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Discours sur l’état de la nation : Le texte intégral de Tertius Zongo

Publié le vendredi 27 mars 2009 à 10h57min

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Tertius Zongo

Le Premier ministre Tertius Zongo a fait cet après-midi devant l’Assemblée nationale l’état de la nation telle qu’elle s’est portée en 2008. Pour la deuxième fois depuis sa nomination le 4 juin 2007 Tertius Zongo s’est prêté à cet exercice que recommande la Constitution. L’intégralité de son discours.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Certains rendez-vous politiques peuvent prendre l’allure de rituels routiniers que l’on s’impose simplement pour satisfaire à des habitudes ou à un jeu de symboles. Ceux qui s’y rendraient le feraient alors sans grand enthousiasme, animés surtout par la nécessité d’accomplir un devoir qui s’impose à eux.

Personne parmi ceux qui observent le fonctionnement de la démocratie burkinabè ne saurait prétendre que l’événement annuel qui réunit ici même les élus du peuple et le chef du gouvernement serait à classer dans une telle catégorie. Car, même s’il s’agit désormais d’un rituel démocratique, celui-ci est maintenant solidement ancré dans l’attente des populations que nous avons chacun pris l’engagement solennel de servir. Et l’exigence de vérité du peuple burkinabè est désormais telle que notre engagement collectif à le servir et à rendre compte de notre action s’inscrit en lettres d’or dans les us et pratiques publiques de tous les jours.

D’ailleurs l’enthousiasme et la conviction qui me portent à me présenter devant vous n’ont cessé de grandir depuis que le Président du Faso m’a fait l’honneur de me confier la charge de son gouvernement en juin 2007. Je ne vous surprendrai pas en vous avouant qu’au-delà de l’exigence constitutionnelle qui me conduit devant vous, le plaisir est mien de soumettre le Gouvernement à l’obligation de rendre compte de la gestion des affaires publiques.

C’est donc avec un engagement renouvelé et une humilité intense que je me présente une fois de plus devant votre Auguste Assemblée pour sacrifier à ce rituel républicain qu’impose la Constitution, et dresser un bilan de la gestion des affaires de la nation au cours de l’année écoulée.

Monsieur le Président,

Qu’il me soit permis avant tout propos de remercier l’ensemble des Honorables Députés pour la qualité et l’intensité de l’interaction entre le pouvoir Législatif et le pouvoir Exécutif, et pour l’engagement sans faille qu’ils ont constamment démontré dans la conception, la mise en œuvre et le suivi des politiques publiques.

Vous me permettrez de vous remercier tout particulièrement, ainsi que tous les membres du bureau de l’Assemblée, pour l’excellente collaboration et le soutien dynamique que vous apportez à notre action, ceci dans le respect de l’indépendance des institutions. Il me plaît de redire ici que votre attitude est le reflet permanent de l’esprit républicain qui marque votre participation à la vie publique de notre pays.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Nous nous rencontrons aujourd’hui dans un contexte national et international particulièrement difficile.

Tout comme l’année dernière l’épidémie de la méningite, malheureusement récurrente, est déclarée. Au cours de la période allant du 1er janvier au 15 mars, l’ensemble des districts sanitaires a notifié 2231 cas suspects de méningite dont 314 décès. Comparativement aux années 2007 et 2008, la situation est moins préoccupante car aucun district n’est en épidémie.

Cependant le repositionnement des médicaments et des réactifs de laboratoire dans les centres de santé depuis décembre 2008, a permis la prise en charge précoce et gratuite des cas notifiés et l’identification des germes en cause pour l’adaptation de la riposte vaccinale s’il y a lieu.

Il convient de noter que le nouveau vaccin contre la méningite, mis au point à travers un partenariat mondial sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), et dont le Président du Faso est le parrain, sera disponible en fin 2009.

Je voudrais ici exprimer aux familles affectées et endeuillées toute la compassion du Gouvernement et lancer un appel à la population pour l’observation rigoureuse des mesures prophylactiques et pour sa participation effective aux campagnes de vaccination.

L’économie burkinabè évoluant dans le contexte général de l’économie internationale, il est utile que je m’appesantisse quelques instants sur les contours de cet environnement d’ensemble.

Au plan du développement international, l’année 2008 a été marquée par trois crises qui continuent d’avoir des répercussions sur l’économie mondiale en même temps qu’elles contribuent à révéler la précarité du phénomène de dilution de la polarisation des puissances économiques du monde, observé au cours de la décennie. Il s’agit de la crise alimentaire, de la crise énergétique et de la crise financière.

S’agissant de la crise alimentaire, 2008 a vu une montée fulgurante des prix des produits agricoles de 56 pour cent entre Janvier 2007 et juin 2008. Cette crise est tout d’abord la résultante de la combinaison des effets du sous-investissement prolongé dans l’agriculture, de l’augmentation de la demande alimentaire des pays émergents, du faible niveau des stocks mondiaux, de l’arrivée sur le marché de fonds spéculatifs. Elle est en plus aggravée par la crise énergétique, les intempéries climatiques, l’augmentation de la production des biocarburants au détriment des produits alimentaires et les insuffisances accumulées des politiques alimentaires dans le monde.

Au cours de la période 2005-2008, la hausse des prix des produits alimentaires a précipité entre 190 et 230 millions de personnes dans la pauvreté et augmenté de 44 millions le nombre d’enfants ayant subi des dommages permanents causés par la malnutrition infantile. Selon la FAO, 993 millions d’êtres humains souffraient de la faim en fin 2008, dont 110 millions du fait principalement de l’envolée des prix des matières premières agricoles. Environ 50% des ménages ont été contraints de réduire les dépenses destinées à l’éducation de leurs enfants pour faire face à la crise alimentaire, sapant ainsi les bases dû développement à long terme des pays. Les Gouvernements ont du procéder à des révisions budgétaires pour réorienter leurs ressources vers l’atténuation des effets de la crise et ce au détriment des investissements de base nécessaire à la croissance à long terme. La crise a également freiné les progrès des négociations de Doha, compromettant ainsi les perspectives d’accroissement du commerce multilatéral et renforçant au contraire les mesures protectionnistes nationales, nocives au commerce international.

En ce qui concerne les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), la crise alimentaire a renversé la tendance positive et encourageante observée au cours de la dernière décade vers celui relatif à la réduction de la famine en 2015. Il est vrai que la baisse du prix du pétrole en fin d’année 2008, combinée aux actions concertées de la communauté internationale a contribué à l’augmentation de l’offre, et engendré par conséquent un tassement des prix des produits agricoles. Cependant, la baisse des cours des produits agricoles sur le marché international ne s’est pas directement répercutée au niveau des pays et des ménages, de sorte que les prix des produits alimentaires demeurent extrêmement élevés par rapport à leur niveau précédant la crise. En fin 2008, l’alimentation atteignait encore 90% du budget des ménages dans plusieurs pays en développement

De nombreux experts estiment que la période des aliments bons marchés est révolue à jamais. La cherté des aliments doit désormais être considérée comme des constantes dans l’élaboration des politiques de développement des pays et la production alimentaire est plus que jamais un puissant outil stratégique de lutte contre la pauvreté et de développement.

La crise énergétique a découlé d’une demande accrue et subite des produits pétroliers, exacerbée par une réponse tardive de l’offre et des pratiques spéculatives du marché. La baisse des taux d’intérêt réel et la dépréciation du dollar américain ont aussi contribué à la montée fulgurante du prix du pétrole qui a atteint le niveau de $ US 147 en juillet 2008, avant de redescendre à $ US 44,20 le 31 décembre de la même année. Nonobstant, cette baisse significative, le marché du pétrole demeure très volatile et en terme réel, son prix demeure le double de son niveau lors de la crise énergétique de 1970.

Cette crise énergétique a eu des effets économiques majeurs à la fois au niveau des pays qu’au niveau des ménages pauvres, annihilant ainsi des années de progrès réalisés dans la lutte contre la pauvreté.

• Au niveau des pays, la flambée des prix du pétrole a déstabilisé les balances des paiements, provoqué des fortes tensions inflationnistes, et réduit la croissance économique. Dans certains pays, les subventions et les divers mécanismes d’urgence mis en place pour atténuer les effets de la flambée des prix du pétrole ont eu des répercussions fiscales très importantes.

• Au niveau des ménages, la hausse des prix du pétrole a engendré une augmentation des prix des aliments, du carburant, du pétrole domestique, des factures d’électricité et des coûts des transports, réduisant ainsi le pouvoir d’achat des populations, précipitant en conséquence des millions de personnes dans la pauvreté.

En dépit de sa baisse observée depuis son sommet de juillet 2008, les prix réels du pétrole demeureront élevés dans le futur envisageable. Ainsi, tout comme dans le cas des produits alimentaires, le pétrole cher devrait dorénavant être une donnée dans la définition des politiques et stratégies dans la marche du monde vers plus de croissance économique et de progrès social.

La crise financière, qui a généré la crise économique actuelle et menace de se transformer en une crise sociale et humanitaire, vient aggraver les chocs engendrés par la flambée des prix des produits alimentaires et de ceux des produits pétroliers.

Il est désormais clair que l’économie mondiale traverse la plus grave crise financière et économique depuis la Grande Dépression des années 1930. Aux origines de cette crise, l’on peut identifier plusieurs facteurs :

• une politique monétaire trop expansionniste aux Etats-Unis au cours de la dernière décennie ; ceci a rendu l’accès au crédit particulièrement facile et encouragé le développement anarchique de nouveaux produits financiers peu suivis et une prise de risque parfois irresponsable de la part des banques, ceci dans un contexte d’insuffisance de régulation ;

• des déséquilibres macroéconomiques à l’échelle mondiale, se traduisant à la fois par d’importants déficits budgétaires et de balance de paiements dans les pays industrialisés, et par des excès d’épargne des pays émergents et des pays pétroliers ; les ajustements qui auraient alors dus se faire en Occident ont ainsi pu être retardés constamment car l’émission des bons du Trésor permettait aux Etats de financer leurs déficits.

La faillite de plusieurs grandes banques américaines, qui avaient accumulé des crédits non-performants et des actifs dits « toxiques » dans leur portefeuille, a déclenché une crise boursière et financière qui s’est manifestée d’abord dans le secteur de l’immobilier aux Etats-Unis avant de se propager à travers le monde.

Cette crise a provoqué un assèchement des revenus des pays pauvres à travers plusieurs facteurs. Ainsi, le transfert net de capital privé aux pays en développement passera de son sommet de $650 milliards en 2007 à $120 milliards en 2009, tandis que les transferts des migrants connaitront un déclin de 6% en 2009. L’aide publique au développement qui était déjà en grande régression si on exclut les ressources de l’initiative PPTE, est appelée à fondre davantage à cause des défis économiques que les pays donateurs doivent relever chez eux. Or, pour maintenir la dynamique de croissance de 2007 de l’Afrique, le déficit de financement projeté est de 50 milliards de $ US en 2009 et de 56 milliards de $ US en 2010.

La contraction des conditions des crédits et le ralentissement global de l’économie qui s’en sont suivis ont réduit la capacité des pays à relever le défi des progrès rapides vers leurs objectifs de croissance économique et de progrès social. Au niveau des populations, ce sont malheureusement les couches les plus pauvres qui sont les plus durement frappées par la crise. On estime qu’une réduction de 1% du taux de croissance économique précipite 20 millions de personnes additionnelles dans la pauvreté. La mortalité infantile augmentera de 200 000 à 400 000 entre 2009 et 2015. La croissance du PNB des pays en développement, qui avait atteint des niveaux impressionnants de 8.1% et 6.3% respectivement en 2007 et 2008, dégringolera à 3.3% en 2009. La croissance économique en Afrique qui avait atteint les niveaux appréciables de 6.2% et 5.2% respectivement en 2006-2007 et en 2008 tombera sous la barre de 3% en 2009.

La croissance du volume du commerce est tombée de 7.9% durant la période 2003-2007 à 3.4% en 2008 et baissera jusqu’à 2.4% en 2009 si la tendance se poursuit. Ce ralentissement du commerce international a fait rejaillir le spectre du protectionnisme dans différents pays, et se caractérise par plus de subventions des produits nationaux et l’augmentation des taxes douanières et autres droits d’entrée dans plusieurs pays. Ces mesures en réaction à la baisse du commerce mondial engendré par la récession économique sont de nature à aggraver les distorsions induites dans le fonctionnement des marchés et par conséquent à retarder la reprise économique.

Au titre de la baisse des flux d’échanges commerciaux, le déficit prévisionnel de recettes d’exportation de l’Afrique sera de 251 milliards de $ US en 2009 et de 277 milliards de $ US en 2010. En conséquence la balance commerciale se détériorera dans la plupart des pays.

Les mesures prises par la communauté internationale pour faire face à la crise financière et économique ont conduit à des actions touchant aux fondements de l’orthodoxie économique. En plus de renforcer son rôle régalien de régulateur du système financier, les pays développés ont entrepris de renforcer leur poids économique dans la gestion de l’économie, et de s’impliquer dans la gestion du secteur privé en y injectant des capitaux neufs et en y exerçant des contrôles corporatifs. C’est ainsi qu’aux Etats-Unis et au Royaume uni, des banques ont été partiellement nationalisées, ce qui était inconcevable au début de l’année 2008.

L’année 2008 a également connu la montée en puissance des pays en développement, symbolisée particulièrement par la position désormais dominante de la Chine comme seconde puissance économique mondiale après les Etats-Unis d’Amérique. Les polarisations économiques traditionnelles du monde entre Est-Ouest ou Nord-sud ont été diluées en 2008 plus que jamais dans le passé. La création du G20, qui élargit considérablement le Groupe traditionnel du G7 ou G8 pour inclure un nombre significatif de pays en développement dans la gouvernance mondiale est un indicateur fort de cette dilution et de l’interdépendance accrue des économies du monde. En effet la dynamique renforcée de la globalisation commande une nouvelle gouvernance adaptée à l’évolution des forces politiques et économiques dans le monde pour une meilleure marche de l’humanité.

C’est bien dans un tel contexte de crise dont les conséquences ont été durement ressenties par les économies en transition comme la notre qu’il fallait, dans la perspective du programme politique du Chef de l’Etat « Le Progrès continu pour une société d’espérance », réussir :

1. le pari de la consolidation de la démocratie participative ;

2. le pari d’une croissance soutenue en vue de lutter efficacement contre la pauvreté dans l’équité ;

3. le pari de la promotion d’une réelle gouvernance administrative de développement ;

4. le pari de la promotion d’une sécurité sociale et de l’habilitation des groupes défavorisés notamment des femmes ;

5. le pari de la promotion des droits humains, de la sécurité publique et des libertés ;

6. le pari de l’insertion de notre économie dans les économies régionale et mondiale ;

7. enfin, le pari d’une contribution toujours appréciée de notre pays dans le concert des nations et pour le maintien de la paix.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les députés,

Convaincu que la démocratie est une condition indispensable à la réalisation du développement humain durable, le Président du Faso, Son Excellence Blaise COMPAORE n’économise aucun effort pour en assurer la consolidation. Cette détermination s’est traduite par la soumission de notre système de gouvernance nationale à une auto évaluation suivant une démarche participative, puis à une évaluation externe.

A cet effet, nous devons nous réjouir de la conduite à son terme du processus du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP), par l’adoption du rapport d’évaluation du Burkina Faso, au forum des Chef d’Etat et de Gouvernement, tenu les 25 et 26 octobre 2008 à Cotonou. Vous avez tous été témoins du succès qu’il a recueilli parmi les Chefs d’Etat et de Gouvernement et sa rétention à l’unanimité comme modèle de présentation des rapports des autres pays à venir.

Nous avons des raisons d’être fiers de notre système de gouvernance qui a gagné en maturité, j’en voudrais pour preuves :

-  la stabilité et le fonctionnement régulier des institutions républicaines ;

-  et le raffermissement du dialogue de politique et du dialogue social marqués respectivement par la réédition des grandes rencontres entre le Président du Faso et les paysans, les femmes et les jeunes, la rencontre Gouvernement/Secteur privé et par la concertation Gouvernement/Syndicats autour des préoccupations du monde du travail et l’installation effective de la commission paritaire de négociation des salaires dans le secteur privé.

Je suis bien heureux de constater que la première session de l’année 2009 de votre auguste Assemblée va se consacrer quasi exclusivement aux projets de loi que le Gouvernement a soumis à son examen. Il s’agit bien des projets de loi portant :

-  modification du code électoral ;

-  contribution de l’Etat au financement des partis politiques et des campagnes électorales ;

-  fixation des quotas pour les élections législatives et locales ;

-  statut de l’opposition.

Je n’insisterai pas plus que de raison sur les enjeux que représentent ces projets pour la consolidation de la démocratie parce que je mesure tout l’intérêt que vous y attachez et je sais par avance qu’ils retiendront votre plus grande attention.

La démocratie participative implique tout naturellement un partage de pouvoir et de responsabilité au niveau local entre les conseils régionaux, municipaux et villageois. Le Gouvernement a adopté un plan d’action triennal 2008-2010 pour l’opérationnalisation du cadre stratégique de mise en œuvre de la décentralisation dont la finalité est de contribuer à créer les conditions propices permettant à ces jeunes collectivités de jouer pleinement et avec efficacité leur partition.

Les actions les plus plausibles réalisées ont concerné :

1) la poursuite de la construction des sièges des gouvernorats, des conseils régionaux et des mairies afin de permettre aux acteurs territoriaux d’être dans de bonnes conditions de travail. A titre d’illustration, il est à noter la construction des gouvernorats de Manga et de Tenkodogo ainsi que celui de Dédougou en cours. En outre, 96 sièges de mairies de communes rurales ont été réalisés portant à ce jour, le nombre de sièges à 234 ;

2) le transfert progressif des compétences et des ressources matérialisé par l’adoption par le Gouvernement de six décrets et l’élaboration d’arrêtés interministériels pour le transfert des compétences dans les domaines ci-après :

• le préscolaire, l’enseignement primaire et l’alphabétisation ;

• la culture, la jeunesse, les sports et loisirs ;

• l’approvisionnement en eau potable et l’assainissement ;

• la santé ;

• les ressources financières pour charges récurrentes par infrastructures transférées ;

• la gestion des agents de la fonction publique par les collectivités territoriales.

Des protocoles seront bientôt élaborés et passés entre l’Etat, représenté par les Gouverneurs de régions et les Maires des communes y compris des communes rurales. Ce sont des contrats de partage de responsabilité dans la gestion des transferts entre les parties contractantes. Le Gouvernement s’attelle à la finalisation des textes et du dispositif d’opérationnalisation.

3) le renforcement des capacités des acteurs locaux : en effet pour une grande appropriation de la décentralisation, un guide illustré du code général des collectivités territoriales a été réalisé. Il importe de souligner que ce code s’impose pour tenir compte du nouvel environnement institutionnel national. Par ailleurs les sessions d’information et de formation des élus locaux se sont poursuivies afin de leur permettre de mieux jouer leurs rôles d’acteurs du développement et de producteurs de services publics de proximité dans la perspective de la lutte contre la pauvreté. Des agents formés en science de l’administration ont été mis à la disposition des communes participant ainsi à résorber progressivement le déficit en secrétaires généraux.

Par ailleurs, le secrétariat permanent de la politique nationale de bonne gouvernance a initié, à l’adresse des conseils régionaux, des ateliers d’information et de sensibilisation sur les rôles des élus locaux dans la promotion de la bonne gouvernance. Six cents (600) conseillers régionaux ont pris part à ces ateliers dans 11 régions. Vu le grand intérêt manifesté, il y a bien nécessité d’étendre cette campagne d’information à l’ensemble des conseillers municipaux, aux agents des services déconcentrés ainsi qu’aux autres acteurs locaux. Il y va du reste de la bonne communication tant souhaitée pour assurer une large diffusion de nos politiques publiques ;

4) le financement des investissements par l’opérationnalisation du Fonds Permanent pour le Développement des Collectivités Territoriales avec une dotation budgétaire de 5 milliards de francs CFA ;

5) l’installation en juin 2008, du conseil national de la décentralisation. L’institution d’un tel espace de concertation est de permettre à l’ensemble des acteurs d’évaluer périodiquement le processus de décentralisation et de suggérer les mesures correctives qui s’imposent.

Au total, la justesse de la communalisation intégrale afin de donner à l’ensemble de la population burkinabè l’opportunité de participer au choix et à la prise de décision pour le développement de sa localité ne souffre aujourd’hui d’aucun doute. Toutefois, force est de reconnaître que ces jeunes collectivités rencontrent des difficultés de gestion dues au déficit de formation, à l’inexpérience et à la compréhension somme toute limitée du jeu démocratique, mais aussi et surtout à la faible capacité de nombre de leaders communaux. Le Gouvernement, chaque fois que de besoin a pris les décisions qui s’imposent pour faire appliquer les dispositions légales et règlementaires. C’est le lieu pour moi d’interpeller la classe politique sur la nécessité de jouer le rôle qui est le sien dans la formation de ses militants et dans le choix judicieux des hommes et des femmes à responsabiliser dans la gestion du patrimoine public au niveau local.

Il n’y a de démocratie solide et durable que celle qui s’appuie sur une volonté d’appartenance à une même Nation, c’est-à-dire sur une citoyenneté responsable et sur une culture de tolérance.

La décision prise par le Gouvernement de renouer avec les célébrations de la fête de l’indépendance de notre pays, de manière tournante dans les chefs-lieux des régions, procède de la volonté de renforcer ce sentiment d’appartenance mais bien plus d’élever le niveau de conscience de nos jeunes concitoyens sur la portée et la valeur historiques de cette date qui consacre la proclamation de la République en prélude à la souveraineté politique et internationale.

Je voudrais ici encore une fois déplorer l’accident tragique survenu à l’occasion et qui a coûté la vie à deux aviateurs émérites et réitérer toute ma compassion aux familles affectées. Nonobstant cette circonstance douloureuse, nous pouvons nous féliciter de l’organisation réussie du 48ème anniversaire de la fête nationale, le 11 décembre 2008, à Fada N’Gourma. Au-delà des activités festives, il faut y voir l’expression de la volonté du Gouvernement de doter la capitale de la région de l’Est d’un ensemble d’infrastructures socio économiques de base qui font du reste sa fierté. Cette expérience se poursuivra en 2009 à Ouahigouya, en 2010 à Bobo-dioulasso et en 2011 à Koudougou. Je voudrais ici appeler les autorités politico-administratives et les ressortissants de ces différentes régions à mesurer l’enjeu de cette manifestation et à se mettre déjà à la tâche.

Le peuple burkinabè est épris de paix et se caractérise par cette grande disponibilité à accepter l’autre. Mais, les conflits meurtriers entre agriculteurs et éleveurs survenus en 2008, en période hivernale, dans la commune de TIANKOURA dans la région du sud-ouest, nous imposent une veille constante et des efforts soutenus en matière de promotion de la culture de la tolérance entre les différentes communautés. A cet effet, il nous faut anticiper sur les crises et les prévenir en initiant des cadres de concertation dans les régions sous l’impulsion des gouverneurs.

En matière de coopération frontalière, conforme à sa constante volonté de préserver la paix et d’entretenir une coexistence pacifique avec les pays voisins, le Gouvernement a veillé sur l’achèvement des travaux d’abornement de la frontière avec la République du Mali, du côté de Faramana et s’attèle à poursuivre ceux du côté de Koloko.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les députés,

Le marché en tant qu’institution de régulation en économie ouverte et concurrentielle, a donné au cours de ces dernières années des signes évidents d’essoufflement. La spéculation déshumanisante a pris le pas sur les pratiques vertueuses du puritanisme économique telles que jadis prônées par Adam SMITH. En effet, l’économie mondiale a été durement ébranlée par les crises dont je viens de parler tantôt. Elles ont freiné les élans de croissance économique dans le monde. Ainsi, la croissance mondiale s’est établie à 3,4% en 2008 contre 5% en 2007 avec une forte propension recessionniste en 2009.

Si l’Afrique au sud du Sahara dans son ensemble, enregistre une croissance de l’ordre de 5% du fait de la forte demande et de la valorisation des matières premières en l’occurrence le pétrole et certains métaux, ce taux cache à l’évidence des disparités selon les régions. Au niveau de la sous région de l’Afrique de l’Ouest et notamment de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), la croissance a été de 3,9% en 2008 contre 3,3% en 2007. Toutefois, elle s’est réalisée dans un contexte de forte pression inflationniste jamais enregistrée au cours de ces dix dernières années. Ainsi le taux d’inflation annuel est ressorti à 7,4% en 2008 contre 2,4% en 2007.

Au Burkina Faso, les anticipations de croissance forte et soutenue en vue de lutter efficacement contre la pauvreté dans l’équité, ont été quoiqu’on dise, contrariées par les effets conjugués des différentes crises mais aussi par des rigidités structurelles internes et la forte poussée démographique qui caractérise désormais le pays. Avec un taux de 4,5% en 2008 contre 3,6% en 2007, la croissance de l’économie nationale a été légèrement plus rapide que celle de l’économie communautaire. Ce léger dynamisme est le fait essentiellement des secteurs primaire (1,3 points) et tertiaire (2,1 points). A l’instar de la communauté, l’inflation a atteint le niveau record de 10,7% en moyenne annuelle contre -0,3% l’année précédente en raison de l’augmentation inattendue et disproportionnée des prix des produits alimentaires importés liée en partie à l’inorganisation et à la faible capacité de réponse du système national de production et de commercialisation. La mauvaise campagne cotonnière 2007/2008 a contribué à éroder le niveau de revenu des paysans. Au total, l’incidence de la pauvreté s’est légèrement aggravée passant de 42,6% en 2007 à 43,5% en 2008.

S’agissant particulièrement de la crise alimentaire, pour atténuer la hausse des prix et rendre accessibles les produits de grande consommation, le Gouvernement a pris une série de mesures fiscales et douanières qui n’ont pas été sans préjudice sur les ressources budgétaires de l’Etat. Elles ont consisté en la suspension durant sept (07) mois, de l’application des droits de douane et/ou de la TVA sur certains produits importés tels que le riz, les pâtes alimentaires, le lait, le sel, les préparations alimentaires de base pour enfants ainsi que la semoule de blé dur. Elles ont concerné également la suspension de la TVA à la vente sur le savon, les huiles et pâtes alimentaires produits localement. Le coût des différentes facilites octroyées correspondent à un manque à gagner de plus de 5 milliards de FCFA. En outre, tout en maintenant le dialogue avec les commerçants et les importateurs grossistes pour appliquer le juste prix, le Gouvernement a fait appel au stock national de sécurité pour alimenter le marché en céréales à prix social au profit des couches les plus vulnérables.

Ces mesures conjoncturelles viennent en vérité s’additionner à des mesures devenues structurelles que le Gouvernement met en œuvre depuis plus d’une décennie pour soutenir la consommation des ménages. Il s’agit entre autres, de la subvention accordée aux hydrocarbures évaluée en 2008 à 19,46 milliards de francs CFA et de la stabilisation du prix du gaz butane.

Il importe ici de relever les efforts consentis par la Société Nationale Burkinabè d’Hydrocarbures (SONABHY) pour assurer la disponibilité régulière des produits pétroliers malgré la flambée des prix. En effet, conformément à ses missions, la SONABHY a importé en 2008, 626 000 m3 de produits pétroliers pour un coût de 288 milliards de francs CFA. Par ailleurs, pour répondre à la demande de gaz butane qui connaît une croissance de plus de 20% par an, il a été réalisé au dépôt de Bingo un nouveau système automatique d’emplissage de bouteilles à l’effet d’accélérer le service et d’en améliorer sa qualité.

Ces crises et notamment la crise alimentaire est venue nous rappeler la nécessité de mettre en œuvre notre juste option de construire une souveraineté alimentaire nationale. Bien sûr qu’un tel choix implique une revue en profondeur de notre schéma de production agro-sylvo-pastorale et de notre politique des filières pour les rendre plus achevées. Dans l’urgence et dans la perspective de l’intensification et de la diversification de la production agricole, le Gouvernement a apporté un appui à certaines filières notamment la filière cotonnière dont la production a été très erratique ces dernières années et les cours sur le marché mondial très volatiles.

Pour la campagne 2008/2009, la production cotonnière est de 462 000 tonnes, soit une hausse de plus de 25% par rapport à la campagne précédente. Cette performance situe notre pays au rang de premier producteur de coton en Afrique et huitième exportateur de coton au niveau mondial. Ainsi, outre le contexte international de la filière, le prix d’achat du coton graine au producteur a connu une hausse, passant de 145 francs CFA par Kg en 2007/2008 à 165 francs CFA le Kg en 2008/2009.

Dans le but de sauvegarder le revenu des producteurs suite aux menaces de marché mondial, le Gouvernement a œuvré pour :

-  la mobilisation de 18 millions d’euros pour l’abondement initial du fonds de lissage de la filière ;

-  la réalisation d’un audit opérationnel et financier de la SOFITEX en vue de poursuivre l’amélioration de sa compétitivité interne ;

-  la mise en place d’une procédure simplifiée de remboursements des crédits TVA des sociétés cotonnières ;

-  l’octroi d’une subvention exceptionnelle de 6,5 milliards de francs CFA pour soutenir les prix de vente des engrais aux producteurs.

Par ailleurs, pour la campagne 2008/2009, l’Etat avec le concours des partenaires au développement, a alloué la somme de 35,5 milliards de francs CFA pour l’acquisition d’engrais, d’équipements et de semences améliorées au profit des producteurs de façon générale. La conjugaison de ces efforts a permis à la campagne qui vient de s’achever de ressortir avec un excédent céréalier de plus de 700 000 tonnes soit l’équivalent de près d’un quart des besoins de consommation. La production de riz a été multipliée par plus deux.

En ce qui concerne cette dernière spéculation, des dispositions ont été prises pour accompagner les producteurs dans la commercialisation en leur garantissant un prix planché de 116 FCFA le kg.

Bien évidemment, ces efforts ont amené des choix et des ajustements budgétaires parfois difficiles. Je voudrais ici, me féliciter de la discipline budgétaire observée qui a permis à notre pays de faire face à la crise alimentaire et énergétique mondiale.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Comme il fallait s’y attendre dans un tel contexte de détresse économique, en matière de finances publiques, les recettes globales ont enregistré un recul de 1,3% par rapport à 2007 pour se chiffrer à 630,8 milliards de FCFA. Cette baisse est imputable exclusivement aux dons et prêts projets, les recettes propres quant à elles ont progressé de 9,9% en 2008 s’établissant à 483,8 milliards de francs CFA du fait des efforts de renforcement des administrations fiscale et douanière et des mesures de resserrement des contrôles de la part de ces dernières.

La mobilisation des ressources extérieures sous forme de prêts et dons pour le financement des projets et en appuis budgétaires s’est élevée à 262,2 milliards de FCFA. Cet état traduit la qualité du partenariat et la confiance mutuelle dans nos relations avec les partenaires au développement.

Concernant la gestion de la trésorerie, pour accroître et diversifier les potentialités financières de l’Etat et des collectivités territoriales, le Trésor public a procédé à trois émissions de bons de trésor au cours de l’année 2008 qui ont permis de mobiliser au total la somme de 60,97 milliards de FCFA.

Les dépenses se chiffrent à 791,9 milliards de FCFA et les charges courantes contenues à 455,2 milliards de FCFA contre 450,3 milliards de FCFA en 2007 soit un taux de progression de 0,01%, qui traduit un effort appréciable de diminution du train de vie de l’Etat, malgré des réaménagements opérés en cours d’exercice pour soutenir les actions entreprises dans le cadre de la lutte contre la vie chère et les initiatives visant à accroître la sécurité alimentaire. Pour maintenir des flux d’investissements en rapport avec les ambitions de renforcement des infrastructures économiques de base, l’épargne intérieure a été mise a contribution par voie d’une émission obligataire de 41,3 milliards de FCFA dont le produit, mobilisé en 2007 a servi d’appoint. Au total, les opérations financières de l’Etat ont dégagé un déficit base engagements de 161,1 milliards de FCFA, contre un déficit de 170,1 milliards de FCFA soit une amélioration de plus de 3%.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Nous devons avoir constamment à l’esprit que le Budget de l’Etat est un instrument de politique économique. Il est le moyen par excellence de mise en œuvre progressive des stratégies de développement à moyen terme. En conséquence la qualité et le niveau de mobilisation des ressources publiques sont aussi fonction de la pertinence de cette stratégie.

Aussi, voudrais je me féliciter de notre option d’inscrire nos stratégies de développement et politiques sectorielles dans une vision telle que définie dans l’étude prospective « Burkina 2025 » et davantage clarifiée dans le programme politique du Président du Faso, Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, à savoir « le Progrès continu pour une société d’espérance ». La démarche prospective est une disposition de veille qui permet de renforcer sa capacité d’anticipation, je suis heureux de constater les différentes initiatives prises pour l’appliquer à des domaines sensibles et stratégiques tels que le SIDA, l’éducation, les mines et la défense nationale.

C’est le lieu pour moi d’apprécier la constante adhésion de l’administration publique, des acteurs non étatiques et des partenaires au développement au cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP). La franchise et la sincérité des discussions dans le cadre du « processus CSLP » ont permis souvent de mobiliser à bonne date les ressources internes et externes et de les adapter à la mise en œuvre du programme d’action prioritaire dans la perspective de l’atteinte progressive des objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Je souhaite vivement que ce partenariat constructif soit celui là qui guidera la révision en profondeur du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

La compétitivité de notre économie dans le cadre des échanges avec l’extérieur reste encore faible et exige des efforts supplémentaires de diversification de ses exportations. Selon les estimations, la balance commerciale à fin 2008 enregistre un déficit de 357,8 milliards de FCFA, en dégradation de 68,76 milliards de francs CFA par rapport à 2007. Cette contre-performance est imputable à la contraction des exportations de 17,7% du fait de la réduction des exportations projetées du coton de 45,3% et une augmentation des importations de 2,8% à mettre à l’actif des produits pétroliers et des biens d’équipement.

La balance des transferts courants sans contrepartie a connu une progression de 6,7% en s’établissant à 206,8 milliards de FCFA contre 193,8 milliards de FCFA en 2007, imputable essentiellement aux transferts public et privé qui ont crû respectivement de 5,0% et 10,9%.

La balance des paiements 2008 serait déficitaire de 40,6 milliards de FCFA, contre un excèdent exceptionnel de 188,0 milliards de FCFA en 2007 dû à la cession de 51% des actions de l’ONATEL à Maroc Télécom (144,4 milliards de FCFA).

A fin 2008, l’encours de la dette publique est estimé à 936 milliards de FCFA, contre 745,37 milliards de francs CFA en fin d’année 2007 soit une hausse de 25,6%.

En matière de soutenabilité, en s’appuyant sur les résultats de l’audit réalisé en 2007 sur la dette intérieure, le Gouvernement a engagé des actions d’apurement et pris un certain nombre de mesures visant la non accumulation de nouveaux arriérés dans la perspective d’assainir durablement les finances publiques et restaurer la crédibilité de l’Etat. L’adoption courant 2008 de la nouvelle politique d’endettement et de gestion de la dette publique visait la maîtrise parfaite des actes d’endettement et une meilleure coordination de la dette publique. Les résultats sont positifs : bien que l’encours de la dette publique soit en constante augmentation, les initiatives de la communauté financière internationale, conjuguées aux actions de l’Etat, ont fortement contribué à la maîtrise des ratios d’endettement public. A fin décembre 2008, le ratio de service de la dette publique sur les recettes budgétaires et le ratio de service de la dette publique extérieure sur les recettes d’exportation s’établissaient respectivement à 7% et 9,6%. Ceci est de bon augure lorsque l’on sait que les normes maximales généralement admises sont respectivement de 25% à 35%.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Le dynamisme affiché par notre économie réelle malgré les différentes crises nous donne bien les raisons d’espérer. En effet, s’il ya bien un secteur qui a connu une embellie particulière au cours de l’année écoulée, en dépit de la situation économique très difficile, c’est celui des mines. En effet, trois nouvelles mines sont entrées en production et le nombre de titres et autorisations s’est accru de 12% passant de 481 à 537.

Au cours de l’année 2008, les mines d’or de Youga dans le Boulgou, de Mana Fobori dans les Balé et le Mouhoun et de Kalsaka dans le Yatenga sont rentrées en production. Les investissements cumulés pour la construction des unités sont évaluées à plus de 132 milliards de francs CFA. Outre la production d’or de 5 500 kilogrammes faisant du Burkina Faso un pays minier, l’ensemble de ces mines en production devra procurer au Trésor public d’importantes ressources. Par ailleurs, il a été enregistré en 2008 le démarrage des travaux de construction de la mine de manganèse de Kiéré dans le Tuy et la poursuite de ceux de la mine d’or d’Inata dans le Soum et du Zinc de Perkoa.

Le projet de construction de la mine d’or d’Essakane d’un coût de deux cents (200) milliards de francs CFA connaît d’importantes avancées. J’ai tenu personnellement à lancer officiellement les travaux, le 19 mars dernier, pour marquer tout l’intérêt que le Président du Faso, Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, attache à cette mine de classe mondiale qui renforcera notre position de pays minier.

En perspective, le Gouvernement s’attellera à l’identification d’un partenaire pour l’exploitation du manganèse de Tambao. Par ailleurs, la recherche géologique et minière se traduira par l’évaluation des potentialités énergétiques dans les zones sédimentaires de l’Ouest et du Nord du Pays pour les hydrocarbures et l’uranium.

Dans le domaine de l’approvisionnement en énergie électrique, l’année 2008 a été marquée par les travaux de la ligne d’interconnexion reliant Bobo-Dioulasso à Ouagadougou qui ont enregistré un taux d’exécution physique de plus de 25% et dont l’achèvement et l’opérationnalisation de l’ouvrage pourra intervenir au dernier trimestre 2009. En outre, la capacité de production thermique de la SONABEL s’est accrue par la mise en production d’une centrale de 18 MW à Kossodo. Les raccordements interurbains des centres isolés se sont poursuivis par la réalisation des liaisons Koupéla – Fada et le démarrage des travaux des liaisons Ouagadougou-Niou et Kombissiri-Manga. Dans le même sens, les travaux d’électrification de 41 nouvelles localités se sont poursuivis.

Dans le but de renforcer la sécurité énergétique nationale, une centrale thermique de 18 MW d’un coût de quatorze (14) milliards de francs CFA est en construction à Komsilga. Elle sera opérationnelle dans le dernier trimestre 2009.

S’agissant des produits pétroliers, pour contenir l’impact de la situation de hausse continue des prix internationaux sur le pouvoir d’achat des consommateurs et la compétitivité des entreprises, d’importantes mesures de subvention du prix des hydrocarbures et du matériel à hauteur 40 milliards de francs CFA ont été accordées par l’Etat afin de stabiliser le prix à la consommation des produits pétroliers et de l’électricité pour toutes les catégories socioprofessionnelles. Il s’agit notamment :

-  du blocage des prix des hydrocarbures entre juillet 2007 et janvier 2008 et répercuter partiellement la hausse entre janvier 2008 et juillet 2008 ;

-  de la reconduction de la décision prise en octobre 2006 fixant le prix à la pompe du mélange 2 Temps avec un écart de 10 francs CFA le litre par rapport à celui du super 91 et de la suppression de la Contribution au Programme de Vérification des Importations (CPVI) ;

-  de l’octroi d’une subvention respectivement de 95 francs CFA et de 177 francs CFA par litre sur le DDO et le Fuel oil utilisés par la SONABEL pour produire l’électricité ;

-  de l’octroi d’avantages fiscaux à l’électrification rurale à travers la subvention des hydrocarbures utilisés pour la production d’électricité ;

-  la suppression de la TVA et des taxes douanières sur les investissements de l’électrification rurale.

En terme de perspectives, l’année 2009 verra l’intensification de l’accès des populations surtout des zones rurales aux sources d’énergies modernes et une consommation rationnelle et efficace de l’énergie. Il s’agit notamment :

-  de la signature d’une convention de financement avec l’Inde d’un montant de 12,5 milliards de francs CFA environ pour l’électrification d’au moins une centaine de localités ;

-  de la mise en place de l’Autorité de Régulation du Sous-secteur de l’Electricité qui permettra à tous les usagers du service électrique de faire valoir leurs droits ;

-  de la réalisation de dix lignes d’interconnexion intérieures pour un coût de dix (10) milliards de francs CFA. Elle concernera les lignes Pouytenga-Boulsa-Bogandé ; Dédougou-Tougan ; Dédougou-Nouna ; Dori-Gorom-Gorom ; Pâ-Dano ; Pâ-Houndé ; Pâ-Dédougou ; Pâ-Boromo ; Diébougou-Gaoua ; Ouagadougou-Kongoussi.

En outre, les travaux d’électrification de 70 nouvelles localités et l’installation de 1000 kits solaires photovoltaïques connaîtront un début d’exécution. La vallée du Sourou sera électrifiée.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Au cours de l’année 2008, les efforts du Gouvernement se sont davantage concentrés sur une meilleure définition et un renforcement de notre politique en matière d’investissement dans le secteur du développement rural et la sécurité alimentaire d’une part et celui de l’eau et l’assainissement d’autre part. Ainsi ont été finalisées :

• l’élaboration d’un CDMT du secteur ;

• le programme d’Investissement du secteur agricole (PISA) ;

• les documents de 13 programmes de spécialisation régionale (PROSPER) ;

• la définition des filières prioritaires agro - sylvo - pastorales dans les treize (13) régions.

En matière de production, la campagne agricole 2008-2009 a enregistré une production céréalière totale de plus de 4 213 000 tonnes soit une progression de 36% comparativement à la campagne écoulée. La production de riz a plus que doublé pour atteindre 260 000 tonnes.

Ces résultats ont été atteints notamment grâce à la mise à disposition des producteurs de riz de 10 000 tonnes d’engrais subventionnés à hauteur de 50% et de la fourniture gratuite de 6 000 tonnes de semences améliorées.

Le soutien aux producteurs s’est traduit également par la mise à disposition effective de 700 tracteurs équipés et de 220 motopompes à des prix subventionnés. A ce jour ce sont 260 tracteurs et 220 motopompes qui ont été vendus. La création récente de l’Agence des Travaux Eau et Equipement Rural (AGETEER) permettra de poursuivre les efforts déjà entrepris dans le domaine de l’exécution des investissements publics hydro-agricoles.

L’agriculture irriguée connaît un engouement certain et constitue un appoint indispensable à la sécurité alimentaire. En 2008, elle a fourni 817 000 tonnes de céréales, soit 20% de la production nationale ; durant la même période, 1 860 hectares hydro-agricoles ont été aménagés, 2 barrages et 150 puits maraîchers ont été construits et enfin plus de quinze (15) millions de tonnes de fumure organique ont été produites dans le cadre de l’opération 20 millions de tonnes de fumure organique.

En matière de sécurité alimentaire, le Gouvernement a procédé à :

-  la vente de 30 000 tonnes de céréales au prix social de 9 000 FCFA le sac de 100kg dans les 16 provinces déficitaires ;
-  la distribution de près de 1 160 tonnes de vivres PAM à 32 140 personnes. Ces bénéficiaires ont contribué à aménager 612ha de bas-fonds et à récupérer 9 035 hectares de terres dégradées.

Il convient de souligner que le dispositif de sécurité alimentaire a été renforcé par la mise en place de comités régionaux et provinciaux chargés d’assumer la coordination des activités de veille en la matière.

L’approvisionnement en eau potable et l’assainissement en milieu rural au bénéfice des populations, ainsi que la réalisation des ouvrages d’hydraulique agricole, restent un souci constant du Gouvernement.

Dans ces domaines, il a été possible d’achever les travaux de mise en sécurité du barrage de Bagré d’un coût financier de 7 milliards, de réaliser 1600 forages et 100 systèmes d’adduction d’eau potable simplifiée (AEPS) desservant plus de 660 000 personnes supplémentaires en 2008, sans oublier le programmes hydraulique villageoise de l’UEMOA qui a permis de réaliser 300 forages. Egalement en matière d’assainissement, ont été réalisés 402 latrines scolaires, 76 latrines pour les centres de santé, 37 latrines publiques, 18 100 latrines familiales et 5 140 puisards.

Le volet urbain du Programme National Eau et Assainissement a permis à 15 200 personnes supplémentaires d’avoir accès à l’eau potable et à plus de 200 000 autres de bénéficier d’ouvrages d’assainissement dans les villes de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Ouahigouya, Banfora, Koudougou et Fada N’Gourma.

Il y a lieu de souligner que la politique tarifaire adoptée courant 2008 pour la période allant de 2008 à 2012 a allégé la facture d’eau à environ 80% d’abonnés. En perspective pour cette année, un montant de 6 milliards de francs CFA sera consacré au financement des investissements communaux, conformément aux 100 plans communaux de développement élaborés en 2008.

En vue d’une gestion maîtrisée des ressources en eau, l’Etat a procédé à un inventaire des ouvrages d’eau potable et assainissement. Dans le même registre, l’on peut noter la construction du laboratoire de contrôle de la qualité de l’eau (1ère tranche).

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Les investissements pour une agriculture durable requièrent une forte garantie autour du facteur que constitue la terre. C’est pourquoi le Gouvernement, dans le but de renforcer la sécurisation foncière en milieu rural, a élaboré de la manière la plus participative possible, un avant projet de loi et l’ensemble de ses textes d’application. Cette future loi vise à asseoir les bases juridiques en la matière et devrait permettre d’écarter tout spectre de conflits agriculteurs éleveurs dans nos provinces et villages.

En tout état de cause, au cours de l’année 2008 le Gouvernement avec l’appui des partenaires au développement, a effectué d’importants investissements à travers :

• le projet d’irrigation et de gestion de l’eau à petite échelle ; d’un coût de 13 milliards, il vise à contribuer à la lutte contre la pauvreté rurale et pour la sécurité alimentaire ;

• le projet multinational d’appui à la filière coton textile dans les quatre pays de l’initiative coton, à savoir le Bénin, le Mali, le Tchad et notre pays ; d’un coût total de 8 milliards 604 millions de FCFA, il vise principalement la sécurisation et l’accroissement des revenus des acteurs de la filière coton textile à travers l’amélioration de la productivité ;

• le projet d’appui aux filières agricoles (PROFIL) d’un montant de 8 milliards 620 millions de CFA dont l’objectif est de réduire la pauvreté en milieu rural ;

• le projet de renforcement des moyens de protection des végétaux et des denrées stockées d’un coût d’environ 13 milliards.

Des actions nouvelles et de consolidation se poursuivront en 2009. Il s’agit notamment de :

-  l’accroissement d’au moins 20% de la production céréalière ;

-  l’organisation des Etats généraux de l’agriculture et de la sécurité alimentaire ;

-  l’aménagement de 5 000 ha en maîtrise totale d’eau dans le cadre de la révolution verte au Burkina Faso ;

-  la construction de 7 nouveaux barrages et la réhabilitation de 37 autres ;

-  l’emblavement d’au moins 50 000 ha de coton Bt ;

-  l’amélioration de la couverture en eau potable de 20% ;

-  la construction de 20 000 latrines familiales et d’environ 2 000 latrines publiques ;

-  la soumission à l’Assemblée d’un projet de la loi portant régime domanial et foncier en milieu rural.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Les résultats de l’enquête nationale sur l’effectif du cheptel (ENEC) réalisée en 2003 ont révélé l’importance du potentiel du sous secteur de l’élevage et sa capacité à mieux contribuer à la formation du PIB grâce à la valorisation de ses ressources. Dans cette perspective, le Gouvernement au cours de l’année 2008, a mis l’accent sur le renforcement du dispositif alimentaire du bétail en sous produits et en fourrages, grâce à la bonne pluviométrie enregistrée.

L’exécution du Plan d’Actions du Programme d’Investissement du Secteur de l’Elevage (PAPISE) a permis d’obtenir des résultats tangibles dont les plus marquants sont :

Dans le domaine de la sécurisation des activités pastorales, les efforts ont été axés sur l’amélioration du cadre législatif et réglementaire sur le pastoralisme, la réalisation d’aménagements pastoraux et la gestion des ressources naturelles. L’on citera entre autres :

-  la diffusion de plus de 1600 documents sur la loi d’orientation relative au pastoralisme ;

-  la délimitation de plus de 1000 km de pistes à bétail ;

-  la restauration de 540 ha de pâturages dégradés ;

-  la résolution de près de 900 conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles.

Dans la quête permanente d’offrir aux populations des produits animaux de qualité et en quantité, l’amélioration de la productivité des animaux a constitué une priorité pour le Gouvernement. L’accent a été mis sur la santé animale se traduisant par :

-  la vaccination de plus d’un million de bovins contre la péripneumonie contagieuse bovine et la pasteurellose bovine ;

-  la vaccination de près de 4 millions de volailles contre la maladie de Newcastle ;

-  la vaccination de 14 000 animaux de compagnie contre la rage ;

-  le traitement de 900 000 animaux sensibles contre les trypanosomoses ;

-  l’inspection de 39 600 tonnes de viande.

En vue d’apporter une alimentation qualitative et suffisante au bétail, des éleveurs ont été dotés en matériels et infrastructures et en semences fourragères à hauteur de 25 000 kg. En outre, les animaux performants ont été diffusés et 300 vaches inséminées.

En terme de production, 1 329 445 litres de lait, 16 000 000 d’œufs, 35 tonnes de miel, 1 750 000 bottes de fourrages de 10 kg et 6000 tonnes de sous produits agro industriels (SPAI) ont été produits.

Pour améliorer la compétitivité des produits d’élevage, les efforts ont porté sur :

-  la réalisation de 33 parcs de vaccination et de 3 marchés à bétail permettant d’accroître les exportations ;

-  la meilleure organisation des exportations de 2 494 tonnes de viande, plus de 650 000 bovins et 990 000 petits ruminants sur pied ;

-  la lutte contre les « abattages clandestins » (350 bouchers clandestins ont été appréhendés et près de 10 tonnes de viande saisies).

-  la professionnalisation des acteurs avec plus de 23 000 acteurs formés, 1 500 alphabétisés et 195 éleveurs leaders installés dans les 13 régions.

Au titre des perspectives pour l’année 2009, il est prévu les actions suivantes :

-  la réalisation d’une usine de fabrique d’aliments du bétail d’une capacité de 100 000 tonnes par an ;

-  le renforcement des infrastructures hydrauliques pastorales ;

-  le renforcement des dispositifs d’amélioration de la couverture sanitaire avec la création d’une centrale d’achat de médicaments vétérinaires ;

-  la recherche de financement en vue de l’installation de 2195 éleveurs leaders ;

-  la mise aux normes internationales des abattoirs de Bobo et de Ouagadougou ;

-  l’orientation de l’abattoir de Ouagadougou vers l’exportation de viande pour renforcer sa viabilisation ;

-  le démarrage de la construction d’une laiterie d’une capacité de 15 000 litres par jour.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

La vision globale du Gouvernement en matière d’environnement est de réduire les tendances à la dégradation et de renforcer la contribution de ce sous-secteur à l’économie nationale et au bien-être socio-économique des populations.

En termes de bilan d’actions menées dans le domaine du renforcement institutionnel et réglementaire, il s’est agi de :

-  la mise en place d’une Autorité Nationale de Radioprotection et de sûreté nucléaire ;

-  l’installation de l’Agence Nationale de biosécurité ;

-  la relecture des codes forestiers et de l’environnement ;

-  l’adoption d’un plan d’action pour la réhabilitation des domaines classés de l’Etat.

Au plan de la protection de l’environnement et sa gestion durable :

-  l’aménagement de 600 000 ha de forêts naturelles ;

-  l’aménagement de 270 000 ha de nouveaux massifs ;

-  la diffusion de 250 000 foyers améliorés dans 9 régions du pays, la récupération de plus de 2000 hectares de terres dégradées.

Au plan de la mise en œuvre du renforcement du partenariat et de l’implication des acteurs en vue d’une meilleure prise en compte de l’environnement à tous les niveaux du développement économique et social, il s’est agi de :

-  renforcer la campagne d’éco - citoyenneté en langues nationales mooré et dioula ;

-  installer des cellules environnementales au niveau de sept (7) ministères, des treize gouvernorats et de certaines grandes entreprises ;

-  mettre en terre plus de 11 millions de plants pendant la campagne nationale de reboisement, contre 9 millions de plants en 2007 ;

-  de créer les clubs écologiques dans des établissements scolaires volontaires ;

-  démarrer le projet « Renforcement des capacités pour l’adaptation et la réduction de la vulnérabilité aux changements climatiques » et « Initiative Pauvreté et Environnement » en collaboration avec le PNUD et le PNUE.

Au plan de la valorisation des potentialités économiques du secteur :

-  5 121 touristes dont 49% d’expatriés non résidents ont été accueillis en 2008. Cela a occasionné l’exploitation faunique de plus de 1 770 mammifères et 42 660 oiseaux. Près de 1 600 000 000 FCFA de recettes ont été réalisés au profit des divers acteurs ;

-  1 750 000 plants et 6 000 tonnes de graines de Jatropha ont été mis en terre en vue de promouvoir la production de biocarburant.

En perspective, pour l’amélioration de l’environnement et du cadre de vie de nos populations, le Gouvernement mettra l’accent cette année 2009 sur :

-  la poursuite de la révision et l’adoption des nouveaux codes de l’environnement et forestier ;

-  l’animation des commissions spécialisées du Conseil National pour l’Environnement et le Développement Durable ;

-  la restauration de l’intégrité des limites des aires classées et une préparation au transfert des compétences et des ressources en matière de gestion des ressources naturelles et de l’environnement aux collectivités territoriales.

Notre pays accueillera le 7ème forum mondial du développement durable en Octobre 2 009. Cette activité majeure du Gouvernement réunira des sommités de l’environnement, des sciences de la terre et des responsables politiques et du monde du développement international.

En matière de valorisation des potentialités économiques du secteur, l’année 2009 verra une promotion plus soutenue des filières forestières porteuses (gommes arabiques, baobab, balanites, tamarin, néré, liane goïne), de même que celle relative à la collecte et au traitement des ordures ménagères, des sachets plastiques. Dans cette optique, il est prévu l’étude pour la mise en place d’un code des investissements pour le secteur de l’environnement et une finalisation des projets relatifs au potentiel du Burkina Faso en matière de Mécanisme pour un Développement Propre (MDP).

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Il est aujourd’hui établi que la qualité des infrastructures de communication et la performance du système de transport relèvent le niveau de compétitivité de l’économie nationale.

Au niveau des infrastructures routières, différentes interventions ont pu s’effectuer au cours de l’année 2008.

Dans ce cadre, une dotation budgétaire de 14,8 milliards de FCFA a permis à la fois la réalisation de travaux de reconstruction d’ouvrages dégradés lors des saisons de pluies de 2007 et 2008 et l’exécution des travaux d’entretien courant routier sur un linéaire de 15 272 km de routes du réseau classé.

L’entretien périodique, la réhabilitation et le renforcement des routes, grâce à l’appui de nos partenaires au développement, ont pu être poursuivis, contribuant à la consolidation du développement de notre réseau routier.

Pour ce qui est du bitumage des routes, les efforts consentis par l’Etat ont porté le linéaire des routes bitumées à 2 976 km. Ce réseau sera renforcé avec le bitumage de la route Dori-Seytenga-frontière du Niger (51 km) dont les travaux ont été lancés le 22 janvier 2009 et celui de la route Koudougou-Dédougou (130 km).

Par ailleurs, des travaux de bitumage ont été entrepris dans diverses rues de nos villes comme Fada N’Gourma dont 11 km ont été bitumés.

Au cours de l’année écoulée, l’échangeur de OUAGA 2000 a été mis en service et contribue à fluidifier et à sécuriser la circulation au grand bonheur des usagers. Les travaux des échangeurs aux sorties Ouest et Est de la ville de Ouagadougou se poursuivent et ont atteint le niveau d’exécution de 40%.

Le Gouvernement entend poursuivre ses actions de développement du réseau routier. Pour ce faire, il prévoit l’entretien courant de 15 272 km de routes et de 1 700 km de pistes rurales pour un budget total de 11,25 milliards de FCFA. Les études routières déjà réalisées ou à réaliser nous permettront d’envisager la poursuite des autres interventions tels le bitumage, l’entretien périodique, la réhabilitation, la construction des routes et/ou des pistes rurales.

Comme vous en avez souvenance, la période écoulée a été marquée par l’adoption, par Votre Auguste Assemblée, de la Loi d’Orientation des Transports Terrestres au Burkina Faso. Cette loi, qui vient combler un vide juridique, a pour orientations majeures :

-  la promotion des transports collectifs ;

-  l’ancrage du secteur des transports dans la dynamique de la décentralisation ;

-  la responsabilisation de tous les acteurs sociaux dans la définition et la mise en œuvre de la politique des transports terrestres ;

-  la promotion de la sécurité et de la sûreté dans les transports terrestres ;

-  la professionnalisation des acteurs du secteur.

En vue de la promotion de la sécurité routière, le Gouvernement a poursuivi ses actions au nombre desquelles je citerai : l’adoption du document de Politique Nationale de Sécurité Routière, la création de l’Office National de la Sécurité Routière (ONASER) et du Conseil National de la Sécurité routière, le lancement de l’opération portant sur la délivrance de cinq mille six cents (5600) permis de conduire.

Dans le cadre de la facilitation et de la fluidité du trafic routier, un accord de crédit entre notre pays et l’IDA d’un montant de deux (2) milliards de FCFA a été signé au profit du Programme Régional de Facilitation des Transports et du Transit en Afrique de l’Ouest (PRFTTAO). L’année 2009 verra la réalisation de la concession de gestion du système de contrôles routiers à travers une convention qui sera signée entre l’Etat et le Conseil Burkinabé des Chargeurs (CBC).

Dans le domaine des transports aériens, les travaux de réaménagement de l’Aéroport international de Ouagadougou, lancés en janvier 2008, se sont poursuivis et ont pu atteindre un niveau appréciable.

Toujours, dans ce sous-secteur, je mentionnerai l’adoption des textes portant création et attributions de la Coordination des activités de sûreté de l’aviation civile aux aéroports de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. La mise en place de cette coordination contribuera à améliorer la sûreté de l’aviation civile tout en permettant l’unité de commandement des personnels concernés.

S’agissant des droits de trafic aérien, je retiendrai :

-  la signature d’un accord avec la République du Congo ainsi que la réactivation de la coopération aéronautique avec le Kenya, le Nigéria et le Gabon ;

-  la mise en service d’un second aéronef MD 87 par Air Burkina ;

-  l’ouverture de nouvelles lignes par la même compagnie en direction de Pointe Noire au Congo et de Libreville au Gabon ;

-  la reprise de la desserte du Burkina par Ethiopian Air Lines avec six fréquences hebdomadaires.

Monsieur le Président,
Honorables députés,

Les industries culturelle, touristique et hôtelière constituent un triplet indissociable. Elles sont réputées aujourd’hui être un véritable adjuvant au renforcement de la vitalité et à l’amélioration de la compétitivité de l’économie nationale. Elles ont pour attribut de mobiliser et de favoriser la consommation. C’est aussi pour cette raison que le Gouvernement y accorde une attention soutenue.

Dans le domaine de la culture, l’année 2008 a connu l’élaboration et la validation de la Politique Nationale de Développement Culturel comme cadre de référence de toutes les interventions en la matière. L’organisation avec succès de la semaine Nationale de la Culture, du Symposium de Sculpture sur Granite de Laongo, de la Foire Internationale du livre de Ouagadougou au cours de l’année 2008, témoigne une fois de plus de la volonté du Gouvernement de faire de ces grands évènements culturels de grandes vitrines pour le rayonnement international de notre pays. Par ailleurs, aucun effort n’a été ménagé pour poursuivre les travaux de recherche complémentaires en vue de l’inscription des ruines de Lorepéni sur la liste du patrimoine mondial.

Le Burkina dispose d’un riche patrimoine culturel qui a besoin d’être mieux appréhendé et valorisé. C’est bien dans cette perspective que s’inscrit la déconcentration de l’administration culturelle par l’installation de neuf Directeurs Régionaux au cours de l’année 2008. L’œuvre culturelle et artistique ne peut continuer d’apporter sa contribution à l’économie que si les premiers acteurs en tirent réellement un intérêt évident. Pour reconnaître ce mérite aux artistes, le Gouvernement a donné un double sens à l’édition 2008 du symposium de sculpture sur le granite de Laongo, en lançant avec ces acteurs, le plan national d’action de lutte contre la piraterie.

Je ne saurai taire en cette occasion solennelle, la décision prise par le Président du Faso, Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, de doter la Semaine Nationale de la Culture d’une « Maison de la Culture » pour lui permettre une meilleure expression.

Le long processus d’organisation de la 21ème édition et du 40ème anniversaire du Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou (FESPACO) lancé à l’occasion de la semaine nationale de la culture en mars 2008 à Bobo-Dioulasso a connu un dénouement à la satisfaction de tous du 28 février au 07 mars 2009.

Dans le domaine du tourisme et de l’hôtellerie, l’année 2008 a permis d’accélérer la diversification et l’amélioration de la qualité des produits de l’industrie touristique et hôtelière. La mise en œuvre de la politique nationale de développement touristique donnera, j’en suis certain, tout un dynamisme à ce secteur.

Au demeurant, le développement qualitatif de ce secteur repose essentiellement sur le professionnalisme des ressources humaines et la qualité des services. L’accent a été mis sur la mise aux normes des établissements touristiques et hôteliers et la formation des opérateurs du tourisme. L’opération de classement des établissements hôteliers en cours d’achèvement procède aussi de ce souci.

L’année 2008 a par ailleurs connu l’organisation de la 5ème édition du Salon International du Tourisme et de l’Hôtellerie de Ouagadougou (SITHO) sous le thème « Tourisme et développement rural ».

En 2009, la mise en œuvre de cette politique sectorielle et de son plan d’action triennal recouvrira essentiellement la valorisation du potentiel touristique national, le renforcement d’un partenariat public-privé, le développement de l’économie du tourisme et la promotion extérieure des produits touristiques burkinabè. Les efforts de rénovation des sites touristiques et de création de circuits touristiques seront poursuivis.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Le développement des technologies de l’information et de la communication s’impose aujourd’hui à nous comme la voie incontournable pour l’amélioration de la productivité et de la compétitivité de notre pays.

Pour réaliser cette ambition, le Gouvernement a œuvré pour la mise en place d’une cyberlégislation et d’un cadre institutionnel complet et adapté aux objectifs de l’édification d’une société de l’information. A ce titre, les actions réalisées au cours de l’année écoulée ont concerné :

-  l’adoption et la promulgation de la Loi portant réglementation générale des réseaux et services de communications électroniques au Burkina Faso ;

-  l’élaboration de six (6) avant-projets de Loi qui permettront la mise en place d’un cadre légal et réglementaire à même de renforcer la confiance dans l’utilisation des services électroniques, de favoriser le développement du télétravail et de permettre une lutte efficace contre la cybercriminalité ;

-  la construction de nouveaux centres de contrôle et de gestion automatique des spectres de fréquences à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso et l’acquisition en cours des équipements de ces centres et de deux stations mobiles de contrôle, afin de renforcer les capacités de régulation de l’ARTEL.

Ces mesures devraient favoriser l’entrée de nouveaux acteurs dans les marchés des télécommunications et stimuler les investissements privés à même de garantir un développement plus important et plus rapide d’une offre de services de qualité à des prix abordables.

Par ailleurs, le Gouvernement a initié la réalisation d’une étude de faisabilité sur la construction à l’échelle nationale, d’une infrastructure universelle large bande, pour le transport de la voix, des données et de la vidéo jusque dans les chefs lieux de communes. L’objectif visé est de permettre à notre pays de disposer pour les générations présentes et futures d’une infrastructure mutualisée à même de s’adapter à l’accroissement très rapide des besoins de communication dans la société.

S’agissant du développement de l’offre de services des communications électroniques de base, le secteur a enregistré une progression appréciable. Ainsi :

-  28 555 lignes téléphoniques fixes ont été installées portant le parc à 145 301 lignes principales, soit une télédensité de 1,03 téléphone pour 100 habitants ;

-  le nombre d’abonnés des réseaux de téléphonie mobile a connu une croissance de 62,76% passant ainsi de 1 858 038 à 3 024 150, soit une télédensité de 21,57 téléphones pour 100 habitants ;

Au regard de ce progrès remarquable, la télédensité totale est passée de 14,38 téléphones pour 100 habitants en 2007 à 22,61 téléphones pour 100 habitants en 2008.

L’extension de la téléphonie rurale à 45 nouvelles localités s’est poursuivie. En outre, 3 719 nouveaux abonnements à l’ADSL pour l’accès à l’Internet haut débit ont été enregistrés et la bande passante de la connexion internationale à l’Internet de l’ONATEL est passée de 352 à 473 Megabits/Seconde dans le sens montant et de 370 à 491 Mbits/s dans les sens descendant.

Au regard de ce qui précède, tout laisse croire que d’ici 2010, sans qu’il ne soit nécessaire de prendre des dispositions particulières, le marché permettra d’atteindre les objectifs actuels du service universel.

Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs,

En vue de créer les conditions pour le développement d’une offre de services électroniques dans les domaines de l’administration, de l’éducation, de la santé et de l’accès à des contenus en langues nationales adaptés aux besoins du monde rural, un accent particulier a été mis sur le déploiement de l’Intranet gouvernemental. Les efforts dans ce sens ont permis la réalisation des travaux de génie civil en vue de l’extension de la fibre optique de ce réseau à Ouaga 2000, à la ZACA et à la ZAD. A terme, il s’agit de raccorder au RESINA par fibre optique, plus de 70 sites importants ou immeubles situés dans la ville de Ouagadougou. Un appel d’offres a été lancé pour l’extension de ce réseau par un réseau d’accès sans fil à très haut débit à Bobo-Dioulasso, Koudougou, Ouahigouya, Fada N’Gourma, Kaya et Ziniaré. Par ailleurs, cette technologie permettra de raccorder les sites isolés situés dans un rayon de plus de 15 kilomètres comme les écoles, les collèges et lycées, les formations sanitaires ainsi que les postes de police.

En ce qui concerne le secteur postal, le développement du réseau s’est traduit par l’ouverture du bureau de poste de Koubri et la création de la recette de plein exercice de Saaba et de Bondokuy. Il faut noter également la construction en cours des bureaux de postes de Ouargaye, Sapouy, Somgandé, Kamboinsé, Secteur 30 Ouaga et l’achèvement des travaux de construction du bureau d’échange semi-mécanisé dont la phase d’installation des équipements et du matériel est en cours. En outre, les bureaux de Béguédo, Bittou, Houndé, Tougan, Dori et Ziniaré ont été mis en réseau, portant ainsi le nombre de bureaux connectés à 28. Enfin, il a été procédé à l’ouverture des cyberpostes de Bittou, Garango, Houndé, Tougan et Gaoua.

Malgré ces efforts consentis par la SONAPOST, il convient de reconnaitre que l’implication des sociétés de transport interurbain dans l’acheminement du courrier, le développement de la micro finance et l’avènement des TIC mettent à rude épreuve la société, déjà fragilisée par la qualité des services rendus. Pour pallier cette situation, une étude diagnostique du secteur postal assortie d’une stratégie de réforme et la mise en place d’un cadre juridique adapté aux réalités actuelles de ce secteur sont à un stade très avancé.

En termes de perspectives, au cours de l’année 2009, les activités majeures du secteur viseront l’atteinte des objectifs stratégiques de la lettre de politique sectorielle adoptée en 2006 par le renforcement du cadre juridique et réglementaire, la création d’une Agence Nationale de Promotion des TIC et la construction de nouveaux bureaux de poste.

Monsieur le Président,
Honorables députés,

Le secteur privé joue un rôle inestimable dans la croissance économique et la création des richesses et de l’emploi. Pour cette raison, outre la concertation régulière Gouvernement/Secteur privé, le Président du Faso, Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, en créant le Conseil Présidentiel des Investissements fait de la promotion du secteur privé un point d’honneur. Cette instance en cours d’opérationnalisation et dont la première session se réunira au cours du premier semestre de l’année 2009 poursuit les missions essentielles ci-après :

-  identifier les problèmes importants qui constituent un obstacle à l’investissement, ne favorisent pas un climat propice aux affaires et requièrent l’intervention immédiate du Gouvernement ;

-  jouer le rôle d’organisme de surveillance afin de suggérer les mesures à prendre pour promouvoir ce secteur privé.

En matière de promotion de l’entreprise et du secteur privé, l’édition 2008 de la rencontre Gouvernement/Secteur privé a enregistré des innovations majeures. Elle a été précédée par l’organisation de rencontres sectorielles qui ont permis de toucher du doigt les préoccupations spécifiques de chaque secteur d’activités et a connu la participation des treize (13) Gouverneurs de région.

Ce cadre annuel de concertation donne l’occasion au Gouvernement et au secteur privé de faire le bilan des engagements pris et de nouer un nouveau pacte de partenariat. A ce titre d’importantes mesures ont été prises dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires dont les principales sont :

-  la décentralisation des services et la facilitation de la création d’entreprises dans les régions à travers les Centres de Formalité des Entreprises (CEFORE) ;

-  la réglementation du secteur de la construction en vue de l’assainir par la facilitation de l’attribution et du transfert des droits fonciers ;

-  la révision du code du travail en vue de rendre attractif le marché du travail ;

-  l’exonération de la TVA sur les importations et les ventes de produits alimentaires non transformés frais et congelés destinés à la consommation ;

-  la réduction de 35% à 30% du taux marginal de l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux et de l’impôt sur les bénéfices non commerciaux ;

-  la réduction de 15 à 12,5% du taux de l’impôt sur les revenus des valeurs mobilières pour les produits autres que les intérêts, arrérages et autres produits des obligations émises au Burkina Faso ;

-  la révision de la réglementation générale des marchés publics pour faire passer les taux des avances de démarrage de 10% à 20% pour les marchés de prestations intellectuelles et de 10% à 30% pour les marchés des travaux.

Ces efforts consentis par le Gouvernement se sont traduits par un nombre impressionnant de création d’entreprises. C’est ainsi que les CEFORE de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso ont accompli 3 263 formalités de création de nouvelles entreprises dont 2 535 entreprises individuelles et 728 sociétés.

De même, le Centre de Facilitation des Actes de Construire (CEFAC) a ouvert deux guichets à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso avec pour mission de faciliter et de simplifier les formalités pour l’obtention du certificat d’urbanisme, du permis de construire, du certificat de conformité et du permis de démolir. Cela permet à tout demandeur d’effectuer en un même lieu les déclarations auxquelles il est tenu par les lois et règlements en vigueur.

Cet important dispositif institutionnel a permis de réduire non seulement les délais dans ce domaine de 226 jours à 24 jours ainsi que les coûts de plus de 55,4%.

Par ailleurs, les interventions du Programme d’Appui à la Compétitivité et au Développement de l’Entreprise (PACDE) ont permis de financer la construction du siège de la Maison de l’Entreprise dont l’inauguration interviendra dans les prochains jours. La mise à disposition de cette importante infrastructure permettra de regrouper en un seul lieu les différents services concernés par les procédures de création d’entreprises à savoir : la Maison de l’Entreprise du Burkina Faso, le CEFORE, le CEFAC et le Centre des Guichets Uniques.

Depuis 2006, la Maison de l’Entreprise du Burkina Faso a entrepris l’organisation des Journées de l’Entrepreneuriat Burkinabè dans le but de promouvoir l’initiative privée, d’accompagner et de stimuler la création d’entreprises et le développement des affaires au Burkina Faso. Lors de l’édition 2008 de cette manifestation, le Gouvernement s’est associé au secteur privé pour reconnaitre les mérites de dix (10) acteurs économiques dont les actions ont fortement contribué au développement économique national. Au regard des critères d’appréciations retenus, permettez moi Monsieur le Président, de réitérer mes vives félicitations et celles du peuple burkinabè tout entier à ces loyaux et valeureux récipiendaires.

En matière d’implantation d’unités industrielles, 77 investisseurs ont reçu des autorisations pour implanter des unités industrielles pour un montant prévisionnel de 31 milliards 659 millions 188 milles 272 francs CFA. En outre, 242 personnes physiques et morales étrangères ont été autorisées à exercer des activités commerciales pour un investissement prévisionnel cumulé de 15 milliards 575 millions 647 milles 722 francs CFA, dont 10 milliards 701 millions 619 milles 900 francs CFA comme prise de participation au capital des sociétés.

Au niveau des agréments du code des investissements, 73 entreprises ont été agréées pour des investissements prévisionnels de 75 milliards de francs CFA avec la création de 2 782 emplois prévisionnels et une valeur ajoutée cumulée sur 5 ans de 254,8 milliards de francs CFA.

Du reste, l’année écoulée a connu le démarrage des activités de 28 entreprises agréées au Code des Investissements pour un montant total investi de 12,9 milliards de francs CFA et 479 emplois permanents créés.

Ce sont bien là des signes évidents de l’amélioration de l’environnement des affaires au Burkina Faso. Cette constance à créer les conditions propices à l’émergence d’un secteur privé dynamique, a valu à notre pays d’être classé parmi les dix meilleurs pays réformateurs du monde et les cinq meilleurs d’Afrique selon le rapport « Doing Business » de la Société Financière Internationale (SFI) mais aussi comme un pays ayant enregistré des avancées significatives en matière d’harmonisation du droit des affaires selon l’Organisation pour l’Harmonisation du droit des Affaires (OHADA) et de lutte contre la corruption selon Transparency International. Concernant ce dernier fléau, la volonté du Gouvernement ne saurait souffrir d’équivoque avec la mise en service de l’Autorité Supérieure de Contrôle de l’Etat (ASCE) le 9 juin 2008 et son engagement de renforcer les capacités de la Cour des Comptes afin qu’elle puisse exercer ses attributions en matière de contrôle juridictionnel. En matière de gestion des marchés publics, avec le déploiement du dispositif institutionnel consacrant la séparation des fonctions de contrôle et de régulation, l’institution des postes de Personnes Responsables des Marchés (PRM) et le début de la déconcentration de la Direction Générale des Marchés Publics (DGMP) dans les Ministères et les Régions, les réformes visent à accroître la transparence et l’efficacité du processus de la commande publique. Par ailleurs, l’intégrité du système de passation des marchés publics consacrée par la mise en place de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) a été améliorée par l’institution de la commission de règlement amiable des litiges indépendante à composition tripartite.

Au-delà des aspects d’ordre institutionnel et règlementaire, le Gouvernement a poursuivi au cours de l’année 2008 les opérations de privatisation et de promotion industrielle.

Au titre de la privatisation, le processus de privatisation de l’ONATEL s’est achevé avec la cession de 20% des actions par Offre Publique de Vente. Cette opération a été bouclée le 31 janvier 2009 et les 650.000 actions mises en vente ont permis à 3.243 burkinabè d’en devenir propriétaires et de s’initier à l’intermédiation financière.

Dans tous les cas, dans le but de renforcer le suivi post privatisation, un rapport annuel de suivi des entreprises privatisées faisant le point sur les performances économiques, financières et sociales a été produit et est disponible.

Au tire de la promotion industrielle, les actions réalisées ont concerné la création d’une usine de transformation de tomate et de mangue à Loumbila, les négociations en cours pour l’implantation d’une unité textile à Koudougou et la création de la zone franche agro-industrielle de Samandéni.

En termes d’accompagnement de proximité des opérateurs économiques, l’année 2008 a vu la création et l’opérationnalisation de la représentation de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso de Koudougou. En outre, deux Centres de Gestions Agrées (CGA), l’un à Ouagadougou et l’autre à Bobo-Dioulasso ont été crées et rendus opérationnels au profit des PME/PMI. Il en est de même du Bureau de Restructuration et de Mise à Niveau (BRMN) d’entreprises industrielles dans l’espace UEMOA.

Tout en se souciant de la qualité et du dynamisme du secteur privé, le Gouvernement a maintenu le système de veille sur le comportement des sociétés d’Etat. Ainsi l’Assemblée Générale à elle consacrée, s’est tenue les 26 et 27 juin 2008. Elle a permis d’examiner les états financiers de 14 sociétés. Le constat est qu’en dépit de la situation économique difficile, douze (12) d’entre elles ont réalisé des résultats nets positifs et ont contribué à hauteur de 23,1 milliards de francs CFA au budget de l’Etat au titre des dividendes et impôts.

Dans le domaine de l’artisanat, l’évènement phare a été la tenue de la 11ème édition du SIAO du 31 octobre au 9 novembre 2008. Cette édition a connu la participation de 3 485 artisans en provenance de 26 pays. Par ailleurs, le Village artisanal a créé 500 emplois permanents et 3 000 emplois indirects alors qu’il se trouve dans une phase d’autonomisation.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Vous conviendrez avec moi que la croissance économique de qualité, source d’un progrès économique et culturel soucieux d’équité, n’est envisageable que dans le contexte d’une gouvernance administrative clairvoyante véritablement orientée sur les résultats.

Les actions du Gouvernement en la matière au cours de l’année 2008, s’inscrivent bien dans cette perspective. Il s’agit d’une approche nouvelle qui a de fortes exigences.

-  La première exigence, tient à la promotion effective de la « méritocratie ». C’est bien dans cet esprit qu’il faut comprendre la mise en place du nouveau système d’évaluation des agents de la Fonction Publique. Un tel nouveau système d’appréciation des agents publics comporte des contraintes diverses à surmonter. Une série de formations s’est avérée indispensable en vue du renforcement des capacités de l’ensemble des personnels directement impliqués.

-  La deuxième exigence, a trait au traitement avec célérité des dossiers des agents publics. La mise en place du système intégré de Gestion Administrative et Salarial du Personnel de l’Etat (SYGASPE) et son extension dans l’ensemble des institutions et départements ministériels répondent à ce souci mais aussi à celui de minimiser les multiples déplacements des agents notamment à Ouagadougou ;

-  La troisième exigence, appelle plus de transparence et d’efficacité dans l’organisation du recrutement des agents publics, l’opérationnalisation de l’Agence Nationale pour le Recrutement a permis d’améliorer, de manière significative, l’organisation en 2008 des différents concours de la Fonction Publique. Le dispositif, après ce premier test, connaîtra, assurément, une amélioration pour les sessions à venir, notamment avec le renforcement de la réglementation y afférente et la déconcentration progressive des concours professionnels ;

-  La quatrième exigence consiste en l’instauration progressive d’un certain « civisme administratif ». A cet effet, l’Autorité Supérieure de Contrôle de l’Etat (ASCE) a initié au cours de l’année 2008, des contrôles inopinés sur l’utilisation des véhicules de l’Etat. Ces contrôles ont eu des échos favorables et ont permis de limiter les abus. Il en est de même du contrôle de la présence sur les postes de travail avec l’appui des inspections générales de services. Le renforcement des mesures de gestion rigoureuse du patrimoine de l’Etat est bien aussi un autre attribut de ce civisme. Dans ce sens, des actions sont en cours pour une meilleure maîtrise des dépenses de fonctionnement. Il s’agit entre autres de l’inventaire du matériel et équipement existants, de la standardisation des différents parcs et de la définition des normes d’équipement des structures publiques. La livraison des commandes publiques de carburant en raison de 60% en puces et 40% en tickets s’inscrit dans ce registre. Par ailleurs, le Gouvernement a mis en place un dispositif pour veiller à la maîtrise des charges de fonctionnement notamment pour ce qui concerne l’eau, l’électricité et le téléphone ;

-  La cinquième exigence sans nul doute la plus indispensable concerne le renforcement des capacités. Les actions en la matière se mènent encore de façon éparse. Pour créer plus de synergie et donner plus d’impact à ces actions, le Gouvernement a initié en 2008 le processus de formulation d’une politique de renforcement des capacités sous la supervision du Centre d’Analyse des Politiques Economique et Social (CAPES). Par ailleurs, il a été instauré un espace d’échanges entre l’Administration Publique, les chercheurs, le secteur privé et la société civile dans la perspective d’assurer au mieux la promotion et la valorisation des produits de la recherche ;

-  Enfin, la sixième exigence est la mise en place d’un environnement inclusif des agents publics. Dans cette optique, le Gouvernement a poursuivi son plan de renforcement du système de prévoyance sociale et des sorties assistées, par la création d’une direction spécifique dont les capacités seront renforcées pour faciliter la mise en œuvre de la loi du 16 novembre 2006 portant régime de prévention et de réparation des risques professionnels applicable aux agents de la Fonction Publique, aux militaires et aux magistrats. Dans le même registre, la liquidation et le paiement régulier des pensions ont toujours été un souci du Gouvernement.

Monsieur le Président,
Madame et Messieurs les députés,

La sécurité humaine durable c’est-à-dire l’accès de chaque burkinabé entre autres à la sécurité sociale ainsi que l’habilitation des groupes les plus défavorisés notamment les femmes, constitue la toile de fond du programme politique du Président du Faso.

La sécurité sociale, c’est l’accès à des services de santé de qualité moins onéreux pour les plus défavorisées. A cet effet, pour renforcer la couverture sanitaire nationale et améliorer la qualité des services, le Gouvernement a investi environ 5 milliards de francs CFA dans la réalisation, la normalisation, la réhabilitation et l’opérationnalisation de diverses infrastructures sanitaires. Par ailleurs, 684 formations sanitaires et 8 centres de diagnostic et de traitement de la tuberculose ont été dotés en vivres pour un coût de 2,8 milliards de francs CFA.

Dans le cadre du renforcement de la lutte contre les maladies transmissibles et les maladies non transmissibles, plus de 20 milliards de F CFA ont permis l’acquisition de médicaments, de vaccins et de moustiquaires imprégnées. Par ailleurs, le dynamisme de la coopération et de la recherche a permis la standardisation de 5 médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle.

En 2008, les ressources humaines du secteur de la santé ont été renforcées par le recrutement de 1 583 agents, 40 médecins et 30 pharmaciens. A cela, s’ajoute le recrutement exceptionnel sur mesures nouvelles de 1 104 agents de santé parmi les inscrits sur titre de l’Ecole Nationale de Santé Publique (ENSP). Ainsi, 76,32% de nos CSPS répondent aux normes minimales en matière de personnel. Au niveau institutionnel, le secteur de la santé a renforcé ses capacités. Par ailleurs, on note l’adoption de la politique nationale de contractualisation.

L’amélioration de l’accessibilité financière des populations aux services de santé s’est consolidée par la subvention de 306 034 accouchements et soins obstétricaux et néonataux d’urgence pour un coût de 903,7 millions de F CFA et la prise en charge d’environ 100 cas de fistules obstétricales. Nos formations sanitaires publiques assurent également la gratuité de la prise en charge des soins préventifs et des cas de paludisme grave chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. En outre, cette frange de la population bénéficie gratuitement de moustiquaires imprégnées.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

La mise en œuvre du plan d’action national multisectoriel (PNM) de lutte contre le Sida a permis de faire reculer le taux de séroprévalence à 1,3% dans notre pays. Ce qui veut dire que des efforts restent à faire pour se situer en dessous du seuil épidémique.

Les actions menées dans le cadre de la réduction de la transmission du VIH/SIDA ont permis d’apporter assistance aux personnes vivant avec le VIH dans les hôpitaux publics et de poursuivre la prise en charge des patients sous traitement ARV dont le nombre a atteint 19 524 au 30 septembre 2008 contre 17 263 en fin décembre 2007. Nous avons également poursuivi la subvention du prix des ARV qui est maintenu à 1 500 francs CFA. Quant au Programme Transmission Mère Enfant, il a été étendu à 96,82% des districts sanitaires contre 91% en 2007.

Cette stratégie de riposte courageuse que le Burkina Faso a développée contre la pandémie du Sida avec l’aide des partenaires et dont le secret tient à l’engagement politique au plus haut niveau, de Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Faso, et à la mobilisation quasi générale qu’il a su imprimer à ce combat pour la vie, a démontré que face à ce fléau, l’on n’est pas totalement désarmé.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messiers les Députés,

La sécurité sociale, c’est aussi assurer le savoir et le savoir faire à la majorité des burkinabé. C’est pourquoi nous sommes résolument engagés dans l’exécution du Plan Décennal de Développement de l’Education de Base (PDDEB) qui est entré dans sa deuxième phase.

Dans le domaine de l’éducation de base formelle, des efforts notables ont été déployés pour en accroître l’offre. Ainsi, le nombre d’écoles est passé de 8 182 en 2006-2007 à 8 778 en 2007-2008 soit 596 écoles en plus et près de 4 900 classes supplémentaires. Cet accroissement de la capacité d’accueil s’est accompagné d’un recrutement du personnel au rythme annuel de 3000 enseignants soit 9% améliorant progressivement ainsi, le ratio élèves/enseignant. Les effectifs des enseignants chargés des cours atteignent 38 740 en 2008-2009 et le ratio s’établit à 53 élèves pour un enseignant.

L’effectif total des élèves du primaire a connu un accroissement de 12,1%, passant de 1 742 439 en 2007-2008 à 1 953 312 en 2008-2009 dont des filles (46,4%) soit une amélioration de près d’un point par rapport à l’année précédente. Les principaux indicateurs de base se sont sensiblement améliorés :

-  le taux brut de scolarisation (TBS) au niveau national est de 71,2% en 2008/2009 contre 72,5% en 2007-2008 soit une légère baisse de 1,3 % en tenant compte des derniers résultats du recensement général de la population. Celui des filles est en net progrès, l’écart qui existe entre ce taux et celui des garçons est passé de 8,9% en 2007-2008 à 4,1% en 2008-2009 ;

-  le Taux Brut d’Admission (TBA) est de 80,2% en 2008-2009 soit une variation négative de 5,44 points par rapport à 2007-2008 où il était de 85,7% ;

-  le nombre d’apprenants en alphabétisation est de 94 462 en 2007-2008 contre 90 898 en 2006-2007 dont 57% de femmes ;

-  le taux d’achèvement est de 51,2% dont 48,7% pour les filles en 2008-2009 soit un accroissement de 10,5 points sur les deux dernières années scolaires.

Du point de vue de la qualité, les élèves de toutes les écoles primaires publiques ont bénéficié de la distribution gratuite de fournitures scolaires selon la composition du cartable minimum pour un coût global de 4,6 milliards de francs CFA. De même, 4 172 970 manuels scolaires, d’un coût global de 1,5 milliards de francs CFA ont été distribués dans les écoles primaires publiques et privées. Cette mesure s’est poursuivie et renforcée afin de maintenir le ratio d’un livre par élève dans les disciplines fondamentales au cours de la présente année scolaire 2008-2009 avec 1 750 162 manuels scolaires complémentaires distribués.

Dans l’optique de l’amélioration des conditions d’études dans nos écoles primaires, le programme de santé nutrition scolaire a été mis en œuvre à hauteur de 675 millions de francs CFA. Ainsi, 16 055,08 tonnes de vivres ont été mobilisées et distribuées gratuitement. En outre, l’encadrement pédagogique a été renforcé avec l’accroissement du nombre de circonscriptions d’éducation de base porté de 322 à 360. La formation continue des enseignants, des encadreurs et des personnels d’administration et de gestion a été financée à hauteur de plus d’un (01) milliard de francs CFA.

Dans le domaine de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle, 13 581 centres, tous niveaux confondus, ont été ouverts au cours de la campagne en 2007-2008 contre 12 521 centres en 2006-2007. 94 462 apprenants ont été déclarés alphabétisés en 2007-2008 contre 90.898 en 2006-2007 dont 57% de femmes avec un taux de promotion de 91,10% contre 79,58% en 2006-2007.

Nous avons engagé des actions de sensibilisation et de plaidoyer en faveur de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle. A cet effet, une levée de fonds a été initiée en collaboration avec le Conseil Economique et Social qui a tenu une session extraordinaire sur la question. En outre, le 3ème Forum National sur l’Alphabétisation et l’Education Non Formelle qui s’est déroulé du 02 au 06 décembre 2008 a ouvert des pistes de solutions pour l’accélération de l’alphabétisation. Au total, il importe de souligner que l’enveloppe allouée par l’Etat en 2008 à l’éducation de base s’élève à 103,3 milliards de francs CFA. Rapporté au Budget national, elle a connu un accroissement de 3,54% et a franchi à nouveau le seuil des 10% pour se situer à 10,24%. En complément de cette allocation, le Gouvernement a obtenu du fonds catalytique créé dans le cadre de la Mise en Œuvre Accélérée de l’Education Pour Tous (EPT) 102 millions de dollars de subvention non remboursable, soit environ 51 milliards de FCFA pour la période 2009-2011, pour soutenir les efforts financiers du Gouvernement et les progrès enregistrés dans le secteur de l’éducation.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Le développement du système éducatif commande l’expansion harmonieuse de ses différents niveaux. Dans le domaine de l’enseignement secondaire, l’année scolaire 2007-2008 a marqué la première phase de la réforme dont la mise en œuvre a été amorcée dans 45 établissements d’enseignement secondaire pilote à raison d’un (01) établissement par Province.

Ces établissements pilotes ont accueilli 8 027 élèves en classe de 6ème et cette opération a nécessité la construction 117 salles de classe complémentaires. Dans les autres établissements secondaires publics les frais de scolarité ont été réduits de moitié au niveau du premier cycle.

Outre les salles de classe complémentaires, les capacités d’accueil de l’enseignement secondaire ont été sensiblement renforcées par la réalisation de 85 nouveaux CEG, 05 lycées, l’érection de 09 CEG en lycées, 04 logements d’enseignants et 07 Directions Régionales. Avec ces nouvelles ouvertures, le nombre d’établissements secondaires est passé de 762 à 1 021 dont 608 pour le privé. Corollairement, les effectifs sont passés de 352 376 élèves à 423 520, soit un accroissement de 20% avec une proportion de 42% de filles. Le taux brut de scolarisation qui était de 22,92% en 2006-2007 au premier cycle a atteint 27,4%.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

L’adoption de la politique nationale de l’Enseignement technique et de la Formation Professionnelle en 2008 traduit notre souci de permettre à ce sous secteur de jouer pleinement sa partition dans la valorisation des ressources humaines de notre pays.

En terme de réalisation d’infrastructures, 02 Collèges d’Enseignement Technique (CET) de Ouagadougou ont été érigés en lycées professionnels et divers équipements ont été acquis au profit de 03 lycées techniques et professionnels. Les lycées professionnels de Fada N’Gourma et de Ouahigouya ont été ouverts. Le nombre d’établissements d’enseignement technique est passé de 100 en 2006-2007 à 114 en 2007-2008.

Quant au Centre d’Excellence de Formation Professionnelle de Ziniaré et les 04 lycées professionnels de Dori, Gaoua, Dédougou et Koudougou, les études architecturales ont été réalisées et les travaux de construction vont démarrer incessamment.

Du point de vue des ressources humaines l’enseignement secondaire d’une manière générale connaît un déficit chronique en enseignants. Pour y remédier, le Gouvernement a procédé au recrutement et au déploiement de 649 professeurs au cours de l’année scolaire écoulée.

Dans le cadre de la mise en œuvre des conventions avec les promoteurs de l’enseignement privé laïc et confessionnel, l’Etat a pris des mesures spécifiques pour accompagner l’action de ces partenaires nationaux de l’éducation. A cet effet, plus de 1,25 milliards de francs CFA ont été octroyés à l’enseignement privé conventionnel au titre de la subvention annuelle et des frais de scolarité des élèves affectés par l’Etat. Dans le même élan, les établissements publics ont reçu 843 millions pour la prise en charge des heures de vacation contre 500 millions de francs CFA en 2007. Par ailleurs, les établissements d’enseignement secondaire publics ont bénéficié de vivres pour un montant cumulé de 800 millions de francs CFA contre 700 millions en 2007.

La dynamique impulsée à l’ensemble du système éducatif est également perceptible au niveau de l’enseignement supérieur à travers l’ouverture de l’Université Ouaga II et le démarrage des travaux de construction de ses infrastructures sur son site à Gonsé. D’autres infrastructures ont été également réalisées afin d’en accroître les capacités d’accueil. Il s’agit notamment de 04 amphithéâtres dont 02 de 250 places et 02 autres de 1 300 places, de bâtiments à usage pédagogique, administratif et social.

Le nombre d’établissements d’enseignement supérieur qui était de 42 en 2006-2007 est passé à 49 en 2007-2008 dont 20 publics, 24 privés laïcs et 05 privés confessionnels. Les effectifs ont connu une hausse sans précédent de 25%, passant de 33 515 étudiants en 2006-2007 à 41 779 en 2007-2008. Celui des personnels enseignants est passé de 857 à 955.

Au niveau des enseignements, il y a lieu de souligner que nos universités se sont engagées aux côtés de celles des autres pays membres du CAMES dans la mise en œuvre progressive du système Licence – Master – Doctorat (LMD). Cette mutation permettra à nos universités et à nos étudiants d’être plus performants, plus compétitifs et en phase avec les exigences de l’évolution de l’enseignement supérieur à l’échelle internationale.

La croissance considérable de notre système universitaire n’est pas sans difficultés. C’est pourquoi certaines universités publiques ont connu des crises de degrés divers au cours de l’année académique passée. Grâce à l’esprit de sacrifice et de dialogue que tous les acteurs ont cultivé, l’année académique a été sauvée. Du reste, nous nous attelons à approfondir la réflexion pour appliquer des solutions durables aux difficultés que traversent nos universités.

Dans le souci d’améliorer les conditions de vie et de travail des étudiants, nous avons pris un certain nombre de mesures sociales. Le contingent de bourses d’études jusque là fixé à 500 a été porté à 1 000 bourses par an et le taux a été revalorisé. S’agissant des aides et des prêts, non seulement les taux octroyés ont été augmentés, mais aussi le nombre des bénéficiaires. Les capacités d’accueil des cités et des restaurants universitaires ont été renforcées.

Au cours de l’année 2008, des efforts ont été consentis à la promotion de la recherche orientée et centrée sur la réduction de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie des populations. A cet effet, nous avons œuvré pour le renforcement des capacités opérationnelles de nos structures de recherche et la consolidation des mécanismes d’élaboration des technologies appropriées.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Promouvoir la sécurité sociale c’est assurer la protection sociale et l’habilitation de tout burkinabè. C’est-à-dire rendre encore plus effective la culture de la solidarité et lutter contre toute forme d’exclusion et toute forme d’inégalité et de discrimination à l’égard des femmes.

En matière de solidarité, l’année 2008 a été marquée par l’organisation réussie du mois de la solidarité qui a permis de collecter la somme de 57 millions de francs CFA pour renforcer le fonds national de solidarité donnant ainsi plus de possibilités d’interventions en faveur des personnes déshéritées. Des appuis financiers et matériels d’une valeur de 139,5 millions de francs CFA ont été apportés aux personnes vulnérables. Des infrastructures sociales d’une valeur de 525,5 millions de francs CFA sont en cours de réalisation dont le premier bâtiment de l’auberge de la solidarité de Ouagadougou déjà fonctionnelle.

Au titre de l’amélioration des conditions de vie des familles, environ 27 000 personnes ont bénéficié d’appuis matériels et financiers, de formation multiformes et de séances de sensibilisation.

En 2008, la situation humanitaire de notre pays a connu une crise importante due aux inondations qui ont provoqué des dégâts matériels et causé 11 décès, 58 blessés et 7.089 sans abris. En tout, 20.189 victimes ont été enregistrées et assistées par le Gouvernement. Cette crise humanitaire nous a amenés à repenser nos mécanismes de prévention et de gestion des catastrophes. Un plan de contingence multirisque a été élaboré en vue de nous doter d’un cadre d’intervention rapide et efficace.

C’est le lieu pour moi, d’exprimer toute ma reconnaissance à l’ensemble de nos partenaires pour leur disponibilité constante et à toutes les bonnes volontés pour leur spontanéité dans cette situation de crise humanitaire.

Au compte de la protection et de la promotion des groupes sociaux spécifiques, il faut noter la tenue du premier forum international sur le handicap qui a mobilisé plus de 1000 personnes. Par ailleurs, près de 600 personnes handicapées ont bénéficié d’équipements facilitant leur mobilité.

L’habilitation de la femme est une question de justice sociale et de droit. Elle implique des actions spécifiques de promotion pour élever le statut économique, social et juridique de la femme. Mais, de manière plus durable, elle implique l’effectivité du principe d’équité et d’égalité qui trouve sa forme achevée dans l’approche genre.

L’amélioration du statut social et juridique de la femme nécessite son accès à l’éducation, à la formation pour qu’elle puisse avoir sa place aux côtés de l’homme dans les sphères de décision. C’est dans cette perspective que des séances de sensibilisation sur la nécessité de la scolarisation des filles et de leur maintien à l’école ont été intensifiées. Des formations en techniques de production ont été dispensées à 1 436 femmes et jeunes filles. Pour accroître les possibilités des femmes d’accéder aux facteurs de production, 16 groupements féminins ont bénéficié chacun d’un moulin mixte ou d’une unité de savonnerie, 1 789 femmes des organisations féminines ont été sensibilisées et informées sur les possibilités d’accès aux crédits et à la terre.

Sur le plan institutionnel, le dispositif mis en place pour coordonner l’implémentation du plan d’action de promotion de la femme 2006-2010 se réunit régulièrement. Elle a tenu sa septième session en novembre 2008 au cours de laquelle elle a recentré et mieux priorisé les activités du plan d’action.

La création de la commission nationale de suivi de la mise en œuvre des engagements du Burkina Faso en faveur de la femme est un renfort indispensable au dispositif existant.

Comme si ces espaces de dialogue ne suffisaient pas, l’évènement majeur aura été la tenue en novembre 2008 du forum national des femmes placé sous le très haut patronage de Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Faso.

En tout état de cause, le Gouvernement a claire conscience que le développement durable n’est envisageable que si les principes d’équité et d’égalité selon le genre sont effectifs. C’est bien dans cette perspective que le Gouvernement a élaboré une politique nationale genre suivant une démarche participative, dont l’adoption interviendra en 2009.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les députés,

La sécurité sociale c’est assurément l’élargissement des opportunités d’emplois et de revenus pour les Burkinabè dans l’équité. C’est bien fort de ce principe que le Gouvernement, dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale de l’emploi a initié des programmes spécifiques et mis au point des instruments tels que l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi (ANPE), le Fond d’Appui à la Promotion de l’Emploi (FAPE), le Fonds d’Appui aux Initiatives des Jeunes (FAIJ), le Fonds d’appui au secteur informel (FASI) le Fond d’Appui à la Formation Professionnel et à l’Apprentissage (FAFPA) et le Programme National de Volontariat (PNV).

Bien évidemment, l’efficacité de ces instruments tient à leur proximité des premiers bénéficiaires. A cet effet, le Gouvernement a poursuivi en 2008 avec la mise en place des Guichets Uniques des Fonds Nationaux (FASI, FAPE, FAFPA, FAIJ) dont la philosophie est de faciliter les formalités et les procédures de financement des microprojets à travers leur regroupement. En 2008, six (06) Guichets Uniques ont été ouverts dans les villes de Dori, Manga, Dédougou, Kaya, Gaoua et Banfora.

Les résultats obtenus avec la mise en œuvre de ces instruments en matière de création d’emplois et de formation donnent à notre sens de réels motifs de satisfaction. Le Fonds d’Appui à la Promotion de l’Emploi (FAPE) a contribué à la consolidation de 90 PME et renforcé les capacités de leurs promoteurs pour une enveloppe de 150 millions de francs CFA. Cette action a permis la création et la consolidation de 485 emplois.

Le Fonds d’Appui aux Initiatives des Jeunes pour sa première année d’opérationnalisation, a financé 600 microprojets, générant 600 emplois directs au profit des jeunes. L’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi (ANPE) a vu ses actions centrées davantage sur l’accroissement de l’offre de formation et 15 260 jeunes ont été inscrits dans ses centres de formation professionnelle initiale. Le dispositif national sera renforcé par le projet d’extension et la modernisation du centre d’évaluation et de formation professionnelle de Ouagadougou dont le coût total s’élève à 3,8 milliards de francs CFA.

En matière d’employabilité et d’insertion socioprofessionnelle des jeunes diplômés, l’agence a continué de développer des initiatives. Ainsi, elle a placé en stage 1 190 demandeurs d’emplois. En 2008, 9 686 demandeurs d’emplois ont été inscrits et 1 095 ont reçu une formation en Technique de Recherche d’emploi tandis que 1 293 ont été formés en entreprenariat. Ces actions viennent compléter le Programme de Formation de 5 000 jeunes par an en entreprenariat. D’un coût annuel de 300 millions de francs CFA, il a permis de former 4 092 jeunes, suscitant 2 000 plans d’affaires dont 600 promoteurs ont bénéficié de financements pour un montant total de 1 milliard de francs CFA.

Le fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage s’est fixé des objectifs quantitatifs majeurs d’encadrement des jeunes. A cet effet, la mise en œuvre du programme de formation de 10 000 jeunes par an aux métiers a été préconisée pour améliorer leur employabilité pour un coût annuel de 600 millions de francs CFA. Dans ce cadre, 5 274 jeunes sont en cours de formation dans une dizaine de métiers. Par ailleurs, il a contribué à former des apprentis, des travailleurs des PME/PMI, acteurs ruraux, ainsi que des artisans. Il a, par ailleurs, réhabilité 25 structures de formation au cours de l’année 2008.

Dans l’optique de modéliser et structurer notre système de formation professionnelle et d’apprentissage, le Gouvernement poursuit la mise en œuvre du programme de certification et de qualification professionnelle (CQP). La session de contrôle de 2008 a permis la qualification de 624 jeunes sur 852 candidats présentés.

Le Fonds d’Appui au secteur informel s’organise mieux pour répondre aux différentes sollicitations des acteurs. Le Forum National du Secteur Informel que nous avons institué comme cadre de concertation et d’échanges entre le Gouvernement et les acteurs de ce secteur et dont la première édition a réuni plus de mille (1000) acteurs les 14 et 15 novembre 2008, s’inscrit bien dans cette perspective.

Le Programme National de Volontariat qui a été lancé le 17 février 2007 ambitionne d’offrir aux jeunes diplômés des opportunités d’acquérir de l’expérience professionnelle dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’environnement, etc. L’année 2008 a vu l’installation de six (06) centres régionaux de volontaires dans les villes de Dédougou, Tenkodogo, Fada, Ouahigouya, Dori et Gaoua. Une première vague de 50 volontaires a été engagée dans le cadre de la phase pilote.

La formation professionnelle améliore l’employabilité notamment des jeunes. Aussi, le Gouvernement a-t-il engagé la mise en œuvre du Programme de Renforcement de la Formation Professionnelle (PRFP) financé par la Coopération Taiwanaise pour un montant total de 30 milliards de francs CFA. Ce programme permettra la réalisation prochaine du Centre de Formation Professionnelle de Référence de ZINIARE et d’un autre centre à vocation industrielle à Bobo-Dioulasso pouvant accueillir 1 200 jeunes chacun. Par ailleurs, le PRFP assurera la construction ou la réhabilitation et l’équipement de 11 centres régionaux de formation qui porteront les capacités de formation à 6 000 jeunes par an.

Dans le souci d’atténuer le sous-emploi des jeunes ruraux, le Gouvernement a procédé le 21 janvier 2008 au lancement du projet pilote d’embouche bovine et d’équipement des jeunes maraîchers pour un montant annuel de 200 millions de francs CFA. Ce projet qui vise à promouvoir les micro-crédits de proximité adaptés aux besoins ruraux favorisera leur accès à un emploi rémunérateur et le progrès économique et social du monde rural.

En matière de consolidation des canaux de dialogue avec la jeunesse et de promotion de leur mouvement associatif, nous pouvons relever l’adoption de la Politique Nationale de Jeunesse assortie de son plan d’action. Il faut saluer la tenue régulière du Forum National des Jeunes dont l’édition de 2008 placée sous le thème « Formation professionnelle et auto emploi : quelles perspectives pour les jeunes ? », a regroupé à Bobo-Dioulasso 2 500 jeunes pour des échanges directs et fructueux avec Son Excellence Monsieur le Président du Faso autour de leurs préoccupations.

Monsieur le Président,
Honorables députés,

La sécurité sociale c’est bien entendu une législation de travail pertinente et un système de prévoyance sociale adapté.

Les importantes réformes initiées par le Gouvernement en partenariat avec les organisations socio-professionnelles en matière de législation du travail, ont valu au Burkina Faso de compter parmi les premiers pays réformateurs dans ce domaine selon le rapport « Doing Business » de la société financière internationale (SFI). Ces réformes ont été parachevées en 2008 tout en tenant compte des conventions relatives aux normes internationales.

En matière de prévoyance sociale, le Gouvernement a œuvré au renforcement du cadre juridique et institutionnel des organismes de sécurité sociale ainsi qu’à l’amélioration et à l’élargissement de leurs prestations. Par ailleurs, la création du Fonds National d’Appui aux Déflatés et Retraités (FONA-DER) a permis de financer 27 projets pour un montant de 169 465 000 francs CFA, permettant ainsi de consolider 45 emplois et d’en générer 51 permanents et 97 temporaires.

La sécurité et la santé des travailleurs demeurent un sujet de préoccupation. Les actions dans ce domaine ont concerné, d’une part, la prévention des risques professionnels à travers la mise en place d’un cadre règlementaire de sécurité et santé au travail, la mise en cohérence des textes et des méthodologies d’intervention en vue de l’amélioration des conditions de travail, et d’autre part, la lutte contre le travail des enfants.

Le Gouvernement reste attaché aux vertus du dialogue social. Aussi, apprécie-t-il la régularité de la tenue des réunions de concertation Gouvernement/Syndicats et l’installation en Août 2008 de la commission paritaire de négociation des salaires dans le secteur privé. Les différentes concertations ont abouti à une augmentation salariale de 4 à 8% dans le secteur privé pour compter d’octobre 2008, de 4% au profit des agents de la fonction publique pour compter de janvier 2009. Dans la même lancée, des abattements des taux de l’IUTS ont été opérés au profit des travailleurs du public et du privé et une subvention de 150 millions de francs CFA a été octroyée aux organisations syndicales de travailleurs et d’employeurs. Toutes ces actions ont contribué à apaiser le climat social.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Suivant le vieil adage « un corps sain dans un esprit sain », le Gouvernement s’est doté d’une politique nationale de sport et a adopté en 2008, un plan d’action de mise en œuvre. Le souci du Gouvernement dans ce domaine est d’une part, de mieux organiser le sport de masse et d’autre part, de promouvoir la culture de résultat au niveau des sports de compétition. Le sport est un élément indissociable de la sécurité sociale, parce qu’il contribue au développement intégrale de l’homme.

Je suis bien heureux de constater que des initiatives diverses sont prises au niveau national et des régions pour développer le sport de masse.

Au niveau des sports de compétition, je voudrais ici saluer la renaissance d’une certaine conscience responsable et de citoyenneté. Les sportifs burkinabè ont réalisé des performances appréciables sur le plan régional, continental et mondial au cours de la saison sportive 2007-2008. A ce titre, je citerai :

-  la participation honorable de notre pays aux jeux olympiques et aux jeux paralympiques de Pékin en Chine avec des records nationaux battus en natation, en escrime, en sport pour personnes handicapées et une qualification en demi-finale des 100 mètres haies ;

-  en football, les Etalons Seniors se sont qualifiés pour la dernière phase des éliminatoires de la CAN et du mondial 2010 en terminant 1er de leur poule ;

-  les cadets se sont qualifiés pour les phases finales de la CAN des moins de 17 ans qui se déroulent actuellement en Algérie. Les échos sur la prestation de l’équipe sont plus que satisfaisants. Souhaitons lui encore plus de chance et de courage ;

-  au niveau des autres disciplines, 247 médailles ont été engrangées dans la sous-région et sur le continent en athlétisme, aviron, judo, lawn tennis, pétanque, rugby, taekwondo, volley-ball, soft ball et en lutte ;

-  la boxe a enregistré 02 ceintures professionnelles africaines et une mondiale ;

-  le sport pour tous a eu un regain de pratique avec la mise en place de bureaux de sport pour tous en vue de sa pratique permanente dans les services et au sein des communautés de base.

En tout état de cause, le Gouvernement a entamé la réalisation d’un certain nombre d’infrastructures pour favoriser l’éclosion de sportifs émérite. Il s’agit du démarrage des travaux de construction de stades à Ziniaré, Manga, Gaoua, Orodara, Nouna et Gourcy après celui de Fada N’Gourma inauguré à l’occasion des festivités du 11 décembre.

Monsieur le Président,
Honorables députés,

L’action du Gouvernement en matière d’habitat et d’urbanisme au cours de l’année écoulée, s’est orientée vers l’amélioration du cadre de vie des populations.

Les résultats obtenus révèlent de véritables progrès dans la prise en charge et la maîtrise de notre processus d’urbanisation. En effet, le Gouvernement a adopté une Politique Nationale de l’Habitat et de Développement Urbain, assorties du plan d’action pour l’habitat et le développement urbain couvrant une période décennal 2009-2018. Par ailleurs, la loi portant promotion immobilière au Burkina a été adoptée par votre Auguste Assemblée. Ce dispositif vient compléter la loi portant code de l’urbanisme et de la construction.

Dans le cadre de la recherche d’une meilleure maîtrise de la croissance de nos villes, il a été réalisé :

-  la révision du Schéma Directeur d’Aménagement du Grand OUAGA (SDAGO) pour une gestion rationnelle et harmonieuse de notre capitale, ce qui lui conférera un statut de métropole nationale à vocation de capitale sous-régionale et internationale ;

-  l’élaboration de Schémas Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme, pour les communes Urbaines de Gorom-Gorom, Garango, Dano et Léo.

Sur le plan de la réglementation, il convient de signaler d’une part la mise en place du Conseil National de l’Urbanisme et de la Construction, la plus importante des structures consultatives concernant l’habitation et l’urbanisme, et d’autre part, l’opérationnalisation du Centre de Facilitation des Actes de Construire (CEFAC) qui a simplifié les procédures de délivrance du permis de construire.

Dans le domaine de la réalisation des opérations d’aménagement et d’assainissement de nos villes et localités :

 ? dix huit (18) localités, principalement des communes rurales, ont fait l’objet de leur premier lotissement en 2008 ;

 ? le nouveau mode lotissement prévu par le code de l’urbanisme et de la construction a été lancé : à cette occasion, des arrêtés conjoints d’autorisation de lotir portant sur plus de 68 000 parcelles à dégager ont été délivrés à trente cinq (35) maires ;

 ? 2200 parcelles ont été viabilisées par de la Société Nationale d’Aménagement des Terrains Urbains (SONATUR) sur le site de Bobo 2010 et 4000 dans d’autres villes telles que Garango, Ouahigouya, Boussé.

S’agissant de la production de logements décents pour les populations, le Gouvernement a lancé le 24 juillet 2007 le programme 10 000 logements sociaux dont la mise en œuvre effective s’est matérialisée par :

 ? la réalisation d’une campagne d’inscription sur tout le territoire national qui a enregistrée 28 189 demandes ;

 ? la réalisation de la tranche 2008 comprenant 264 logements répartis entre les villes de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou et Fada N’Gourma ;

 ? le développement d’un partenariat public privé grâce à l’adoption de la Loi portant promotion immobilière, l’appui à l’auto construction, l’intégration des matériaux locaux dans les constructions pour plus d’économie ;

 ? l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan d’action spécifique à une stratégie de lutte contre la pauvreté urbaine.

Sur la réalisation des équipements collectifs, les travaux d’aménagement de la Place de l’Afrique autour du Mémorial aux Héros Nationaux ont démarré. Ceux relatifs au Monument des Martyrs sont pratiquement achevés.

Dans le cadre de la modernisation du tissu urbain, il importe d’indiquer que les travaux de voirie du Projet ZACA se poursuivent normalement. Le bitumage des voies et le démarrage des activités de construction sont prévus pour 2009.

L’action du Gouvernement sera poursuivie en vue de consolider les acquis du secteur. Il s’agira donc de :

 ? la réalisation pour l’ensemble des 49 communes urbaines de Schémas Directeurs d’Aménagement et d’Urbanisation (SDAU) ;

 ? la réalisation des premiers lotissements pour 102 communes rurales ;

 ? la valorisation des espaces urbains ;

 ? l’amélioration de la réglementation pour promouvoir l’accès au logement décent ;

 ? l’exécution exhaustive du programme 10 000 logements par le développement du partenariat public-privé.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les députés,

La pauvreté n’est pas que monétaire, elle a une dimension humaine. En effet, le déni des droits humains, l’accès limité à la justice, l’insécurité publique et l’entrave aux différentes libertés notamment d’opinion sont des traits caractéristiques de la pauvreté humaine.

Vous comprenez donc pourquoi la promotion des droits humains, de la sécurité publique et des libertés, sont au centre des préoccupations du Gouvernement.

La protection et la promotion des droits humains constituent un axe important dans l’action d’édification d’un Etat démocratique.

C’est pourquoi, au cours de l’année 2008, le Gouvernement a adopté le plan stratégique 2008-2010 et la stratégie nationale de promotion d’une culture de la tolérance et de la paix au Burkina Faso. La mise en œuvre effective de ces deux instruments traduit l’engagement du Gouvernement à placer la question des droits humains au cœur de son action, dans le but de permettre l’ancrage d’une véritable culture de la tolérance et de la paix chez les citoyens, et faciliter la prévention ainsi que la gestion des conflits dans notre pays.

L’appropriation par les citoyens de toutes les questions relatives aux droits humains nécessite que ceux-ci soient informés, formés et sensibilisés. Dans ce domaine, la tenue de la cinquième édition de la Semaine nationale de la citoyenneté (SENAC), sous le signe du renforcement de l’action pour l’égalité, la justice et la dignité, alliée à d’autres activités telles que les conférences publiques, les projections, et les théâtres forum ont contribué à favoriser une meilleure connaissance et la compréhension des droits humains dans notre pays.

Avec l’appui financier du Projet de Renforcement de l’Interface Etat - Société civile - Secteur privé (PARECAP), environ dix mille (10 000) dépliants sur des thèmes divers ont été reproduits pour une bonne vulgarisation des textes et documents relatifs aux droits humains. Dans le même registre le Gouvernement a aussi poursuivi son soutien technique et financier à l’endroit des organisations de la société civile œuvrant dans le domaine de la promotion et la protection des droits humains.

Soucieux du respect de ces engagements en matière de droits humains au plan international et régional, notre pays a présenté avec succès son rapport sur l’Examen Périodique Universel (EPU) devant le groupe de travail du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève. Il a en outre participé activement aux rencontres régionales et internationales organisées par l’Union Africaine et les Nations Unies.

La jouissance effective par les citoyens des droits humains fondamentaux qui leur sont reconnus par la Constitution suppose la mise en place d’un cadre juridique, politique et institutionnel ainsi que la mise en œuvre de mesures spécifiques susceptibles d’assurer une meilleure protection de ces droits. Dans ce cadre des opérations d’établissement gratuites d’actes de naissance ont été réalisées dans plusieurs provinces.

Par ailleurs, le Gouvernement se réjouit de l’autorisation que Votre Auguste Assemblée a bien voulu lui accorder pour la ratification de la Convention sur les droits des personnes handicapées, et son protocole facultatif, ainsi que la convention sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.

La protection et la garantie des droits civils, politiques, économiques et sociaux des citoyens nécessitent un effort soutenu et constant de la part des gouvernants.

Aussi, notre pays poursuivra-t-il en 2009 la consolidation des actions entreprises et la réalisation de nouvelles activités notamment la mise en place d’une politique de promotion de la citoyenneté, l’harmonisation de la législation nationale sur les droits civils et politiques avec les différentes conventions ratifiées par notre pays en la matière, l’élaboration d’un manuel de procédure pour la prévention et la gestion des conflits.

En matière de justice, notre conviction est faite que seul un système judiciaire accessible à tous, performant et indépendant vis-à-vis de toute pression d’intérêt politique, économique ou social, est gage de paix, de stabilité et de sécurité nationale durable. Aussi, l’action gouvernementale dans ce domaine s’est-elle inscrite, au cours de l’année 2008, dans le cadre de la modernisation continue de l’appareil judiciaire, du renforcement de l’accessibilité au service public de la justice et de la valorisation des ressources humaines.

L’enjeu démocratique et social que représente le système judiciaire et son rôle central dans la lutte contre la pauvreté sous-tendent la poursuite de la mise en œuvre du Plan de consolidation du Plan d’action national pour la réforme de la justice (PC-PANRJ). De même, la réalisation en 2008 de l’annuaire statistique et du tableau de bord de la justice vient conforter l’élan de modernisation du pilotage et de la gestion prospective du secteur.

L’amélioration de la disponibilité de l’information juridique pour les praticiens du droit a été également maintenue avec la mise à disposition de huit (8) ouvrages concernant respectivement le droit de la famille, le droit des biens, le droit judiciaire, le droit communautaire, le droit de l’environnement, le contentieux des élections nationales, le contentieux des élections locales et les voies d’exécution.

Le Palais de justice de Ouagadougou, entièrement rénové et ouvert aux justiciables depuis le mois de novembre 2008, offre désormais un meilleur cadre de travail aux différents acteurs de l’appareil judiciaire. Cet édifice constitue aujourd’hui une référence dans notre pays avec une rampe d’accès pour les personnes handicapées.

Par ailleurs, le souci d’insuffler un esprit de modernité dans les textes de fond et de procédure est au cœur de la relecture en cours du code pénal et du code de procédure pénale, en vue de prendre en compte les nouvelles formes de délinquance telles que le blanchiment d’argent, les violences faites aux femmes, la cybercriminalité, etc.

Pour renforcer l’accessibilité physique au service public judiciaire, l’exécution du programme de construction des juridictions et des établissements pénitentiaires s’est poursuivie au cours de l’année 2008 avec le démarrage de nouveaux chantiers de construction à Diébougou (TGI et MAC), l’ouverture officielle du Tribunal de Grande Instance et de la Maison d’Arrêt et de Correction de Léo, ainsi que la nomination effective des magistrats des juridictions de Djibo, Nouna et Orodara.

En outre, le Gouvernement a entrepris l’élaboration d’un plan de communication dont la validation et la mise en œuvre en 2009 permettront de lever les obstacles psychologiques au recours à la justice.

En ce qui concerne les ressources humaines judiciaires, la dernière session 2008 du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) a adopté un code de déontologie des magistrats qui vient compléter le statut de la magistrature et astreindre les acteurs judicaires à une éthique professionnelle standard. Par ailleurs, la politique de recrutement et de formation a été poursuivie avec notamment plus de deux cents cinquante six (256) nouveaux agents de juridiction et de sécurité pénitentiaire, faisant ainsi passer le ratio habitants/magistrat de 46.000 en 2007 à 43.500 en 2008.

Toutefois, le renforcement de ces acquis passe particulièrement par l’adoption d’une politique nationale du secteur de la justice, la construction d’un Centre de Formation des Professions Judicaires (CFPJ) et l’amélioration continue des conditions de travail des personnels de la Justice ainsi que des conditions de détention notamment l’extension de la MACO et la construction de la prison de haute sécurité, qui constituent les challenges de 2009.

La sécurité publique est une condition indispensable à toute stratégie de développement et de lutte contre la pauvreté. Les actions menées en 2008 ont porté sur :

-  le renforcement des actions de lutte contre la criminalité, le grand banditisme, le trafic de drogue ;

-  l’accélération de la mise en place de la police de proximité ;

-  le renforcement des capacités opérationnelles des services de défense et de sécurité ;

Dans le domaine particulier de la lutte contre la criminalité et le grand banditisme, les forces de défense et de sécurité ont assuré une présence permanente et dissuasive sous forme de patrouilles de surveillance et d’intervention sur les axes routiers du territoire national. Cela a donné lieu au déploiement d’un important dispositif sécuritaire sur tous les principaux axes routiers du pays. Ainsi, plus de 22.000 sorties en patrouille ont été effectuées sur tout le territoire national dont 111 patrouilles de surveillance aux frontières, 5 121 patrouilles de police secours, 6 849 interventions ponctuelles et 1 512 escortes et accompagnements de sécurité de personnalités. Ce qui a permis de démanteler plusieurs réseaux de bandits, d’interpeller 3 845 présumés délinquants dont 849 ont été déférés devant les tribunaux, de retrouver 603 engins à deux roues et de saisir 196 armes à feu.

Ces résultats ont pu être obtenus en partie grâce à la mise en place d’un Centre National de Veille et d’Alerte (C.N.V.A.) en 2008 qui a enregistré 38 417 appels téléphoniques anonymes facilitant ainsi les échanges entre les services de sécurité et les victimes du banditisme. Cela a aussi permis d’appréhender certains bandits sur la base d’informations précises grâce au numéro vert le 10 10. C’est pour moi l’occasion d’attirer l’attention sur la nécessaire collaboration qui doit exister entre les populations et les forces de défense et de sécurité.

En tout état de cause, des actions énergiques seront prises cette année pour renforcer les stratégies de lutte en tenant compte du mode opératoire des délinquants, en renforçant les moyens techniques des forces de défense et de sécurité, en poursuivant les opérations de surveillance préventive et d’intervention dans les zones criminogènes tout en prenant en compte les pistes rurales devenues dangereuses. Pour renforcer le cadre législatif une loi sur le grand banditisme sera soumise à votre Auguste Représentation, courant 2009.

Sur le plan de la lutte contre le trafic des drogues et de la vente illicite des médicaments de la rue, des actions de sensibilisation et de lutte ont été menées et les statistiques révèlent que 7,316 tonnes de cannabis, 19 kilogrammes de cocaïne et 10,5 tonnes de médicaments de la rue ont été saisis en 2008.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Après la mise en place de 1 987 Comités Locaux de Sécurité (CLS) de secteurs et de villages, consacrant la mise en œuvre de la police de proximité pour les régions des Cascades, des Hauts Bassins et du Sud Ouest en 2007, 2 670 Comités Locaux de Sécurité (CLS) de secteurs et de villages ont été mis en place en 2008 dans les régions du Centre, du Plateau Central, de la Boucle du Mouhoun, du Centre Ouest, du Nord, du Centre Nord et du Sahel.

A ce stade du processus, les évaluations périodiques font ressortir un bilan globalement satisfaisant : la méfiance qui caractérisait les rapports entre les forces de sécurité et les populations fait progressivement place à un véritable partenariat. En 2009, la police de proximité va être mise en place dans les régions non encore couvertes afin qu’elle soit opérationnelle sur l’ensemble du territoire national.

Au cours de l’année 2008, des actions ont été également menées en vue de l’amélioration de la couverture sécuritaire nationale, du renforcement des capacités opérationnelles et du renforcement de l’efficacité et de l’efficience des forces de défense et de sécurité.

Au plan de la couverture sécuritaire nationale, des brigades de gendarmerie, des commissariats de police et de postes de police frontaliers au nombre de 23 ont été construits. Ces constructions se poursuivront également pour les années à venir.

Au plan des capacités opérationnelles, des équipements spécifiques de transmission, de matériel de maintien de l’ordre et de moyens de mobilité ont été acquis au profit des forces de défense et de sécurité.

Par ailleurs, les recrutements effectués avec la prise en compte du genre ainsi que les actions de formation continue entreprises dans divers domaines spécialisés de la sécurité ont contribué aussi bien au rajeunissement de la troupe et à la remise à niveau des effectifs qu’au renforcement de l’efficience et de l’efficacité des forces de sécurité.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

En matière de secours d’urgence, la Brigade Nationale des Sapeurs Pompiers a effectué 21 607 sorties de secours pour incendie, secours routiers, protection de biens, recherche et reconnaissance.

Je voudrais ici au nom de toute la Nation rendre un hommage appuyé aux soldats du feu. Je ne saurais passer sous silence l’exemple fort élogieux de ce jeune qui au prix de sa propre vie, a le vendredi 08 juin 2007, bravé la nature pour sauver la vie d’un enfant de deux ans et demi tombé dans un puits de plus de trente (30) mètres de profondeur avec seulement un diamètre de trente (30) centimètres environ à Dayoubsi, dans la commune de Komki-Ipala. Ces dimensions ne permettaient pas aux soldats du feu d’accéder à la victime pour accomplir leur mission de secours.

Après une brève préparation psychologique et quelques règles élémentaires de sécurité, le jeune TASSEMBEDO Moïse, alors âgé de seulement 17 ans, a été introduit dans le puits en vue de sauver l’enfant en danger. Au cours de la phase de remontée avec la victime, le jeune secouriste s’est fait mal à l’épaule droite dans ses efforts au cours de l’opération. Il a de même que l’enfant sauvé perdu connaissance par manque d’oxygène. Les deux ont été réanimés par les Sapeurs Pompiers puis conduits d’urgence dans les centres médicaux appropriés à Ouagadougou. Tous deux sont en très bonne santé.

En reconnaissance de cela, le jeune secouriste a été décoré de la Médaille d’Honneur avec l’étoile de bronze le 1er novembre 2007. Cet exemple montre un acte de courage et de sang froid dont le jeune TASSEMBEDO Moïse a été l’auteur. En effet, cette opération constitue un cas extraordinaire de sauvetage dans une atmosphère à hauts risques pour ce sapeur pompier de circonstance. Je voudrais avec vous reconnaître la présence de Monsieur TASSEMBEDO et saluer solennellement le courage de ce jeune.

Les soldats du feu interviennent fort malheureusement pour l’essentiel pour les secours routiers, du fait des accidents de circulation. Qu’il me soit permis de m’appesantir quelques instants sur l’insécurité routière qui nous interpelle tous.

Malgré toutes les mesures de sensibilisation et de répression, la route a encore et davantage tué au cours de l’année écoulée. Nous avons encore en mémoire l’accident tragique survenu aux environs de Boromo dans la Province des Ballé le 15 novembre 2008, qui a causé 70 morts et une trentaine de blessés. Tirant les conséquences de ce drame routier, nous devons ensemble regarder vers l’avenir et faire en sorte que de pareilles situations dramatiques ne se reproduisent plus jamais sous nos cieux. C’est dans ce sens que le Conseil des Ministres du 03 décembre 2008 a décidé de faire du 15 novembre de chaque année, une journée nationale de sensibilisation sur la sécurité routière et d’ériger une stèle sur les lieux de l’accident afin de pérenniser le souvenir de ce tragique événement.

Au-delà de tout cela, il me paraît indispensable de prendre des mesures idoines, aussi dures soient-elles, pour enrayer les risques de survenue de tels accidents et en vue de renforcer la sécurité routière de façon générale.

Aussi, le Gouvernement a-t-il décidé de revoir les mesures de sécurité du transport routier par la réinstauration de la feuille de route et une application stricte de la réglementation afin d’enrayer le transport mixte, la surcharge et l’excès de vitesse.

En matière de liberté et d’information, le secteur de la communication est caractérisé par la pluralité des organes de presse, véritable témoin de l’ancrage de notre jeune démocratie. Reporters Sans Frontière dans son rapport d’octobre 2008, reconnaît les efforts consentis par le Burkina Faso en le plaçant au 7ème rang en Afrique et au 63ème rang dans le monde sur 173 pays concernés. Toutefois force est de relever que c’est bien un secteur fort sensible qui a besoin de renforcer son professionnalisme en renforçant ses capacités techniques et d’organisation.

En 2008, le Gouvernement a poursuivi ses efforts en faveur de ce secteur en organisant des sessions de formation regroupant les professionnels du public et du privé.

En la matière, je voudrais particulièrement me féliciter de l’aboutissement du processus d’établissement, sous l’égide du Conseil Supérieur de la Communication (CSC), de la convention collective de la presse privée qui a fait l’objet de signature le 6 janvier 2009. Au-delà de l’impact socio-économique, la finalité de la présente convention est de contribuer résolument à instaurer de meilleures pratiques journalistiques, normées sur l’éthique et la déontologie.

En outre, la 5ème édition des Universités Africaines de la Communication (UACO) tenue du 02 au 05 décembre 2008 sous le thème « Médias et professionnalisme : enjeux et défis » est une illustration du dynamisme de ce secteur.

Par ailleurs, des défis majeurs ont été relevés dans le domaine au cours de cette année 2008.

Il s’agit notamment de :

-  la construction et l’équipement des Directions Régionales de la Radio Rurale ;

-  l’opérationnalisation du Service d’Information du Gouvernement (SIG) ;

-  la tenue du forum « Médias et développement ».

Les perspectives pour l’année 2009 et les années suivantes seront essentiellement : l’achèvement du processus de relecture de la politique nationale de communication pour le développement et de son plan d’action, la création d’une télévision rurale, l’équipement de la télévision et de la radio en matériel numérique, la mise en œuvre effective de la convention collective.

Dans chacun de ces domaines, le renforcement de la capacité des ressources humaines par des formations appropriées sera le fil conducteur de notre action.

Monsieur le Président,
Honorables députés,

L’économie monde est une réalité. Les communautés économiques régionales n’en sont pas une alternative, mais un espace d’émulation des économies nationales pour une insertion viable dans la mondialisation.

Le Gouvernement croit en ces blocs économiques régionaux notamment en la CEDEAO et en l’UEMOA. Aussi, au cours de l’année 2008, les actions menées ont-elles concerné :

 ? la mise en œuvre d’une stratégie de communication pour mieux sensibiliser les opérateurs économiques sur les opportunités qui présentent ces ensembles ;

 ? l’harmonisation des politiques sectorielles ;

 ? l’appropriation de la position de la CEDEAO et de l’UEMOA en matière de négociation des accords de partenariat économique.

Le Président du Faso a donné la preuve de son attachement à ces deux institutions sous ses deux mandats successifs. Ainsi la présidence burkinabè de la CEDEAO a permis le renforcement des capacités de l’institution, l’adoption d’un projet de création d’une zone monétaire commune, la mise en chantier de l’Union douanière et du marché commun de l’Afrique de l’Ouest, et le renforcement de la libre circulation des personnes et des biens. Elle a aussi permis l’élaboration de politiques sectorielles en matière d’énergie, d’agriculture et de réduction de la pauvreté.

S’agissant de l’UEMOA, le mandat de notre pays a permis de faire des avancées tant au plan institutionnel qu’aux plans économique et social. En effet, il a été marqué d’une part, par la modernisation de l’administration de l’Union, l’adoption d’un nouveau règlement financier, le plan stratégique de la BOAD et la rénovation des structures de la BCEAO ; d’autre part, par la mise en œuvre du Programme Economique Régional et le projet visa unique UEMOA.

En outre dans le domaine de la promotion du commerce et de la concurrence loyale, notre pays a organisé avec succès et professionnalisme la 5ème édition de la Foire Commerciale de la CEDEAO qui a connu une participation record des Etats membres avec plus de 500 entreprises nationales et internationales évoluant dans divers secteurs.

Par ailleurs, le Gouvernement a organisé du 20 au 27 novembre 2008, la quatrième édition des journées économiques du Burkina Faso en France. Ces journées qui ont mobilisé des opérateurs économiques burkinabé et français, à Paris et à Lyon, ont permis de montrer aux yeux des hommes d’affaires les efforts consentis en matière d’amélioration de l’environnement des affaires. Les témoignages enregistrés à l’occasion sont fort édifiants. Toutefois, la nécessité de tenir compte des nouveaux horizons dans le contexte de la mondialisation suggère un recentrage du contenu et une revue du mode d’organisation de ces journées.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Au cours de la période écoulée, notre pays s’est pleinement investi dans la promotion de la paix, de la sécurité et de la coopération aussi bien en Afrique que dans le monde, conformément à l’objectif primordial de « rayonnement international » de notre pays, défini dans le sixième axe du programme quinquennal de Son Excellence Monsieur le Président du Faso, « Le progrès continu pour une société d’espérance ».

Ainsi, dans le cadre de la promotion de la paix et de la sécurité en Afrique et dans le monde, sous l’égide de la CEDEAO, de l’Union Africaine, et en tant que membre non permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU, notre pays s’est impliqué dans la résolution des conflits et la consolidation de la paix en Guinée, Libéria, Sierra Leone, Guinée Bissau, Soudan, RDC, Somalie, Ethiopie, Erythrée, Moyen-Orient, Proche-Orient et dans les Balkans.

Par ailleurs, dans un esprit de solidarité avec les autres peuples, nos forces de défense et de sécurité prennent part à des opérations de paix à l’échelle africaine et internationale.
Dans le cadre de la résolution de la crise du Darfour, l’expertise burkinabè a été sollicitée avec la nomination de notre compatriote, Monsieur Djibrill Yipènè BASSOLE, en qualité de Médiateur en chef conjoint ONU/UA. En outre, pour cette même crise, les actions suivantes ont été réalisées en 2008 :

o l’exécution de la phase finale des préparatifs pour un déploiement prochain au Darfour du Bataillon Laafi, composé de 800 hommes ainsi que d’un escadron de 150 Gendarmes ;

o la formation d’un 3ème Bataillon d’infanterie aux Opérations de Soutien à la Paix (OSP) pour assurer la relève au Darfour.

Pour ce qui est du processus de paix en Côte d’Ivoire, il a connu des avancées en 2008 sous la facilitation du Président du Faso, notamment en ce qui concerne le lancement des opérations d’identification et de recensement électoral, le redéploiement de l’administration dans tout le pays et la restauration progressive de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire. Il devra aboutir à la tenue d’élections libres dont la détermination de la date revient à la Commission Electorale Indépendante de Côte d’Ivoire.

Dans cette même dynamique d’engagement en faveur de la paix, notre pays a assuré la présidence et la vice-présidence de trois comités de sanctions du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur l’Irak, le Liban et l’Iran, puis a assuré la présidence du Conseil de Sécurité des Nations Unies durant tout le mois de septembre 2008. Cette présidence a été l’occasion d’organiser un débat de haut niveau, le 23 septembre 2008, sur le thème « Médiation et règlement des conflits », qui a permis à Son Excellence Monsieur le Président du Faso de partager avec la communauté internationale l’expérience du Burkina Faso dans la résolution des conflits par la médiation.

Au plan international, le Burkina Faso a œuvré à un élargissement de ses perspectives économiques en renforçant ses liens avec ses partenaires habituels, en étendant son cercle d’amis grâce à l’ouverture effective d’une Ambassade au Brésil et la mise en place du Consulat de Niamey. Il a en outre participé à de nombreuses rencontres internationales consacrées au financement international du développement parmi lesquelles :

• la 4e Conférence Internationale de Tokyo pour le Développement de l’Afrique (TICAD) ;

• le Sommet Turquie - Afrique ;

• le Sommet République de Chine (Taiwan)-Afrique ;

• la Conférence de Doha sur le financement international du développement ;

• le dernier Sommet de la Francophonie ;

• le Sommet Inde – Afrique ;

• la cérémonie de signature à Washington, d’une convention de financement sous forme de don de plus de 200 milliards de FCFA avec le Millenium Challenge Corporation (MCC) dans le cadre de la coopération avec les Etats-Unis.

Du fait du dynamisme et de la perspicacité qui se dégagent de nos actions aux plans sous-régional, régional et international, le Burkina Faso a pu conquérir une place de choix dans le concert des Nations. En témoignent sa reconduction comme membre du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine pour un mandat de deux ans, et son admission comme membre du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies.

Pour renforcer cette image de marque, le Burkina Faso poursuivra ses efforts en matière de promotion de la paix, de l’intégration sous-régionale et régionale, et, dans les années à venir, procèdera à l’extension de sa couverture diplomatique par l’ouverture de nouvelles Missions diplomatiques et de Missions consulaires.

Par ailleurs, seront mis en place dans la même optique, l’Agence Burkinabè de Coopération Technique et Culturelle, et l’Institut National des Hautes Etudes Internationales (INHEI).

Monsieur le Président,
Honorables députés,

Je ne pense pas avoir abusé de votre grande attention. En le disant, il me vient à l’esprit cette pensée de Rick WARREN dans son célèbre ouvrage « une vie motivée par l’essentiel », et je le cite « Quand vous donnez du temps à quelqu’un, vous lui offrez une partie de votre vie qui ne reviendra jamais ». Oui, c’est ce que vous faites pour moi et je vous en remercie.

Le tableau que je viens de vous peindre est bien le reflet de tous nos efforts conjugués, exception faite des paramètres inhibiteurs que vous et moi ne maîtrisons pas.

Que retenir :

• la démocratie se raffermit ;

• la croissance économique malgré une légère accélération n’a pas suffi à faire reculer la pauvreté ;

• en dépit des graves crises, l’observation d’une gestion judicieuse nous a permis de faire face en grande partie aux besoins pressants des populations ;

• la réforme de l’Administration et de l’Etat connaît des avancées malgré des tares à corriger par l’instauration du civisme administratif ;

• les efforts consentis pour la réalisation d’une sécurité humaine durable sont bien perceptibles ;

• le Burkina Faso a enregistré des mérites en matière de promotion des droits humains, de la sécurité publique et des libertés ;

• la mondialisation et l’intégration économique régionale demeurent des opportunités encore insuffisamment exploitées ;

• une contribution appréciable du Burkina Faso à la consolidation de la paix et de la sécurité aux niveaux régional et international.

Beaucoup du chemin a été parcouru certes, mais l’ampleur des efforts à consentir pour un Burkina Faso encore plus prospère sont immenses. Ils exigent de nous de l’audace, et de la persévérance, de la cohésion et de la solidarité agissante. Nous devons le faire avec conviction et confiance, mais sans arrogance.

A cet effet, je voudrais partager avec vous cette image du célèbre économiste Alfred HIRSCHMAN pour indiquer que les aspirations des individus sont toujours fortement influencées par la réussite des autres. C’est l’image d’un automobiliste, pris dans un embouteillage au sein d’un tunnel, qui se réjouit de voir soudain l’autre file de voitures progresser vers la sortie du tunnel : il y voit un signe annonciateur de sa propre sortie. On parle donc d’ « effet tunnel » lorsque, dans un contexte d’incertitude et de manque de visibilité, l’observation du sort d’autrui comporte un contenu informationnel qui éclaire (ici positivement) son propre destin.

Des pays peu dotés en facteurs comme le nôtre font des prouesses. J’ai la forte conviction que le Burkina Faso peut en faire autant avec l’appréciable contribution de nos partenaires au développement auxquels je voudrai, au nom du peuple burkinabè exprimer nos sentiments de gratitude.

Je m’en voudrais de terminer cette allocution sans vous remercier tous et chacun d’entre vous pour votre désir du service public, et pour l’immensité du service que vous rendez à la nation. Certes, nous appartenons à diverses familles politiques, et même avons été formés à des moules idéologiques différents. Mais je sais que, par-delà les divergences de vue et d’approche, par-delà les désaccords et les conflits, nous avons tous au fond de nous une seule motivation : celle de servir au mieux le Burkina Faso, ceci afin que les générations à venir puissent dire que nous avons été dignes des défis de notre époque.

La situation actuelle de notre pays est certes difficile, mais les possibilités sont nombreuses et nos braves paysans que je remercie et félicite nous l’ont démontré au cours de la dernière campagne agricole. Peut-être devons-nous nous inspirer de la sagesse chinoise. En langue chinoise (mandarin), le mot crise s’écrit avec deux caractères : l’un signifie danger, et l’autre signifie opportunité.

Nous ne devons certes pas nous gargariser de nos succès, mais nous ne devons pas non plus nous décourager devant l’ampleur des défis. Car derrière chaque difficulté, il y a des possibilités qui ne demandent qu’à être exploitées. Je sais pouvoir continuer à compter sur le soutien critique et par-dessus tout, l’amitié et la fraternité de chacun d’entre vous.

Que Dieu bénisse le Burkina Faso.

Je vous remercie pour votre aimable attention.

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Vos commentaires

  • Le 26 mars 2009 à 22:42 En réponse à : Discours sur l’état de la nation : Le texte intégral de Tertius Zongo

    ça fait 20 ans au moins que le Blaso nous gère, je souhaite que les différents PM fassent le bilan à présent en terme de courbe d’évolution. D’où est ce qu’on est parti ? Quels étaient les objectifs ? Quels résultats sommes nous parvenus au moment du discours et qu’est ce qui expliquent les résultats ? Comme ça c’est clair quoi. Les chiffres brut ne nous vancent pas . Sinon si on Nous dit qu’on a construit 10 centres de santé c’est bien mais s’il était prévu d’en construire 50 qu’on dise pourquoi les 40 n’ont pas été construit. Qu’on nous fasse ressortir les indicateurs comparatifs des différentes années et l’impact concret sur la population. On ne peut pas dire que 22 ans c’est peu pour demander un impact.
    Mais globalement ce PM est beaucoup plus concret que les précedents. C’est bien et du courage dans la lutte contre la corruption.

  • Le 28 mars 2009 à 22:59, par Sankara nassirou En réponse à : Discours sur l’état de la nation : Le texte intégral de Tertius Zongo

    je pense qu’il est temps pour les Burkina de commencer à réfléchir car dans un pays où on a 14 millions d’habitants et qu’a chaque fois le pays recule pas de progrès et on fait semblant de faire croire à la population que ça avance
    je pense que si les dirigeants se préoccupaient des problèmes de la population on devrait commencer à valoriser notre cotonnade on a 14 millions d’habitants à vêtir calculer voir si les burkinabés étaient labiés par notre cotonnade combien de pourcentage nous avons en ce qui concerne la réduction de chaumage et n’oublier pas le marché international. donc si le premier ministre parle de finasser la sofitex pour qu’il améliore la qualité de sa production, moi je pense que c’est du mélange de salade nous devrons savoir que dans le monde nous sommes les derniers le premier ministre lui même a vécu les réalités il était pendant 5 ans au états-unis il sait bien ce qui se passe dans le monde. essayons de faire la comparaison entre la production de fofitex qui est qualifié de non qualité et ce que les usines Européennes et américaines produisait quand ils étaient dans notre rang de développement. nous allons voir que celle de sofitex est meilleur. donc le problème ne pas l’amélioration de la qualité de production mais est que le gouvernement travail à ce que les burkinabès soient gabier par le burkina faso et vous allez voir que le burkina ne pas pauvre comme on fait semblant de vous faire comprendre

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