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France-Afrique : Un guichet unique pour le financement des films africains

Publié le lundi 2 mars 2009 à 08h37min

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Le FESPACO est aussi le lieu de mener des réflexions sur un mieux-être du cinéma africain. Dans ce cadre, Canal France International (CFI) et le ministère français en charge de la coopération ont animé une conférence de presse ce dimanche à l’Hôtel Indépendance de Ouagadougou. Les grandes annonces ont été la nouvelle politique de CFI vis-à-vis de ses partenaires africains, mais aussi la mise en place d’un fonds de financement des films du continent.

“Un fonds de 10 millions d’euros“, c’est ce que la France souhaite constituer pour appuyer les productions cinématographiques africaines. L’annonce a été faite par le secrétaire d’Etat en chef de la coopération et de la francophonie, Alain Joyandet. Pour ce faire, le concours des partenaires habituels sera sollicité mais aussi d’autres acteurs privés ; l’objectif étant de constituer un guichet unique pour faciliter les démarches de recherche de financement.

Ce fonds qui agira sous forme de subventions à la réalisation, sera aussi alimenté par les droits sur les films produits. Cette initiative qui devrait voir le jour avant janvier 2010, permettra de financer comme il se doit, les films africains. L’on devrait donc à terme rompre avec l’habituelle débrouillardise, des ambitions chaque fois revues à la baisse, des scénarios modifiés à la dernière minute pour manque de moyens ou encore des films qui ont du mal à finir. L’on se souvient que le film du réalisateur burkinabè Missa Hébié, a bien failli ne pas être prêt pour le FESPACO, par manque de moyen financier.

L’ambitieux projet de permettre aux africains de faire des “superproductions“, sera accompagné par un plan de diffusion des films africains dans les salles françaises. Déjà, Alain Joyandet a annoncé l’engagement de son institution, à diffuser le prochain Etalon d’or de Yennega dans au moins 50 salles de cinéma en France. Rendez vous donc le 07 Mars pour savoir quel film aura ce privilège.

La conférence de presse a été également l’occasion pour le Directeur de Canal France International, Etienne Fiatte, de présenter la nouvelle vision de sa structure. « Nous avons choisi de fêter les 20 ans de CFI, au FESPACO, parce que c’est le plus grand festival panafricain », expliquera t-il. Pour Etienne Fiatte, sa structure est passée par plusieurs phases durant les 20 années de son existence ; elle a été une chaîne de télévision, un promoteur de bouquet satellite, une banque de programmes, mais aujourd’hui, CFI se définit comme un acteur du développement, à travers les médias. Le mot d’ordre pour lui est aux échanges d’expérience, à la concertation. Nous ne sommes plus à l’époque où CFI envoyait les programmes pour que les télévisions africaines les diffusent sans autre forme de procès. C’est donc ensemble que les programmes à diffuser seront choisis ; et contrairement à ses curricula du départ, CFI n’est plus là pour apporter les films français aux téléspectateurs africains, mais pour proposer aux africains leurs propres images, et même les donner à voir en France et en Europe ».

Le partenariat de CFI avec les télévisions africaines, se décline aussi en formations professionnelles et en conseils d’experts. Canal France International se propose d’ailleurs de continuer le débat sur la viabilité financière du cinéma africain, à travers des débats avec les professionnels, ainsi que d’autres chaînes de télévision françaises. L’un de ces débats se tiendra ce lundi 03 Mars au Marché du Cinéma Africain (MICA), qui se tient pendant le FESPACO, sur le site du SIAO.

Hermann Nazé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 3 mars 2009 à 00:51, par wend waoga En réponse à : France-Afrique : Un guichet unique pour le financement des films africains

    Belles perspectives pour le cinema africain ! Souhaitons que ces aides financières ne soient aussi une guillotine pour les idées originales des auteurs !On se rappelle,il y a pas mal d’oeuvres litéraires africaines qui ont été publiées sous conditions que les auteurs aient revu certains aspects de leurs oeuvres.Ainsi,procédait-on à la dilution des idées afin d’éviter les passages qui faisaient"trop engagés".Et si dans le cas du cinéma,aucun point de vue ne sera imposé aux auteurs,c’est un "ouff !!!" pour le cinéma africain !

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