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Grève du SYNADEC : La prise en otage des notes est illégale

Publié le mardi 20 janvier 2009 à 04h32min

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Depuis le 21 décembre 2008, le Syndicat national des enseignants-chercheurs (SYNADEC) a engagé un mouvement de grève, consistant selon son préavis de grève en date du 5 décembre 2008, "en un arrêt de toutes les activités académiques... jusqu’à la satisfaction de sa plate-forme revendicative". cette grève nous amène à faire les deux observations ci-dessous.

Premièrement, le gouvernement n’a jamais fait de mystère autour de sa volonté de négocier et de trouver des solutions à la plate-forme du SYNADEC. Plusieurs rencontres ont eu lieu avant et après le préavis de grève, d’une part entre les présidents des universités de Ouagadougou et de Ouaga II et le SYNADEC et d’autre part, entre la délégation gouvernementale composée du ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique et du ministre du Travail et de la Sécurité sociale et le SYNADEC. Ces rencontres ont permis d’avancer dans la négociation sur les différents points de la plate-forme.

C’est ainsi que des sommes importantes ont été débloquées pour apurer les engagements du gouvernement liés au paiement des indemnités de logement, des primes de rendement et des actes académiques (vacations, copies et heures supplémentaires, participation aux jurys de soutenance...).

S’agissant du point relatif à la revalorisation du statut de l’enseignant-chercheur, un chronogramme de travail a été communiqué lors de la rencontre du 14 janvier 2009 entre la délégation gouvernementale et le SYNADEC. La mise en œuvre de ce chronogramme commence le 2 février 2009 avec l’échange des documents produits par les deux parties.

Toute chose qui nécessite la mise en place d’une commission interministérielle, impliquant non seulement les ministères en charge de l’Enseignement supérieur et du Travail, mais également d’autres institutions comme les ministères en charge des Finances et de la Fonction publique.
Cette commission doit effectuer un travail de fond avant le début des négociations. La finalisation du document à remettre au Premier ministre, avec des propositions consensuelles, est prévue pour le mois de mai. Du point de vue du Gouvernement, c’est un calendrier raisonnable pour aboutir à des conclusions consensuelles.

Deuxièmement, la grève observée par le SYNADEC qui implique l’arrêt de toutes les activités académiques dont les évaluations, ne diffère pas d’une grève illimitée. pourtant, l’accusé de réception du préavis de grève du SYNADEC par le secrétaire général du Gouvernement a bien rappelé qu’est interdite toute grève avant épuisement des procédures de conciliation et d’arbitrage, conformément aux dispositions du code de travail en vigueur". Par ailleurs, "la prise en otage" des copies des étudiants afin de bloquer l’achèvement de l’année universitaire 2007-2008 ne repose sur aucun fondement légal, comme l’atteste l’avis juridique n°01 bis/CS du 14 avril 1995 de la Cour suprême.

Selon cet avis, "l’enseignement peut être défini comme la transmission des connaissances à quelqu’un de façon qu’il comprenne et assimile, or le meilleur moyen pour vérifier l’acquisition d’une connaissance étant le contrôle et l’évaluation, le contrat d’enseignant inclut nécessairement l’obligation de transmettre les connaissances, et celle de vérifier, d’évaluer l’acquisition de ces connaissances". L’avis juridique de la Cour suprême fait obligation d’une évaluation du système et d’un contrôle pédagogique et de notation. Aussi est-il stipulé que "la notation fait partie des obligations de service : correction des devoirs et épreuves, attribution de notes et leur communication aux élèves, à l’administration et aux parents d’élèves".

L’action de confiscation des notes s’apparente dès lors à une exécution défectueuse des obligations de l’enseignant. En dépit de cet état de fait, le gouvernement reste disponible au dialogue et à la concertation.

Le DCPM du MESSRS

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 20 janvier 2009 à 11:48 En réponse à : Grève du SYNADEC : La prise en otage des notes est illégale

    Montrez moi une seule chose de legal dans ce pays

  • Le 20 janvier 2009 à 14:01, par Nuée En réponse à : Grève du SYNADEC : La prise en otage des notes est illégale

    Juste rappeler que le droit de grève est bien reconnu par les textes en vigueur au Burkina Faso. Les enseignants-chercheurs de l’Université de Ouagadougou ne font qu’user de ce droit que leur reconnait la constitution du Burkina Faso pour que leur cause soit entendue et qu’ils cessent d’être mépriser par le Gouvernement alors qu’ils sont indispensables pour la survie de l’économie burkinabé ; étant donnée qu’ils sont les pourvoyeurs du savoir être et du savoir faire dans les secteurs de la vie socio-économique de notre pays. Alors, évitez de chercher des bouc-émissaires et résolver au vite les préoccupations des enseignants-chercheurs avant que les choses ne s’enpirent d’avantage.....

    • Le 20 janvier 2009 à 16:21, par Soldat Kakato En réponse à : Grève du SYNADEC : La prise en otage des notes est illégale

      Vous voila enfin sortis des hautes herbes pour vous livrer à ce que vous maitrisez le mieux : les menaces ; c’est vrai que les methodes ont change, vous etes plus subtils mais enfin une menace reste une menace. si la retention des notes est illegale, alors messieurs du MESSRS, sevissez pour que force reste a la loi. le preavis de greve a ete redige en francais (facile), le texte auquel vous vous referez est accessible a quelqu’un qui a un niveau, disons, moyen. Donc du point de vue juridique, si vous etes sur de votre droit, alors sevissez ! ou alors fermez la et reslovez les problemes qui vous sont poses.

  • Le 21 janvier 2009 à 17:08, par Un candidat à un poste d’assistant. En réponse à : Grève du SYNADEC : La prise en otage des notes est illégale

    Si le Prof Paré en est réduit à brandir cet avis de la Cour Suprême, qui appréciait la situation des enseignants,qui voulaient exiger la prise en compte financière de la dimension évaluation, donnaient des cours, mais n’administraient pas de devoirs,cela veut dire, soit qu’il est totalement désemparé, soit qu’il cherche lui-même à se mettre au cœur des négociations.

    La situation qui prévaut à l’université n’est pas comparable à celle de 1995. en tant que Prof de l’UO, ayant des amis à l’UFR/SJP, il peut requérir l’avis "avisé" d’un collègue juriste, au cas où il ne disposerait pas de conseiller juridique au niveau de son cabinet. Ce qu’on attend de lui, en sa qualité de MESSRS, chef hiérarchique du SYNADEC, c’est bien expliquer la situation au PM et faire des suggestions. Ce qui est en jeu le dépasse, et il faut espérer qu’il en est conscient. Un candidat à un poste d’assistant.

  • Le 22 janvier 2009 à 13:18 En réponse à : Grève du SYNADEC : La prise en otage des notes est illégale

    On est dans quel pays ? J’ai compris que nos enseignants sont vraiment méprisés. Les bouchers après avoir déposé un préavis de grève en moins d’une semaine ont été reçu par leur ministre tutelle,ce que nos enseignant n’ont pas mérité. Chères enseignants montrer nous que vous avez de la valeur et que vous vous respecté. Allez y peu importe les conséquences.

    • Le 27 janvier 2009 à 20:37 En réponse à : Grève du SYNADEC : La prise en otage des notes est illégale

      En fait, ce n’est pas les enseignants qu’ on meprise. C’est tout ce qui est connaissance qu’ on meprise. Au Burkina, ce qui semble compter desormais, c’est l’argent, qu’ importe comment tu l’as eu. Ceux qui veulent faire de setudes ressemblent a des petits reveurs. On s’ en fout de l’education mais on veut le developpement. Comme mes chers jouisseurs qui veulent le paradis mais ne veulenet pas mourir.

      • Le 25 février 2009 à 16:50 En réponse à : Grève du SYNADEC : La prise en otage des notes est illégale

        Si la prise en otage des notes est illegale— encore faut- il me montrer cette loi qui l’ interdit— refuser de payer ses dettes est plus qu’ illegal. C’est criminel. La prise en otage des notes procede d’ une intelligence des educateurs a developper des formes de luttes que l’ etat n’a pas anticipees. Mais c’est bien legale. Ya qu’a travaioller a ce qu’elle n’arrive pas, comme d’ailleurs toute forme de greve qui temoigne d’ un arret du dialogue social.

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