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Droits de l’homme au Burkina : La FIDH fait le point

Publié le dimanche 1er mars 2009 à 07h33min

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La Fédération internationale des ligues de droits de l’homme a achevé sa mission au Burkina, dans le cadre de son plaidoyer en faveur de l’abolition de la peine de mort. Elle a organisé une conférence de presse le 26 mars 2009 à Ouagadougou pour faire le point de ses actions pendant ces cinq jours. Pour sa présidente Souhayr BELHASSEN l’espoir est permis avec le pays des hommes intègres qui l’un des pays ayant ratifié le plus de conventions internationales.

La Fédération internationale des ligues de droits de l’homme veut l’abolition pure et simple de la peine de mort. C’est dans ce cadre que son premier responsable, la tunisienne Souhayr BELHASSEN a effectué une mission de cinq jours au Burkina. Accompagnée par le président du Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), Monsieur Chrisogome ZOUGMORE, elle a rencontré les plus hautes autorités politiques du pays des hommes intègres lors de son séjour dont le chef de l’Etat Blaise COMPAORE.

Avec le président du Faso, il a été questions des exactions sommaires dont les forces de l’ordre s’étaient rendues coupables il y a quelques années ainsi que la tendance de plus en plus grande de la société burkinabé à vouloir se rendre justice elle-même. Ce qui dénote de son manque de confiance vis-à-vis de la justice. En tant que premier magistrat du pays, Blaise COMPAORE a été prié par la FIDH afin que tous soient égaux devant la justice comme le stipule la déclaration universelle des droits de l’homme.

Les failles du processus électoral au pays du « facilitateur » ne sont pas également pour soigner l’image du pays. Ce que la porte-voix des sans voix n’a pas manqué de signaler lors de son tête-à-tête avec le président du Faso. L’épineux dossier Norbert ZONGO, comme il fallait s’y attendre, est lui aussi revenu sur la table de discussion. Une fois de plus Blaise COMPAORE a affirmé que le dossier est en justice et n’attend que des éléments nouveaux pour sa réouverture. Il n’est donc pas clos, a-t-il déclaré.

Mais la plupart du temps a été consacrée à la question de l’abolition de la peine de mort. Sur cette question, un projet de loi doit bientôt passer à l’Assemblée nationale pour examen à en croire les dires de la présidente de la Fédération internationale des ligues de droits de l’homme. C’est donc sur une note d’espoir que la présidente de la FIDH achève sa visite au pays de Halidou OUEDRAOGO, ex président du MBDHP à qui elle n’a pas manqué de rendre hommage. Elle a rendu hommage au Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples qui a célébré ses 20ans dans ce mois de Février.

Autres personnalités politiques que Madame BELHASSEN a rencontrées, ce sont le président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian KABORE, la ministre burkinabé de la promotion des droits humains, Salamata SAWADOGO. Les responsables de la société civile n’étaient pas non plus en marge de cette visite de la patronne de la FIDH.

La toute première femme à occuper ce poste a également mis à profit son séjour pour visiter la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). Sa plus grande déception semble venir de ce qu’elle a vu dans cette maison carcérale. Sa capacité est largement dépassée. Le bloc central de la prison qui est censé accueillir 400 prisonniers compte aujourd’hui environs 1600 âmes. Ce que madame BELHASSEN a qualifié d’inconcevable et d’inacceptable. « Ce que j’ai vu est bouleversant et absolument indigne de l’être humain », s’est-elle indignée. « On ne peut parler de développement en ayant des conditions carcérales aussi inhumaines », a-t-elle ajouté. Malgré tout, l’espoir est permis car le premier responsable du Burkina semble avoir rassuré en affirmant qu’il veillera personnellement à l’accélération de la construction d’une deuxième prison d’une capacité de 400 prisonniers pour la capitale.

Le travail de la FIDH étant la discussion, l’information, la dénonciation et la négociation pour l’avancement de la démocratie et de la justice à l’échelle du monde entier, elle a souhaité la ratification du second protocole facultatif du traité de Rome visant l’abolition de la peine de mort. Le Burkina a fait des avancées mais beaucoup reste encore à faire a-t-on pu entendre lors de cette conférence de presse. Et on a pu surtout retenir cette phrase de cette rencontre de la présidente : « on fera bouger les choses ».

Avant de conclure, les représentants de la FIDH ont annoncé le lancement de la campagne « l’Afrique pour les droits des femmes » à partir du 08 Mars prochain.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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