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Syndicat national des télécommunications : Une conférence de presse pour clamer un ras-le-bol

Publié le mercredi 24 décembre 2008 à 01h57min

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Le Syndicat national des télécommunications (SYNATEL) a tenu une conférence de presse, le 22 décembre 2008, à la Bourse du travail. Ils ont exprimé leur ras-le-bol concernant la situation qui prévaut à l’Office national des télécommunications (ONATEL) depuis sa privatisation partielle.

"La privatisation était censée apporter un plus en terme d’amélioration des conditions de travail, de valorisation des ressources humaines et de la gestion de l’office, mais les choses vont de mal en pis, depuis deux ans", a expliqué le secrétaire général du SYNATEL, Soulémane So, face à la presse. Il a particulièrement dénoncé les pénuries de matériel de maintenance. Selon lui, cette situation est due à un manque de volonté, d’autant plus que les moyens ne manquent pas et que l’ONATEL n’avait jamais connu de pénurie avant l’arrivée de Maroc Telecom. "L’ONATEL a toujours eu les moyens de s’approvisionner en matériel de maintenance", a-t-il précisé.

Le secrétaire général adjoint, M. François Kabré a renchéri qu’il y a eu coupure la semaine écoulée, sur la route de Bobo-Dioulasso, bloquant le Net pendant deux jours, et qu’il a fallu que les techniciens, grâce à leurs relations personnelles, aillent négocier du matériel dans une autre société de la place pour résoudre le problème.

Les conférenciers ont affirmé ne pas connaître l’expérience de Maroc Telecom en matière de gestion mais ont soutenu que si ladite société avait des professionnels en son sein, l’ONATEL ne devrait pas manquer de matériel de maintenance, encore moins de câbles. "Si Maroc Telecom ne prend pas ses responsabilités, elle se retrouvera sans les agents de l’ONATEL d’ici à cinq (5) ans", ont-ils souligné, au passage.

Ils en veulent pour preuve le fait que les techniciens que forme l’ONATEL se retrouveront à ne rien faire. Ils estiment qu’il ne sert à rien de former des maintenanciers s’il n’y a plus de matériel de maintenance.
Le syndicat a dit à la presse que la responsabilité du gouvernement est d’avoir signé un contrat de cession avec des clauses qui ne lui permettent pas de contrôler la gestion de l’ONATEL. Dans ce sens, il a déclaré que le gouvernement burkinabè doit prendre ses responsabilités et appeler Maroc Telecom à l’ordre, quand bien même elle est majoritaire avec 51% contre 49% pour l’Etat burkinabè.

Le Gabon cité en exemple

Les conférenciers ont révélé que le Gabon a vécu un cas similaire, et que le président gabonais aurait menacé Maroc Telecom de lui remettre son argent si la dignité du personnel venait à être bafouée. Et qu’un jour, le personnel, bien que très bien payé, a dénoncé les frustrations et le manque de considération dont ils sont victimes. Les travailleurs ont alors organisé un sit-in pour se faire entendre, et deux Marocains sont venus les agresser. L’Etat marocain aurait, de ce fait, présenté ses excuses et rapatrié ses deux ressortissants.

Partant de là, le SYNATEL pense que si l’Etat burkinabè s’engageait, Maroc Telecom fléchirait.

A propos de la vente des actions, le syndicat soutient que l’Etat se trompe d’adversaire et que sa cible est plutôt Maroc Telecom et non les travailleurs de l’ONATEL.

Le syndicat a rappelé que suite à la dégradation progressive des conditions de travail et de vie, ils ont soumis une plate-forme revendicative sans avoir gain de cause. Ils ont ainsi observé un arrêt de travail les 22 et 23 octobre 2008 ; puis ont fait un sit-in à partir du 24 octobre pour un changement à la tête de la direction générale.

Ce qui a poussé ladite direction à engager une poursuite judiciaire contre les travailleurs et leur syndicat pour une occupation illégale des locaux, lors du sit-in. La médiation entreprise par le ministre en charge du Travail et celui des Technologies, de l’information et de la communication, ont pris fin le 18 novembre 2008. Mais le syndicat se dit encore plus frustré parce que la direction générale ne lui laisse d’autre choix que de se battre. La conférence a été suivie de vingt-quatre (24) heures d’arrêt de travail, le jour suivant.

Aimée Florentine KABORE

Sidwaya

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