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Politique : Les prétentions présidentielles se dessinent

Publié le mercredi 18 février 2009 à 09h49min

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Dans une vingtaine de mois, les Burkinabè iront aux urnes pour désigner celui qui aura la charge de présider aux destinées de la république pour les cinq prochaines années. Les états-majors politiques affûtent les armes pour emporter cette consultation capitale. Blaise Compaoré, même s’il n’a officiellement rien dit, reste l’un des candidats les plus sérieux. Son entourage travaille déjà à cerner le pays afin que ‘’la chose’’ n’échappe pas à l’enfant terrible de Ziniaré.

Il a l’avantage d’avoir des atouts qui sont le parti majoritaire et la kyrielle d’associations qui gravitent autour de la famille présidentielle. Sans nul doute que Gaston Soubéiga et sa Fedap/BC auront un rôle essentiel à jouer dans la campagne de 2010. Rockzilla a beau dire que cette fédération ne lui fait pas peur, il doit se rendre à l’évidence qu’elle est devenue au fil du temps une rivale avec laquelle il faut compter. En outre, le locataire actuel de Kosyam devrait pouvoir compter sur Gilbert Noël Ouédraogo et son parti. Le patron de l’ADF/RDA préférera-t-il encore rester queue de lion plutôt que tête de rat ? Tout laisse croire que, du côté du chef de l’Etat, les regards sont déjà fixés sur l’après 2015 avec tout ce qu’on prête comme intentions à François Compaoré. S’il veut déblayer le terrain pour son frère cadet, le chef de l’Etat est tenu de faire un score plus qu’honorable. Mais ce ne serait pas la chose la plus facile à faire car les autres forces politiques aussi se signalent.

Chez les sankaristes, les querelles byzantines commencent à faire place à la cohésion et au leadership affirmé de Bénéwendé Sankara. Cela s’est traduit par la fusion des principales forces sankaristes. Nongma Ernest Ouédraogo et d’autres camarades ont décidé de faire ‘’colonne couvrée’’ derrière l’avocat moustachu. Celui-ci pourrait être sur la ligne de départ avec plus d’assurance, comparativement à 2005. Pour Me Sankara, la présidentielle de 2010 est importante car elle sera un test pour savoir si l’alternative sankariste a des chances de déposer ses baluchons à Kosyam. Ce ne sera peut-être pas lors de la prochaine présidentielle mais -qui sait ? - pour celle à venir. Le PDP/PS ne voudra pas non plus se laisser faire. Son dernier congrès a, certes, réduit sa force de frappe avec les nombreuses démissions de militants ‘’poids lourds’’, mais la direction actuelle reste sereine. Le président Kaboré, qui a hérité du parti, entend le relooker pour aller à l’assaut du fauteuil présidentiel.

La seule inconnue, pour l’instant, reste la position de l’homme du tékré. La Panthère va-t-elle jeter tout son dévolu dans la course ou va-t-elle, une fois encore, boycotter le scrutin ? Rien n’est encore définitivement arrêté car Hermann Yaméogo souffle le chaud et le froid. Il exige que certaines conditions soient préalablement réunies avant l’organisation de tout scrutin présidentiel. Sinon, menace-t-il, il fera ‘’de l’agitation dans tout le pays’’. L’homme du tékré veut-il créer la peur en exploitant à fond la situation de Madagascar ? Du reste, il a prévenu que ce qui se passe sur la Grande Ile n’arrive pas qu’aux autres. Une façon directe de dire que s’il n’est pas écouté, il pourrait mettre le feu aux poudres.

La bataille électorale promet d’être animée, voire surchauffée. Il faut, en effet, compter avec des nouvelles ambitions comme celle d’un Zéphirin Diabré. Réputé homme de dossiers, celui qui a été plusieurs fois ministre de Blaise Compaoré semble croire enfin en son étoile. Avec le pactole qu’il a amassé au Pnud et surtout à Areva, il pourrait se voir dans le rôle d’un Yayi Boni aux couleurs burkinabè. La chasse au fauteuil présidentiel reste donc très ouverte.

A. Igor

Journal du jeudi

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