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Situation de la Nation : Le Burkina Faso "debout" dans les crises

Publié le vendredi 27 mars 2009 à 18h50min

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Tertius Zongo le 26 mars 2009 à l’Assemblée nationle

Le chef de gouvernement, Tertius Zongo a dressé jeudi 26 mars 2009, la situation de la Nation à l’Assemblée nationale. Cet exercice constitutionnel a fait ressortir des prouesses réalisées dans plusieurs secteurs en 2008, malgré un contexte mondial austère.

"La démocratie se raffermit". "La croissance économique, malgré une légère accélération, n’a pas suffit à faire reculer la pauvreté". "En dépit des graves crises, l’observation d’une gestion judicieuse nous a permis de faire face en grande partie aux besoins pressants des populations". "La réforme de l’Administration et de l’Etat connaît des avancées, malgré des tares à corriger, par l’instauration du civisme administratif". "Les efforts consentis pour la réalisation d’une sécurité humaine durable sont bien perceptibles". "Le Burkina Faso a enregistré des mérites en matière de promotion des droits humains, de la sécurité publique et des libertés". "La mondialisation et l’intégration économique régionale demeurent des opportunités encore insuffisamment exploitées". "Une contribution appréciable du Burkina Faso à la consolidation de la paix et de la sécurité aux niveaux régional et international". Voici la quintessence du discours sur la situation de la Nation en 2008.

Pendant trois heures d’horloge, le Premier ministre Tertius Zongo a présenté, secteur par secteur, l’action de son équipe au cours de l’année écoulée aux 99 députés présents à l’Hémicycle. D’emblée, il s’est longuement appesanti sur la conjoncture mondiale marquée par les crises alimentaires, énergétique, financière, pour situer les limites des grands chantiers en matière d’agriculture, d’éducation, de santé, de création de richesses, de résorption du chômage, de la lutte contre la pauvreté...

Après avoir énuméré un chapelet de mesures prises pour contenir les chocs exogènes et endogènes, le chef du gouvernement a expliqué que le "Burkina Faso se fraie raisonnablement un chemin vers le développement". Tertius Zongo a partagé avec la représentation nationale les résultats engrangés dans la production agricole, la promotion de la bonne gouvernance et des libertés, la protection des personnes et des biens, l’amélioration du climat des affaires... "Nous avons des raisons d’être fiers de notre système de gouvernance qui a gagné en maturité", s’est-il réjoui. Il a indiqué que son gouvernement tiendra ses engagements et poursuivra les réformes afin de consolider les acquis.

Pour le Premier ministre, il appartient à chaque Burkinabè de jouer sa partition en ces moments difficiles, afin que son pays s’inscrive durablement dans le bien- être social et économique. "Il n’y a de démocratie solide et durable que celle qui s’appuie sur une volonté d’appartenance à une même Nation, c’est-à-dire sur une citoyenneté responsable et sur une culture de tolérance", a plaidé Tertius Zongo. En dépit des efforts accomplis pour éloigner le spectre des différentes crises, le Premier ministre est conscient que beaucoup reste à faire. En effet, si le Burkina Faso a pu atteindre une production céréalière record de plus de 4 millions de tonnes en 2008, les actions initiées contre la pauvreté semblent inefficaces.

Son incidence sur la population a même gagné du terrain, passant de 42,6% en 2007 à 43,5% en 2008. A l’issue de son intervention, le président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré a reparti le temps de prise de parole par groupe parlementaire. Le parti majoritaire a disposé de 25 mn et les trois autres groupes de 15 mn chacun. Cette option vient rompre avec la cinquantaine de questions enregistrées l’année dernière.

J.E, B.N, B.S, A.K.


Réactions de députés

Armand Ouali du Groupe CFR : “Nous avons écouté le Premier ministre.

Cette année, le format de l’exercice a changé. Nous intervenons par groupes parlementaires selon un temps imparti. Malgré qu’il a été exhaustif, il y a des choses à redire".

Dema Raphaël Bado du Groupe ADF/RDA : "Le Premier ministre a fait un bon discours. Il a exposé tout ce que le gouvernement fait dans tous les domaines. Il y a une évolution positive".

Bénéwendé S. Sakanra de l’UNIR/MS, président du Groupe ADJ :

"Le Premier ministre est descendu du ciel. Dans son premier discours sur la situation de la Nation, il disait que son rêve était le ciel. Aujourd’hui, il a inversé la tendance. Il reconnaît que les fondamentaux de l’économie ont été touchés et qu’il va falloir apporter des solutions. Mais il s’est contenté de faire simplement un rapport des activités menées par le gouvernement en 12 mois. Il y a des problèmes : la vie chère, le pouvoir d’achat, la sécurité, l’emploi des jeunes.

Est-ce qu’aujourd’hui, par rapport à la justice, on peut dire que la décentralisation a apporté une qualité de service de la justice ? Je crois que non. Par exemple dans son discours, le Premier ministre parle de 28 000 demandes concernant l’habitat. Mais il omet de dire combien de personnes ont obtenu un logement. Je pense que c’est de la duperie. Lors de son dernier discours, personnellement, j’avais dit qu’il était trop tôt pour le juger. Aujourd’hui je suis déçu, je ne lui donne pas la moyenne. Je ne revois plus le Premier ministre du départ".

Galliam Augustin Ouédraogo, président du groupe ADF/RDA :
"Nous remercions de prime abord le Premier ministre pour tous les éclaircissements qu’il a apportés sur l’état de la Nation. Ce sont les mêmes préoccupations qui reviennent pratiquement chaque année. Il faut reconnaître qu’un effort a été fait mais ce n’est jamais suffisant. La population dans toutes ses composantes devrait ressentir les efforts faits par le gouvernement. Mais malheureusement, tel n’est pas le cas.

Les points d’ombre sont entre autres, le prix des hydrocarbures qui reste toujours élevé en dépit du coût du baril qui a baissé sur le plan international, la vie chère qui persiste etc.".

Bognessan Arsène Yé, député CDP : "Le Premier ministre a fait le grand tour d’horizon. Il faut reconnaître qu’il a été assez long. On aurait pu faire une synthèse, quitte à donner le document complet aux députés après. Qu’à cela ne tienne, nous avons constaté que le chef du gouvernement, dans son intervention a presque touché tous les secteurs de la vie au Burkina Faso. Nous sommes d’avis avec lui que des efforts ont été faits, mais qu’il reste encore beaucoup à faire".

Propos recueillis par
Alban KINI
Bachirou NANA
Boureima SANGA
Jolivet Emmaüs

Dans les coulisses de l’hémicycle

* Des ovations à un pompier de circonstance

Le Premier ministre, Tertius Zongo lors de son discours sur la situation de la Nation a salué solennellement le courage du jeune Moïse Tassembédo. Celui-ci, dans la commune de Komki-Ipala, a bravé la mort pour sauver la vie d’un enfant de deux ans et demi, tombé dans un puits de plus de trente mètres de profondeur avec seulement un diamètre de trente centimètres environ. C’était le vendredi 8 juin 2007. Les dimensions ne permettaient pas aux soldats du feu d’accéder à la victime pour accomplir leur mission de secours. C’est ainsi que le jeune Tassembédo, âgé seulement de 17 ans a été introduit dans le puits, en vue de sauver l’enfant en danger. Il arrive à sauver l’enfant, mais eux tous perdent connaissance pendant la remontée. Ils ont été réanimés par les sapeurs-pompiers, puis conduit d’urgence dans une formation sanitaire de la ville de Ouagadougou où ils en sortent tous vivant. Le jeune Tassembédo a été décoré de la médaille d’honneur des sapeurs-pompiers avec l’étoile de bronze le 1er novembre 2007. Présenté à la représentation nationale par le Premier ministre, le jeune Tassembédo a été ovationné par les députés.

* Tertius Zongo donne le score

Le discours du Premier ministre a commencé au moment où le match opposant les cadets burkinabè à leurs homologues nigériens prenait fin. Ainsi donc, compte tenu des exigences protocolaires, les députés, les membres du gouvernement et certaines personnalités, qui ont devancé le Premier ministre à l’hémicycle n’ont pas eu le temps de suivre le match, ou l’on suivi partiellement.
Avant donc de prononcer son discours, le Premier ministre a informé l’assistance de la victoire des Etalons du Burkina sur le Mena du Niger (1-0). Cette information a permis de mettre "tout le monde au même niveau d’information".
La nouvelle fut accueillie par des applaudissements.

* Alain Yoda se rattrape

Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Alain Yoda a été le dernier membre du gouvernement à venir à l’Assemblée nationale. Selon des confidences, le ministre d’Etat, Alain Yoda bien qu’occupé, aurait tenu à assister à cet événement important de la vie de la Nation.

Boureima SANGA
Alban KINI
Bachirou NANA

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Vos commentaires

  • Le 28 mars 2009 à 12:31, par Yameogo En réponse à : Situation de la Nation : Le Burkina Faso "débout" dans les crises

    Pourquoi demander au Premier ministre de faire une synthèse en faisant allusion à la reaction du député Bongnessan. S´il est vrai que son discours s´adresse en premier lieu a l hemicycle, il est tout aussi clair qu´il s adresse au peuple Burkinabè. La copie qu´il aurait a remettre aux député serait elle aussi accessible au citoyen burkinabé ? Cette reaction temoigne tout simplement de la negligeance que manisfestent plus d´un parmi les elus du pays qui au lieu de defendre les intérêts des populations qui les ont portés à cette instance, s affairent plûtot a paresser pour en fin de compte se faire des fortunes sans toutefois faire preuve de competance. Pour un discours d´une envergure si importante qui n´a lieu qu´une seule fois dans l´année je crois que l on ne devrait pas passer son temps a regarder sur la montre mais plutôt suivre le contenu de fond en comble de sorte a faire une analyse juste et critique dans l optique d´une amelioration à venir ! C´est vraiment triste pour le pauvre burkinabé qui n aura rien compris de tout ca et qui demain sera enthousiasmer de pouvoir donner sa voix a des candidats qui leur feront de grandes promesse dont la teneur reste irrealiste.

  • Le 29 mars 2009 à 19:46, par koulbiss En réponse à : Situation de la Nation : Le Burkina Faso "debout" dans les crises

    je suis du domaine de l’hydraulique mais il ne faut pas exagéré vous les journalistes .comment un puit peut avoir 30 cm de diamètre.C’est un forage ou quoi ? donnez les vraie chiffres ;impossible de rentrer dans un pit de 30 cm de diamètre pour un adolescent.

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