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Insécurité sur nos routes : Réflexions d’un Eléphant au bord d’un lac

Publié le mardi 3 mars 2009 à 04h55min

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Braquages par-ci, accidents de la route par-là. Le phénomène de l’insécurité préoccupe ces derniers temps nos populations. Et le groupe parlementaire ADF-RDA n’y est pas insensible, en témoigne la tenue de ses premières journées de l’année consacrées au thème : « Insécurité et politique nationale en matière de sécurité routière ». C’était les 28 février et 1er mars 2009 à Kongoussi, sur les berges du lac Bam.

« Insécurité et politique nationale en matière de sécurité routière ». C’est le thème qui était au centre des préoccupations des députés du groupe parlementaire ADF-RDA, lors de leurs journées, les 28 février et 1er mars derniers, à Kongoussi, la capitale historique du haricot vert.

Pour les entretenir sur le sujet, ils ont fait appel à des communicateurs et pas des moindres, notamment les ministres Emile Ouédraogo et Gilbert Ouédraogo, respectivement en charge de la Sécurité et des Transports. L’insécurité a atteint un seuil de tolérance inacceptable.

C’est ce qu’a indiqué le premier cité, avant de faire remarquer que le phénomène est en baisse. Car suivant les statistiques, en 2006 et 2007, 685 attaques à main armée ont été enregistrées contre 365 en 2008. A l’en croire, son département travaille à la mise en place d’une batterie de stratégies « pour mettre les bandits en insécurité ».

L’opérationnalisation du Centre de veille et d’alerte, la police de proximité, l’introduction d’un projet de loi à l’Assemblée nationale en vue de faire passer la durée de la garde à vue de 3 à 10 jours avec possibilité de prolongement de 5 jours, et de l’augmentation de peines des bandits, l’amélioration des conditions de vie et de travail de forces de sécurité…

Ce sont là, entre autres mesures, dont certaines sont déjà opérationnelles, que le ministre Emile Ouédraogo a étalées au cours de ces échanges qui ont suscité des débats enrichissants. Il a laissé entendre que la création du numéro vert (le 1010) a permis à son département de faire des résultats.

Ce numéro, a-t-il dit, ne sert pas seulement à traquer des bandits, mais aussi à dénoncer des forces de sécurité coupables de rackets. Des agents auraient déjà été sanctionnés ou relevés de leurs fonctions grâce à ce contact.

Il a appelé les populations à collaborer en faisant sienne la culture de la dénonciation. Son département est, en outre, conscient de la faiblesse du ratio qui est actuellement d’un agent de sécurité pour 12 000 habitants dans beaucoup de localités.

A entendre en tout cas le ministre Emile Ouédraogo, face à l’usage de moyens de plus en plus sophistiqués et de tactiques parfois militaires par les bandits, son département est en train de développer des stratégies efficaces pour réduire le phénomène de l’insécurité qui freine sérieusement le développement de notre pays.

L’heure n’est plus, selon lui, à l’organisation de grandes battues pour traquer les bandits. Le renseignement, a-t-il dit, est l’élément clé de leurs interventions sur le terrain. Il n’exclut pas des interventions héliportées dans les zones criminogènes, et les bandits seront en insécurité.

Selon le ministre des Transport, Gilbert Ouédraogo, par ailleurs président de l’ADF-RDA, 213 personnes en moyenne meurent dans des accidents de la route chaque année. L’homme, a-t-il dit, est à 78% responsable de ces catastrophes contre seulement 14% à l’état du véhicule.

Pour faire reculer le phénomène, selon lui, l’implication de tous les acteurs, à commencer par son département, ceux des Infrastructures et du Désenclavement, de la Sécurité, de la Santé, de la Défense, de l’Administration territoriale, est nécessaire.

Il a l’espoir que les tendances seront renversées avec la réforme institutionnelle engagée à cet effet, notamment la mise en place dans les jours à venir de l’Office national de sécurité routière (ONASER) pour combler le manque de solidarité entre les différents intervenants. Beaucoup d’actions sont prévues dans les stratégies du département des Transports.

La lutte contre les surcharges avec l’instauration des pèse- essieux, la sensibilisation au port des casques, des mesures pour la limitation de la vitesse avec des radars…

Bref, ce ne sont pas, à entendre les deux ministres, Emile Ouédraogo et Gilbert Ouédraogo, les idées qui manquent, mais les moyens pour leur mise en œuvre. Aussi, tous les deux ont demandé l’appui de tous les citoyens en général et des parlementaires en particulier, qui ont d’ailleurs formulé une recommandation au gouvernement pour une dotation conséquente de ces ministères en moyens divers.

Hamidou Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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