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Abbé Fulgence Coly, secrétaire général de la Fondation Jean-Paul II "Je demande aux Sahéliens de prendre conscience de tous les biens que la Fondation a faits"

Publié le mercredi 11 février 2009 à 10h35min

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Abbé Fulgence Coly

La Fondation Jean-Paul II pour le Sahel commémore ses 25 ans de vie du 8 au 15 février à Ouagadougou. A l’occasion, le secrétaire général de cette institution caritative, l’Abbé Fulgence Coly dans cet entretien, invite les 50 millions d’âmes qui la composent à un sursaut d’orgueil et de patriotisme.

Sidwaya (S.) : Faites-nous un bref rappel historique de la Fondation Jean-Paul II ?

Fulgence Coly (F.C.) : L’année 1980 marque une date incontournable pour la Fondation Jean-Paul II pour le Sahel. C’est à cette date que le Pape Jean-Paul II foulait pour la première fois le sol du Burkina Faso, celui d’un pays sahélien. A cette occasion, il avait lancé un appel historique pour que le monde entier puisse jeter un regard sur les populations du Sahel qui souffraient, en son temps, de l’effet de la désertification et de la
L’Abbé Fulgence Coly, en fin de mandat à la tête de la Fondation, invite les populations à s’approprier les pagnes du jubilé d’argent que lui-même porte fièrement.

sécheresse dans tous les pays du Sahel. Juste après son voyage au Burkina Faso, il est allé en Allemagne. Le premier pays à avoir répondu à son appel. La population a opéré beaucoup de collectes qu’elle a remises en cadeau à Jean-Paul II, en réponse à l’appel que le St père avait lancé au Burkina. Il faut aussi noter que c’est à l’aube de son pontificat qu’il a eu cette sensibilité à la souffrance des populations du Sahel. Il a poursuivi ces efforts jusqu’à la création d’une Fondation en 1984, pour suivre les activités d’aide aux populations du Sahel. Evidemment, en collaboration avec les évêques du Sahel qui ont réfléchi et décidé que cette Fondation doit pouvoir répondre aux problèmes que rencontrent les Sahéliens, sources de leur pauvreté. En 1990, le Pape Jean-Paul est encore revenu au Burkina Faso, dix ans après et a lancé un autre appel. Il s’est dit satisfait des activités qui ont démarré et cela a déjà porté des fruits. A l’heure où je vous parle, nous sommes en train de préparer le 25e anniversaire de la Fondation.

S. : Qu’elles ont été les réalisations de la Fondation, ces dernières années au Burkina Faso ?

F.C. : Les statistiques montrent qu’à partir de l’année 2000 jusqu’à nos jours, la Fondation Jean-Paul II, pour le Burkina a financé pour le compte des projets, plus de quatre milliards de francs CFA. Sur un ensemble de 12 milliards injectés dans des projets dans tout le Sahel. Vous voyez bien que le Burkina Faso en a beaucoup bénéficié. Cela s’explique par le fait que le Burkina a treize diocèses contre six pour le Mali et le Tchad, sept pour le Sénégal. Et aussi parce que tout a été lancé à partir de ce pays.

S. : Du 8 au 15 février, se dérouleront les festivités du jubilé d’argent de la Fondation Jean-Paul II ; quelles sont les activités au programme ?

F.C. : Au programme, il y a d’abord la réunion du Conseil d’administration qui commence le 10 février et va se terminer le 16. En marge de ce conseil, plusieurs autres activités sont prévues. Aussi le 13 février 2009, nous aurons une grande soirée de solidarité pour collecter des fonds afin d’aider la Fondation à poursuivre ses missions. Le 14, il y aura une soirée culturelle qui rassemblera du monde au CENASA où nous projeterons le film du Pape Jean-Paul II. Le 15 février 2009, nous allons avoir la grand-messe solennelle au sanctuaire marial de Yagma. Et cette célébration coïncide en même temps avec le pèlerinage national.
Nous attendons donc beaucoup de monde des pays du Sahel et aussi des partenaires qui soutiennent la Fondation qui viendront d’Italie et de l’Allemagne. Le siège de la Fondation étant à Ouagadougou, le Burkina Faso sera naturellement fortement représenté à cette commémoration.

S. : Sous quel signe sera célébré le 25e anniversaire de la Fondation ?

F.C. : C’est une institution d’église et papale. Nous plaçons ce jubilé d’argent principalement sous le signe de l’action de grâce. Dire merci à Dieu pour tout ce qui s’est fait à travers la Fondation au profit des populations pauvres du Sahel. Dans un second temps, nous voulons profiter, de cette occasion, pour marquer un arrêt et évaluer ce qui est fait, mobiliser aussi tous les Sahéliens à faire de la Fondation leur institution, leur instrument pour qu’elle puisse aller plus loin. Cette mobilisation, nous la traduisons dans les activités de la soirée de collecte de fonds où nous les invitons tous à participer chacun selon ses possibilités pour que les activités de la Fondation puissent se poursuivre.

S. : Est-ce que les populations répondent à cet appel de mobilisation autour des activités ?

F.C. : Pour l’instant oui. Il y a un pagne qui est en vente depuis plus de deux mois et les gens s’activent à s’en procurer. C’est déjà une participation dans un certain sens, une mobilisation et nous souhaitons qu’ils s’habillent avec ces pagnes pour qu’on puisse rendre hommage à Jean-Paul II, le 15 février à Yagma à l’occasion de la célébration de la messe. Aussi, à travers les médias, nous allons sensibiliser les gens à s’intéresser à la cause de la Fondation et à poser des gestes concrets afin de perpétuer la chaîne de solidarité du Pape Jean-Paul II. Il ne faut pas l’interrompre à notre niveau, surtout que nous en sommes les bénéficiaires. Si nous donnons tous un peu de ce que nous avons, nous pouvons faire quelque chose de grand avec..

S. : Vous êtes à la fin de votre mission à la tête de la Fondation après trois mandats successifs, avez-vous foi en l’avenir de la Fondation ?

F.C. : J’ai une grande foi et une grande espérance en la Fondation Jean-Paul II. Parce que nous travaillons dans un esprit d’église.
On ne se contente pas simplement d’enseigner la Parole de Dieu mais on la vit. La Fondation est donc une réponse concrète à la vie, à l’action et à l’enseignement social de l’Eglise.
A travers elle, la Parole de Dieu se traduit concrètement sur le terrain. J’ai bien foi en l’avenir, malgré les difficultés qui ne sont pas celles de la Fondation. Je pense notamment à la crise financière. Depuis 2000, beaucoup d’institutions qui financent les Fondations ont des difficultés à cause des baisses d’intérêts. Nous avons nous aussi subi ce coup-là. C’est cela qui nous a d’ailleurs permis de prendre conscience de la nécessité de rechercher d’autres sources de financement. Mais l’avenir de la Fondation n’est pas menacé. Elle continuera à fonctionner et à répondre aux besoins des populations du Sahel. Par quels moyens ? Nous sommes des gens de foi et le Seigneur qui a créé cette fondation à travers Jean-Paul II pourvoyera cette institution. Evidemment, qu’il ne le fera rien sans nous.

S. : Avez-vous un appel à lancer à l’endroit de la communauté catholique, en particulier et des populations en général ?

F.C. : L’appel principal c’est de venir nombreux à la célébration du 15 février 2009 à Yagma. Auprès de la Vierge Marie, on va prier ensemble pour dire merci à Dieu et rendre un vibrant hommage au Pape Jean-Paul II qui nous a fait ce cadeau à travers la Fondation.
Je demande aux Sahéliens de prendre conscience de tous les biens que la Fondation a faits et se mobiliser pour la vivre. Beaucoup de financement ont été opérés sur les projets de lutte contre la dégradation de l’environnement.
Il faut donc que les générations futures puissent bénéficier elles aussi des fruits de la Fondation. Car l’appel du Pape Jean-Paul II en 1980 est toujours d’actualité.

Interview réalisée par Charles OUEDRAOGO et
Simplice HIEN

Sidwaya

P.-S.

Voir le site de la Fondation : http://www.fjp2-sahel.org/

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