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"Le Fauteuil" de Missa HEBIE : Les travers de la société burkinabè

Publié le vendredi 6 mars 2009 à 10h41min

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Missa Hébié

Il a failli ne pas être au FESPACO. Mais il est bien présent et en compétition pour l’étalon d’or de Yennenga. Le fauteuil de Missa HEBIE a été projeté jeudi matin au ciné Burkina. Plusieurs techniciens et comédiens étaient à la projection au côté du réalisateur.

Qu’il doit être bon, ce Fauteuil. Clarisse, femme de caractère et de conviction, très intègre est nommée à la tête de la Direction générale des mines. Son prédécesseur a pourtant fait le tour des marabouts pour que son fauteuil ressemble à du roc. Mal lui en prit. Sa gestion est catastrophique.

C’est le début d’une double vie pour Clarisse, au service et au foyer. Mariée et mère de deux enfants, comment va-t-elle vivre cette nouvelle responsabilité ? Là commence un parcours de combattant parsemé d’embûches. Son foyer bat de l’aile à cause de son manque de temps pour s’en occuper. Bon nombre du personnel de son service ne cesse de mettre des bâtons dans ces roues pour la pousser à la faute. Mais elle tient le coup. Elle réussira à rallier la majorité à sa cause. Cela surtout grâce à sa persévérance et au soutien de son ministre qui préfère la juger sur ses résultats. Elle s’en sort grandie et contredit ainsi la conception qui veuille qu’une femme occupant un poste de responsabilité n’ait pas un vie stable au foyer.

Norah Kafando, l’actrice principale du film trouve même la question très méchante lorsqu’un journaliste lui demande s’il est possible de concilier un foyer et un poste de responsabilité pour une femme burkinabè. Clarisse qui était à son baptême de feu a fait bonne figure au point que certains téléspectateurs affirment que le Burkina a une comédienne de bonne facture en plus. Norah Kafando affirme avoir accepter de jouer le rôle de l’acteur principale parce que le scénario répondait à sa vision.

Avec « le Fauteuil », son premier long métrage, Missa HEBIE envoie les cinéphiles au cœur de la triste réalité de la condition féminine à des postes de responsabilité politique. A travers ce film, il montre que responsabilité politique et stabilité de foyer sont conciliables. « Et elles ne sont pas moins compétentes que les hommes », ajoute-t-elle. HEBIE traite aussi de la triste réalité du monde politique burkinabè jalonné de fétichisme et maraboutage, de corruption, de népotisme, bref de mal gouvernance. Une tare qu’on peut combattre pour peu qu’il y ait la volonté même si ce ne sera pas du jour au lendemain.

A la fin de la projection, le réalisateur a tenu à présenter les techniciens et comédiens ayant joué dans le film. Ils étaient plus d’une dizaine à venir soutenir leur film. Il a le mérite de son originalité.

L’histoire emprunte d’humour est poignante. Le décor, le son, ce ne sont pas là qu’il faut chercher les imperfections. Mais plutôt dans l’interprétation des acteurs. Selon Amine IDJER, journaliste du quotidien algérois « Liberté », « les acteurs manquaient de sincérité à certains moments ». C’est dire donc que le professionnalisme n’a pas toujours été au rendez-vous. L’on a aussi remarqué un saut d’image en plein milieu du film sans savoir si cela émane de la réalisation ou du matériel de projection.

Missa HEBIE est à son troisième film après les séries « Commissariat de Tampy » et « L’As du Lycée ». Mais celui-là a failli ne pas sortir dans les salles, du moins pour ce FESPACO, n’eut été ce coup de main de dernière minute du Ministère de la culture, du tourisme et de la communication du Burkina. Un soutien qu’il sollicite encore car il est en compétition pour l’étalon d’or de Yennenga. Mais ce fauteuil est encore plus convoité que son « fauteuil » par d’autres concurrents tous de bonne facture. Avec le chemin de croix vécu par l’équipe de réalisation et de production pour kinescoper le film à quelques jours de l’ouverture du festival, « quelques prix spéciaux nous feraient du bien », lance Missa HEBIE. Mais il attend impatiemment le 07 Mars pour savoir qui occupera le fauteuil du vingt-unième FESPACO. En tout cas, les Burkinabè en rêvent car, depuis 1997, ils ne l’ont plus occupé.
Moussa DIALLO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 6 mars 2009 à 13:29, par Issouf Traoré En réponse à : "Le Fauteuil" de Missa HEBIE : Les travers de la société burkinabè

    Le film reste la carte d’identité de l’administration burkinabé et de la vision populaire du statut de FEMME.

  • Le 7 mars 2009 à 04:45, par Socratès En réponse à : "Le Fauteuil" de Missa HEBIE : Les travers de la société burkinabè

    Bonne chance à mon monsieur du CP1 et du CP2 DE l’école centre"A" de Gaoua.Missa HEBIE a guidé mes premiers pas à l’école ,il fut un excellent enseignant.J’interpelle à tous les ministères et acteurs en charge pour la promotion culturelle au faso à soutenir des citoyens comme mr HEBIÉ qui depuis plus de 30 ans oeuvre au service pour le dévelop-
    pement du Burkina.C’est un combattant de valeur qui ne méri-
    te pas que la finition de son film soit du tatonnage.C’est un acte honteux pour tout le Burkina qui pense être le pays de la culture par excellence en Afrique pourtant,il est in-capable de financer les films de ses artistes en compétition
    "Quand un caillou tombe chaque attrape sa tête"

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