autour de 30 milliards de FCFA. Il y a des espoirs. Avec les bailleurs de fonds, nous allons l’inclure dans les projets à financer pour les 3 années à venir.

Q. : Quelle est la situation du coton ?

T.Z. : Au niveau mondial, en 2008-2009, la campagne a connu une baisse globale de 10%. La production globale de coton a été de 23 millions 700 mille tonnes. Cette baisse de la production de 10% s’explique d’abord par la hausse du prix des intrants comme tout le monde a pu le constater l’année dernière. Nous avons dû subventionner les producteurs à hauteur de 6 milliards de F CFA. Ensuite, compte tenu de la crise, il y a eu un resserrement du crédit combiné à l’augmentation du prix des intrants, certains producteurs se sont tournés vers d’autres cultures. Au total, il y a eu une baisse des superficies de l’ordre de 3%. Les spécialistes estiment que pour les campagnes à venir 2009-2010, la production attendue sera un peu inférieure à celle qu’on a obtenue cette année. Ce qui veut dire qu’elle sera autour de 23 millions 520 mille tonnes. En ce qui concerne la consommation du coton, cette année l’utilisation industrielle du coton va reculer de près de 9%. Si bien qu’on estime que pendant cette année 2008-2009, la consommation mondiale de coton va se stabiliser à 23 millions 800 mille tonnes.

Quand on regarde les statistiques de consommation de coton, c’est la baisse la plus importante depuis la seconde guerre mondiale. Il n’y a jamais eu de baisse de consommation du coton jusqu’à 9%. Pour l’année 2009-2010, les spécialistes pensent qu’on va vers une stabilisation de la consommation du coton autour de 23 millions 920 mille tonnes donc une légère hausse. Nous savons que quand on parle de coton, on a 5 grands pays consommateurs : la Chine, l’Inde, le Pakistan, les Etats-unis et la Turquie. Lorsqu’on regarde la production 2009-2010 et la consommation sur ces deux années, ce qui est important c’est ce qu’on appelle les stocks reports. Parce qu’on finit l’année avec des stocks qui restent. Quand on regarde ces stocks, l’année 2008-2009, on a commencé avec des stocks évalués à 12 millions 370 mille tonnes.

Si on tient compte de la production 2008-2009 on va arriver à la fin de l’année avec un reliquat de 12 millions 300 qui devient un stock de début production et la consommation, l’année 2010 va s’achever avec un stock plus faible que l’année 2009 parce que la production va baisser encore en 2010. Donc on sent que dans le secteur du coton, il y a une crise. D’un autre côté, au niveau des prix, lorsqu’on regarde l’année en cours, après une remontée des prix au mois de décembre et de janvier 2008, les prix ont baissé et en fin février 2009, la livre était cotée 52,80 cens et ce prix est le plus bas depuis août 2008. Le problème de fonds aujourd’hui, c’est que les prix sont très bas et, qui plus est, la consommation a chuté. Il doit ajouter un petit bémol. En effet, il y a quelques semaines de cela, le Président américain Barack Obama a fait une déclaration dans laquelle il préconisait l’arrêt des subventions aux cotonculteurs et qu’il allait œuvrer à diminuer dans le budget américain la part de subvention octroyée aux cotonculteurs. Cette annonce a fait monter les prix autour de 12,15 cens. Mais ce sont des prix qui sont encore très bas pour assurer réellement une viabilité de la filière.

Quelle est la situation si nous revenons chez nous au Burkina Faso ? Je l’ai dit dans le discours, la production de coton cette année est autour de 470 mille donnes. Mais lorsque vous examinez finement la situation, vous vous rendez compte des efforts de l’Etat pour viabiliser la SOFITEX. L’Etat a injecté l’année dernière 34 milliards F CFA dans le capital de la SOFITEX. Parce que la société avait subi trop de pertes. Mais la SOFITEX est restée avec un report à nouveau négatif. Des pertes de 11 milliards de F. La campagne qui vient de s’achever montre que selon les chiffres provisoires, que la SOFITEX va subir une perte pour 2007-2008, de l’ordre de 10 milliards 800 mille F, 11 milliards en report à nouveau négatif, 10 milliards 800 mille F en perte sur l’exercice passé. Donc on se retrouve avec une perte globale au niveau de la SOFITEX, de près de 22 milliards, pour un capital de 34 milliards.

Si vous avez 22 milliards de perte, ce sont les fonds propres qui doivent supporter le risque. Et les fonds propres ce sont le capital. Alors que nous savons que jusqu’à présent, la SOFITEX a réussi un peu cette prouesse de financer sa campagne par les banques. Donc, il faut qu’on voie comment aider la SOFITEX à faire une restructuration pour garder un bilan qui est tel que les banques peuvent continuer à octroyer des crédits de campagne. Et pour cette année, la SOFITEX a pu au travers du pool bancaire local avoir des prêts d’un montant global de 52 milliards de F. La Banque islamique de développement a prêté 32 milliards de FCFA à la SOFITEX et le pool des banques extérieures, 22 milliards 500 millions de F CFA. Au total pour cette campagne, la SOFITEX a pu avoir des prêts d’un montant total de 106 milliards 500 millions de F CFA. De l’autre côté au niveau des producteurs il faut relever que l’Etat ne profite pas des producteurs. L’année dernière, nous avons mis 6 milliards 700 millions de F CFA pour qu’ils puissent acheter les engrais. Nous avons mis une caution de 50 milliards F CFA dans les banques pour que la SOFITEX puisse avoir l’argent des pools bancaires. C’est l’Etat qui a déboursé cette garantie de 50 milliards FCFA. Nous avons déboursé rubis sur l’ongle 34 milliards FCFA pour que la SOFITEX puisse effectuer son opération de recapitalisation. C’est sur le budget de l’Etat.

Q. : Quelles mesures votre gouvernement entend prendre pour assurer la sécurité sociale des cotonculteurs ?

T.Z. : Nous avons mis une caution de 50 milliards FCFA dans les banques pour que la SOFITEX puissent avoir l’argent du pool bancaire. Nous avons décaissé 34 milliards FCFA pour que la SOFITEX puisse faire son opération de récapitalisation. Je ne comprends pas pourquoi l’on peut dire que les paysans ont des dettes entre eux et que l’Etat ne fait rien. Les problèmes sont d’un autre niveau. Nous savons l’importance de la filière et nous nous attachons à trouver des solutions. Nous travaillons et il y a des perspectives. Les perspectives c’est que pour la prochaine campagne, nous allons subventionner les intrants. En effet, les pris sont tels que la SOFITEX aura besoin que l’Etat soutienne un peu les instrants pour que les paysans puissent les acheter à des prix abordables.

On a commandé un audit pour que la SOFITEX elle-même fasse des économies à l’intérieur. Nous avons les résultats de cet audit qui permettront à la direction générale de la société, de proposer un certain nombre de mesures qui sera adopté par un conseil.

L’un des problèmes que nous avons, concerne également le rendement du coton. Nous devons faire en sorte que nous puissions accroître la productivité et rester compétifs. Dans cette perspective, nous allons emblaver 50 mille hectares de coton Bt (coton OGM). Cette année, les paysans se sont appropriés ce coton.

Au niveau de l’agriculture, nous allons nous attarder sur le problème du riz. Nous nous réjouissons du fait que nous ayons pu produire du riz d’une certaine importance…
L’année 2009 est une année où nous devons encore encourager les paysans à produire du riz. Dans la crise, il y a une opportunité à saisir. C’est le rythme d’adaptation qui est difficile.
Nous devons faire des efforts nous-mêmes pour assurer notre sécurité au niveau local.

Q. : Y a-t-il des dispositions prises pour la gestion de l’eau transfrontalière ?

T. Z. : La gestion durable de l’eau pose de sérieux problèmes. A notre niveau, il y a un certain nombre de cadres qui font que nous n’avons pas ces problèmes-là.

Au niveau international, le Burkina Faso fait partie de l’Autorité du Bassin du Niger qui comprend neuf pays. Et il y a une charte de la gestion de l’eau. Toute chose qui fait qu’il y a des concertations régulières. Nous avons également l’Autorité du Bassin de la Volta, créée ici à Ouagadougou qui permet aux pays partageant les mêmes sources d’eau que nous, de se rencontrer et de discuter. Je ne crois donc pas qu’avec les Etats voisins, il y ait des risques de conflits. Je crois qu’au niveau national, il y a une loi d’orientation qui permet d’encadrer la gestion de nos ressources en eau.
Q. : Quelles sont les alternatives pour les populations déguerpies de leur terre à chaque fois qu’une unité industrielle s’installe dans une localité ?
T. Z. : La politique de sécurisation foncière en milieu rural a été adoptée par un décret adopté en conseil des ministres. Ce décret est très clair : seul l’Etat et les collectivités territoriales disposent du droit d’expropriation. En dehors, aucun autre acteur ne peut exproprier quelqu’un. S’il y a eu des cas d’expropriations, c’est donc en violation des dispositions. Il faut les faire savoir.

Même quand nous-même (Etat) exproprions, nous prenons des dispositions. Regardez le cas de Samendeni. On a déplacé les gens qu’on a réinstallés, etc. Le ministre en charge de l’Agriculture était allé avant la journée du paysan pour lancer les travaux de l’aménagement du barrage du Soum. Les gens qui habitaient là-bas, il fallait les consulter, les indemniser.

Q. : A quand la mise en œuvre effective du renforcement d’une politique de transformation de nos produits agro-sylvo-pastoraux par l’appui au développement industriel comme réponse à l’importation excessive des produits alimentaires ?

T. Z. : Je pense que la Journée nationale du paysan (JNP) de cette année va nous permettre d’aller de l’avant. Il faut que nous ayons une approche plus intégrée au niveau de nos filières pour transformer nos productions locales.

Dans le discours, j’ai dit que nous allons mettre en place une unité de transformation des tomates et des mangues à Loumbila. C’est déjà fait. La société est constituée. Nous avons les financements d’un peu plus de huit milliards de francs CFA. Les conventions de prêt sont signées. Pour ce qui concerne le lait, l’unité sera mise en place au cours de 2009.
Nous allons également voir le problème du laboratoire frigorifique pour ce qui est de la viande. A propos du sorgho rouge, nous avons mis en place une usine à Ziniaré qui fabrique de l’alcool, en collaboration avec nos amis de Taïwan.
Nous devons voir comment petit à petit nous pouvons faire en sorte qu’on ajoute de la valeur à ce que nous avons. Il faut travailler sur la chaîne des valeurs. A ce niveau, nous allons encourager les paysans à produire. Nous allons créer de la valeur et de l’emploi au niveau local.

Q. : Quelle est la politique du gouvernement en matière de valorisation des produits agricoles ?

T. Z. : Concernant le matériel agricole que les gens achètent, pas de services après vente… C’est vrai, on a connu quelques difficultés pour les 700 tracteurs et les 1 200 motopompes. Je dois vous dire que le ministre en charge de l’Agriculture a pris des dispositions. On a fait une commande de pièces de rechanges d’un montant de plus de 450 millions de francs CFA. Je pense qu’il n’y a pas de problème de fond.
Dans le contrat qu’on avait signé avec les Indiens, il était prévu la création ici au Burkina Faso, d’une représentation du fournisseur pour assurer l’approvisionnement. C’est aussi ça l’Etat. On signe des papiers et on ne met pas les choses à temps. Si vous avez suivi, c’est à Loumbila que cette unité était en train d’être construite.
L’entrepreneur qui la construisait a disparu. Le ministre le recherche et ne le retrouve pas.

En fait, ce sont les Burkinabè eux-mêmes qui ont mal travaillé. Et on n’est pas arrivé à mettre en place un service après vente, mais la grande responsabilité incombe à l’Etat. Dans la mesure ou c’est nous qui avons signé le contrat avec l’entrepreneur qui n’a pas pu faire le travail.
Pour les questions d’assurance, je pense qu’une souscription d’assurance dont les modalités ont été négociées avec la SONAR est l’une des questions pour le problème des engins.
Ce que nous allons faire, c’est d’installer des ateliers régionaux qui vont être animés par des mécaniciens professionnels formés. Toute chose qui permettra d’avoir un service de proximité pour les paysans qui dépensent beaucoup pour acquérir les machines en vue de moderniser leur agriculture.

Q. : Quelles sont les mesures que le gouvernement entend prendre pour remédier l’insuffisance de personnel dans les domaines de l’enseignement et de la santé ?

T. Z. : En ce qui concerne la préservation des programmes sociaux, nous nous sommes enfermés dans notre volonté d’apporter plus de crédit au programmes sociaux. C’est depuis 1995 que nous avons signé un protocole d’entente avec tous nos partenaires au développement. Le protocole met en place le mécanisme pour pouvoir organiser les appuis budgétaires pour soutenir notre cadre stratégique de lutte contre la pauvreté.
Dans nos protocoles, nous avons un certain nombre de critères qui se réfèrent aux montants, aux dotations budgétaires, mais aussi aux consommations de crédits.
Je puis vous dire que nous sommes convaincus que l’avenir de ce pays dépendra de la manière dont nous aurons fait des efforts dans les secteurs sociaux : éducation, santé. etc.
Nous allons essayer de pousser un peu la mobilisation des ressources. Ce n’est pas facile. Les résultats ne sont pas toujours à la hauteur des attentes avec la crise.

Concernant l’insuffisance des ressources humaines au ministère de la Santé, il faut reconnaître que l’Etat a fait des recrutements assez importants. Je conviens avec vous qu’il y a des disparités dans la répartition du personnel. Mais lorsqu’on considère la situation d’ensemble, 76% des formations sanitaires de première ligne fonctionnent aux normes requises en matière de personnel. Pour les spécialistes, de réels efforts sont faits pour doter les CHR et le CHU.

Ainsi, 45 spécialistes travaillent dans les CHR, de nos jours tandis que 101 spécialistes sont en formation actuellement. L’accent est mis sur la formation. C’est vrai qu’à ce niveau le personnel est toujours insuffisant mais quand on voit l’effort consenti, on se dit que d’ici- là, des solutions seront trouvées.

Il y a la question de l’insuffisance des enseignants dans le secondaire. Vous avez raison. A la rentrée d’octobre 2008, le déficit se chiffrait à 1771 enseignants. Toutes disciplines confondues.
Nous avons essayé de voir ce qu’il fallait faire. Il y a eu un recrutement d’enseignants, il y a eu des élèves de l’Instituts des sciences qui sont sortis. Je dois cependant reconnaître que le problème des enseignants se pose toujours.

Sur le budget de l’Etat, nous avons payé entre 800 à 900 millions de francs CFA pour les vacations au secondaire. Les gens sont obligés de prendre des vacataires, mais n’ont pas d’argent pour les payer.
Il va falloir trouver des solutions. On a besoin de professeurs permanents qui répondent à la discipline, qui évoluent dans le corps et qui savent un peu à quoi s’en tenir.

Ce qu’il faut noter est que pour résoudre le problème de déficit des enseignants, les effectifs de l’Ecole normale supérieure de Koudougou (ENSK) ont été doublés depuis 2007. Le nombre à recruter à l’IDS est passé de 200 à 250 enseignants pour une formation théorique de deux ans et deux ans de stages pratiques au lieu de trois ans de formation théorique suivis d’une année de stage.
Il est également envisagé la reconversion de plus de 454 instituteurs en professeurs de lycées et collèges.

Il y a un certain nombre d’enseignants du primaire qui ont le Bac et qui se sont inscrits à l’université et ont eu des diplômes universitaires. Pourquoi ne pas essayer de voir comment sortir ces enseignants du primaire pour les intégrer dans le secondaire ?
Il nous faut un conseil de cabinet pour que la ministre de l’Enseignement de base ne dise pas qu’on vide ses hommes, pour que le ministre en charge de l’Enseignement secondaire sache exactement comment s’y prendre.
Je pense que c’est une solution exploitable. Le gouvernement doit aller dans ce sens.

Q. : Quelles stratégies opérationnelles comptez-vous mettre en œuvre pour booster le secteur de l’emploi des jeunes en allégeant les procédures de demande de crédit ?

T. Z. : Une question a été posée sur les fonds nationaux. Le problème des guichets.
Il faut dire que les guichets avaient été créés avec pour tâche d’informer et d’orienter les promoteurs de micro-crédits en fonction de la nature et du coût du projet. Appuyer les promoteurs pour monter les projets et les dossiers y afférents, étudier les différents projets soumis au fonds et puis, acheminer les demandes de financement à la direction nationale. Les guichets uniques ont joué un rôle capital. J’aimerais féliciter les personnes qui y ont travaillé. Cependant, il n’y a pas eu assez de personnel, il n’y a pas eu assez d’équipements. Par conséquent, nous avons demandé au ministre chargé de l’Emploi de faire une réflexion sur la faisabilité de la mise en place de structures régionales d’administration et de gestion des guichets uniques : qu’on ait des conseils de gestion, des comités de prêts au niveau régional.
Il faut que les intéressés s’assurent que ce sont des prêts pour les aider.
Aujourd’hui, la nécessité est ressentie pour la décentralisation.

Q. : Quelles sont les sanctions à prendre contre les parents qui refusent volontairement d’envoyer les enfants à l’école ?

T. Z. : Gratuité des livres. Depuis que la loi a été adoptée le 30 juillet, son application concède des droits aux enfants mais concède des devoirs à l’Etat et aux parents aussi.
Nous, nous avons essayé de remplir notre devoir. Nous avons construit des infrastructures, nous avons recruté des enseignants chaque année. Nous avons eu souvent recours à des volontaires. Nous avons essayé d’informer, de sensibiliser.

Le problème de la qualité a été soulevé. Au niveau de la formation initiale, la consolidation de l’enseignement dans les ENEP est à saluer.
Le Burkina Faso est l’un des pays dans la sous-région où la plupart de ceux qui enseignent dans les établissements sont passés dans des écoles de formation de formateurs. Ailleurs, la grande partie des enseignants n’est pas passée par des Centres de formation de formateurs.
Le gouvernement s’attelle à renforcer les écoles de formation. Nous allons également nous assurer des rentrées à bonne date dans ces écoles de formation professionnelle pour qu’il n’y ait pas des demi-années scolaires.
Au niveau de la formation continue, nous voulons améliorer les dispositifs qui consacrent l’organisation de la formation continue à travers les conférences pédagogiques. Il faut qu’il y ait un cadre où les formateurs doivent se retrouver et parlent de leurs problèmes et échanger sur les bonnes pratiques et sur comment être plus performants.

Nous avons en projet, la construction de deux ENEP. Les lieux sont déjà choisis. Nous allons essayer de voir aussi comment utiliser les jeunes ayant fait le Service national pour le développement (SND).
Le gouvernement fera sa part en matière de l’éducation. Les parents ont également leur part à faire.
Je n’ai pas la réponse à la question portant sur ce qu’on doit faire aux parents qui ont des enfants et qui ne les envoient pas à l’école. Qu’est-ce qu’on doit leur faire ?

Q. : On s’étonne de voir des entrepreneurs qui triment pour se faire payer leur dû par le PDDEB. A quand la fin de ce feuilleton ?

T. Z. : Concernant les fournisseurs du PDDEB, tous ceux qui avaient une dette exigible ont été tous relaxés. A la date d’aujourd’hui, je peux vous affirmer que Faso Bara n’a aucun décompte en souffrance sauf les décomptes de ceux comportant des éléments de contentieux.
Au regard des lois et des textes contractuels, nous ne devons pas de l’argent à quelqu’un.

Q. : Les préséances…

T. Z. : Je suis d’avis avec ce qui a été dit concernant les préséances. Le problème de fond n’est ni le gouvernement, ni le ministère des Affaires étrangères.
Quand on va dans des cérémonies dans des régions, on y trouve des maîtres de cérémonie qui écrivent tout le temps un petit papier de protocole. Lorsque vous montez pour faire votre discours, ils viennent le mettre devant vous. Ils sautent des personnalités qui doivent être citées.
Nous allons nous organiser, donner des instructions aux gouverneurs pour que partout où il y a des cérémonies officielles, le décret fixant les préséances soit respecté.
Le ministre en charge des Affaires étrangères m’a donné l’assurance que ces aspects vont être corrigés.

Q. : La Chine est la seconde puissance mondiale. Nous sommes l’un des rares pays au monde à maintenir des relations avec la fiction que représente Taiwan. Ne voyez-vous pas de contradiction entre cette fiction et la réalité objective.

T. Z. : A propos de la Chine Taïwan, je pense que c’est une erreur de croire que sur le plan géopolitique et géostratégique que ce pays est une fiction. Ce n’est pas parce qu’on a dit que la Chine est la deuxième puissance économique mondiale qu’il faut négliger l’autre.
Taïwan est la 22e puissance mondiale, c’est le premier investisseur en Chine. Du reste, si on tient compte de certains aspects, on remarque que toutes les grandes puissances du monde entretiennent des relations avec Taïwan qui a une approche très concrète de la coopération au développement. Je souhaiterais dire que nous avons de très bons rapports avec la Chine continentale. Il y a des raisons d’être avec la Chine Taïwan.

Boureima SANGA
Bachirou NANA
Alban KINI
Jolivet Emmaüs

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 1er avril 2009 à 01:11 En réponse à : Discours sur la situation de la Nation : Les réponses de Tertius Zongo aux questions des députés

    Tonton Tertus, vous etes trop vagueS sur la lutte contre le délit d’apparence et le blanchiment d’argent pourtant c’est une lutte qui serait assez dissuasive contre la corruption. Mais ka yam yélé yé. Le deal a TROP pris la tete de tous les burkinabè.

  • Le 1er avril 2009 à 04:29 En réponse à : Discours sur la situation de la Nation : Les réponses de Tertius Zongo aux questions des députés

    monsieur le premier ministre, limoge le directeur qui vous dit que ceux qui ont pris les prets de maison sont des grands . Il n’a pas de grand dans ce pays.

  • Le 1er avril 2009 à 17:09, par Trompero En réponse à : Discours sur la situation de la Nation : Les réponses de Tertius Zongo aux questions des députés

    ah monsieur le ministre !dans tout cela je n ai retenu que
    1.le gouvernement va essayer de mettre une sructure en place
    2.la structure est la et on espere que d ici la elle va fonctionner
    QUAND MEME !donc dans votre discours il ya rien que vous avez concretement mis sur pied depuis ?a part faire de la propaganda comme quoi vous serrez les membres du gouvernement pour encore aveugler les populations.a quoi servirai au pauvre paysans du fin fond du burkina de savoir que les membres du gouvernement doivent declarer leur bien ?et meme a la question de savoir ce que l on doit faire des parents ki refusent d envoyer leurs enfants a l ecole vous repondez par :qu est ce qu on doit les faire ?ca veut dire que vous abandonnez deja le combat mais quand meme etre sur d atteindre les objectifs de 2010.et bien ca sera deja un de moins.trouvez une solution pour que les gens aient l essence ,de l eau potable ,du courant elctrique moins chers au lieu de passer votre temps a perdre des vingtaines de milliards a la SOFITEX

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