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Nouss Nabil, le retour gagnant

Publié le jeudi 25 décembre 2008 à 23h50min

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Ce samedi 20 décembre, l’artiste musicien Burkinabé Nouss Nabil a donner un concert dédicace de son album « Kalfa ». L’album, le deuxième de sa carrière est disponible sur le marché du disque depuis le dix novembre.

C’est Tim Winsey qui à donné le ton de cette soirée en gratifiant le public de deux de ses titres. Kanzaï le poète lui emboîte le pas, question de monter la température en ce mois de décembre pas très chaud.

Quand, à 21h45, Nouss Nabil rejoint ses musiciens sur la scène, le public est tout cuit. Ses habits et ses chaussures sont cousus de cauris. Avec les frères David et Thomas Diarra respectivement à la guitare et à la basse, de Issiaka Sanogo à la Kora, Bassirou Sanou à la flûte traversière, Lékuy Dembélé au djembé et au bendré et Jean Paul Sanou à la calebasse, il diffuse des sonorités inconnues de la scène musicale burkinabé.

Le public a eu droit à 9 des 12 titres qui figurent sur l’album. Nouss Nabil signe son retour avec une grande innovation. Il introduit cet instrument que les mossis appellent « ruudga » dans la musique moderne. Cette sorte de violon traditionnel aux sonorités lancinantes et mélancoliques, fabriqué avec des poils de la queue du cheval, était réservée aux marginaux, en particulier aux aveugles. Nouss Nabil a eu le flair de le tirer de là, pour le mettre en évidence sur la scène moderne et surtout de l’introduire dans des rythmiques très dansantes.

Avec « Yé la mè » à « Dunia » en passant par « Gorée », des morceaux tous aussi beaux les uns que les autres, le public n’a pas regretté le déplacement. L’album chanté en mooré, en dioula et en français est de très belle facture. La sonorité à majorité traditionnelle le fait balancer entre le « Mandé » et le « Yatenga ».

On se rappelle il y a 9 ans, il avait sorti son premier album intitulé « Diana Rose » qui avait connu un succès relatif sur le marché de la musique nationale. Depuis, silence radio ! Nouss s’est enfermé pour travailler sa musique. C’est le résultat de sa recherche qu’il a donné à entendre aux mélomanes. Le changement est tout de suite perceptible. Cette voix rocailleuse qui rappelle celle du regretté Black So Man, un autre grand nom de la musique burkinabé, est désormais plus stable. Il lui arrive même de passer allègrement des aiguës aux graves. Il a vraiment mis son temps de « retraite » à profit pour ses fans.

Nouss Nabil dont le premier disque se basait sur de la musique de programmation est désormais tourné vers la recherche musicale et le live. C’est d’ailleurs ce qui l’a conduit au Jardin de la musique Reemdoogo qui est désormais le temple par excellence du live de la capitale. Depuis 2003 qu’il a commencé l’apprentissage du « ruudga ».

Le mérite de Nouss Nabil c’est d’avoir osé ce retour aux sources qui se solde par une alchimie musicale très réussie que le public devra consommer sans modération.

David Sanon

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