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Position de Benoît XVI sur le préservatif : Déclaration des évêques de l’Afrique de l’ouest

Publié le mardi 31 mars 2009 à 20h00min

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Dans cette déclaration, les évêques de l’Afrique de l’Ouest, expriment leur "étonnement face à une manipulation outrageante planifiée" à propos de la controverse sur la position du pape Benoît XVI sur le préservatif.

Nous avons été tous surpris et étonnés de la façon dont une phrase du Saint-Père a été totalement sortie de son contexte proche et lointain pour devenir le motif récurrent de toutes les émissions de RFI et d’autres médias français sur le premier voyage apostolique du Saint-Père, le Pape Benoît XVI, en Afrique. Le comble est cette occultation systématique des autres idées de l’interview et la minimisation de tout ce que le Saint-Père s’est efforcé de communiquer comme espérance à l’Afrique, tant au Cameroun qu’en Angola. A cela précisément ne devrait-on pas reconnaître que c’est à l’Eglise et à sa mission évangélisatrice que les acteurs de l’ombre s’en prennent ?

Nous, évêques de la Conférence Episcopale Régionale de l’Afrique de l’Ouest (CERAO), nous avons pris la mesure de l’événement et nous tenons à déclarer à tous ce qui suit :

Démolir la morale est crime contre l’humanité

On n’arrivera pas à bout du Sida, en cassant les ressorts spirituels et moraux des hommes, surtout des adolescents et des jeunes, en les fragilisant et en faisant d’eux des paquets de désirs sexuels sans les régulateurs prévus par le Créateur. C’est un crime contre l’humanité que de priver l’enfant, l’adolescent et le jeune de l’entrainement à la maîtrise de l’esprit sur le corps et ses pulsions qu’on appelle éducation sexuelle. En ce sens, les slogans publicitaires et la distribution de préservatifs pourraient n’être qu’irresponsabilité et crime contre l’humanité.

Des propos irrévérencieux, injurieux et sacrilèges

Pour nous, Africains, le Pape est le père de la Grande Famille qu’est l’Eglise et, à ce titre, nous lui devons respect et affection. Il est sacrilège selon nous, du simple point de vue de notre culture africaine traditionnelle, pour ne pas encore parler de la foi, que des fils et des filles d’Eglise qui se prétendent catholiques s’en prennent au Pape avec vulgarité, arrogance et injures, comme certains journalistes d’organes français et certaines personnalités françaises, espagnoles, européennes, se sont permis de le faire. Nous déplorons et condamnons ces propos irrévérencieux et injurieux.

L’Attentat post-moderne contre la vérité et ses conséquences violentes
sur les relations humaines

Mais nous ne sommes d’une culture qu’au titre de la vérité plus profonde de notre humanité. Et l’humanité qui est commune à tous, est unique ; elle se concrétise dans un certain nombre de droits et de devoirs, inséparables de la dignité de toute personne humaine. Il est absolument intolérable qu’un petit groupe de communicateurs -parfois hélas des Africains émargeant sans gêne à la richesse « sale » de ceux qui ont dépouillé leurs peuples- s’arroge le droit de déformer la vérité pour se présenter en bienfaiteurs responsables face à la condition dramatique de nos frères et sœurs porteurs du VIH SIDA, et, par contre, transformer le Saint-Père en un personnage « irresponsable » et dépourvu d’humanité, et ainsi pouvoir l’injurier et tenter d’ameuter contre lui une cohue d’individus, qui s’estiment en droit de parler de ce qu’ils n’ont pas pris le soin de connaître avec précision. Ils oublient que, ce faisant, ils se disqualifient professionnellement, puisqu’il existe une différence essentielle entre créer du sensationnel scandaleux et informer. Nous déplorons et condamnons l’attentat contre la vérité qui est le péché de notre monde post-moderne, et dont résultent les graves blessures que subit de plus en plus la Sainte Eglise, Notre Mère. Quel est ce monde où l’on ne prend pas le temps d’écouter l’autre, de l’écouter jusqu’au bout et où on lui fait dire ce qu’on veut qu’il dise ? La sagesse africaine et la Sagesse Biblique toutes axées sur l’Ecoute ont une autre vision du monde à proposer.

Profonde union de pensée et de cœur entre Benoît XVI et l’Afrique

Nous, évêques africains, nous remercions du fond du cœur le Saint-Père, qui a tant d’affinités avec nous, du fait de notre communauté de pensée sur l’Eglise et de notre engagement commun en faveur des pauvres, des blessés de la vie et des petits. Qui ignore que les titres : Eglise, Maison (Famille) et Peuple de Dieu ; Eglise, Fraternité Chrétienne, Eglise-Communion sont de lui ? Il y a cru et y a travaillé depuis longtemps comme jeune théologien et plus récemment comme Cardinal Préfet de Dicastère ; nous y croyons aussi et nous sommes à pied d’œuvre pour édifier en Afrique l’Eglise Communion comme Famille de Dieu et Fraternité du Christ. Il est venu chez nous pour nous confirmer dans cette foi. Nous l’en remercions.

Eglise d’Afrique, une Eglise porteuse d’espérance

Nous lui savons gré aussi pour tout le message d’espérance qu’il est venu nous livrer, au Cameroun et en Angola. Il est venu nous encourager à vivre unis, réconciliés dans la justice et la paix, pour que l’Eglise d’Afrique soit elle-même une flamme ardente d’espérance pour la vie de tout le continent. Et nous le remercions pour avoir reproposé à tous, avec nuance, clarté et pénétration, l’enseignement commun de l’Eglise, en matière de pastorale des malades du Sida.

Humanisation de la sexualité et don de soi aux malades du Sida

Il nous encourage tous à vivre et à promouvoir l’humanisation de la sexualité et le don de sa propre humanité pour être avec et secourir en vérité les frères et sœurs malades du Sida, comme l’authentique attitude responsable des catholiques face aux malades du Sida et de tous ceux qui aiment vraiment les Africains atteints de ce mal. Nous accueillons son message qui est aussi notre propre position. Et nous déclarons tous avec lui : « … On ne peut pas surmonter ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. Si on n’y met pas l’âme, si on n’aide pas les Africains, on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs : au contraire, le risque est d’augmenter le problème ». Telles sont les paroles de Benoît XVI qu’un matraquage médiatique s’est évertué à travestir. En vain.

Responsabilité des media

Dire moins, c’est mépriser l’Africain et témoigner de zèle à tuer ce qu’il y a d’authentiquement humain en l’homme noir dont par exemple toutes les traditions valorisent tant la virginité constatée au mariage. Nous déplorons et nous condamnons cette prétendue responsabilité vis-à-vis de l’homme noir qui n’aurait de solution que mécanique à un problème aussi vital qu’est la sexualité pour tout homme et donc pour l’Africain lui aussi. La responsabilité des media est élevée ; ils ne doivent pas déchoir, sous peine de faire déchoir quelque chose de l’humain fondamental.

Non à la pensée par procuration

Nous disons enfin que les Africains ont la capacité de penser par eux-mêmes, aussi bien les problèmes qui les concernent que ceux de toute humanité. Nous déplorons et dénonçons le crime, venant du fond des âges, où l’on traitait nos frères et nos sœurs en marchandises et en « biens meubles » (Le Code Noir, Art. 44), et qui aujourd’hui consiste à s’acharner à penser pour nous, à parler pour nous, à faire à notre place sans doute parce qu’on ne nous croit pas en mesure de le faire par nous-mêmes. Peut-être dira-t-on que c’est à des Communicateurs Africains qu’habilement on confie la sale besogne de jouer aux pitres pour amuser le monde et rendre l’Afrique doublement pitoyable : non seulement matériellement mais aussi moralement. Mais il n’y a pas que ces Africains ignorants des structures anthropologiques les plus solides et des valeurs morales les plus sûres de l’Afrique qui soient à même de parler au nom du continent.

Nous, évêques de l’Eglise catholique de l’espace CERAO, nous exigeons qu’on cesse de penser pour nous, de pousser l’Afrique de la rue à parler au nom de l’Afrique et amuser la galerie aux dépens de nos peuples. Nous exigeons que pour parler de l’Afrique l’on respecte les valeurs essentielles, sans lesquelles l’homme n’est plus l’homme, et qui sont synthétisées dans la dignité de tout homme, créé à l’image de Dieu. Oui, à la suite du Concile Vatican II, nous réaffirmons que « sans le Créateur, la créature s’évanouit tout simplement ». Nous remercions le Saint-Père d’avoir fait du Dieu d’Amour et de la foi en lui la priorité des priorités pour notre temps. C’est bien l’illusion qu’il puisse y avoir une autre priorité, qui a créé la situation paradoxale et violente, où l’on prétend être responsable de nous, tout en mettant à sac ce que nous avons de plus vital : notre relation de foi, d’espérance et d’amour avec le Dieu vivant, Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, et notre vie morale.

Abidjan, le 27 mars 2009

+ Théodore Adrien Cardinal SARR
Président de la CERAO

Abbé Barthélemy ADOUKONOU
Secrétaire Général de la CERAO

CONFEENCE EPISCOPALE REGIONALE
DE L’AFRIQUE DE L’OUEST FRANCOPHONE
C. E. R. A. O.
SECRETARIAT GENERAL
28 B. P. 470
ABIDJAN 28 – Côte d’Ivoire
Tél. : (225) 22-42-46-95/22-52-63-80
Fax : (225) 22-42-64-72
Email : cerao.ci@aviso.ci

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Vos commentaires

  • Le 31 mars 2009 à 21:18 En réponse à : Position de Benoît XVI sur le préservatif : Déclaration des évêques de l’Afrique de l’ouest

    Moi je suis catholique et je respecte le St- Pere. Je respecte nos eveques aussi. Mais je me dis que pour l’ instant, il faut conseiller la capote. C’est errer du cote de la securite car les politiques abstinencielles ne marchent nulle part. Deconseiller la capote pendant que rien d’autre n’est effectif, c’est dangereux. Respecter le pape— qui reste un humain— ce n’est pas abdiquer notre droit a choisir, et surtout a choisir rationnellement. On peut conseiller la capote tout en insistant sur d’autres formes d’ education sexuelle. On n’a pas dit que parce qu’ il y a la capote, il faut courir la braguette ouverte. La capote est un fait qui vient apres. Le premier fait c’est que l’ esprit est fort mais la chair est faible.
    J’attire l’attention de nos prelats aussi sur la manipulation de la "culture africaine". Je ne sais pas tres bien ce que ca veut dire. Peut- etre qu’ il faudra conceptualiser les termes car autant le postmodernisme a ete fustige dans cette lettre, autant les metanarratives, les theories totatlisantes sont aussi imparfaites.

    En toute fraternite de foi.

    Ka Ya Woto

  • Le 31 mars 2009 à 22:00, par Burkinabe de new York En réponse à : Position de Benoît XVI sur le préservatif : Déclaration des évêques de l’Afrique de l’ouest

    Vous soutenez les propos du pape tout simplement par que c’est le Vatican qui vous nourit.

  • Le 31 mars 2009 à 22:28, par A wagr ka ki a na nobe ! En réponse à : Position de Benoît XVI sur le préservatif : Déclaration des évêques de l’Afrique de l’ouest

    Je suis partisan de la pensée du Pape et engagé pour apporter le peu de ce je suis et de ce que j’ai pour la promotion de la vie et du message essentiel de l’Église qui est avant tout Amour et Miséricorde.

    Je me pose tout de même quelques questions à travers le "tollé" provoqué par les propos du Saint Père sur l’Afrique et le SIDA :

    Où sont les journalistes catholiques laïcs engagés et associés dans ce tintamarre de controverse ?

    Comment l’Église se fait-elle comprendre dans son enseignement social et doctrinal en des concepts simples et inculturés pour le monde profane en général et le journaliste lambda en particulier ?

    Existe-t-il une collaboration réelle entre journalistes non chrétiens et journalistes chrétiens pour savoir s’ils peuvent parler un langage commun sur des concepts connus en religion ?

    Par ailleurs, la défense en ligne légitimement engagée pour le pape ne risque-t-elle pas à long terme de le personnifier à l’excès au lieu d’orienter les regards sur le Christ et son Évangile ?

    Je répète que je suis partant pour la vérité, le respect et la justice ! Mais j’ai besoin de votre aide sur mes zones d’ombre posées en quelques questions !!!

    • Le 1er avril 2009 à 19:31, par Alex En réponse à : Position de Benoît XVI sur le préservatif : Déclaration des évêques de l’Afrique de l’ouest

      Merci pour cette question posée aux journalistes chrétiens qui se disent engagés. Effectivement on attendait quand même une réaction de leur part mais hélas. Que font-ils ou se contentent-ils de faire comme tous leurs autres confrères ? Réveillez vous chrétiens journalistes ! Votre Foi demande que vous faites quelque chose dans votre milieu de vie. Ne dites pas que c’est l’Église et que cela n’a rien à voir avec votre profession. Autrement vous serez plus irresponsable puisque vous laissez triomphez le mensonge au détriment de la Vérité. Merci encore d’interpeller ces journalistes chrétiens.

  • Le 1er avril 2009 à 11:22 En réponse à : Position de Benoît XVI sur le préservatif : Déclaration des évêques de l’Afrique de l’ouest

    Merci pour cet article qui fait bien la lumière sur ce bruit tendancieux suscité par un occident en perte de vitesse et de morale, et désireux d’entraîner toute l’humanité dans cette voie de la déshumanisation.

    Il faudrait, parallélisme des formes exige, que de tels messages soient diffusés sur les chaînes audio, audiovisuelles, etc. qui ont alimenté et participé à la diffusion de cette propagande contre le Pape.

    Il ne faut pas oculter en cela les "communicateurs" africains qui se sont empressés comme toujours d’être les caisses à résonnance des délirs de l’occident, au lieu de chercher à se faire une idée précise de ces propos papaux.

  • Le 1er avril 2009 à 13:25 En réponse à : Position de Benoît XVI sur le préservatif : Déclaration des évêques de l’Afrique de l’ouest

    c’est très simple : les médias françaises se moquent éperdument de l’afrique (quelle média a relayé l’interview de blaise compaoré ? aucune !!) ils voulaient tellement "casser du catholique" et surtout faire une promotion pour le week-end du sidaction..... que ce que pensent les africains, ils s’en moquent éperdument.
    le problème c’est que la capote
    - çà coute cher
    - ce n’est pas fiable contre le sida (désolée mais demandez à n’importe quel médecin sérieux, et il vous le dire)
    - le vagabondage sexuel n’est pas une solution et en plus ce n’est pas dans la culture africaine alors quoi ? on est tous des bêtes ?

  • Le 1er avril 2009 à 13:49 En réponse à : Position de Benoît XVI sur le préservatif : Déclaration des évêques de l’Afrique de l’ouest

    Je suis Musulmane dans notre religion (même les animistes, les protestants)ont les mêmes doctrine c’est à dire : abstinence avant le mariage, fidélité des deux partenaire l’utilisation du préservatif n’est pas conseiller ni les méthodes contraceptif. la religion à ces principes il ne peut suivre celle du monde. Je pense que ceux qui disent luttons contre le sida n’est en réalité que pour le sida car il y a des sous. Sensibiliser la population à comprendre que le préservatif n’est pas pour les permettre le vagabondage sexuel.Je donne mon point de vue car ne voyant aucune des autres religions réagir alors j’ai pris position. ce qui est étonnant c’est pourquoi les fidèles catholiques ne se défend pas. pensez-vous si c’est diriger contre les principes du coran ou autre les gens n’allait pas réagir ? Je viens juste porter ma penser...

    • Le 1er avril 2009 à 18:17, par optionnel En réponse à : Position de Benoît XVI sur le préservatif : Déclaration des évêques de l’Afrique de l’ouest

      Ce n’est pas une affaire de religion ; ce n’est meme pas vraiment une affaie de SIDA.C’est surtout et encore une fois de plus une de ces affaires d’africains toujours perdants ; refus de reflechir par eux memes donc de prendre du recul... forte propension à se battre pour l’ombre pendant que d’autres la bas gèrent les vrais choses et ricannent... Vous avez dit ’’moyens scientifiques’’ les préservatifs... donc au dessus de tout soupcon...Merci les éveques : c’est très bien dit et dès le début de ces joutes oratoires j’avais relevé que le Papa ne saurait parler au hasard ... encore qu’il n’a meme pas tout dit ; etait-ce necessaire ... S’il y a réveil il sera dur ; dur

    • Le 2 avril 2009 à 21:26, par Patrice NYAMWEOGO En réponse à : Position de Benoît XVI sur le préservatif : Déclaration des évêques de l’Afrique de l’ouest

      Merci madame de prendre position pour le pape bien que vous soyez musulmane. Vous demontrez par là que le bon sens, la vérité transcende toujours les clivages de tous genres pour rassembler tous les hommes de bonne volonté. Et c’est çà l’essentiel. Dans ce sens, la controverse actuelle a eu le mérite d’avoir éprouvé les vrais catholiques des faux qui ont fini par se démasquer. Sinon votre jugement à l’endroit des catholiques que vous trouvez passifs relève d’une méconnaissance de son mode opératoire, de l’histoire de l’Eglise et de la précipitation : en effet, l’église est très hiérarchisée et cultive la discipline. De ce point de vue, elle a des porte-voix attitrés pour donner ou relayer ses avis. C’est par respect de cette discipline que des chrétiens laics ne se sont rués dans les brancards, ont fait montre de réserve ; ensuite votre suggestion à la croisade est inopportune car pour l’église qui a bcq évolué, c’est une demarche moyenageuse dont elle s’est débarrassée ; enfin, la patience dont les pasteurs et leurs fidèles ont fait preuve, le temps de discernement nécessaire avec preuve à l’appui, s’avère plus payante. Rappelez-vous l’adage : le mensonge a beau courir pendant longtemps, la vérité le rattrape en un jour. Où sont-ils maintenant les hordes de menteurs, d’imposteurs, de lâches dans leur vaine tentative ? L’église triomphe déjà de l’épreuve et fera à coup sûr de nouveaux adeptes plus motivés. Et c’est ainsi que selon la parabole de l’évangile, les ouvriers de la 25ème heure en viennent à être mieux traités à ceux de la 6ème [catholiques nés ou par snobisme sans conviction]. Merci encore Hadja. Sans méchanceté.

  • Le 1er avril 2009 à 14:33, par Obikoko En réponse à : Position de Benoît XVI sur le préservatif : Déclaration des évêques de l’Afrique de l’ouest

    Moi je suis partant pour les propos du pape en tant que croyant. Pour cela, j’avance l’argument du sacralisme des doctrines chrétiennes liées à la fidélité et à la fornication. Je pense que à ce niveau l’église est claire et défend bien son terrain. En effet, si l’église prêche à l’endroit des coeurs de plus en plus meurtris, pour des âmes en peine cela est tout à fait normale qu’elle fustige ces marchands de charmes qui incitent à la debauche en proposant un moyen de protection qui n’est pas infaillible mais auquel les croyants et non croyants s’accrochent avec fermeté. Cela a pour conséquences de detourner les anciens croyants de leur route car comme a dit l’autre "la chaire est faible" sans oublier que ceux mêmes qui voudraient rentrer y sont privé déjà par leur conduite.
    Dans un deuxième temps, la position scientifique rationnel est très tentante pour tout le monde, d’ailleurs on croit beaucoup plus à la science qu’à la spiritualité de nos jours. Du coup, les produits de la science comme le preservatif est bien accepté par tous. Mais le scientifique ne reflechirait pas à la finalité éthique de sa création, il verrait seulement si cela répond au besoin de barrière de transmission VIH et de protection contre les grossesses mais surtout ce que ça va lui rapporter comme espèces sonnantes et trébuchantes. Mais si le pape nous invite aujourd’hui à réfléchir c’est avant tout par rapport à notre condition d’hommes et femmes de foi, moralement engagés vers un but : Celui d’éradiquer le VIH mais aussi d’autres problèmes. Alors quelles armes sont les meilleures pour cela ? La société scientifique dit:Condom et la religion rétorque : fidélité. Pour un couple moralement bon, l’application de la fidélité est infaillible. Pour des jeunes non mariés, l’abstinence assure à 100% la protection. Alors qu’en est il de l’utilisation du condom. Mis à part les querelles sur sa fiabilité, et les contrôle etc, le condom induit d’une manière ou d’une autre un comportement immoral. Et proposer ce mode de prévention à la jeunesse, alors que cette dernière est en train de construire sa vie, choisir son chemin, elle qui n’a aucune expérience de la vie, c’est à coup sûr la conduire dans l’hécatombe de la facilité, de la débauche.
    MERCI AU PAPE DE NOUS AVOIR RAPPELER QUE L’ÉDUCATION, LE MODEL DE VIE QUE NOUS DEVONS D’ABORD PROPOSER A NOS ENFANTS, C’EST CE QUI EST MORALEMENT BIEN. ET SI NOUS PARTONS SUR CE PRINCIPE ET QUE TOUTES CES PUBLICITÉS OUTRAGEANTES FAISAIENT PLUTÔT LA PROMOTION DE LA MORALE, DE L’ABSTINENCE ET DE LA FIDELEITE ON AURAIT ABOUTI A UN RESULTAT PLUS PROBANT : (des couples plus stables, moins de grossesses indesirées, moins de jeunes connaissant le sexe avant la mariage, moins de contamination donc MOINS de PEURS)
    A BON PRATIQUANT SALUT !
    OPP

  • Le 1er avril 2009 à 15:35 En réponse à : Position de Benoît XVI sur le préservatif : Déclaration des évêques de l’Afrique de l’ouest

    Avec ces multiples réactions des tenors de la chrétiennété, nous finirons tous par croire que quelque chose ne va pas dans les propos du Pape. La prise de position de Pape "au contraire, ils augmentent le problème" est doit être démontrée quelque soit le contexte. Peut-être que le pape n’a pas voulu dire cela ?

    Mais toutes les données scientifiques sur l’évolution du SIDA en Afrique, prouvent le contraire. Les préservatifs ne suffisent peut-être pas, on le concède. Seulement affirmer qu’ils augmentent la seroprévalence est loin de la réalité.

  • Le 1er avril 2009 à 19:55, par Tonica En réponse à : Position de Benoît XVI sur le préservatif : Déclaration des évêques de l’Afrique de l’ouest

    Bonsoir à toutes et à tous.

    Je ne suis pas catholique, moi, et ce pape je ne le porte pas dans mon coeur, mais s’il vous plait, relisons toute la réponse du Pape. Il préconise l’éducation pour humaniser la sexualité. Qui peut le lui reprocher ? Il veut aller à la racine du mal qu’est le sida. Si on se contente seulement des préservatifs, on risque d’accroître le fléau. Des médias ont omis (intentionnellement) les mots « risque » et « seulement ». Trop de jeunes sont abîmés par ce qu’on leur montre de la sexualité. Ils veulent entendre une parole claire sur l’amour entre l’homme et la femme, qui engage la liberté au sens fort : une liberté responsable pour autrui et pour la société.

    Afin d’informer et non désinformer, je vous livre le texte complet de l’interview. Cela se passe de commentaires !

    Question : Saint-Père, parmi les nombreux maux dont souffre l’Afrique, il y a en particulier la propagation du sida. La position de l’Eglise catholique sur les moyens de lutter contre le sida est souvent considérée irréaliste et inefficace.

    Benoît XVI : « Je dirais le contraire. Je pense que l’entité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte contre le sida est justement l’Eglise catholique, avec ses mouvements, avec ses réalités diverses. Je pense à la communauté de San Egidio qui fait tellement, de manière visible et aussi invisible, pour la lutte contre le sida, je pense aux Camilliens, à toutes les soeurs qui sont au service des malades. Je dirais que l’on ne peut vaincre ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème. On ne peut trouver la solution que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c’est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui implique une nouvelle façon de se comporter l’un envers l’autre, et le second, une amitié vraie, surtout envers ceux qui souffrent, la disponibilité à être avec les malades, au prix aussi de sacrifices et de renoncements personnels. Ce sont ces facteurs qui aident et qui portent des progrès visibles. Autrement dit, notre double effort pour renouveler l’homme intérieurement, donner une force spirituelle et humaine pour un comportement juste à l’égard de son propre corps et de celui de l’autre, et notre capacité à souffrir, à rester présent dans les situations d’épreuve avec les malades. Il me semble que c’est la réponse juste, l’Eglise agit ainsi et offre par là même une contribution très grande et très importante. »

    Une preuve de plus que depuis quelques années l’usage des préservatifs n’est pas efficace. C’est aussi la preuve que la liberté de la presse n’existe plus depuis qu’il existe une pensée "unique" qui rend les gens aussi bornés que des moutons.

    Dites à un conducteur de mettre sa ceinture s’il veut rouler à 270 km à l’heure, croyez-vous qu’il survivrait s’il on ne le faisait pas rouler moins vite ?

    Montagnier savait ce qu’il disait dans le journal « Le Monde » du 1er décembre 1991 :

    "J’estime aussi que l’on a trop exclusivement mis l’accent sur le rôle du préservatif masculin. Je souhaiterais des campagnes basées sur le thème : " Vous êtes responsable ! Ne faites pas l’amour avec un partenaire inconnu ", " Si vous avez chacun moins de cinq partenaires sexuels dans votre vie, l’épidémie de sida s’éteindrait d’elle-même... "

    Alors il semble que maintenant seul le Pape ose dire publiquement ce qu’il faut pour lutter contre le SIDA.

    Bonne soirée à vous.

  • Le 2 avril 2009 à 09:58, par lilboudo En réponse à : Position de Benoît XVI sur le préservatif : Déclaration des évêques de l’Afrique de l’ouest

    Le pape est simplement déconnecté de son temps. Au lieu de s’attaquer au préservatif, pourquoi ne mettrait il pas l’accent sur l’abstinence et la fidélité ? Ce sera à son honneur ! Un discours du genre : absence et fidélité, meilleurs moyens contre le sida, au lieu de dire : capote, pas bon moyen, alors qu’elle a sauvé des vies ? Réfléchissons à cela.

  • Le 2 avril 2009 à 11:28, par Dakouré Jean En réponse à : Position de Benoît XVI sur le préservatif : Déclaration des évêques de l’Afrique de l’ouest

    Loin d’être chrétien j’ai ma façon d’être croyant. J’ai une petite question à poser à ces experts du sida et autres concepts inventés et véhiculés dans le but d’intoxiquer : combien les préservatifs ont coûté à l’Afrique, ces gadgets qui sont fabriqués en occidents et déversés chez ? On ne le nous a jamais dit et on ne nous le dira jamais.
    Beaucoup de maladies apparues après le sida sont déjà vaincues, pourquoi pas le sida.
    S’il y a polémique, c’est qu’il y a divergence d’intérêts.
    Tout comme le Pape dont j’admire le courage, je pense que vaincre le sida passe d’abord par nos comportements.

  • Le 4 avril 2009 à 20:39, par Raso En réponse à : Position de Benoît XVI sur le préservatif : Déclaration des évêques de l’Afrique de l’ouest

    Les propos du pape Benoit soulèvent l’émeute médiatique, avec pour titre racoleur :

    Benoît XVI : l’utilisation du préservatif « aggrave le problème » du sida

    .

    Unanimité des bien-pensants, haro sur le pape, c’est à la mode surtout depuis les affaires fumeuses de réhabilitation de divers intégristes. Et même certains hommes politiques qui tombent dans le panneau de la presse français en perte d’acheteurs en déclarant sur Canal+ :

    « 

    On est là sur un continent dans lequel il y a des dizaines de millions de femmes et d’hommes qui sont atteints par la mort. Il me semble que ça n’est pas le lieu des rappels purement moraux. On doit aussi prendre la mesure de ce qui se passe”, a-t-il ajouté à propos des déclarations de Benoît XVI en Afrique affirmant que l’usage du préservatif aggraverait le problème du sida.

     »

    Ce que Benoit XVI n’a JAMAIS dit, même si on comprend à moitié l’italien. Il condamne la “distribution de préservatifs” comme slogan miracle et comme seul moyen de lutte contre un fléau qui n’est pas du tout minimisé dans son intervention. Au contraire, il encourage les congrégations qui agissent sur le terrain avec les malades, et qui, aux dires d’un médecin longtemps présent au Cameroun, distribuent des préservatif à tout va.

    Les commentaires de la plupart des journaux et politiciens ne reposent que sur un vieux fantasme datant de Jean-Paul : “le pape interdit le préservatif”… ce qui n’est plus à l’ordre du jour.

    En gros, à force de promouvoir la sexualité des bonobos, l’humanité se perd, préservatif ou pas. J’ai jamais compris en quoi le débridage du coït à tout va était un progrès pour l’humanité… Faudrait m’expliquer.

    Les papes s’adressent à leurs ouailles, dans la logique du message transcendantal de l’Église, et pas aux juristes ou aux politiciens.
    Donc le message est “Œuvrons pour permettre aux humains d’éviter de se mettre dans des situations où le préservatif leur serait nécessaire”. Je n’ai jamais entendu un pape proclamer : “niquez à tout va et surtout sans préservatif”.
    Faire le procès à Benoit 16 de vouloir l’extermination des pauvres pécheurs par la maladie est tout de même fort de café. Même si certaines positions récentes du Vatican peuvent émouvoir les catholiques par leur teneur rétrograde, on a quand même là un chef de l’Église qui sait de quoi il parle !
    Quand j’étais petit, le médecin chef nous a fait un cours sur les MST (y’avait pas encore de SIDA)… et on retenait que même la syphilis était un fléau mortel qu’il valait mieux éviter, même avec la pénicilline. Il n’était pas particulièrement papiste pour autant.
    Voici l’intégralité de l’interview du Pape sur cette question, posée par le journaliste français Philippe Visseyrias de France 2 :

    Q. - Sainteté, parmi les nombreux maux qui affligent l’Afrique, il y a en particulier la propagation du sida. La position de l’Église catholique sur la manière de le combattre est souvent considérée comme irréaliste et inefficace. Vous pencherez-vous sur cette question au cours de ce voyage ?

    R. - Je dirais l’inverse : je pense que la réalité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte contre le sida est l’Église catholique, avec ses mouvements, avec ses diverses réalités.

    Je pense à la Communauté de Sant’Egidio, qui fait tant, de façon visible et invisible, dans la lutte contre le sida, aux Camilliennes à toutes les sœurs qui sont disponibles pour les malades…

    Je dirais que ce problème du Sida ne peut pas être vaincu avec un slogan publicitaire. S’il n’y a pas d’âme, si les Africains ne sont pas aidés, vous ne pouvez pas résoudre le fléau avec la distribution de préservatifs, au contraire, le risque est d’accroître le problème.

    La solution peut être seulement dans un double rendez-vous : le premier, une humanisation de la sexualité qui est une rénovation spirituelle et humaine qui donne avec elle-même une nouvelle façon de se comporter les uns avec les autres et en second lieu, une amitié vraie aussi et surtout pour les personnes qui souffrent, de la disponibilité, même avec des sacrifices, avec des renoncements personnels, pour être avec les souffrants. Et ce sont ces facteurs qui aident et qui apportent des progrès visibles. Par conséquent, je dirais que notre double force de renouveler l’homme intérieur, de donner une force spirituelle et humaine pour un comportement correct sur son corps et celui des autres, et cette capacité de souffrir avec la souffrance, d’être présent dans des situations d’épreuve.

    Il me semble que c’est la bonne réponse, et l’Église le fait, et offre ainsi une grande et importante contribution. Nous remercions tous ceux qui le font. (traduction par mes soins . . .)

    Et pour les italophones, voici la phrase incriminée en VO :

    "

    Direi che non si può superare questo problema dell’Aids solo con slogan pubblicitari. Se non c’è l’anima, se gli africani non si aiutano, non si può risolvere il flagello con la distribuzione di preservativi : al contrario, il rischio è di aumentare il problema.}"

  • Le 4 avril 2009 à 21:39, par Laloblues En réponse à : Position de Benoît XVI sur le préservatif : L’imposture des campagnes anti-SIDA

    Chers amis lecteurs,

    Je voudrais revenir sur la polémique qui s’est développée suite aux récents propos du Pape Benoît XVI concernant le préservatif comme moyen de lutte contre SIDA. Beaucoup a déjà été écrit à ce sujet et je m’en tiendrai ici à deux ou trois réflexions.

    1. La première concerne la métaphore de la prévention routière. Au Pape qui affirme que la distribution massive de préservatifs aggrave le problème du SIDA – en favorisant les conduites immorales à l’origine de la pandémie –, certains lui rétorquent : « Quand on vous dit de mettre votre ceinture de sécurité, c’est pour vous inciter à conduire comme des malades ? »

    Cette observation m’a beaucoup fait réfléchir. Et je la trouve à la vérité très intéressante si on la pousse jusqu’au bout.

    Il est vrai que la ceinture de sécurité sauve des vies, et que ceux qui la mettent ne sont pas tous des chauffards, loin s’en faut – d’ailleurs, en principe tous la mettent, vu que c’est obligatoire…

    A-t-on pour autant réglé le problème de la sécurité routière ? Non. Et pas seulement parce que certains « oublient » de mettre leur ceinture. Plus fondamentalement, parce que les accidents de la route sont dus – la plupart du temps – à un non respect des règles du Code de la route (vitesse excessive, feux grillés, conduites en état d’ivresse…). C’est donc bien le comportement au volant des automobilistes qui est en cause. Et c’est pourquoi les campagnes de prévention routière mettent surtout l’accent sur la responsabilisation des conducteurs. Tant qu’il y aura des « fous du volant », il y aura des accidents mortels sur les routes. Et la ceinture de sécurité n’y changera rien. Elle limitera tout au plus le nombre de morts – ce qui est déjà bien. Mais elle ne permettra pas d’éviter ces grands drames qui endeuillent tant de familles...

    Dans le cas du SIDA, c’est exactement la même chose ! Le préservatif est certes un moyen pratique d’éviter que tel ou tel ne contracte le virus à l’occasion d’un rapport sexuel à risque. Mais il n’est pas – et ne peut être présenté comme – un moyen d’endiguer le fléau et de le faire disparaître (et donc, de s’en prémunir absolument). Car le développement du SIDA ne s’explique pas seulement par le fait que certains « oublient » de mettre un préservatif, mais plus fondamentalement par des comportements sexuels délirants dont l’humanité paye aujourd’hui la lourde note… C’est donc bien le comportement sexuel de nos contemporains qui est en cause. Tant qu’il y aura des adeptes de l’« amour libre » et du libertinage sexuel, le SIDA continuera à frapper durement. Et le préservatif n’y changera rien. Combien de millions de victimes faudra-t-il encore pour que nous ouvrions les yeux ?

    2. Beaucoup dans le « monde » s’insurgent contre les propos du Pape, lorsqu’il dit que « la ceinture de sécurité aggrave le problème de la sécurité routière lorsqu’elle est présentée comme le seul moyen de lutter contre les accidents de la route ». Pourtant, à y bien réfléchir, il est évident qu’une telle présentation n’ouvre pas la voie à une remise en cause des comportements qui sont à l’origine même des accidents de la route ; pis encore : elle risque d’encourager certains à des comportements irresponsables dans l’illusion qu’ils sont d’être préservés de tout danger par leur ceinture de sécurité…

    Telle est l’imposture des campagnes « officielles » de prévention du SIDA. On y présente le préservatif comme la panacée, le seul rempart absolu et efficace contre le virus. Et l’on y claironne le message : « Sortez couverts ! » – qui signifie : « Mettez des préservatifs, et vous serez assuré de ne pas contracter le virus » !

    Mais on oublie de rappeler que le préservatif n’est pas fiable à 100 % ! Et que quand bien même il le serait à 99 % (ce qui est loin d’être le cas), cela représenterait – sur des millions de milliards de rapports sexuels partout dans le monde – un risque majeur de contamination pour des millions de gens ! L’honnêteté intellectuelle commanderait de le dire, d’avertir, de mettre en garde ! Et d’inviter les femmes et les hommes de notre temps à une prise de conscience collective sur les conséquences possibles de leurs comportements sexuels. Car comme le disait Tony Anatrella : « La transmission du virus du SIDA est parfaitement évitable. Il ne s’attrape pas comme celui de la grippe. Il est lié aux comportements et aux pratiques sexuelles. En ciblant uniquement le préservatif, en laissant entendre « fais ce que tu veux », on risque de confirmer des comportements qui posent déjà problème et on évite de les penser. Le préservatif n’est pas un principe de vie. C’est la responsabilité qui est un principe de vie. »

    L’imposture est donc de présenter le préservatif comme un rempart absolu contre le SIDA – et comme le seul repart –, en diffusant des messages subliminaux, du genre : « Faites tout ce que vous voulez, éclatez-vous, rencontrez qui vous voulez ; avec le préservatif, vous ne risquez rien ». Tel est le message adressé en particulier à la jeunesse, à qui l’on offre des distributeurs de préservatifs dans certains lycées...

    D’aucuns diront que j’exagère, que ce n’est pas tout à fait cela, que « préservatif » ne signifie pas nécessairement « licence »… Mais alors, comment expliquer que le « monde » ne supporte pas d’entendre parler de fidélité, de chasteté et d’abstinence ?

    Quand Etienne affirma devant le grand conseil : « Hommes à la tête dure, votre cœur et vos oreilles ne veulent pas connaître l’Alliance : depuis toujours vous résistez à l’Esprit Saint. Y a-t-il un prophète que vos pères n’aient pas persécuté ? », Luc nous dit que ses interlocuteurs se « bouchèrent les oreilles et se mirent à pousser de grands cris » avant de l’entraîner hors de la ville et de le lapider (cf. Actes 7. 51-58). N’est-ce pas là le triste spectacle auquel nous avons assisté ces derniers jours ? N’y avait-il pas comme un relent de lapidation dans certaines réactions de nos hommes politiques ? Je pense par exemple à un responsable (sic) qui affirmait récemment que « ce pape commence à poser un vrai problème », ou encore à un député européen qui s’exclamait furibond : « Il y en a maintenant assez de ce Pape ! ». Or, comment régler ce « vrai problème » qu’est Benoît XVI ? Comment fermer la bouche à « ce pape » qui nous casse les oreilles avec sa morale d’un autre âge, et dont « on » a « assez » ? Réfléchissez-bien, il n’y a pas 36 solutions…

    La chasteté, la fidélité et l’abstinence sont donc devenus les ennemis publics n°1 ! Plus encore que le Pape Benoît XVI. Car après Benoît XVI, il y aura un autre Pape, qui dira exactement la même chose. Et ainsi de suite. Le « vrai problème », ce n’est pas « CE pape » ; ce n’est pas Benoît XVI. Le « vrai problème », c’est la doctrine catholique que le Pape a pour mission de porter haut et fort dans le monde ; doctrine de vérité et d’amour, de tendresse et de fidélité, d’appel à la conversion et au changement de vie ; la doctrine de Jésus-Christ, mort et ressuscité pour le salut de tous les hommes. C’est donc bien in fine Jésus-Christ lui-même qui pose encore aujourd’hui « un vrai problème » au monde…

    De même que l’on faisait naguère « barrage » au Front national, de même aujourd’hui, les énergies sont mobilisées pour faire « barrage » à la chasteté, à la fidélité et l’abstinence sexuelle, bref, à ce que l’on appelle dans certains milieux le « retour à l’ordre moral », qui est aujourd’hui pour nombre de « bien-pensants » l’horreur absolue. Que la chasteté, la fidélité et l’abstinence soient les seuls vrais remparts contre le SIDA, peu leur importe ! ils ne veulent même pas le savoir. Car nos grands esprits ne luttent pas en vérité contre le SIDA – contrairement à ce qu’ils prétendent avec des trémollos dans la voix ; mais ils se servent du SIDA pour promouvoir une idéologie (devenue mortifère) : celle de la libération sexuelle et de l’affranchissement de toutes règles morales en matière de sexualité (en premier lieu de la morale chrétienne, on l’aura bien compris). On ne s’explique pas autrement leur opposition systématique au discours de l’Eglise sur ces questions là. La pandémie du SIDA ne leur a donc pas servi de leçon. Le cœur de Pharaon s’est endurcit.

    Eh bien, tant pis pour Pharaon ! Dieu a investit Moïse pour délivrer son peuple de l’esclavage d’une sexualité inhumaine, et le conduire dans un pays ou ruisselle « le lait et le miel », à savoir : l’amour et la tendresse, le respect de la femme, le don de soi et la fidélité. Ceux qui fixeront leurs regards sur le serpent d’airain de l’amour vrai seront sauvés. Ceux qui continueront de défier la nature en subiront les foudres. Car « Là où l’écologie est négligée, faune et flore sont menacées… Mépriser une écologie élémentaire du corps, une éducation élémentaire du cœur : la destruction s’en suit » (Daniel-Ange, « Ton corps fait pour l’Amour », Le Sarment Fayard 1988).

    L’Eglise continuera de proclamer à temps et à contre-temps qu’il est un chemin qui mène tout droit à la mort, et un autre qui conduit à la vie. Au nom de son Seigneur, elle exhortera l’humanité à choisir la vie ! Elle accomplira ainsi sa fonction prophétique au cœur du monde, afin que les hommes marchent non plus dans les ténèbres, mais dans la lumière. L’Eglise, disait le Père Daniel-Ange, est comme la « tour de contrôle » de l’humanité. « Chaque avion reçoit un chenal de vol précis à l’intérieur duquel il peut naviguer librement, sans menace de collision. Eh bien ! La tour de contrôle qui t’aiguille et te donne les coordonnées de sécurité, c’est l’Eglise. » (op cit.).

    3. Venons-en pour conclure à cette interrogation du Pasteur Eric Georges (sur le Blog duquel j’ai trouvé la « parabole » de la prévention routière) : « Et si le préservatif et la fidélité ne s’excluaient pas l’un l’autre ? Et si, puisqu’elle refuse (et c’est son droit) le préservatif, l’Eglise Catholique essayait de faire la promotion de la fidélité sans attaquer le préservatif ? »

    D’abord, soyons clair : l’Eglise catholique ne « refuse » pas absolument le préservatif comme moyen de prévention contre le SIDA. Elle dit simplement qu’il s’agit là d’un dernier recours, dont on doit savoir qu’il n’est pas fiable à 100 % et qu’il n’exclut pas absolument le danger.

    L’Eglise n’attaque pas le préservatif en tant que tel, mais une certaine publicité « sans âme » en faveur du préservatif. « Je dirais que l’on ne peut vaincre ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème. » Voilà ce qu’a dit le Pape.

    Il n’est donc pas possible d’entreprendre une vraie campagne de prévention du SIDA sans informer le grand public :
    1°) des risques qu’il court par l’utilisation du préservatif (et ce n’est pas « attaquer le préservatif » que de dire la vérité le concernant !) ;
    2°) des deux modes alternatifs de prévention que sont la fidélité et la chasteté, seuls vrais moyens d’endiguer le fléau (puisque s’attaquant au mal à la racine).

    Mais il semble bien que ces deux derniers modes soient absolument rejetés par les propagandistes du préservatif...

    Eh bien c’est précisément cette « absence d’âme » (et d’amour vrai) dans les campagnes de prévention qui fait problème et qui rend la distribution de préservatifs dangereuse. Dans le contexte dramatique que nous traversons, le grand public a droit à la vérité, à la vérité intégrale : sur le SIDA et ses causes (car le SIDA ne tombe pas du ciel !) ; sur le préservatif et son efficacité relative ; sur la fidélité et la chasteté comme seules vraies réponses au problème du SIDA. Cette vérité est occultée dans le « monde » ; elle est proclamée par l’Eglise. Voilà pourquoi le « monde » hait l’Eglise. « Si le monde a de la haine contre vous, dit Jésus, sachez qu’il en a eu d’abord contre moi. Si vous apparteniez au monde, le monde vous aimerait, car vous seriez à lui. Mais vous n’appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ; voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous » (Jn 15. 18-20).

    Prions pour que les brebis sachent reconnaître dans le brouhaha médiatique la voix du Bon Pasteur qui les aime et donne sa vie pour elles, afin qu’elles ne tombent pas dans les filets des bergers mercenaires qui ne cherchent qu’à défendre leur idéologie mortifère et pour qui les brebis ne comptent pas vraiment (cf. Jn 10. 1-16).

    Merci à vous tous et que La Paix de Notre Seigneur Jésus Christ soit avec vous.

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