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"Mâh Saah-Sah" de Daniel Kamwa : Un film qui amuse mais n’emballe pas

Publié le mardi 3 mars 2009 à 04h55min

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Ma Sâsâ (Mah Saah-sah), dernier long métrage du réalisateur camerounais Daniel Kamwa, en compétition officielle, a été le film inaugural de l’édition 2009 du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). La projection a eu lieu le dimanche 1er mars 2003 au Ciné Burkina, en présence du Premier ministre, Tertius Zongo.

La trame met sur scène Ncharé, un adolescent qui a, à l’âge de 16 ans, perdu son père. Il est alors recueilli dans un nouveau village par son oncle Achirou. L’amour est au rendez-vous quand le regard de ce dernier croise celui de Mapon, âgée de 14 ans.

Devenu adulte et sculpteur sur bronze, Ncharé veut dignement valoriser son statut de fiancé méritant auprès de sa dulcinée. Seulement, une rumeur tenace laisse planer le doute sur sa circoncision, sans oublier d’autres obstacles qui l’attendent au tournant.

Ncharé pourra-t-il faire échec aux adversités, surtout que sa fiancée est convoitée par un député et riche commerçant de la localité ?

Les scènes de « Ma Sâsâ », bien qu’il s’agisse dans ce cas d’une fiction, relèvent parfois du vécu quotidien de nombreuses sociétés africaines, où des maux comme la pauvreté, l’hypocrisie et la raison du plus fort ont toujours droit de cité.

Ncharé est donc victime de plusieurs pièges fomentés par un élu et riche commerçant, Mulah, qui brûle d’envie de lui retirer sa fiancée grâce à la complicité de personnes, dont le père de Mapon, attirées par l’argent.

Et, comme on le voit dans bon nombre d’œuvres cinématographiques, il y a une opposition de forces, une confrontation entre des partisans du bien et ceux du mal.

Le réalisateur, qui est également le scénariste de ce long métrage, n’a pas eu tort de faire une telle option, car il arrive, à travers les multiples oppositions telles que la danse de séduction, son passage en prison, à susciter une sympathie pour Ncharé, intègre, travailleur, courageux et tenace. Les scènes sont parfois d’un ton humoristique, plaisant, donnant une belle coloration à l’œuvre.

Toutefois, « Ma Sâsâ » contient quelques insuffisances techniques et artistiques, notamment le manque de charge émotionnelle et de suspense dans certaines scènes ou séquences mettant en conflit les personnages-clés ; on ne sent pas tellement la tension dont le gros plan ou le très gros plan sur certaines parties du corps pourrait davantage embellir l’œuvre.

En plus, les entrées sur scène des personnages dans l’œuvre sont un peu confuses de telle sorte qu’il faut de la patience ou une gymnastique intellectuelle pour deviner un peu plus tard leurs rôles exacts. C’est le cas, par exemple, de l’arrivée du député au baptême d’un petit frère de Mapon, né dans une église pendant le culte.

Par ailleurs à ce niveau, il y a un sérieux problème d’harmonie des images, puisqu’on voit qu’entre l’arrivée et les salutations entre Mulah et le père de Mapon, on glisse du jour au soir sans y comprendre grand-chose. Et que dire encore du message de Ncharé, qui tenait à montrer son pénis aux femmes pour attester qu’il est réellement circoncis, répété sur deux images différentes ?

A cela, il faut ajouter que le dénouement du film, qui est amusant, n’est pas tellement original, car il est assez aisé de le deviner longtemps avant ; ce qui repose le problème du manque de suspense, déjà évoqué. Même si l’œuvre a du mérite, elle n’emballe pas vraiment.

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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