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Lettre ouverte : Pour le rétablissement de l’indemnité de sujétion à la gendarmerie nationale

Publié le mardi 27 janvier 2009 à 02h16min

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Dans une lettre ouverte parvenue à notre rédaction, un gendarme à la retraite en appelle à l’intervention du Président du Faso pour le rétablissement de l’indemnité de sujétion à la gendarmerie nationale.

Monsieur le Président

Pardonnez-moi cette liberté que je prends à m’adresser à vous à travers la présente.
Je suis un gendarme à la retraite et je veux vous entretenir d’un sujet que sans doute vous devinez déjà. Il s’agit de l’indemnité de sujétion des gendarmes qui a été supprimée d’une manière illégale sous la Révolution en 1986.

Monsieur le président, le statut de la gendarmerie nationale en son article 36 stipule que : « une indemnité de sujétion est accordée aux militaires de la gendarmerie Nationale en raison :

- de la nécessité habituelle dans laquelle ils se trouvent d’accomplir leur service en dehors des heures réglementaires de travail.
- des risques physiques particuliers à l’emploi et des responsabilités qui s’y trouvent rattachées.

- des servitudes auxquelles ils sont soumis.
Les taux de l’indemnité de sujétion sont fixés par décret »
C’est dire que le gendarme doit se considérer comme étant en mission permanente, qu’il doit accomplir quelles que soient les conditions ; l’indemnité de sujétion intervient alors comme un adjuvant devant lui permettre d’accepter tous les sacrifices qui se rattachent à de telles missions. Cette indemnité est versée à tous les gendarmes du monde entier sauf à ceux de notre pays.

Monsieur le président, pour tout gendarme qui a l’amour de son travail, l’indemnité de sujétion n’est pas un privilège, mais un droit, vu l’énormité des sacrifices à consentir. En plus qu’il n’a pas d’horaires de service, le militaire de la gendarmerie est très souvent amené à utiliser ses moyens personnels pour accomplir des missions de la gendarmerie.
C’est ainsi que j’ai connu des gendarmes qui étaient obligés chaque année de s’endetter pour acheter un moyen de locomotion neuf, parce que le précédent ne tenait plus à cause des multiples utilisations qui l’avaient mis hors d’usage : visites de secteurs, transports rapides, patrouilles, transfert de prévenus et j’en passe ; les gendarmes des années 60 aux années 1980 accomplissaient la plupart de ces services grâce à leurs moyens de locomotion personnels. Ces multiples sacrifices étaient consentis sans hésitation ni murmures dans une certaine mesure parce que l’indemnité de sujétion existait.

Aujourd’hui la réalité est toute autre. La hiérarchie actuelle peut en témoigner.
Monsieur le président, je fais partie de cette génération de militaires toutes armes confondues qui ont milité dans les structures révolutionnaires de la RDP au Front populaire.

Dès les premières heures, nous avons adhéré aux mots d’ordre de la Révolution parce que très tôt nous avons pris conscience de l’injustice dans laquelle vivait notre peuple.

Sans avoir lu Karl Marx ou Engels nous avons pensé que la Révolution était le salut attendu par notre peuple. Alors sans compter nous nous sommes impliqués dans cette lutte avec une fougue de néophytes. Notre adhésion à la Révolution était sous-tendue tout simplement par notre passion de la justice et notre amour incommensurable pour notre patrie et notre peuple. Aujourd’hui encore, ce feu brûle toujours en nous et je suis sûr que vous le partagez avec nous.

Monsieur le président, l’avènement de la Journée de pardon a permis que des réparations soient faites pour tous ceux qui, injustement ont été sanctionnés avant, pendant et après la Révolution. Dans ce cadre et pour la paix sociale, des anciens dignitaires bien qu’ayant spolié notre peuple ont été réhabilités et leurs biens restitués. Ils ont bénéficié de la magnanimité de notre peuple à cause d’un prétendu vice de forme dans leurs procès.
Pourquoi les gendarmes dont l’indemnité de sujétion a été illégalement supprimée alors qu’elle se justifie amplement, ne bénéficient-ils toujours pas de réparation ?
Ne méritent-ils pas eux que justice leur soit rendue ?
Monsieur le président, beaucoup d’injustices sont faites dans ce pays sur votre dos.
C’est pour cela que j’ai choisi cette voie pour vous alerter.
C’est un appel que je vous lance Monsieur le Président afin que réparation soit faite et l’indemnité de sujétion des gendarmes soit rétablie dans son intégralité.
Connaissant votre amour de la justice je sais que ma voix sera entendue.

Pro Patria Pro Lege SMAO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 27 janvier 2009 à 09:53, par Yamyélé En réponse à : Lettre ouverte : Pour le rétablissement de l’indemnité de sujétion à la gendarmerie nationale

    ’’......pour tout gendarme qui a l’amour de son travail, l’indemnité de sujétion n’est pas un privilège, mais un droit, vu l’énormité des sacrifices à consentir’’. Yamyélé est parfaitement d’accord avec cette déclaration. Mieux, je pense que les gendarmes méritent plus que tout ceci. Ce sont des gens disciplinés, qui n’ont jamais grevé ni marché, ni même revendiqué bruyamment quelque chose. On devrait quand même les comprendre et améliorer leurs situations sans attendre qu’ils parlent, même si l’Etat est pauvre. Ce sont des gens qui prennent trops de risques pour nous les citoyens. Souvent quand ils se battent avec les voleurs et les gangs la nuits, nous les civils sommes sommes ensevelis dans nos draps bien au chaud. On devrait mieux les comprendre.

    Par Yamyélé

    • Le 28 janvier 2009 à 16:11 En réponse à : Lettre ouverte : Pour le rétablissement de l’indemnité de sujétion à la gendarmerie nationale

      vous n’ètes pas les seuls fonctionnaires au Faso et encore les moins nantis. D’ailleurs vous en avez trop. Laisser les gens respirer, que ceux qui veulent pas quittent le corP.

      • Le 28 janvier 2009 à 17:02, par gardien = gendarme En réponse à : Lettre ouverte : Pour le rétablissement de l’indemnité de sujétion à la gendarmerie nationale

        cè vrai . on s’en fou de vos indemnités . quelle indemnité vous ne voulez pas . si tout le monde doit se plaindre l’etat n’aura pas un sou dans la caisse.
        je crois meme qu’on doit dimunier votre salaire . je le trouve aussi bpc .
        vous rentrez dans le corps avec un BEPC et vous touchez en qques années le salaire d’un bac+2 .
        kan mème . vous n’etes pas les seuls qui travaillent pour le burkina . et les enseignants qui vous ont formé et les infirmies qui vous ont soigné ainsi que vos rejetons .
        pardon . laissez le PRESIDENT tranquil .
        moi je suis gardien de l’etat . je dors au dehors ! risque d’attaque des voleurs ! exposé aux maladies dues au froid et à la chaleur !
        - dois je demander une indemnitié de sujetion ?
        - une indemnité pour soin ?
        - une indemnité pour risque ?
        ect ....
        donc laissez les gens tranquils !
        si en plus de prendre les sous des gens dans les différrentes brigrades ne vous suffisent pas alors quittez le corps ! on ne vous a pas appélé !
        on vous connais ( je ne generalise pas dès , seulement dans qques brigrades ) dès que vous avez une affaire làba ils vous prennent les sous juskau dernier sou .
        qques gendarmes font honte à votre fonction !
        dites moi , pourquoi avez vous attendu tant d’année avant de reclamer ! par peur d’etre vidé ! vous vous caché dernière votre retraite pour creer le désordre aux enfants nouvellment recrutés dans le corps !
        tout simplement parce que vous ne pouvez plus extorquer les pauvres peuls dans les campagnes !
        si tu n’as pas construit ou si tu as passé ta vie à boire la bière c’est trop tard ! on s’en fou ! tu n’auras rien
        vous au moins vous pouvez en gagner un peu et nous les gardiens !

        gardien = gendarme

        • Le 28 janvier 2009 à 21:32 En réponse à : Lettre ouverte : Pour le rétablissement de l’indemnité de sujétion à la gendarmerie nationale

          Monsieur le gardien
          Au lieu de verser des inepties tu ferais mieux de bien lire la lettre ouverte ; alors tu comprendras que ce serait faire justices à nos braves gendarmes qui de tout temps ont repondu presents là où le devoir les appelle.
          Ce n’est pas une question de BEPC ou de BAC mais plutôt de statut. Si toi tu as choisi d’etre gardien pas de probleme il te sera appliqueé la le statut sur les gardiens. Lui a passé le concours de la gendarmerie qu’il lui soit donc appliqué le statut des gendarmes. Mieux il y a aucun texte de droit qui abolit ce droit acquis.
          je ne suis même pas sûr que tu as compris puisque tu ne sais qu’insulter.

      • Le 29 janvier 2009 à 04:11, par Pazabre En réponse à : Lettre ouverte : Pour le rétablissement de l’indemnité de sujétion à la gendarmerie nationale

        Monsieur le défenseur de tous les fonctionnaires,permettez à chaque corporation de bénéficier des droits liés à son statut.C`est aussi démocratique.Si toi aussi tu veux et tu peux, vas servir ton pays dans la gendarmerie pour bénéficier de ce que tu n`as pas dans ton corps actuel.On se connait ; c`est ce genre d`individus qui dorment avec les numéros verts des polices à portée de main.Tu pourrais faire appel au gardien qui croit que le G de gardien est un tremplein qui lui permet de monter sur le G de gendarmerie, lui qui est resté vague ; est-t-il G de jour ou de nuit ? De toutes les facons, lui il veille sur une famille ou sur un bien pendant que les polices veillent sur sa famille et ses biens et la vie est belle. Soyez gras pour ne pas être ingrats. Sans rancune car tout est question de......

    • Le 11 février 2009 à 17:17 En réponse à : Lettre ouverte : Pour le rétablissement de l’indemnité de sujétion à la gendarmerie nationale

      Yamyele, meme le gendarme qui n’aime pas son travail doit avoir son du. Ca c’est clair. Combien sont- ils les gendarmes qui aiment leur travail la qui ne les nourrit m,eme pas ? N’exagerez pas avec votre mot aimer. On aime dans le vide quoi ?

  • Le 29 janvier 2009 à 20:17, par ben En réponse à : Lettre ouverte : Pour le rétablissement de l’indemnité de sujétion à la gendarmerie nationale

    Je suis déçu et surpris de voir qu’au 21è siècle au Burkina Faso, il y ait toujours des alphabètes analphatbètes. Que chacun revendique ce qui lui revient de droit, et laisse les autres revendiquer le leur. Il est recruté BEPC, sais-tu qu’il y a des gendarmes qui ont la maîtrise ou le doctorat ! Sache qu’il n’y a pas de paix, de sécurité sans police, militaire et gendarme ; en tant de trouble où serait le medecin, l’avocat,le professeur,l’enseignant...ils vont aller se terrer quelque part en attendant que les choses se calment avant de sortir faire...qui restera pour vous défendre...faut pas que l’excès de paix vous abétisse. Si ça chauffe oseras-tu prendre une balle à ma place quittant ainsi ce monde que tu aimes tant alors, prenez le temps de refléchir ou si on a rien à dire on se tais,c’est aussi intelligent.

    Quand vous entendez un coup de fusil vous fuyez, poltron là.

  • Le 30 janvier 2009 à 12:44, par liberty En réponse à : Lettre ouverte : Pour le rétablissement de l’indemnité de sujétion à la gendarmerie nationale

    un peu de retenue monsieurs les gendarmes . laissez le gardien s’exprimer . il a le droit .
    chacun sert le BF selon sa manière . attendez que les coups de feu commencent avant de demander votre indemnité .
    si vous ne pouvez pas, appeler au secours il y’aura des civils volotaires .
    reconnaissons quand mème que votre paie est déja élévée .

    • Le 11 février 2009 à 17:15 En réponse à : Lettre ouverte : Pour le rétablissement de l’indemnité de sujétion à la gendarmerie nationale

      Certains gendarmes vont faire que le peuple va se desolidariser de leur revendication qui me parait legitime, somme toute. mais dire que le prof ou l’avocat ou le medecin dort parce qu’ il y a le gendarme et qu’ ils vont se terrer quelque part, c’est de l’ arrogance. Vous pensez que si ces gens la ont les armes, vous serez differents.? Ne parlez pas au hasard. Revendiquer ce qui vous revioent sans offusquer les autres. Boutade pour boutade, si le gendarme ne mange pas le to ou le riz produit par les cultivateurs, poura- t- il attraper le voleur ? Si le medecin ne le soigne pas, pourra- t- il veiller sur la cite ? etc, etc.

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