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Enquête du CGD sur la gouvernance démocratique au Burkina : Une boussole, un sifflet d’arbitre

Publié le vendredi 23 janvier 2009 à 16h32min

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Pr Augustin Loada

Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va ni d’où il vient. Il est toutefois courant de voir des navires tanguer dans des mers agitées bien que le commandant de bord, l’équipage et les passagers sachent parfaitement d’où ils viennent et où ils veulent aller. Dans ce cas de figure, il manque au commandant de bord, soit une bonne boussole, des repères fiables, soit un navire en bon état de défier la mer.

Construire la démocratie pour de jeunes Etats comme le Burkina est une œuvre de longue haleine. Il ne faut pas seulement la volonté de rompre avec le passé des Etats d’exception. Il faut aussi l’option clairement affirmée pour le respect des libertés fondamentales garanties par une constitution républicaine. Et la République suppose des institutions légales et légitimes d’expression de sa souveraineté, d’organisation de la vie nationale, d’impulsion du développement. Le Burkina Faso, après une période transitoire relativement agitée entre 1987 et 1991, s’est résolument engagé dans ce processus qui se veut irréversible. Vingt (20) ans après, quel bilan peut-on faire sur la gouvernance démocratique au pays des Hommes intègres ? Quelles sont les attentes des citoyens de la part de leurs gouvernants et de leur classe politique ?

L’enquête menée par le Centre pour la Gouvernance Démocratique en partenariat avec le réseau Afrobaromètre, apporte un début de réponse à ces questions. Elle a ainsi révélé qu’au plan politique, 74 % de Burkinabè se disent satisfaits du fonctionnement de la démocratie. 64 % se prononcent pour une coopération entre l’opposition et le pouvoir dans la conduite des politiques de développement. 60 % jugent que la politique économique du gouvernement est insatisfaisante. Plus inquiétant, 49 % de citoyens estiment être dans de mauvaises conditions de vie. Bien que les résultats d’une enquête d’opinion comme celle-là comportent toujours une marge d’erreurs de 2 à 5 %, on peut affirmer que : Primo, l’impression générale des sondés (1 200 personnes) révèle une perception d’ensemble assez favorable des Burkinabè sur la gouvernance démocratique dans leur pays (74 %).

Secundo, une bonne majorité des Burkinabè (64 %) voudrait voir les valeurs patriotiques l’emporter sur les considérations partisanes d’exclusion entre la majorité et l’opposition. D’où le souhait de collaboration entre les deux pôles de la classe politique exprimé par les sondés. Tertio, presque la moitié de nos concitoyens (49 %) souhaite voir leur situation socioéconomique s’améliorer par une politique plus efficace en direction du plus grand nombre. Il ne fait pas de doute que les effets persistants de la vie chère consécutive à la crise alimentaire et énergétique ont eu un impact sur les résultats de cette enquête notamment en ce qui concerne la satisfaction des besoins économiques des Burkinabè.

Il reste néanmoins que cette enquête du CGD est à la fois une boussole et un sifflet d’arbitre. Une boussole qui indique dans quelle direction le gouvernement mais aussi les partis politiques, la société civile et pourquoi pas les partenaires au développement doivent orienter leurs efforts dans la recherche de la satisfaction du bien-être des populations. Du reste dans ce domaine, le niveau 100 % de satisfaction ne sera jamais atteint au Burkina ni dans aucun pays au monde. Le seuil indicatif d’un minimum de bien-être à rechercher pour les populations reste la satisfaction des besoins primaires fondamentaux : se nourrir, se loger, se soigner. Et sur ces points précis, le Burkina avance lentement mais sûrement. Côté arbitrage, les conclusions de cette enquête vont départager les Burkinabè sur les idées reçues, les a priori sur la situation nationale.

Sans être un eldorado, elle n’est pas la géhenne que décrivent certaines analyses stéréotypées, construites à partir de constatations empiriques. L’enquête du CGD a le mérite d’avoir été menée sur les bases scientifiques de la statistique. Ces conclusions portent alors le sceau de la crédibilité et nous révèlent le Burkina Faso tel qu’il est en 2008 - 2009, un pays en voie de développement engagé dans un processus démocratique crédible malgré les handicaps d’une situation économique difficile.

L’Hebdo du Burkina

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Vos commentaires

  • Le 24 janvier 2009 à 16:46 En réponse à : Enquête du CGD sur la gouvernance démocratique au Burkina : Une boussole, un sifflet d’arbitre

    Il faut éviter de galvauder le contenu d’un travail scientifique par des interprétations partisanes. Le Burkina avance lentement mais sûrement est un de ces propos qui ne viennent pas du rapport. Dire que le Burkina n’est pas une géhenne, c’est dire qu’il n’y a pas de géhenne sur terre, autrement même les pays en conflit sont mieux classés que le Burkina.

    • Le 26 janvier 2009 à 23:19 En réponse à : Enquête du CGD sur la gouvernance démocratique au Burkina : Une boussole, un sifflet d’arbitre

      Scientifique, vous dites ? Voire. Gramsci avait mis en garde contre les intellectuels qui croient n’avoir aucune attache avec le pouvoir. ils croient n’avoir de compte a rendre qu’ a leur intellect quand en fait ils ne sont guere dissocies des gens du pouvoir par leur "pratique neutre".

      • Le 3 mai 2009 à 14:02 En réponse à : Enquête du CGD sur la gouvernance démocratique au Burkina : Une boussole, un sifflet d’arbitre

        vous êtes trop compliqués au pays quoi, toujours prêts à râler et jamais content de ce que les plus entreprenants font pour développer ce pays. Aussi imparfaite soit elle, cette étude a le mérite de poser déjà les bases sur un sujet complexe, la montée en généralité d’une telle étude, la représentativité de l’échantillon.
        Au lieu d’interpréter avec beaucoup de passion lisez et faites lire : Bourdieu sur l’opinion publique, Patrick Champagne, Loïc Blondiaux entre autres

    • Le 26 janvier 2009 à 23:22 En réponse à : Enquête du CGD sur la gouvernance démocratique au Burkina : Une boussole, un sifflet d’arbitre

      Avait- on besoin d’ un sondage sur une gouvernance que tout le monde voit grabataire ? Que oui. Voila que cette gouvernance moribonde a retrouve sa fraicheur au detour de la magie de la recherche dite scientifique. Qui a dit que les chercheurs qui trouvent on en cherche au Burkina ?

  • Le 24 janvier 2009 à 21:02, par bambara En réponse à : Enquête du CGD sur la gouvernance démocratique au Burkina : Une boussole, un sifflet d’arbitre

    A la lecteur de cette article,j’en tire en grande deception ;je suis choqué de la valeur que l’on peut accorder à un sondage qui a été éffectué sur 1200 personnes.Parce que cette echantillon n’est pas representative des 14 millions de Brurkinabè ;les resultats et conclusions de cette analyses relèvent plus d’un subjectivité inouie et orchestrée dans le but de nous cacher la verité sur la situation sociale ,economique et politique du Burkina.
    Depuis plusieurs mois ,la situation de la vie chère a rendue précaire les conditions de vie des burkinabè dont le revenu moins n’a pas évolué avec l’augmentation des denrées.La situation catastrophique de l’enseingement superieur ne nous permettent de nous rejouir de la qualité de la gouvernance.Depuis 1987,la pauvreté ne fait que s’accroitre et l’alphabetisation est un luxe.La situation sanitaire du pays s’est déterioré car seules les riches peuvent se soigner.Alors je ne vois pas pourquoi ,on veut nous faire croire que 74% des burkinabè sont favorables à la methode de gouvernance.La situation de la justice qui n’est que l’ombre de lui meme ;Une justice aiguillé dont les garants ont rangé dans les armoires des dossiers cruciaux ayant mis le pays en crise depuis plusieurs années ! qu’est ce vous dites de cela !C’est une strategie de distraction massive ;Je pense que le Pr Loada se moque de nous ;

    • Le 26 janvier 2009 à 23:17 En réponse à : Enquête du CGD sur la gouvernance démocratique au Burkina : Une boussole, un sifflet d’arbitre

      Des instruments qui n’ ont pas ete valides et on veut ns faire accroire que la marge d’ erreur est de 2 a 5 % comme dans les pays developes ou les intellectuels se respectent et ne se compromettront jamais comme au Fable Faso. meme si vous me dites que la marge d’erreur est de 20 % je ne suis pas preta vous croire. Peut- etre meme que la marge est de 50 a 60 %.

  • Le 25 janvier 2009 à 21:19, par MT En réponse à : Enquête du CGD sur la gouvernance démocratique au Burkina : Une boussole, un sifflet d’arbitre

    Il y a toujours un long chemin a parcourir au regard de ces genres d’approches pretendues scientifiques qui ne font que masquer les realites politico-economiques que vivent les Burkinabe dans leur quotidien. D’abord, de quels Burkinabe s’agit-il ? Quelle est leur appartenance politique ? Quelle est leur classe economique ? Les enquetes sont-ils des ruraux ou des citadins ? Est-ce des Burkinabe de Ouaga 2000 qui expriment ainsi leur satisfaction sur la situation sociale, economique et politique du pays ? En d’autre terme, a la lecture de cet article, l’on n’est point du tout informe sur la composition demographique des enquetes. Il y a donc une tendance volontaire a l’homogeneisation des enquetes (1200 personnes) qui ne sont pas du tout representatives. C’est ainsi que fonctionnent les ideologies visant a masquer la verite et a creer une fausse conscience. La verite est que la vie chere a cree et continue de creer un veritable calvaire pour les populations les plus vulnerables du pays. Il est bon de chercher a comprendre le progres democratique dans son pays, mais il importe de le faire avec clarte et une rigueur qui se veut scientifique et honorable.

    • Le 26 janvier 2009 à 23:04 En réponse à : Enquête du CGD sur la gouvernance démocratique au Burkina : Une boussole, un sifflet d’arbitre

      Pour aller dans le meme sens, quelle a ete la methode d’echantillonnage ? Si l’ on va par exemple prendre 1200 personnes d’ une certaine couche professionnelle, on aura ce qu’on a. Et pourquoi 1200 personnes. En sociologie, il faut tout justifier. Pourquoi 1200 sur une population de pres de 14 millions ? Statistiquement parlant, on ne peut tirer une conclusion robuste. Voila deja que des journaux egares sans conscience professionnelle du genre l’ Hebdo et bientot l’ Opinion, vont en faire leur pain beni. Les instruments utilises par le CGD ont besoin d’etre divulgues afin que l’ on en juge de leur pertinence.
      Allez poser des questions aux femmes qui creusent le sol pour vendre du gravillon et vopus verrez s’ il n’ y a que 60 % des gens qui ne sont pas contents de leur situation economique. meme ceux qui ont un salaire de 100. 000f aujourd’ hui qui sont des travailleurs honnetes se cherchent. ne nous flattons pas.

    • Le 26 janvier 2009 à 23:09 En réponse à : Enquête du CGD sur la gouvernance démocratique au Burkina : Une boussole, un sifflet d’arbitre

      "Sans être un eldorado, elle n’est pas la géhenne que décrivent certaines analyses stéréotypées, construites à partir de constatations empiriques".
      Kpakpato, qui t’a branche, Kpakpatao. Kpakpato qui t’a demande, Kpakpato ?
      Si tu te tais, tu tais en meme temps ton ignorance. Des conclusions sur des faits empiriques(tu connais le sens de ce mot ? il veut dire ce que l’ on peut apprehender par nos 5 sens)ne seront pas stereotypes. Encore une fois, tu sais le sens de ce mot ? je doute fort. Voila des journaleux qui refusent de se cultiver et qui se melent de debats intellectuels qui les depassent. les constatations empiriques seraient une mauvaise chose ?
      Je sais que tu veux manger mais tu n’es pas a la hauteur de la tache.

      • Le 26 janvier 2009 à 23:13 En réponse à : Enquête du CGD sur la gouvernance démocratique au Burkina : Une boussole, un sifflet d’arbitre

        Monsieur le Monstre de L’Hebdo, quelles ont ete ces
        bases scientifiques de la statistique qui ont ete utilisees ?. Vous allez vite en besogne en disant que ces conclusions portent alors le sceau de la crédibilité et nous révèlent le Burkina Faso tel qu’il est en 2008 - 2009, un pays en voie de développement engagé dans un processus démocratique crédible malgré les handicaps d’une situation économique difficile". C’est simplement ahurissant. Mais venant d ’ un journal "apocriphe" comme l’ Hebdo, je comprends. Vous n’ imaginez pas Le Pays ou L’ observateur ou L’ Evenement faire de ces analyses dignes d’ un eleve du cp2 quand meme.

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