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Jets de chaussures sur Bush : Du 43 pour le visage du 43e président américain

Publié le mardi 16 décembre 2008 à 05h48min

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Ils sont fous, ces Irakiens ! Jeter une première, puis une deuxième chaussure sur un chef d’Etat, qui plus est, président des Etats-Unis d’Amérique, il faut vraiment le faire. En visite surprise à Bagdad le dimanche 14 décembre 2008, George W. Bush a essuyé des jets de chaussures.

Alors que le locataire de la Maison-Blanche donnait, en compagnie du Premier ministre irakien, Nouri Al Maliki, une conférence de presse, un journaliste lui a lancé, une fois puis une deuxième fois, une godasse en direction du visage. Un geste que le téméraire présentateur de télévision a accompagné du juron : « C’est un baiser d’adieu, espèce de chien ».

Dans la vidéo, qui a fait le tour du monde, on voit le fringant Bush esquiver, par deux mouvements réflexes successifs, les deux « 43 » du lanceur de Bagdad. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, le commander in chief s’est laissé aller à de l’humour : « Tout ce que je peux dire, c’est que c’était du 43 ».

Dès hier lundi, Muntadar al-Zeid a été placé en garde à vue, au cours de laquelle il a été soumis à des tests d’alcoolémie et de dépistage de drogue pour qu’on cerne mieux les mobiles de son acte. Il est nimbé d’une baraka, sinon, il serait actuellement sous terre, pulvérisé par les balles des armes extraplates qui tapissent sous les vestes des gardes du corps américains.

Sous d’autres cieux, en Afrique par exemple, où les anges gardiens de nos chefs d’Etat sont de véritables pistoleros qui tirent plus vite que leur ombre, certainement qu’al-Zeid, le fou, n’aurait pas eu le temps de récidiver. Par solidarité de corps, les journalistes de la chaîne de télévision « Al-Baghdadiya » ont publiquement exigé la libération de leur confrère. Une exigence à laquelle même ses auteurs, dans leur for intérieur, ne croient pas trop.

Avec cette attaque manquée à la godasse, il faut craindre que les relations, parfois tumultueuses, entre éléments de la sécurité présidentielle et hommes de médias ne tournent à la méfiance épidermique des premiers envers les seconds.

Car, des attentats perpétrés par des journalistes ou par des individus se passant pour tels jalonnent, hélas, l’histoire récente de l’humanité : on se rappelle, pour ne prendre que cet exemple, que le commandant Massoud a été tué à la caméra piégée le 9 septembre 2001 par deux faux journalistes, démarchés par un mouvement jihadiste proche d’Al-Qaïda.

Si le coup du godillot avait réussi, ç’aurait été pour George Bush, dont le bail à la Maison-Blanche expire dans quelques semaines, une fin de règne époustouflante.

Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga

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