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Dissidents de l’ANC : Le divorce sera prononcé aujourd’hui

Publié le mardi 16 décembre 2008 à 05h46min

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La chose est en passe de devenir une réalité juridique. Les dissidents du Congrès national africain (ANC) ont franchi la dernière étape de la création de leur parti politique, le Congrès du peuple (COPE). En effet, l’assemblée générale constitutive de ce parti prend fin aujourd’hui.

Les quelque 4 000 délégués qui prennent part à cette rencontre vont désigner leurs leaders et adopter le programme politique de leur parti. En ligne de mire, il y a les élections générales qui auront lieu en Afrique du Sud entre mars et mai 2009.

Comme on le voit, la tenue de ce congrès consacre donc la scission, pour ne pas dire le schisme, au sein de l’ANC. Une séparation des anciens camarades que tout le monde voyait venir depuis la décision du comité directeur de l’ANC de pousser à la démission Thabo Mbeki de la présidence de la République.

Depuis, les partisans de Mbeki, emmenés par Mosiuoa Lekota, ancien ministre de la Défense, ont adopté une posture de défiance, qui a finalement abouti à cette scission.

Et ceux qui doutaient encore de l’effectivité de ce divorce ont eu la preuve mercredi dernier lors des élections municipales partielles. En effet, à l’occasion, les dissidents se sont présentés en candidats indépendants et ont pu remporter 10 des 41 sièges en jeu. Une prouesse quand on sait qu’au scrutin de mercredi 159 candidats étaient en lice. On a donc déjà une idée de sa capacité de nuisance ou de mobilisation, c’est selon. C’est dire qu’entre pro-Zuma et pro-Mbeki, le divorce est consommé.

Avec la création du COPE, c’est dire qu’on a atteint un point de non-retour entre les anciens camarades. Inévitablement donc, l’ANC, ce mégaparti, ultra-dominant, va subir une cure d’amaigrissement. Et franchement, ce serait tant mieux pour la démocratie sud-africaine.

En effet, si les forces en présence dans l’arène politique sont variées, c’est la démocratie qui sort revitalisée. Quand il y a une sorte d’équilibre sur le terrain, cela élève le niveau du débat politique et donc de la politique. Et c’est aussi tant mieux pour l’électorat, qui aura un autre choix dans cette démocratie raciale qu’est l’Afrique du Sud.

En considérant les résultats des municipales partielles, on peut supposer que le COPE pourrait donner du fil à retordre à l’ANC. C’est dire que Jacob Zuma, celui-là même qui est donné grand favori de la prochaine présidentielle, aura de réels obstacles sur le boulevard qui mène à la magistrature suprême. La vraie force du COPE, c’est seulement à l’issue des consultations électorales générales qu’on pourra s’en faire une idée.

Reste maintenant à espérer que les rancœurs et autres inimitiés qui ne manqueront pas de naître entre les militants de l’ANC et du COPE ne conduiront pas le pays vers le chaos.

On sait déjà les misères que l’ANC a faites aux dissidents. Espérons que le COPE ne cherchera pas à se venger. Sinon tout va Il revient aux leaders des deux formations politiques de manœuvrer de sorte à éviter tout débordement et toute dérive.

La nation arc-en-ciel, qui est une locomotive démocratique sur le continent, doit s’élever au-dessus de toutes ces querelles politiciennes et politicardes et garder le cap afin de continuer à être ce phare qui va guider le reste de l’Afrique.

San Evariste Barro

L’Observateur Paalga

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