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Le ministre des Finances aux PTF : « Voici ce que j’ai dans mon porte-monnaie »

Publié le vendredi 23 janvier 2009 à 16h14min

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Deux sujets d’importance majeure étaient à l’ordre du jour de la rencontre entre le ministère de l’Economie et des Finances et les Partenaires techniques et financiers (PTF) : le budget 2009 et le document portant sur la nouvelle politique nationale d’endettement public au Burkina Faso. On imagine donc bien que l’occasion était fort belle pour ces partenaires au développement de faire des suggestions pour l’atteinte de cet objectif évident qu’est la gestion efficiente des ressources de l’Etat.

De toute évidence, Lucien Marie Noël Bembamba tient à marquer d’une pierre blanche son passage au ministère de l’Economie et des Finances. Précédemment délégué au budget et promu en septembre 2008 grand argentier du Burkina Faso, il multiplie les initiatives pour une grande efficacité et une meilleure visibilité des actions de la structure dont il a la charge. Certes, le terrain avait été déjà bien préparé par ses prédécesseurs (il l’a lui-même reconnu pendant son speech), notamment Jean Baptiste Compaoré, actuellement gouverneur adjoint de la BCEAO.

En digne héritier de tous ces acquis, son rôle à lui est donc de poursuivre sur la même lancée que ceux qui l’ont devancé. « Nous voulons apporter de la valeur ajoutée », a-t-il modestement fait remarquer pendant son intervention. Modernité, transparence, efficacité et solidarité seront donc ses maîtres-mots. Et ce rendez-vous avec les Partenaires techniques et financiers (PTF), hier matin dans la salle de conférences, participe de cette philosophie.

Pendant deux heures d’horloge, c’était donc un dialogue très ouvert sur le budget, exercice 2009, d’un montant de 1043 milliards de FCFA avec des recettes propres de 919 milliards, soit un déficit de 124 milliards de FCFA. A écouter le ministre Bembamba, il a été élaboré dans un contexte difficile compte tenu de la crise internationale qui a sévi courant 2008 et qui continue d’ailleurs de faire des victimes.

Cette année, le chef du département a promis une amplification des efforts pour la mobilisation des ressources, pour la rationalisation des dépenses et la gestion optimale des finances publiques. Une autre information assez intéressante, c’est le constat d’une légère baisse des dépenses de fonctionnement des services publics. Cette réalité est certainement le début de couronnement des actions visant la réduction du train de vie de l’Etat. Ce n’est pas pour autant qu’il faut dormir sur ses lauriers.

Les efforts doivent se poursuivre sachant surtout que les consommations d’électricité, d’eau courante et de téléphone occupent le quart des dépenses de fonctionnement des services. Dans la même optique, le grand argentier a dévoilé un pan de ce projet de regroupement géographique des administrations à travers la construction de grands bâtiments pour les abriter. Une formule qui a un double avantage : réduction des coûts de fonctionnement et un plus grand confort pour les usagers.

Les PTF n’ont pas tempêté

L’observateur un peu attentif constatera avec plaisir qu’à cette réunion, les bailleurs de fonds n’ont pas monnayé leur présence. Mieux, ils n’ont pas du tout joué le rôle de sages auditeurs qui ne font qu’acquiescer, attendant la fin pour « demander la route » comme on dit chez nous. Beaucoup sont, en effet, intervenus pour poser des questions et aussi faire des suggestions.

Toujours est-il que dans l’ensemble, ils semblent avoir favorablement accueilli la plupart des mesures gouvernementales visant la gestion responsable des ressources disponibles. Ils ont surtout insisté sur la nécessité de mettre un accent particulier sur une intendance plus transparente des dépenses, en investissant surtout dans les secteurs sociaux.

Un autre intervenant a souhaité une plus grande visibilité du budget afin que les citoyens se sentent plus concernés par son adoption et sa gestion. Et de préciser que selon une étude réalisée dans ce domaine par une ONG américaine, qui a fait un classement de pays qui associent leurs populations à l’adoption du budget national, le Burkina Faso serait en très mauvaise posture. L’on peut donc se permettre ce petit calembour en disant que les PTF n’ont pas tempêté.

Ils ont plutôt apprécié les différentes mesures gouvernementales ; à l’image d’Isabelle Adenauer, représentante résidente du Fonds monétaire international (FMI), qui a confessé : « C’est une très bonne initiative de la part du ministre de communiquer aux Partenaires techniques et financiers le projet du budget 2009 et de leur avoir surtout donné l’occasion de faire des commentaires sur le sujet. Le Fonds monétaire international a un programme macroéconomique avec le Burkina Faso et les orientations du budget en question sont parfaitement en phase avec les objectifs du fonds ».

Issa K. Barry

L’observateur

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