LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Message de vœux de Simon Compaoré à la presse : “Vous êtes bien, dangereux et provocateurs”

Publié le jeudi 8 janvier 2009 à 23h52min

PARTAGER :                          

Le bourgmestre de la ville de Ouagadougou, Simon Compaoré, a présenté ses vœux de nouvel an à la presse burkinabè, dans la soirée du 7 janvier 2009, dans l’enceinte de la mairie centrale.
La présentation de vœux de nouvel an à la presse est devenue une tradition pour le conseil municipal de la ville de Ouagadougou. La règle est encore respectée.

Le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, entouré des cinq maires d’arrondissement et de ses collaborateurs ont souhaité tout ce qu’il y a de mieux à la grande famille des médias de sa ville. Ce fut l’occasion pour le premier magistrat de la ville de faire un tour d’horizon des réalisations du conseil municipal. Dans le speech du maire, il ressort que la commune de Ouagadougou a pu boucler le programme de 9 milliards 840 millions de F CFA avec l’Agence française de développement (AFD). Cela a permis la réalisation de routes bitumées, de routes en terre, de caniveaux et d’ouvrages de franchissement dans les quatre arrondissements périphériques de la ville.

Toute chose qui permettra, selon lui, de mettre à la disposition des populations pour l’année 2009, 12 km de route en terre et 17 km de route bitumée. A ces réalisations, il faut ajouter la nouvelle Maison des jeunes (plus d’un milliard) en construction au secteur n°16, la réhabilitation de Rood Woko dont l’ouverture est prévue en avril 2009, etc. La présentation de vœux a pris d’allure d’une conférence de presse. Après le speech du maire, les journalistes ont été invités à poser des questions. Et, il fallait s’y attendre ; des questions sur le lotissement et la plainte déposée contre le Collectif par la mairie.

La rumeur court que Simon Compaoré est fatigué après trois mandats successifs, allez-vous démissionner ? Question d’un journaliste. “Je suis un gentleman, je respecte ma signature”, a-t-il lancé. Pour lui, il est toujours plein d’énergie pour remplir son contrat. Et pour montrer qu’il est en pleine forme, il ajoute : “Je sais que si on dit de faire 100 m plat avec moi, vous risquerez de tirer la langue”. A propos de lotissement, il n’y a plus d’espace à lotir à Ouagadougou. Le conseil municipal a décidé d’arrêter. Que faire pour ceux qui n’ont pas encore de parcelles ? “J’ai 40 ans et je crains de n’avoir plus une parcelle dans ces conditions”, a dit en substance un journaliste. “Comme la convention collective vient d’être signée, peut- être vous pourrez avoir de l’argent pour vous acheter un lopin de terre...

on va prier pour vous”, propos du maire suivi d’un rire de l’assistance. Le maire pense qu’il est temps d’encourager les gens à construire en hauteur et rendre la ville digne d’une cité urbaine. Toujours dans le domaine de lotissement, les journalistes ont voulu savoir pourquoi les faussaires de parcelles de Boulmiougou ne sont pas à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou. “Vous dites qu’on les a libérés ? Moi aussi je ne suis pas content. Je ne suis pas juge. Quand j’attrape un voleur je donne à la justice, le reste n’est plus mon travail. S’ils sont dehors, c’est la procédure qui veut que cela soit peut-être ainsi”.

Le maire Simon Compaoré a apprécié l’accompagnement de la presse sur les différents chantiers de développement communal. Pour cela, il a invité la presse à faire des critiques constructives. “Vous nous aidez à progresser à résoudre des problèmes, à corriger les insuffisances de l’action communale”, a-t-il reconnu.

Faites des critiques constructives

Il en veut pour illustration, les écrits des journaux qui l’ont permis de mener des enquêtes ayant conduit à l’arrestation de beaucoup de faussaires. La plainte déposée par la Mairie contre le Collectif pour avoir rebaptisé l’avenue de la Nation en “avenue Norbert-Zongo” était la question d’actualité. “Vous êtes mauvais et dangereux ; quand il faut agir vous dites de ne pas agir”, a précisé Simon Compaoré. Les baptêmes de rues relèvent exclusivement de la compétence du conseil municipal.

Pour lui, il n’admet pas qu’une organisation civile confectionne des panneaux avec des logos de la Mairie et un logo de Reporters sans frontières et se mette à baptiser une rue. “Dans une ville responsable, on ne peut pas accepter cela”. Cependant, sa plainte n’a pas pour objectif d’envoyer les auteurs en prison mais d’attirer l’attention que la loi doit être respectée. “Vous êtes aussi des provocateurs”. Pour Simon Compaoré, si la mairie ne réagit pas et qu’une autre association ou un citoyen fasse la même chose, la presse sera la première à critiquer. Dans la foule de questions, un confrère s’est interrogé “quand est-ce on va manger ?”. La présentation de vœux a failli se transformer véritablement en une conférence de presse. Néanmoins, les journalistes sont passés à table dans une ambiance musicale entretenue par l’artiste Abdoulaye Cissé.

Boureima SANGA

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique