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FESPACO 2009 : Une cérémonie d’ouverture comme un conte enchanté

Publié le lundi 2 mars 2009 à 07h34min

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Cheik Modibo Diarra, parrain de la 21e édition du FESPACO

Clap de départ pour le FESPACO 2009. Sons et lumières l’ont disputé aux danses et chansons. Que de disciplines artistiques mis en œuvre pour un soir au service du septième art. Ce samedi 28 février, le stade du 4 Août s’est mué en un théâtre pour le tournage d’un film extraordinaire. Dans les gradins, les officiels et un public grandiose ; sur la piste d’athlétisme, les hommes de presse du monde entier ; sur la pelouse des artistes talentueux et dans les airs un feu d’artifice de rêve .Voici le décor de la cérémonie d’ouverture de ce qui marque les 40 années d’existence du Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou.

Il était 16h à notre arrivée au stade. Dans les gradins, déjà un beau monde mais le stade n’était pas encore plein. Subitement une clameur s’élève dans les gradins. C’est un prodige de la musique burkinabè qui fait son entrée sur scène. Le fils de l’artiste Zoug-nazangmda, micro à la main, sous l’œil de son père et des danseuses remuant leurs croupes est en train de faire vibrer le public. Aux litanies de paroles du jeune artiste, succèdent les applaudissements nourris du public.

Maintenant c’est au tour de l’artiste ghanéen Kodjo Antui de monter sur la scène. A ma montre il est 17h précises et voici le début de la cérémonie officielle. Le maire de la ville de Ouagadougou Simon Compaoré se doit de souhaiter la bienvenue à ses hôtes venus du monde entier. A présent il est au pupitre « Sentez vous chez vous à Ouagadougou », ainsi résumerais-je son message à tous ses hôtes. C’est vrai que beaucoup ne comprennent pas le français ; alors le maire se traduit en anglais. Et le public qui se met à applaudir. Visiblement beaucoup ne voyaient pas Simon Compaoré parler la langue de Shakespeare …

Le Premier ministre Tertius Zongo actionnant le clap d’ouverture

Les mondanités vont se poursuivre très vite avec le discours du représentant de l’UNESCO, M. TIdiani Serpos, qui lui est revenu sur l’importance capitale du FESPACO dans la promotion des diversités culturelles, mais aussi sur l’œuvre grandiose de Sembène Ousmane. C’est de ce grand monsieur que parle aussi le parrain du FESPACO 2009, le Docteur navigateur interplanétaire, Cheik Modibo Diarra : « Sembène Ousmane, je ne l’ai pas connu de son vivant, mais j’ai appris à le connaître à travers ses œuvres et j’aime à être avec lui ; Sembène Ousmane n’est pas mort ».

Décidément le FESPACO est magique ; ne voilà t-il pas le ministre de la Culture du Tourisme et de la Communication, Fillipe Sawadogo, nous fait un discours de cinq minutes malgré qu’il ait parlé en Français, Anglais, Mooré et Dioula. Pour qui connaît le porte-parole du gouvernement, l’on doit dire que c’est son discours le plus court depuis sa prise de fonction.

Parenthèse fermée pour marquer l’un des points les plus saillants de la soirée. La fine crème de la musique burkinabè réunie sur un même plateau. Le groupe Yéleen, Alif Naaba, Floby et Sissao, accompagnés par des instrumentistes aussi valeureux que sont Eugène Kounker l’un des plus grands bassistes du continent, Madéni le roi de la percussion et bien d’autres. Tout cela pour une chanson inédite titrée “Ni Woongo“, traduisez : “Bonne arrivée“ et comprenez “à tous les étrangers venus pour le FESPACO“.Oh que le public est entraîné et quand Smarty du groupe Yéleen demande de faire du bruit pour le FESPACO, il est bien servi car à ce moment là, le stade du 4 août est plein. « Trop fort tout simplement », comme le disent les jeunes.

Fort aussi le geste du Premier Ministre du Burkina Tertius Zongo, quand il a donné le clap d’ouverture de cette 21ème édition du Festival. C’est très vigoureusement, qu’il effectuera ce geste symbolique avec le clap géant conçu à cet effet, comme s’il voulait communiquer toute son énergie aux professionnels du cinéma africain.

Etalon d’or pour Ireine Tassembédo

De l’énergie, ceux-là en ont assurément ; hommes et femmes ; jeunes et moins jeunes. Chaque tranche d’age était représentée dans le spectacle d’ouverture amené par la chorégraphe Irène Tassembédo. Les premières à sortir sont les femmes avec des plats sur la tête qui miment une lessive sur la pelouse. Sur la piste d’athlétisme, un défilé de marionnettes géantes, mais aussi une voiture atypique fabriquée par un jeune burkinabè et sur laquelle flotte les drapeaux de plusieurs pays africains. A présent, ce sont les instrumentistes qui font leur sortie. Balafons, tambours et tam-tams sont au rendez vous. C’est un duel de percussionnistes qui s’engage. A droite les rouges, à gauche les blancs : roulement de tambours et changements de rythmes d’un groupe à l’autre.

Nouvelle clameur dans la foule ; cette fois ci ce sont des jeunes hommes qui font leur entrée sur la scène avec des barriques qui habituellement servent à acheminer l’eau auprès des ménages qui ne bénéficient pas de l’eau courante. A part que là, ces barriques leurs servent à faire des danses acrobatiques. Ces jeunes pousseurs de barriques sont remplacés sur la piste par des majorettes d’un type nouveau. Pas de celles qui marchent droites en levant haut le genou au son de la fanfare ; plutôt des jeunes filles qui se déhanchent sous des rythmes africains comme le N’Dombolo, le Coupé-décalée, le Bikutsi et bien d’autre. Une vingtaine environ, ces filles en uniforme noir orné de dentelle rouge, seront remplacés par les pousseurs de barriques qui reviennent à nouveau ; cette fois ci torses nus, exécutant des pas de hip hop qui entraîneront leurs lots de OOOH de AAAH et d’applaudissements venus des gradins. Les femmes qui viendront ensuite ne seront pas en reste ; 45 au total, elles exécuteront des pas de danses typiquement burkinabè, comme le Liwaga, le Salou ou encore le Warba avant de s’en aller.

Comme des cow-boys venus du far West, c’est ainsi que défila le dernier groupe avec gilet en cuir, botte et chapeau qui vont avec. Cette magnifique chorégraphie prendra fin par la représentation sur la pelouse de la carte de l’Afrique par les corps étendus de ceux qui ont participé à cette mise en scène et l’inscription à l’aide de tissu jaune étendue :“40 ans“, comme pour dire joyeux anniversaire au FESPACO .

Du rouge, du bleu, du jaune, du blanc, de l’argentée, que de couleurs dans le long feu d’artifices qui marqua la fin de la soirée. Et cela n’en finissait pas. « OOH » ; « magnifique », « ça c’est joli «  ; entendait-on de partout et tout cela avec en fonds sonore la chanson du groupe Bezou titré « Burkina Nooma » ; traduisez « Il fait bon vire au Burkina ». Sûr que ce soir peu, de gens pouvaient bien dire le contraire.

Hermann Nazé

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