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Fespaco 2009 : Une nouvelle dynamique pour la biennale africaine

Publié le vendredi 30 janvier 2009 à 01h57min

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A quelques semaines de l’ouverture de la 21eme édition du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco), l’équipe qui mène la campagne internationale de promotion de la manifestation entamée depuis quelques jours a fait escale à Paris. Une occasion de dévoiler le contenu et les innovations de l’édition 2009

Après Dakar, au Sénégal et Bruxelles, en Belgique, le délégué général du Festival panafricain de cinéma de Ouagadougou, Michel Ouédraogo et quelques uns de ses collaborateurs ont bouclé la campagne internationale de promotion de la prochaine édition qui aura lieu du 28 février au 7 mars 2009, en animant une conférence de presse le 28 janvier dans la salle de la cinémathèque française à Paris.

Le ministère de la Culture, du tourisme et de la communication, ministère de tutelle, était représenté par son secrétaire général, Souleymane Ouédraogo. Le directeur de la cinémathèque, Serge Tubiana s’est réjoui du choix de son institution, incarnation de la mémoire cinématographique française, pour abriter la rencontre d’autant plus qu’en janvier 2008 s’y était déroulé Africamania, une rétrospective de 50 ans du cinéma africain. Avec plus de 80 films projetés, des concerts organisés, une leçon de cinéma donnée par le cinéaste burkinabè Gaston Kaboré, l’événement avait rencontré un grand succès auprès des professionnels et des cinéphiles parisiens.

Face à un public cosmopolite, il s’agissait pour les premiers responsables de la biennale du 7e art africain d’expliquer le choix du thème du Fespaco 2009, « Cinéma africain, tourisme et patrimoines cultuels », de révéler les films retenus dans les différentes compétitions officielles et d’annoncer les principales activités et innovations prévues pour cette édition. « Le tourisme étant une industrie, le cinéma peut assurer sa promotion en donnant une image positive du continent » a expliqué Michel Ouédraogo.

Contrairement à une idée reçue en Afrique, le secteur de la culture, parent pauvre des budgets nationaux, n’est ni improductif et uniquement budgétivore, mais peut contribuer à la production de la richesse nationale. En 2006, un pays comme la France a reçu près de 80 millions de touristes étrangers et l’industrie touristique a généré environ 43 milliards de dollars, derrière les Etats Unis et l’Espagne. Certes, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), le nombre de touristes visitant le continent noir est passé de 542 millions en 1995 à 842 millions en 2006 et l’activité a généré 856 milliards de dollars en 2007 contre 628 milliards en 2006, mais l’Afrique ne capte que 4,8% du tourisme mondial et n’attire que des touristes bas de gamme.

A quelles conditions le 7e art peut-il impulser le tourisme africain ? Voilà la question à laquelle devront répondre les festivaliers qui seront présents à la 21eme édition du Fespaco.

En attendant, la délégation du Fespaco a tenté de rassurer le public dont les préoccupations portaient, entre autres, sur la fermeture des salles de cinéma en Afrique (le dernier cinéma de Yaoundé au Cameroun a été fermé le 12 janvier dernier), la revitalisation de la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci), la promotion et la diffusion des films primés au Fespaco, sachant qu’il est plus facile de voir ces films en Europe qu’en Afrique.

Il a été aussi question de la position du Fespaco face à la création de nombreux festivals sur le continent et surtout du « Discop Africa », une manifestation destinée aux producteurs et distributeurs de contenus, d’annonceurs TV et d’agences de publicité et dont la proximité de la prochaine édition (25-27 février à Dakar) avec le Fespaco pourrait influer sur la réussite du Festival de Ouagadougou. Réponse non sibylline de Michel Ouédraogo : « Le chasseur d’éléphants ne perd pas son temps à tirer sur des oiseaux ».

Sur la fermeture des salles de cinéma, « un assassinat culturel » selon le délégué général et l’absence de circuits de distribution des films africains, il n’a fait que rappeler des évidences qu’aucun responsable politique crédible ne peut prétendre ignorer. La pression des bailleurs de fonds internationaux qui a conduit à la signature des programmes d’ajustements structurels a eu comme conséquences des coupes sombres dans les budgets destinés aux secteurs dits non rentables dont le cinéma.

Et sans une réelle volonté politique de soutien, les réalisateurs et producteurs africains demeureront les obligés des financements extérieurs, ce qui bride leur créativité. Festival panafricain, le budget du Fespaco est pourtant essentiellement financé par le Burkina, avec l’appui de certains partenaires institutionnels comme l’UNESCO, la Francophonie et… l’Union européenne, mais pas un centime de l’Union africaine !

En dépit de ses modestes moyens, le Fespaco a pu, cahin-caha accueillir et héberger depuis 40 ans les milliers de festivaliers qui, tous les deux ans viennent participer à la fête du cinéma et servi de vitrine aux talentueux cinéastes africains pour qui décrocher l’Etalon de Yennenga représente une fierté.

Pour donner un cachet particulier à l’édition 2009 qui coïncide avec le 40e anniversaire du Fespaco, des innovations ont été introduites. Il y aura ainsi deux cérémonies d’ouverture et de clôture, une institutionnelle au stade du 4 août et une réservée aux professionnels avec tapis rouge, montées des marches, paillettes et vedettes etc. Le marché international du cinéma et de la télévision africaine (Mica), habituellement organisé au centre culturel français se tiendra dans les locaux du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO), plus spacieux et plus confortable.

Des nuits musicales sont également au programme et des artistes Burkinabè et africains se produiront à la place de la nation jusqu’à 3 heures du matin. Dans la nouvelle dynamique que Michel Ouédraogo souhaite insuffler au Festival, un mini Fespaco sera organisé du 12 au 15 mars à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays. Dernière innovation qui ne fera sans doute pas plaisir à certains journalistes : les badges presse ne donneront plus droit directement aux salles de cinéma comme par le passé. Des projections sont spécialement prévues pour eux à 8 heures aux cinés Neerwaya et Burkina. Le scribouillard qui voudra se détendre le soir devra mettre la main la poche.

Le dernier rendez-vous avec les journalistes est prévu le 5 février à Ouagadougou, une occasion pour l’équipe du Fespaco d’annoncer les derniers réglages, à trois semaines de l’ouverture de ce qui demeure pour l’instant, la plus grande fête du cinéma sur le continent.
En 2011, la campagne de communication de la 22eme édition du Fespaco sera lancée au Maroc, le Royaume ayant exprimé son souhait d’accueillir l’événement.

Joachim Vokouma, Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 30 janvier 2009 à 07:29, par MAI LINGANI En réponse à : MEILLEUR VOEUX.

    Bonjour Faso.net.
    Mes voeux les meilleurs pour cette annee 2009.
    Plein de succes a vous et encore et encore.
    Merci beaucoup de nous rapprocher du pays et nous faire vivre les evenements a distance.

    Mes Sinceres Salutations.

    MAI LINGANI
    www.mailingane@yahoo.fr
    www.myspace.com/mailingani

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