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LUTTE CONTRE LA VIE CHERE : L’augmentation de salaires suffit-elle ?

Publié le mercredi 24 décembre 2008 à 02h08min

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Ce n’est pas beaucoup, mais c’est qu’en même quelque chose. Les conclusions des négociations gouvernement/syndicats sont connues, qui devront entrer en vigueur dès le 1er janvier 2009. Elles ont notamment trait à une augmentation de 4% sur les salaires des travailleurs, au taux d’abattement de l’IUTS pour les travailleurs du public et du privé, à une baisse des prix des hydrocarbures, etc.

Même si les concessions du gouvernement passent aux yeux des syndicats pour une goutte d’eau dans l’océan de la vie chère qui va bientôt achever son travail de submersion, il est déjà heureux que le gouvernement ait déjà consenti à faire un pas. Ce n’est pas rien, d’autant plus que cette petite augmentation se ressentira sur le budget national.

Comme le dit Jérôme Bougouma, ministre en charge du Travail, c’est un effort financier "considérable" de 10 milliards de F CFA consenti par le gouvernement. Alors que le gouvernement se dit satisfait des résultats, les organisations syndicales voient, quant à elles, le verre moins qu’à moitié vide. Dans ce genre de négociations où chaque camp cherche toujours à tirer la meilleure part, parvenir à un accord qui satisfasse tout le monde relève pratiquement de la gageure. Qu’à cela ne tienne, les organisations syndicales entendent maintenir la lutte. Un meilleur traitement salarial des travailleurs au motif que le pouvoir d’achat de ces derniers ne cesse de se dégrader, voilà qui fait toujours courir à raison les syndicats.

Car, dans le fond, que vaut une augmentation de salaires si ces salaires ne sont toujours pas relevés à un niveau tel que le travailleur puisse faire face à la chute réelle du pouvoir d’achat ? L’idéal aurait été, on en convient, que le gouvernement fît des augmentations correspondant à l’évolution du coût de la vie. Une chose difficilement envisageable par le gouvernement accroché à ses équilibres financiers et tenant compte, comme il aime à le dire, à des facteurs économiques aux dimensions notamment internationales. Dans ce cas, pourquoi ne pas alors tenter autre chose ? En l’occurence, le seul combat qui vaille paraît moins être l’augmentation des salaires que le contrôle des prix des denrées de première nécessité qui ne cessent de prendre le consommateur à la gorge.

Ramener les prix des produits de première nécessité à un niveau acceptable, et veiller surtout à les faire bloquer, à faire appliquer strictement les mesures qu’on viendrait à prendre sont, à tout point de vue, plus utiles qu’une augmentation de salaire toujours dérisoire. Utiles, parce que le blocage des prix rejaillira positivement sur l’ensemble des Burkinabè. Cela profitera au plus grand nombre, y compris aux non salariés. Utiles également parce que des prix contrôlés, bloqués pourraient refreiner les ardeurs de tous ces commerçants cupides qui voient toujours en l’augmentation des salaires des travailleurs, fût-elle insignifiante, une occasion rêvée de faire de la surenchère.

Par Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays

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