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Souveraineté alimentaire, foncier rural et changements climatiques : La CPF sensibilise les producteurs

Publié le vendredi 2 janvier 2009 à 14h07min

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Les changements climatiques, le foncier rural et la sécurité alimentaire ont fait l’objet d’une conférence de presse animée par la Confédération paysanne du Faso (CPF), le mardi 30 décembre 2008, à Ouagadougou.

Renforcer sa légitimité et son ancrage institutionnel et sensibiliser les producteurs agricoles sur les questions touchant la souveraineté alimentaire, le foncier rural et les changements climatiques. Ce sont là les objectifs qui ont motivé la Confédération paysanne du Faso (CPF) à parcourir les treize (13) régions du Burkina Faso. Pour faire le bilan de ces tournées d’information et de sensibilisation effectuées du 26 au 30 décembre 2008, la CPF a animé une conférence de presse le 30 décembre 2008 à Ouagadougou. Selon les conférenciers, environ deux mille six cents (2 600) producteurs soit deux cents (200) par région notamment les paysans leaders ont pu éclairer leurs lanternes sur les préoccupations sus-citées (le foncier rural, la sécurité alimentaire et les changements climatiques).

Durant les échanges (entre les membres de la CPF et les paysans) affirme le président de la CPF, Bassiaka Dao, les questions du difficile accès aux intrants et aux équipements, la cherté de l’aliment à bétail, l’encadrement des producteurs, l’étouffement des producteurs par "les commerçants véreux" ont été posées et discutées par les deux parties (producteurs et CPF). Aussi, les opérations "semences et tracteurs", que l’Etat a mises à la disposition des producteurs ont été saluées par ces derniers. Le principe de l’adoption d’une loi d’orientation agricole au Burkina a également été cautionné par les productrices et producteurs, relèvent les membres de la CPF. "Cette réaction à la base traduit notre combat pour la promotion des exploitations familiales à partir desquelles, la modernisation de l’agriculture devrait être envisagée", a souligné Bassiaka Dao. Le président de la CPF a, par ailleurs, indiqué que les préoccupations des producteurs seront portées à la connaissance des autorités en charge du développement rural afin que des mesures idoines soient prises en la matière.

La souveraineté alimentaire, le foncier rural et les changements climatiques

Sur la question de la souveraineté alimentaire, la CPF dit avoir expliqué aux producteurs durant la tournée, le concept (souveraineté alimentaire) et ses implications.

Pour les animateurs de la CPF, la souveraineté alimentaire n’est réalisable au Burkina qu’à la condition que les producteurs bénéficient d’un soutien massif et permanent de l’Etat en instrants, équipements et en crédit agricole. "Le refus des accords commerciaux comme les APE (Accords de partenariat économique) et la protection du marché des produits alimentaires ont été cités comme les voies sûres permettant d’accéder à la sécurité alimentaire", affirme le président de la CPF, Bassiaka Dao. Sur cette question (le soutien des producteurs), le secrétaire permanent de la Coordination des politiques sectorielles agricoles (SP/CPSA), Alphonse Bonou (qui a pris part au débat) a soutenu que le gouvernement, dans l’objectif de doubler la production nationale en riz par exemple, a apporté un appui conséquent aux producteurs. "2 750 tonnes de riz (semences) ont été distribuées gratuitement aux producteurs. La production du riz a en outre été subventionnée à hauteur de 50%", a-t-il ajouté.

Pour rester dans cette vision de soutien aux producteurs, le gouvernement a fixé le prix plancher du riz à 115 francs CFA le kilogramme, question d’accompagner les producteurs vers la pratique de prix rémunérateurs, a fait remarquer M. Bonou.

Concernant le foncier, la CPF dit avoir porté à la connaissance des producteurs le contenu du mémorandum sur la loi portant sécurisation foncière au Burkina Faso. Co-signé par la CPF et d’autres organisations de la société civile, ce mémorandum propose au gouvernement des mesures sur la "prise en compte des femmes, la taxation foncière rurale, la légitimité des instances et organes de gestion foncière, la mise en œuvre et la vulgarisation de la loi (...)", soulignent les conférenciers. Tous ces points ont été expliqués aux producteurs, disent-ils.Sur les changements climatiques, la CPF affirme que ses équipes, qui ont sillonné les régions, ont identifié de concert avec les participants les causes et les manifestations du phénomène.

Aussi, l’utilisation des semences améliorées et précoces, le reboisement, le suivi des informations météorologiques, la pratique de la culture fourragère, le recours au "Zaï" (technique de rétention d’eau et de fertilisation des sols), les cordons pierreux, les demi-lunes, la construction de fosses fumières (...) sont des pistes proposées par les participants pour freiner l’élan des changements climatiques. "Les producteurs sont en mesure de nourrir tout le Burkina Faso, pourvu qu’on leur apporte un soutien conséquent", a conclu M. Dao.

Lassané YAMEOGO (Collaborateur)

Sidwaya

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