plus nantis… Nous devons nous départir de nos habitudes d’hier, devenues inopérantes pour un redéploiement à la base de toute l’économie nationale ». Ainsi s’exprimait le président du Faso le 2 juin 1994 lors du meeting national sur la production à l’issue duquel il a exhorté les Burkinabè à unir leurs efforts dans de grandes directions qui seront les engagements nationaux. Au nombre des axes redéfinis, il y a celui portant sur la lutte contre le chômage des jeunes, précédemment « développement des activités sportives et culturelles ».

C’est dans ce cadre que certaines localités, au nom donc des engagements nationaux, ont bénéficié de maisons des jeunes et de terrains de sports financés par la république de Chine (Taiwan). Pour constater de visu l’usage qui est fait de ces infrastructures, le secrétaire permanent des engagements nationaux a effectué une visite de terrain pour s’enquérir de l’opérationnalisation des constructions offertes aux populations. A l’heure actuelle, le fonctionnement de ces maisons donne froid au dos. Si elles ne sont pas détournées de leur objectif premier qui est d’offrir un cadre d’expressions culturelles aux jeunes, elles sont tout simplement closes et dans lesquelles squattent paisiblement les araignées.

A Laye, première localité visitée, le sanctuaire des jeunes est « rebaptisé » mairie de la commune rurale de Laye depuis 2007. Heureusement que la grande salle est toujours exploitée par les premiers bénéficiaires. D’ailleurs, ceux-ci souhaiteraient que leur maison soit clôturée et dotée d’un forage, d’un cybercafé et d’une aire de sport, afin de permettre une plus large exploitation. Pour toute réponse, le secrétaire permanent (SP) des engagements nationaux a demandé aux jeunes de hiérarchiser leurs doléances et de mentionner dans un devis ce qu’ils peuvent apporter comme contribution.

A Siglé comme à Zogoré, les jeunes exploitent judicieusement leur bien, même si y a encore quelques difficultés dans la gestion. « Il ne se passe pas 10 jours sans qu’il n’y ait des activités culturelles », s’est enorgueilli le maire de Siglé. Là- bas, c’est la clôture et un hangar qu’on espère. La plus grosse difficulté a été rencontrée à Boussé dans le Kourwéogo. Il a été donné de constater le climat austère qui existe entre le maire et le comité de gestion. Si fait que l’on a même été obligé de faire recours au service de la police pour saisir le matériel de sonorisation. Les chaises et les tables sont en divagation. Mairie et jeunesse s’accusent de vouloir accaparer les biens avec en sus de l’opacité dans la gestion. Heureusement que Christophe Ilboudo a pu ramener les deux parties à s’accorder et séance tenante, promesse a été faite de renouveler le comité de gestion et de planifier des activités d’ici le 15 février.

Le meilleur, c’est qu’à Gourcy, dans quelques mois, c’est un stade flambant neuf qui sera remis à la localité. On aura remarqué qu’au cours de cette sortie, le SP était obligé par moments d’élever le ton pour ramener l’ordre. Il n’a pas eu tort, car cela a porté ses fruits d’autant plus que là où il est passé, des engagements ont été pris dans de brefs délais pour rendre opérationnelle ces infrastructures. Christophe Ilboudo s’est dit disponible à accompagner les populations dans le cadre d’une gestion participative des biens. La tournée d’inspection était nécessaire à plus d’un titre, en ce sens qu’elle a permis d’insuffler un nouveau dynamisme aux maisons des jeunes et aussi de faire comprendre aux bénéficiaires qu’après avoir demandé ces bâtisses, ce serait du gâchis que de les voir les portes closes.

Kader Traoré

L’Observateur Paalga