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Jacques Sawadogo, ambassadeur du Burkina Faso à Taïwan : "Au cours des deux prochaines années, Taïwan mettra 25 milliards de F CFA à la disposition du Burkina Faso".

Publié le mardi 17 mars 2009 à 00h12min

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A la faveur d’un voyage qu’a effectué le secrétaire permanent des Engagements nationaux à Taïwan, nous avons interrogé Son Excellence Jacques Sawadogo sur l’état de la coopération entre nos deux pays, laquelle, à l’entendre "est excellente et fructueuse".

Sidwaya (S.) : M. l’ambassadeur, quel est l’état de la coopération entre le Burkina Faso et la République de Chine Taïwan ?

Jacques Sawadogo (J.S.) : La coopération entre nos deux pays se porte bien et est exemplaire. Elle se manifeste dans plusieurs domaines. Dès le départ, nous avons mis en place un mécanisme pour régir cette coopération, en l’occurrence un protocole d’accord créant une commission mixte. Cette commission se réunit tous les deux ans, alternativement au Burkina Faso et à Taïwan. La septième commission s’est tenue au Burkina Faso en octobre 2008. Cette régularité est la preuve de la solidité de cette coopération. A chaque session, la commission passe en revue, les conclusions des sessions précédentes. Elle ausculte l’état d’exécution du programme de coopération. Les deux parties, à la dernière session, ont apprécié la bonne exécution du programme et ont eu à dégager un autre pour la période 2009-2010.

S. : Quels sont les grands domaines d’intervention de ce nouveau programme ?

J.S. : Le programme couvre des domaines très variés. L’accent est mis sur les domaines prioritaires comme l’agriculture, l’hydraulique et les ressources halieutiques. Dans le cadre spécifique du septième programme, de nouveaux programmes ont été identifiés, comme la construction d’un barrage à Tinakof, le renforcement de la pisciculture et l’extension du projet riz fluvial. Une équipe d’experts traïwanais est basée à Bagré à cet effet. Sur le plan sanitaire, la coopération taïwanaise poursuivra son appui au Centre hospitalier régional de Koudougou. Un Centre de développement de la médecine traditionnelle chinoise pour renforcer les capacités des infrastructures de soins est également en projet. Aussi, il faut souligner que Taïwan excelle en matière de Technologies de l’information et de la communicaiton (TIC). Un projet est mis en place pour réduire la fracture numérique par un appui de nos administrations en équipements.

S. : Le programme ne prend-il pas en compte l’éducation qui est le levier de tout développement ?

J.S. : Il y a un importent projet de renforcement de la formation technique et professionnelle. Un lycée pilote a été inauguré à cet effet en octobre dernier à Ziniaré. C’est un vaste programme qui vise à construire 13 Centres de formations dans chaque région du Burkina Faso.
La construction de quatre lycées professionnels est en vue et l’université de Koudougou a été retenue pour la formation des formateurs. Pour joindre les loisirs à la formation, la coopération soutient les constructions des maisons des jeunes et de la culture. Dans ce cadre, la septième commission a décidé de la finalisation des travaux de la maison des jeunes de Ouagadougou en construction. Je souligne que comme innovation, la commission a encouragé la production du jatropha pour le bio-carburant et la protection de l’environnement. Du reste, un Centre commercial a été ouvert, pour soutenir le commerce et l’industrie. Ce qui a favorisé le démarrage d’un projet pilote pour les petites et moyennes entreprises. En la matière, les Taïwanais ont élaboré des outils bien adaptés au Burkina Faso, comme la transformation des productions agricoles. Toute chose qui est essentielle pour notre économie.

S. : Si on vous demandait de quantifier l’apport de la coopération taïwanaise, quelle serait la teneur de l’enveloppe ?

J.S. : La coopération est très dynamique. Lors de la septième commission, 25 projets ont été retenus pour les deux ans. Globalement, il y a 25 milliards de F CFA pour le financement de ces projets. Dans le fonctionnement de la coopération, les deux parties se retrouveront en 2010 à Taïpei pour le bilan des programmes.

S. : Parlez-nous de la communauté burkinabè. Dans quels secteurs évolue-t-elle ?

J.S. : Nous avons uniquement nos étudiants et le personnel de l’ambassade. Les étudiants sont au nombre de 34. Ils sont appréciés pour leur sérieux et leur sociabilité. Ils se sont intégrés très facilement et ont de bons résultats.

S. : Quelles sont les disciplines de prédilection ?

J.S. : Nos étudiants sont dans toutes les filières d’études comme le management, l’agriculture, la diplomatie, la pisciculture, les TIC etc. Beaucoup sont des doctorants et font des recherches pour répondre au besoin de développement de notre pays.

S. : Les flux humains sont-ils importants entre les deux pays ?

J.S. : Nous constatons qu’il y a de plus en plus d’échanges entre les hommes d’affaires. Nous recevons régulièrement des opérateurs économiques burkinabè qui viennent prospecter les opportunités d’affaires. Certains ont pu trouver des partenaires avec qui ils travaillent. Il y a aussi des opérateurs économiques taïwanais qui vont au Burkina Faso pour des affaires. Nous constatons cela à travers les visas que nous délivrons. En 2008, nous avons délivré plus de 260 visas.

S. : Qu’est-ce qui constitue l’essentiel de ces échanges commerciaux ?

J.S. : Le Burkina vend essentiellement du coton à la Chine. Notre coton est de bonne qualité et est fort apprécié. Avec l’ouverture du Centre commercial à Ouagadougou, nos opérateurs économiques pourront s’informer désormais sur les opportunités d’affaires qu’offre Taïwan et vice versa. Cela aura le mérite de stimuler davantage les échanges commerciaux entre nos deux pays.

S. : Comment appréciez-vous la visite du secrétaire permanent des Engagements nationaux à Taïwan ?

J.S. : Je suis heureux que le secrétaire permanent ait effectué ce voyage. Il a visité beaucoup de sites économiques. Il a rencontré des autorités politiques et des hommes d’affaires. Je pense qu’en tant que responsable du suivi des Engagements nationaux, sa visite va apporter un plus à cette coopération fructueuse. Il est venu constater de visu l’expérience de développement de ce pays. J’espère qu’il repart très édifié pour accompagner les projets qui sont sous sa responsabilité. Leur bonne exécution sera le gage de l’amélioration de la coopération entre nos deux pays. Car plus il y a des échanges plus la coopération se trouve renforcée.

Une enterview de Boubacar SY

Sidwaya

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