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Philippe Ouédraogo du G-14 : Si un ministre peut rembourser 100 millions en cinq ans…

Publié le lundi 16 février 2009 à 00h50min

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Philippe Ouédraogo

La vie du Groupe du 14-Février et la situation nationale, notamment les crédits immobiliers octroyés par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) à certaines personnalités, ont été, entre autres, les thèmes évoqués par le G-14, qui a célébré ses onze ans d’existence le 14 février dernier.

Que nous veulent-ils encore ces gens-là ? Se demandaient bien des journalistes commis par leur Rédaction pour couvrir la conférence de presse du Groupe du 14-Février, communément appelé G-14. En effet, ceux qui se posaient cette question, bien sûr teintée d’un certain dépit, se sont faits sienne l’idée selon laquelle ce regroupement mène une vie essentiellement rythmée par des rencontres avec les journalistes ou par des déclarations fleuves paraissant dans les organes de presse de la place. Eh pourtant, selon les membres du G-14, ceux qui font ce jugement ont bien tort.

Et de leur rappeler qu’ils oublient souvent la contribution de la structure à l’enracinement de la démocratie au Pays des hommes intègres. Dans le souci d’une instauration d’une meilleure démocratie au Burkina Faso, le G-14, selon ses membres fondateurs, a toujours procédé à la dénonciation permanente de ce qui ne va pas. Et de préciser qu’à chaque fois qu’il y a une violation des droits, le G-14 est toujours monté au créneau. A l’actif de la structure, les animateurs de la rencontre ont cité l’érection d’une CENI un peu plus indépendante, la création du Collectif. Ce qui n’est déjà pas très mal, convenons-en. « C’est vrai que nous n’étions pas les seuls à avoir mené le combat, mais remarquez tout de même notre contribution à la petite amélioration dans la vie politique nationale », a fait remarquer d’un air modeste le principal orateur du jour qu’était Philippe Ouédraogo.

Alors, y a-t-il incompréhension de la part des journalistes ? Oui, selon les principaux orateurs du point de presse qui s’est tenu samedi dernier au siège du PAI. Comme pour restituer les choses, ils préciseront que la structure est un cadre de concertation et non le creuset de partis qui ont fusionné. François O. Kaboré du PDP/PS d’expliciter : « Les partis adhèrent librement. Si à un certain moment, ils sentent qu’ils ne trouvent plus leur compte, ou ont d’autres préoccupations, ils sont libres de partir. Ce qui est différent de partis qui ont fusionné et où sont édictées des règles plus strictes ».

« C’est déjà un mérite d’exister pendant onze ans »

Créé le 14 février 1998 suite à des élections jugées catastrophiques par ceux qui en ont eu l’initiative, le G-14 fête cette année ses onze ans d’existence. A écouter François O. Kaboré, c’est déjà un mérite d’avoir tenu jusque-là. A cette conférence de presse qui consacre donc un tel exploit, les animateurs ont fait un tour d’horizon de l’actualité nationale. Ont été analysés, les projets de réformes politiques, le financement des partis, la hausse du prix des produits alimentaires, la situation à l’université de Ouagadougou et le dernier rapport de la Cours des comptes qui a épinglé la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Sur ce dernier aspect, et à travers ce relativement long extrait de son discours, le principal orateur, Philippe Ouédraogo, s’est insurgé contre la méthode CNSS et l’attitude des personnalités incriminées : « Dénoncés dans le rapport de la Cour des comptes pour leurs retards dans le paiement des traites de leurs villas achetées à Ouaga 2000, certains gros bonnets du régime se sont empressés de régler tardivement leurs dettes en fin 2008 et de le publier dans la presse. Ce n’était donc que par mauvaise volonté ou par simple insouciance qu’ils ne s’acquitteraient pas de l

urs dettes vis-à-vis de la CNSS ! Sans doute pensaient-ils qu’il ne pouvait rien leur arriver, certains que leur position politique leur garantissait l’impunité ! Du reste, le vrai problème n’est pas là ! Même si un texte a été pris à dessein pour l’autoriser, est-il normal que des membres du gouvernement ou les premiers responsables en charge des institutions de la république, s’autorisent à racheter les biens d’autres institutions publiques ? Autre question : de quels revenus peut bien disposer un Premier ministre, ou un ministre, ou un responsable d’établissement public, pour régler en cinq ans (avec une durée de mandat d’ailleurs non garantie) l’achat d’une villa dont le coût va de 50 millions à 100 millions ou plus, non compris les intérêts ? Car cela signifie qu’il doit payer, rien que pour cette seule villa, et sans les intérêts du crédit, de 10 à 20 millions par an ! …Et pourtant, selon les chiffres publiés, même le chef de l’Etat ne percevrait qu’une rémunération mensuelle de 1 800 000 francs ! ».

Constat : avec un tel argumentaire, l’on peut tout reprocher au Groupe du 14-Février - notamment le fait de n’être pas très visible sur le terrain de l’action par exemple - sauf de ne pas poser les bonnes interrogations, qui sont souvent celles qui fâchent. N’empêche, le souhait serait que le G-14 soit plus visible sur le terrain politique et qu’il ne fasse pas comme le castor qui ne sort de sa longue hibernation qu’après la montée des eaux. A ce sujet, Philippe Ouédraogo n’a-t-il pas remercié les journalistes d’être venus un si bon matin de samedi tout en souhaitant les inviter les prochaines fois à d’autres manifestations d’autres genres, afin naturellement de changer des conférences de presse ?

Issa K. Barry

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 16 février 2009 à 13:11, par yeral dicko En réponse à : Philippe Ouédraogo du G-14 : Si un ministre peut rembourser 100 millions en cinq ans…

    tout ca c’est du bruit pour rien !ou bien yamyélé ? Es-ce que le G14 est representer a l’assemblée ? si oui cette representation est un cadre légal de dénociation et il n’y a pas que ça.juste qu’au jour d’aujourdhui je ne comprend pas qu’un député ne paie pas l’impôt,lui qui est le defenseur du contribuable alors que même le salarier qui a au moins le smig le fait ! quel pays !En plus de tout ça on veut prendre l’argent des gens pour donner a d’autres pour qu’ils cherchent le pouvvoir(le financement des parti politic).Une question à tous svp, comment peut-on organiser un réferundum sur ce type de question.La société civile peut le faire ? merci de me repondre.

  • Le 16 février 2009 à 23:17, par ça fait pitié En réponse à : Philippe Ouédraogo du G-14 : Si un ministre peut rembourser 100 millions en cinq ans…

    Pauvre G14 , le pays n’a pas besoin d’éclaireur tous le monde n’a ka tai toi et regarder ça va pourrir.

  • Le 17 février 2009 à 13:33, par Paris Rawa En réponse à : Philippe Ouédraogo du G-14 : Si un ministre peut rembourser 100 millions en cinq ans…

    Chers compatriotes, faites attention à vos prises de positions : quand une personne ou un groupe de personnes soulèvent une question, nous devons apporter notre contribution sur le débats d’idées concernant le bon fonctionnement des institutions de notre pays, et ne pas nous focaliser sur les personnes qui soulèvent la question, qu’il s’agisse du G14 ou de quelqu’un d’autre, et quelques soient leurs succès, leurs échecs ou leur importance politique. Ce qu’il faut voir, c’est ce qu’ils disent et non pas qui ils sont. Sinon nous risquons de faire comme l’imbécile qui regarde le doigt au lieu de regarder la lune que ce doigt lui montre. Et les amuseurs nous distrairons toujours de cette manière pour nous empêcher de réfléchir ensemble au fond des problèmes de notre patrie bien-aimée le BURKINA FASO et de son vaillant Peuple !

  • Le 17 février 2009 à 22:21, par nongma En réponse à : Philippe Ouédraogo du G-14 : Si un ministre peut rembourser 100 millions en cinq ans…

    Et oui ! Qui tue, tuera. Qui vole, volera ! Et l’on continue à tuer au Burkina et à voler au su et au vu des experts nationaux et internationaux, sans pitié pour le peuple mouton.

    Rappelez à nos enfants qu’il y a 22 ans, un débat de détournement à la caisse a fait tabac. Là, c’était un problème dépense propre à la caisse, totalement différent de ce que Blaise et gorous font aujourd’hui.

    La cupidité, le vol, tout ce qui est proscrit par la morale, se renforce, avec Blaise. N’est-il pas temps d’arrêter ce processus qui n’a que trop duré, sinon comme un mogo-puissant le disait, revendons donc le burkina et comme dans les familles où règnent la discorde, on vend, chacun prend sa part. Qui ira devenir Togolais, qui chinois, qui tchadien, et fini le Burkina des cupides, des assasins...

    Burkina faso, pays des Hommes intègres, mon œil...

    • Le 18 février 2009 à 11:02, par soldat Kakato En réponse à : Philippe Ouédraogo du G-14 : Si un ministre peut rembourser 100 millions en cinq ans…

      le probleme du G14 est qu’ils ont perdu le grand capital de sympathie qu’ils avaient lors de la creation de leur regroupement. ils n’ont pas su aller au dela de la denonciation du pouvoir actuel, or tout le monde peut le faire. c’est qu’il aurait fallu, c’est accompagner la denonciation de propositionss alternative d’une part et surtout d’autre part le traduire politiquement par une mutualisation des efforts, en d’autres termes eviter la dispersion par la constittuion de liste unique pendant les elections. mais que voit on a l’approche des elections ? des batailles de chifonniers qui se perdent dans des details ridicules qui renvoient aux ego de chacun d’entre eux. on a meme entendu Ernest Nongma feliciter Blaise..... le CDP n’a pas besoin de s’occuper de l’opposition pour la simple raison qu’elle s’occupe tres bien d’elle meme par des surveillances mutuelles.
      quelle credibilité voulez voir avoir quand les donneurs de lecons de morale (Bado par exemple)montre qu’il est tres sensible à l’argent (30 millions), meme d’origine douteuse ? c’est vrai qu’avec la publication du salaire des universitaire, on peut comprendre qu’ a l’approche de la retraite, on ne soit plus tres regardant sur certaine chose et meme se permettre une conscience tres flexible !!!!
      quelle credibilité voulez voir avoir quand apres avoir demander aux eleves de boycotter le Bac en 2000, certains d’entre vous(en l’occurrence Issa tiendreboego)amene sa fille composer et dire apres que c’est une question de liberte individuelle ?
      a l’internaute qui dit de se contenter de prendre en consideration ce qu’ils disent et non ce qu’ils font, c’est une position assez paradoxale car dans ces conditions, il faut en faire de meme pour la majorité et le gouvernement : s’ils disent que le Faso avance, on se contente de ca ; s’ils disent que le prix des denrees a chuté, il faut se contenter de ca, s’ils disent qu’il n y a pas de corruption, ils ont tout a fait raison !!! eh bien un jour ils diront que les burkinabè sont des cons et on sera oblige de dire qu’ils ont raison.....
      pour paraphraser Norbert Zongo, le probleme ce n’e n’est le comportement des gens bien, mais plutot le silence du commun des mortels.

      • Le 18 février 2009 à 14:05, par nongma En réponse à : Philippe Ouédraogo du G-14 : Si un ministre peut rembourser 100 millions en cinq ans…

        Soldat Kakato, je viens en espérant que vous faites pas fausse route en pensant que l’internaute "Nongma" est Ouédraogo Ernest Nongma.

        Moi Nongma, n’ai rien à voir avec l’ex-ministre Enerst Nongma Ouédraogo".

        Sachons mettre les points sur les i, afin d’éviter toute équivoque.

      • Le 20 février 2009 à 11:12, par Paris Rawa En réponse à : Philippe Ouédraogo du G-14 : Si un ministre peut rembourser 100 millions en cinq ans…

        Cher Soldat Kakato, avant de répondre à un message, il faut d’abord bien le lire et bien le comprendre. Effectivement, si vous avez été attentif et prudent vous auriez bien vu que je n’ai pas dit "de se contenter de prendre en consideration ce qu’ils disent et non ce qu’ils font". Relisez et vous verrez : je dis que "Ce qu’il faut voir, c’est ce qu’ils disent et non pas qui ils sont". J’espère que vous savez qu’il y a une grande différence entre les verbes "faire" et "être". Autrement dit, si quelqu’un dénonce un vol, il est plus important pour les citoyens et les autorités de prendre en considération la dénonciation au lieu de dire que la tête du dénonciateur ne vous plait pas. Je veux dire par là qu’il faudrait même souhaiter que des voleurs dénoncent d’autres voleurs. Ce qui est important c’est qu’une telle dénonciation va dans le bon sens et que c’est dans ce sens-là qu’il faut pousser les choses.

        Pour le reste, je ne comprends pas pourquoi vous attaquez comme cela les personnes de ceux qui ont des positions politiques qui ne vous plaisent pas, au lieu parler des vos idées à vous ? On peut toujours reprocher à n’importe qui de n’avoir pas tout fait comme il faudrait et de n’être pas un saint. Mais si on prétend qu’à cause de cela il ne doit plus rien critiquer, le monde entier serait ainsi disqualifié pour dire ou faire quoi ce soit !

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