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Présidentielle ivoirienne : 28 février 2009, fin des opérations d’identification et de reconstitution des registres d’état civil

Publié le mardi 17 février 2009 à 03h14min

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La sixième session du Comité d’évaluation et d’accompagnement de l’Accord politique de Ouagadougou, consacrant le retour à la paix en Côte d’Ivoire, s’est tenue hier, lundi 16 février 2009, à Ouagadougou sous l’égide du facilitateur, le Président du Faso, Blaise Compaoré. C’était en présence du Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, du représentant spécial du SG de l’ONU en Côte d’Ivoire, des membres du CEA élargi aux membres de l’Organe consultatif international (OCI). Elle a permis de passer en revue l’état d’avancement du processus et d’identifier les contraintes à lever pour le retour définitif de la paix en Côte d’Ivoire.

Le Comité d’évaluation et d’accompagnement (CEA) de l’Accord politique de Ouagadougou a surtout noté des avancées notables sur les opérations d’identifification et de reconstitution des registres d’état civil perdus ou détruits. Selon le point fait par le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Robert Beugré Mambé, à la rencontre, 4 520 948 personnes sont enrôlées sur une population cible de 8 663 19 soit un taux d’exécution de 52,19 %.

Au niveau de l’état civil, l’inventaire fait par le représentant du facilitateur en Côte d’Ivoire, Boureima Badini, montre que plus de 659 000 registres ont été traités.
Pour le facilitateur, Blaise Compaoré, son sentiment est le suivant : "je me félicite des acquis de l’opération d’identification et de recensement électoral, malgré les contraintes récurrentes."

Faisant le point des autres étapes du processus de paix, le CEA, tout en notant des progrès realisés dans le redéploiement de l’administration judiciaire et de l’administration fiscale et douanière en zones Centre-Nord ainsi que la reprise des opérations de dédouanement et d’immatriculation des véhicules, pense que les protagonistes, devraient mettre plus de diligence dans la mise en œuvre du quatrième accord complémentaire.
Pour le facilitateur, Blaise Compaoré, cet accord signé le 22 décembre et soutenu par le Conseil de securité de l’ONU indique les mesures pour la résolution définitive des questions militaires et celles liées à la réunification du pays.

Aussi croit-il que son application diligente donnera plus de visibilité au processus de paix et achèvera de réconcilier les Ivoiriens. Il en appelle donc à de nouveaux engagements nécessaires notamment au plan financier. Il invite à ce sujet l’Etat de Côte d’ivoire, les partenaires économiques et financiers qui étaient présents à la rencontre à relever ces défis pour parachever et consolider le retour définitif de la paix en Côte d’Ivoire.

Un financement de 8 milliards de F CFA est encore à mobiliser et les bailleurs de fonds sont sollicités. L’Etat de Côte d’Ivoire, par la voix de son Premier ministre Guillaume Soro, affirme que son seuil d’endettement n’est plus acceptable et souhaite qu’à la prochaine rencontre des institutions de Bretton Woods, la Côte d’Ivoire soit éligible à la réduction de sa dette. Sur la date du prochain scrutin, le CEA s’est accordé pour sa tenue dans le courant de cette année. Elle félicite la CEI pour le bon déroulement de l’opération d’identification et l’encourage à publier rapidement un chronogramme réaliste pour la tenue du premier tour du scrutin présidentiel. La VIIe session du CEA aura lieu en avril prochain
à Ouagadougou.

Victorien A. SAWADOGO


Ils ont dit...

A l’issue des travaux du CEA, des personnalités ont bien voulu nous confier leurs appréciations des conclusions de la VIe session.

Guillaume Soro, Premier ministre de Côte d’Ivoire : Nous avons fait l’évaluation du processus. Je pense que cette évaluation a été exhaustive. Nous avons abordé toutes les questions. L’une des préoccupations de la communauté internationale était d’avoir des assurances sur la volonté manifeste des Ivoiriens d’aller aux élections. Ce qui a été réaffirmé. Les bailleurs de fonds ont été mieux sensibilisés à la nécessité d’apporter un concours appréciable dans le cadre du financement du processus. Le CEA a, du reste, insisté sur cette question.

Nous pensons que les bailleurs de fonds ont bien compris la portée des enjeux. Mais nous ne nous sommes pas limités au financement de la sortie de crise. Nous avons par ailleurs demandé que dans le cadre du contexte global économique de la Côte d’Ivoire (un pays qui est endetté et qui poursuit un programme avec le Fonds monétaire international), les bailleurs de fonds fassent en sorte qu’aux assemblées générales de mars, notre pays puisse atteindre le point de décision et être éligible à l’allègement de sa dette.

Boureima Badini, représentant du Facilitateur en Côte d’Ivoire : Il s’est agi de faire le point de l’Accord de Ouagadougou. Le président de la CEI a précisé que l’identification se déroule très bien. Nous sommes à plus de 52%. Bientôt, l’identification prendra fin de même que l’opération de reconstitution des registres d’état civil perdus ou détruits, le 28 février 2009 en l’occurrence. S’il y a des difficultés, il y aura des rallonges.
Nous avons demandé à la CEI d’établir un chronogramme permettant au gouvernement de fixer la date du premier tour de l’élection présidentielle. Je pense que 2009 est l’année des élections. La commission électorale fera son chronogramme en fonction de cette réalité.

Robert Beugré Mambé, président de la CEI : Le CEA a fait l’évaluation du processus et demandé un chronogramme. Le chronogramme est un instrument de travail que la CEI réalise de façon permanente et ajuste selon les contraintes rencontrées sur le terrain. Le chronogramme existe mais pour le rendre définitif et réaliste, il faut que les facteurs endogènes et exogènes soient pris en compte de sorte à faire que les activités sur le terrain s’exécutent de manière stricte.

Nous allons nous y atteler et c’est pourquoi, nous n’avons pas communiqué sur le chronogramme à cette session pour ne pas nous confronter à des difficultés probables sur le terrain. La réunion a permis de discuter des conditions d’établissement du chronogramme définitif sans accroc et sans difficulté. Dans tous les cas, nous militons pour que tout se passe en 2009 dans le meilleur des cas.

Déjà, la fin de l’enrôlement est pour le 28 février prochain. Avec le soutien du gouvernement et des partenaires, nous avons eu les moyens pour mobiliser les équipes qui sont présentement sur tous les sites habités pour enrôler les populations et d’ici une dizaine de jours, tout sera fini. Tous les Ivoiriens qui ont leurs documents seront enrôlés d’ici cette date.

Propos recueillis par V.A.S

Sidwaya

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