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Gouvernance politique en 2008 : Un progrès dans le respect des droits humains

Publié le jeudi 8 janvier 2009 à 02h13min

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Au Burkina Faso, l’année 2008 a été relativement calme sur le plan politique, passée l’effervescence électorale de 2007. Toutefois, certains partis ont traversé des crises avec des défections à la clé. On note par ailleurs des progrès dans le domaine du respect des droits humains et de la liberté de presse confirmés par des rapports d’organismes.

La démocratie s’est consolidée au Burkina Faso en 2008, bien qu’il demeure de nombreux défis à relever. Concernant le respect des droits humains, les associations de défense n’ont pas relevé de "manquements graves" cette année. Il faut aussi dire que le département de la Promotion des droits humains se bat pour accomplir sa mission. L’Examen périodique universel de la commission des Nations unies pour les droits de l’Homme a relevé des avancées au niveau du respect des droits politiques. Cependant, le rapport a déploré, comme dans la plupart des pays du tiers monde, la non effectivité des droits notamment sociaux et économiques pour l’ensemble de la population. Des progrès peuvent être faits dans l’atteinte de certains droits tel un meilleur traitement des détenus dans les prisons.

Comme l’a justement reconnu le président du Faso lors de la célébration du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme : "Les droits politiques et civiques n’ont de portée concrète pour le citoyen dans son vécu quotidien que s’ils intègrent les aspects économiques, sociaux, culturels et environnementaux". Par ailleurs, dans la mise en œuvre d’un cadre juridique et réglementation favorable aux droits de l’Homme, l’Assemblée nationale a ratifié plusieurs conventions internationales signées par le Burkina Faso.

La presse sous l’œil de Reporters sans frontières

Une de ces conventions a suscité des débats, mais a finalement été adoptée par le parti au pouvoir et les partis d’opposition. Il s’agit de celle relative aux disparitions forcées. Depuis 2001, date de la Journée nationale de pardon, les parlementaires ont reconnu avec le gouvernement qu’il n’a pas été notifié de cas de disparitions forcées.

Concernant la liberté de presse, Reporters sans frontières, connu pour "ne pas faire de cadeaux" aux Etats entravant le travail des journalistes, a classé en 2008, le Burkina Faso au 7e rang en Afrique et au 63e rang au plan mondial des pays qui respectent la liberté de presse. Ce classement a concerné 173 pays des quatre coins du globe. Le pays au cœur de l’Afrique de l’Ouest a ainsi connu des avancées notables dans le domaine du respect de la liberté de presse, car rien qu’en 2007, il était classé au 69e rang au plan national. Cette année, les journalistes ont également commémoré le 13 décembre, le Xe anniversaire de la mort du confrère Norbert Zongo.

Bien avant cette date, le 3 mai 2008, la Journée mondiale de la liberté de la presse a été célébrée dans la cohésion. Lors de cet événement, l’Association des journalistes du Burkina, la Société des éditeurs de la presse privée et le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture ont souligné l’importance de la presse en démocratie. "Sans information libre, intelligente, éclairée, la société politique est privée de sens". Grâce à la presse, la démocratie peut au contraire se régénérer en permanence et permettre le dialogue entre les citoyens et les pouvoirs publics. D’une manière générale, il faut convenir avec la ministre de la Promotion des droits humains, Salamata Sawadogo que : "le combat pour l’efficacité des droits est loin d’être terminé".

Du fonctionnement des institutions

Sur le plan institutionnel, la démocratie a également marqué des points. En effet, il n’a pas été relevé de couac dans le fonctionnement des différentes institutions qui, par ailleurs, entretiennent de bonnes relations entre elles et avec l’exécutif.

Les membres des institutions sont régulièrement renouvelés conformément à la loi, comme l’attestent tout dernièrement, les prestations de serment des magistrats du Conseil constitutionnel et avant, ceux du Conseil d’Etat. 2007 a vu l’accession à la tête du Conseil constitutionnel de Dé Albert Millogo en remplacement de Drissa Traoré. En 2008 à la tête du Conseil supérieur de la communication c’est Béatrice Damiba qui a remplacé Beyon Luc Adolphe Tiao nommé ambassadeur du Burkina Faso en France. La Cour des comptes, le Conseil économique et social, le Médiateur du Faso, la Commission électorale nationale indépendante, la Commission nationale des droits humains se sont illustrés par des activités diverses. Les machines institutionnelles sont donc sur les rails, reste à atteindre la vitesse de croisière pour d’autres.

L’année qui s’achève n’a pas été électorale à proprement dite. Il y a eu une reprise des élections municipales le 1er juin dans les communes rurales de Bané (province du Boulgou), Gounghin (province du Kourittenga), Nasséré (province du Bam) et Yondé (province du Koulpélogo). Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) est sorti vainqueur dans ces différentes localités. Outre ces élections, la vie politique a été animée par différents congrès organisés par les partis.

Un paysage politique en recomposition

Deux partis ont traversé des crises. Il s’agit du Front des forces sociales (FFS) et du Parti pour la démocratie et le progrès, Parti socialiste (PDP/PS).
Ces crises ont provoqué des départs de ténors tels Nestor Bassière du FFS et le Pr Etienne Traoré du PDP/PS.

La fin de l’année 2008 a consacré la création d’un nouveau regroupement de partis sankaristes. Comme s’ils sont en train de vaincre le signe indien du sankarisme, l’Union pour la renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/MS), la Convention panafricaine sankariste (CPS) et un groupe d’adhérents conduits par le dissident de l’UPS Nestor Bassière se sont réunis le 21 décembre dernier, afin de porter sur les fonts baptismaux l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS).

En attendant un congrès qui viendra parachever cette nouvelle constellation du ciel politique, un secrétariat exécutif national provisoire a été mis en place. Il est dirigé par Me Bénéwendé Stanislas Sankara avec pour vice-président Nestor Bassière et président d’honneur Nongma Ernest Ouédraogo. Ceci préfigure de ce que sera la faune politique en 2009.

Bachirou NANA

Sidwaya

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