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Communication sur la santé de Blaise : Pourvu que ça dure !

Publié le mercredi 4 février 2009 à 00h58min

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L’année 2008 aura vu la question relative à la santé du président Blaise Compaoré faire l’objet d’un intérêt particulier de la part des médias. L’Evénement, L’Indépendant, L’Opinion et L’Hebdo du Faso (pour ne citer que ceux-là) en avaient fait un de leurs thèmes de prédilection, même si leurs orientations éditoriales dans le traitement de l’information étaient totalement différentes, voire contradictoires. Cette situation avait conduit le chef de l’Etat à dire, fort opportunément, quelques mots sur le sujet à la faveur d’une interview accordée aux journaux « Le Pays », L’Observateur Paalga et Sidwaya en décembre dernier.

La semaine dernière encore, le sujet est revenu au devant de la scène médiatique avec son séjour, pour des raisons médicales, en France. Du reste, L’Observateur Paalga n° 7311 du 1er février 2009 en a parlé dans sa célèbre rubrique Une lettre pour Laye.

Le fait est que, selon les informations officielles, le président du Faso souffre de problèmes d’yeux dus à la cataracte. Cependant, on ne peut manquer de faire l’observation suivante : l’absence de communication, si elle ne participe pas d’une stratégie de communication, creuse, on le sait, le lit de la rumeur. En cela, les citoyens qui s’interrogent sur la santé de leur premier magistrat ont raison.

Même dans le cas de nos parents, de nos amis, de nos voisins, de nos collègues de service, nous avons tous coutume de nous enquérir de leur état de santé ; et quand ils semblent être mal en point, nous leur posons la question si nous sommes suffisamment proches d’eux du point de vue affectif ou nous demandons à parents ou à d’autres amis. Il est vrai qu’en Afrique, il est des gens qui se renseignent au sujet de la santé de X ou de Y pour s’en réjouir en répandant les rumeurs les plus folles ; mais il est indéniable que n’étant pas haï ou détesté de tout le monde qui entoure le premier concerné, il se trouve aussi des personnes qui compatissent à sa douleur si cela est avéré.

Dans le cas de Blaise Compaoré, qui ne compte pas que des amis au sein des Burkinabè, il est presque naturel et compréhensible que la rumeur soit parfois démesurément amplifiée. Il faut également avoir à l’esprit que plus on est une figure publique, plus les citoyens s’intéressent à vos simples bobos. Ce qui signifie que ce n’est pas forcément de la méchanceté, mais peut-être de la curiosité suscitée par le rang social que l’on occupe.

Mais, comme nous le disions tantôt, ne pas communiquer sur la santé de quelqu’un qui tient les rênes du pays et donc dont dépend le sort de ce pays, c’est fournir une source d’inspiration intarissable même à des personnes bien intentionnées ; surtout qu’aucun être humain ne peut se targuer de n’être jamais fatigué, d’être toujours en pleine forme.

Pour ce faire, la santé du chef de l’Etat ne doit pas être un sujet tabou. C’est pourquoi il faut apprécier à sa juste valeur ce qui est en train de se passer actuellement à travers l’officialisation de l’état de santé du premier des Burkinabè. Mieux vaut tard que jamais, est-on tenté de dire.
Jusqu’à quand ?

Cependant, cela ne doit pas signifier que le moindre rhum du locataire de Kossyam doit faire l’objet de communiqué dans la presse pour étancher la soif de sensationnalisme de certains citoyens ou pour aller dans le sens de la tendance people d’une certaine opinion. C’est connu, si la grippe d’un certain Goama Coulibaly n’intéresse personne, il n’en est pas de même d’une irritation de la joue due au rasage d’un Blaise Compaoré.

Autant l’extrême qui a consisté à ne rien dire de la santé du président du Faso jusqu’à une certaine époque a été, dans bien de situations contreproductif, autant la diffusion systématique de bulletin de santé concernant l’intéressé est un autre extrême à éviter. De ce débat, qui a duré une année, les Burkinabè auront gagné sur trois points : premièrement, ils auront prouvé qu’ils s’intéressent à la santé de leur président. D’aucuns pourraient penser que c’est sans doute naturel alors que ce n’est pas aussi simple que cela. En effet, on peut compter des chefs d’Etat dont la santé, à la longue, n’intéresse plus personne, tellement ils étaient malades ou tellement ils étaient impopulaires ; deuxièmement, nous savons qu’il ne s’agit que de cataractes dont la première a été déjà enlevée et que, sur ce coup-là en tout cas, il n’y a rien à dire sous le soleil du Faso.

C’est donc tant mieux ; troisièmement enfin, grâce à ces débats, la communication présidentielle dans le domaine de la santé de B. Compaoré a changé, et c’est vraiment tant mieux. C’est dire qu’au palais de Kossyam, on est de plus en plus à l’écoute de ce qui se dit dans la rue et à travers les médias.

Après cet épisode qui aura vu les uns et les autres s’empoigner, le souhait que l’on peut exprimer est que la communication sur la santé du président ne s’arrête pas en si bon chemin ; maintenant qu’il est évident que les gens s’y intéressent, il faut prendre les devants, car rien ne sert de courir, comme dit l’adage, il faut partir à point.

Il faut savoir anticiper au lieu d’être à la remorque des événements. Ce système dirige le pays depuis plus de vingt-cinq ans et a vu se succéder trois régimes que sont ceux du Conseil national de la révolution (CNR), du Front populaire et de la IVe République. Certes, ce sont des régimes qui n’ont pas le même rapport avec la communication, mais ce n’est pas un raison pour qu’on ne puisse pas innover davantage. Certes, le nombre d’années n’est pas nécessairement synonyme de capacités renforcées, mais il reste vrai que les expériences vécues devraient permettre de raffermir l’aptitude d’anticipation des uns et des autres.

ZK

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 4 février 2009 à 09:48, par wendbenedo En réponse à : Communication sur la santé de Blaise : Pourvu que ça dure !

    Mon cher journaliste, relisez-vous avant de publier vos articles sinon vous donnerez l’impression qu’on peut parler le français autrement ! confondre rhume à rhum ou écrire sans sourciller "un raison" n’est pas encourageant pour nous autres qui vous prenons comme modèles !

    Ceci dit le Président du Faso aurait dû faire confiance aux professionnels de santé de son propre pays qui à mon humble avis ne sont pas à leur première cataracte !

    • Le 4 février 2009 à 16:17 En réponse à : Communication sur la santé de Blaise : Pourvu que ça dure !

      quelle bassesse d’esprit !!! au lieu de chercher toujours la petite épine il faut essayer d’aider ceux qui vous fournissent des informations.
      Je crois qu’il ya une façon plus polie de faire des remarques. Et en ce que je sache vous parlez et surtout écrivez moins bien le Français que ce dernier.
      Alors apprenez plutot à faire des remarques plus interessantes sur des sujets assez sérieux

    • Le 4 février 2009 à 16:44, par kenfo En réponse à : Communication sur la santé de Blaise : Pourvu que ça dure !

      C’est plus une question de droit que de confiance ; Il a droit d’aller se faire soigner ailleurs, comme tous les autres Burkinabès. N’est-cepas ?

      Kenfo

  • Le 4 février 2009 à 15:45, par PPZ En réponse à : Communication sur la santé de Blaise : Pourvu que ça dure !

    Dans les pays développés, pour parler de l’expérince que j’ai moi-même vécue, on séjourne seulement quelques 3 heures à l’hôpital pour une catatacte. Il n’y a pas d’hospitalisation, il n’y a aucun pansement à poser sur l’oeil et on peut retrourner au travail 2 ou 3 jours après. ça c’est pour le citoyen lambda comme moi. Pour ceux qui ont les moyens pour le faire au laser, ils peuvent aller travailler (travail intellectuel) le lendemain, voire le même jour.

    Pour ce qui de l’article de ZK, c’est nul ! Il ne faut pas prendre le lecteur comme un dupe à berner.

  • Le 4 février 2009 à 18:06 En réponse à : Communication sur la santé de Blaise : Pourvu que ça dure !

    Bien dit pour la fin Wendbenedo.

    Pour une simple cataracte, le Président s’envole pour la France. Et que l’on ne me dise pas qu’il a profité d’un séjour privé pour faire cela.

    En son temps, on interdisait les évacuations fantaisistes pour économiser et moderniser le secteur de la santé. Cela valait également pour d’autres secteurs telles que l’éducation et la formation.

    De nos jours, les membres du gouvernement, les présidents d’institutions, les députés, les nouveaux riches introduits où il faut se font évacuer pour un oui ou un non, pendant que le brave peuple (paysans, fonctionnaires lambda, professionnels en tou gnre) meure souvent faute d’assistance de base.

    C’est ça la malgouvernance.

    Nan laara an sara !

  • Le 4 février 2009 à 18:27, par SOMYA LE PATRIOTE En réponse à : Communication sur la santé de Blaise : Pourvu que ça dure !

    j’ai pas pu (ou plutôt voulu) terminer cette lecture car ça manque de professionnalisme

  • Le 5 février 2009 à 08:51 En réponse à : Communication sur la santé de Blaise : Pourvu que ça dure !

    Soutien ! Les journalistes et les écrivains sont les seuls maintenant sur qui nous comptons pour revaloriser notre Français. La langue AGONISE depuis l’avénement des TIC.
    Pour la santé de notre Prési, il est normal que le peuple soit informé. J’espère que vous nous tiendrez informés lorsqu’il s’agira d’un mal plus sérieux pour que nous ne vivions pas ce qui est arrivé en Guinée.

  • Le 5 février 2009 à 09:45 En réponse à : Communication sur la santé de Blaise : Pourvu que ça dure !

    Après lecture de l’article, je me retrouve encore face à un burkinabé, journaliste de son état qui banalise la gravité que représente la déification du pouvoir de son excellence tant vénéré. Si tant est que c’est maintenant qu’il faut essayer de rattraper le mythe du silence, j’imagine déjà qu’il s’agit là encore d’une stratégie de séduction qui présage des intentions de sédentarisation de la personne de Blaise Compaoré au pouvoir. De nos jours on ne parle que d’alternance et de démocratie ; Blaise a fait son temps, il faut qu’il envisage de partir si bien sûr il veut que le Burkina soit une réussite de l’expérience de la démocratie dont il est l’initiateur. Les petits bobos des chefs d’état qui font carrière au pouvoir font souvent naître de grandes ambitions dans leur entourage et il y’a toujours un temps idéal pour préparer sa sortie si bien sûr l’on accepte le principe qu’à l’exemple de la vie le pouvoir politique suit la logique d’une courbe qui, inexorablement a sa fin descendante.

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